La Celle est une commune du Cher.
L'église Saint Blaise date du XIIème siècle et les contreforts sont eux des XVè et XVIIèmes siècles.
Les robustes arcs-boutants confèrent à la construction une allure gothique que dément la structure de l’édifice. C’est en effet un des beaux monuments romans du Cher.
Le chœur paraît avoir été édifié vers 1100 et la nef peu après. Les chapelles échelonnées, si appréciées en Berry, confèrent au chevet des volumes étagés du plus bel effet. La façade est dépourvue de tout décor à l’exception de deux couples de lutteurs de facture frustre et de modillons au-dessus du portail.
Deux mystérieux cartouches encadrent le porche d'entrée, lui-même surmonté d'une corniche soutenue par des modillons sculptés (animaux, visages, monstres); le chevet est richement orné également de modillons.
Deux têtes d'animaux font saillie du mur de la façade.
Un animal assez fin, peut-être un veau, une patte posée sur un globe, apparaît aux cotés de deux scènes représentant des hommes affrontés, disposées de chaque coté de l'entrée du sanctuaire.
Manifestement, ces trois éléments, complétés par une tête de statue zoomorphe disposée en saillie sur la façade, ne semblent pas romans et leur inclusion dans la maçonnerie est indatée.
Toutefois cette pratique sous influence pisane est courante sur les églises romanes corses.
Deux personnages, aux traits soulignés, vêtus de tuniques serrées à la taille et tombant jusqu'à mi-cuisses et coiffés de calottes, semblent s'affronter. L'un foule un objet qui évoque une lampe à huile ou une gourde, l'autre domine un petit animal en cage, chien ou renard. Entre les deux est gravé le nom latin "FROTOARDUS".
Cet ornement en bas relief est atypique. Le trait échappe à la plastique romane voisine, mais n'est pas plus ressemblant aux styles antiques ou paléo-médiévaux. La présence à faible distance du site antique d'Allichamps a même permis à certains de voir dans les sculptures de la façade de la Celle des réemplois d'ornements antiques prélevés sur un ancien temple païen.
À l’intérieur, on observe un fort contraste entre la pénombre de la nef et la lumière que trois larges fenêtres diffusent dans l’abside. Les magnifiques chapiteaux du chœur figurent des végétaux et des animaux affrontés. La croisée est couverte d’une coupole sur trompes, tandis que le berceau de la nef, insuffisamment contrebuté, a nécessité l’ajout des arcs-boutants extérieurs.
Clocher carré, voûte en berceau, ou encore chapiteaux sculptés rien ne manque.