Un premier bâtiment aurait été détruit par les Normands. Un nouvel édifice a été construit au même endroit au xiie siècle, et Hildebert, en 1115, dans sa charte de confirmation, la mentionne avec son vocable de saint Vigor.
Les fresques datent de la fin du XIIè début du xiiie siècle et se trouvent dans le chœur. Les fragments conservés représentent la vie de saint Vigor et la résurrection des morts.
La première scène sur les murs est et sud correspond à des épisodes de la jeunesse de Vigor et à ses premiers miracles.
Il prêche devant une foule et opère des guérisons miraculeuses : il guérit un enfant malade, un paralytique et une femme sourde.
La deuxième histoire concerne saint Vigor, son disciple Théodomer et Volusien, un noble demandant de l'aide. Il demande à Vigor de le débarrasser d'un dragon géant qui se trouve dans sa forêt.
Le seigneur est barbu, porte un long manteau, un béret et des gants. Le saint apaise le monstre, lui passe une étole autour du cou et demande à son disciple d'aller le noyer. Il ne subsiste de cette scène que l'image de la tête du monstre avec un fragment d'étole.
Plus loin, on voit Volusien, les mains jointes et la population derrière lui, regardant le monstre qui s'effondre.
En remerciement, le seigneur donne au saint son gant qui symbolise le don du domaine de Cerisy; le saint y aurait fondé un monastère et une église en l'honneur de saint Pierre. Cet épisode illustre l'image d'une Église forte face à un paganisme malfaisant.
Le registre inférieur de la fresque porte une scène représentant le miracle des oies. Une bande d'oies sauvages ravageait les récoltes. le saint leur demande de quitter les lieux mais elles refusent.
Alors, l'un de ses disciples en mange une, que saint Vigor ressuscite aussitôt. Voyant cela, les oies acceptent de partir. Il ne subsiste de cet épisode que les oies rassemblées sous un arbre.
La frise qui courait tout autour de la nef
Cette allusion à Bertulf est certes une évocation de difficultés entre l'Église et un seigneur local, mais aussi un avertissement.
Durant le haut Moyen Âge, certains seigneurs se sont emparés par la force des terres de l'Église.
Si les tensions se sont généralement apaisées au xiiie siècle, la mort du comte Bertulf reste un message désignant clairement le sort réservé aux ennemis de l'Église...