Cette pendule portique Louis XVI en marbre et bronze a été achetée en brocante.
Elle date de la fin du XVIII°s ou du tout début du XIX°s (mouvement à fil avant 1850).
C'est un modèle que l'on rencontre assez souvent avec quelques variantes.
D'après le vendeur, elle provient de la cave d'une maison bourgeoise aux environs de Barjac (30).
Elle est incomplète, très encrassée : le marbre est recouvert d'une sorte de noir de fumée, les bronzes sont totalement noircis.
Le mouvement signé CRONIER à Paris est incomplet, fonctionne mais nécessitera une révision complète.
NB :
Antoine CRONIER (1732 – après 1806)
Né le 13 janvier 1732, fils du maître menuisier Charles Cronier et de Françoise, née Boulard, Antoine Cronier (aussi Crosnier) fit son apprentissage sous Nicolas Pierre Thuillier et travaillait en tant qu’ouvrier libre dès 1753. Il fut reçu maître horloger le 1 mars 1763.
Dès 1759 Cronier, qui figure parmi les principaux artisans horlogers de la seconde moitié du XVIIIe siècle, fut établi dans au 140 de la rue Saint Honoré à Paris. Pour les caisses et bronzes de ses pendules il faisait appel aux meilleurs artisans, y compris les grands bronziers Robert et Jean-Baptiste Osmond, Edmé Roy, René François Morlay, Nicolas Bonnet et François Vion. Il employait des caisses des ébénistes Jean-Pierre Latz, Balthazar Lieutaud et François Goyer, faisant également appel au doreur Honoré Noël et au tapissier Nicolas Leclerc.
Dès le XVIIIe siècle, certaines de ses réalisations sont mentionnées chez le maréchal de Choiseul-Stainville, le duc des Deux-Ponts, le marquis de Sainte-Amaranthe et le prince Belosselsky-Belozersky. Aujourd’hui ses œuvres sont conservées dans de nombreuses collections prestigieuses, privées et publiques, tel que le Musée Nissim de Camondo à Paris, Waddesdon Manor, dans le Buckinghamshire en Angleterre, le Residenzmuseum à Munich, le Residenz Bamberg, le Palazzo Reale à Turin, les Musées Royaux d’Art et d’Histoire à Bruxelles, le Nationalmuseet à Stockholm, le Fine Arts Museum de Boston, la Huntington Collection à San Marino, Californie, Dalmeny House à South Queensferry et le Palais Pavlovsk à Saint Pétersbourg.
Il manque :
Le balancier,
Le timbre,
L'aiguille des minutes,
La "goutte" de maintien des aiguilles,
Des bronzes à l'amortissement et sur les cotés,
Un ruban en bronze sous le mécanisme,
Un rang de 15 perles de 5 mm,
Le verre bombé de la porte avant.
Les petits vases en marbre sont ébréchés à leurs extrémités.
Le suspenseur du balancier est cassé en deux (irréparable car déjà anciennement ressoudé et déformé).
Étapes de la restauration :
Démontage complet de toutes les pièces,
Lessivage au nettoyant BRIOCHIN / Acide oxalique des marbres,
Lessivage des bronzes à l'eau chaude + alcali (ammoniaque),
2 couches de cire auto-lustrante STARWAX sur les marbres,
Voile de dorure à la brosse d'or nacré CULTURA + orange acrylique,
Modelage des extrémités des vases en argile autodurcissante blanche + colle à bois, peinture / patine marbre,
Modelage de 2 rosaces en argile pour remplacer les 2 bronzes ronds latéraux / peinture / patine marbre,
Fabrication d'un piédouche pour le vase en marbre de l'amortissement : une bague réductrice en laiton (lustrerie) + formes moulées en argile / peinture marbre,
Adaptation d'une frise de feuilles de chêne en bronze pour orner le vase en marbre (partie d'ornement Louis XVI (chenets ?), mise en forme et création d'un système de fixation invisible,
Fabrication d'un rang de perles : 15 perles en laiton de 5 mm collées à la cyanoacrylate sur un rayon de vélo en acier : peinture dorée pour rattraper l'épaisseur et la patine des autres rangs d'origine, voile doré.
Adaptation d'une partie de balancier soleil acheté sur e-bay ciselée / dorée, création de la tige, du crochet et du carré de maintien, ciselure et dorure,
Découpage et ajustage d'une boule de Noël Créalia (Cultura) de 20 cm de diamètre en plastique transparent pour faire la vitre de la porte de devant (1heure),
Fabrication de l'aiguille des minutes en laiton : conception, découpage à la scie à fil, perçage, limage de précision (2heures).
Ce projet a nécessité plus de 20 heures de démontage, nettoyage, fabrication et remontage.
En ce qui concerne le mécanisme :
Le suspenseur du balancier aurait pu être refabriqué au centre horloger de Provence à Entraigues-sur-la-Sorgue : https://www.centrehorloger.fr/
mais le coût de l'excellence dépassant mon budget pour cette pendule "épave", j'ai préféré renoncé.
J'en ai fabriqué un provisoire en aluminium pour suspendre le balancier.
2023 : Achats de 2 rosaces en bronze doré pour les côtés, collage à la néoprène.
En projet pour parfaire l'objet :
Trouver une rare paire d'aiguilles d'époque (à prendre sur une épave de mécanisme acheté en brocantes, fabriquer l'aiguille des minutes en laiton ?).
Trouver un verre bombé de 110 mm pour la porte avant.
Trouver un globe en verre pour protéger la pendule.