Léon Brunschvicg : Les Âges de l'Intelligence
P.U.F. 1934-1947
Notes de lecture prises il y a 30 ans.
On trouve le texte de Br. sur le site "Classiques des sciences sociales" ; je ne sais pas si la pagination correspond.
L'ouvrage commence assez mal : l'introduction et le premier chapitre sont écrits dans un style assez lourd, non exempt d'obscurités dues à des allusions nombreuses. Le projet d'ensemble se laisse mal discerner. Puis, à partir du deuxième chapitre, la perspective s'éclaire, les analyses se situent en relation avec le projet d'ensemble.
Le projet est le suivant : quel statut donner à l'idée d'une maturation intellectuelle de l'humanité ? Existe-t-elle ? Dans quel sens va-t-elle ? L'auteur est un positiviste et un kantien peu orthodoxes. Le progrès de l'intelligence à travers l'histoire consiste en un détachement à l'égard du réalisme immédiat du sensible, subjectif, qualitatif, empirique, au profit de la pensée des relations idéales. Passer de l'intuition enfantine des êtres concrets qualitatifs à un tissu de relations mathématiques. Passer de la pensée des supports à la pensée des rapports.
Mais ce progès ne s'accomplit pas de façon linéaire : en effet, la pensée humaine, d'une part, a tendance à rester dans le confort de l'enfance substantialiste, et donc à retarder l'évolution de l'intelligence. Mais aussi, lorsque la pensée réussit à se dégager de son immédiateté sensible, elle perçoit des relations intelligibles certes, mais qu'elle a immédiatement tendance à réifier en des entités invisibles et spirituelles, mais qui sont pensées en définitive sur le même modèle que les substances de la sensation naïve ; elle fait un monde intelligible qui n'est que le décalque du sensible. Ce qu'elle a gagné en abstraction, elle le perd donc aussitôt par la substantialisation de l'intelligible. Il faut donc un nouveau mouvement, une autre révolution, pour dissoudre ces nouveaux substrats, et accéder à la véritable pensée des relations comme relations. En somme, tout l'effort de pensée de l'humanité consiste, partant de l'expérience comme d'un lexique, à entrevoir l'idée d'une syntaxe ; mais les règles syntaxiques deviennent à leur tour un lexique de la pensée, qu'il faut de nouveau reconsidérer sous les espèces, cette fois définitives, de la syntaxe comme réseau de relations, rapports sans supports.
En cela, l'auteur est bien fidèle à un positivisme intelligemment interprété : l'évolution de l'intelligence à travers les âges n'est rien d'autre que la loi des trois états, où l'on passe des êtres naturels dotés de pouvoirs mystérieux, à des entités abstraites, mais qui sont la duplication des êtres naturels, puis à la considération des relations comme fondement de toute intelligibilité vraie. Br. sait être à la fois positiviste et fin, et ne pas s'encombrer de l'attirail verbal du positivisme qui risquerait à tout instant faire tomber dans un dogmatisme des trois états.
Le point étudié de la façon la plus fructueuse est la tendance à la retombée dans le réalisme des intelligibles, c'est-à-dire dans l'état métaphysique. L'exemple qui sert de référence est ici celui des Pythagoriciens. Après avoir dépassé de façon prodigieuse l'immédiateté de l'expérience naïve, substantialiste, réaliste, et naturaliste, après avoir affirmé le Nombre comme loi et promu la pensée à une véritable liberté, les Pythagoriciens, de "mathématiques", deviennent "acousmatiques", c'est-à-dire mystiques. Ils voient les Nombres non comme des lois de la pensée, mais comme des Êtres, et les impliquent dans des considérations magiques. Tout le livre est l'exposition de ce que la pensée n'a jamais évolué autrement que par passage de l'expérience naïve à la mathématique, et par retombée de la, mathématique en acousmatique, ce qui nécessite une autre révolution, une nouvelle dissolution des supports en rapports. Trois pas en avant, deux pas en arrière. Solve et coagula. C'est également ainsi que sont interprétés les Intelligibles platoniciens qui, après avoir dépassé la naïveté substantialiste, deviennent des entités réifiées : après l'avoir manifestée, les Intelligibles deviennent des obstacles à l'Intelligence.
La pensée commence par être mythique, puis devient rationnelle, puis cette raison même devient un mythe.
Introduction : Maturité ou décrépitude.
[Position du problème de l'évolution de l'intelligence]
Ch. I : Le préjugé de l'intelligible.
[La pensée primitive, prélogique, alogique, a-rationnelle. Le surnaturel, première esquisse de l'intelligence, et refuge de l'inintelligible]
Ch. II : Le fantôme de l'irrationnel.
[Les Pythagoriciens]
Ch. III : L'univers du discours.
[La logique aristotélicienne, tributaire de l'expérience et de la langue grecque ; tendance des meilleurs esprits à retomber dans ce verbalisme ; l'aristotélisme, pensée de l'enfant de neuf ans]
Ch. IV : L'univers de la raison.
[L'apport éminent de Descartes, et son auto-limitation : retombée dans la finalité anthropomorphique par l'appel au Dieu-garantie. Retour à la théologie révélée. Puis re-dissolution de ceci par Kant. Mais retombée de Kant dans la foi et la confusion. Confusion portée à son comble par Hegel. Les géométries non-euclidiennes, libérées de ces ombres, pensent de nouveau les rapports sans fantasmagories ontologistes. Théorie de la relativité.]
Conclusion : Substrat et norme.
[Superposition des divers modes de pensée en une même époque. Opposition constante des pensées du substrat et de celles des rapports. Se libérer des prestiges de la chose, du sensible, du point de vue empirique. Vrai sens de l'idéalisme, qui rend raison de la réalité, alors que le réalisme la manque. C'est le réalisme qui est subjectiviste, non l'idéalisme. La foi en la perception, la foi aux "choses" réalistes, même si elles sont dites "intelligibles", : Termine sur Malebranche : « La foi passera, et l'intelligence subsistera éternellement. »]
p. de garde : "Le monde aurait été sauvé plus d'une fois si la qualité des âmes pouvait dispenser de la qualité des idées. Il est sans doute à regretter, il n'est assurément pas à méconnaître, que la permière vertu soit d'ordre strictement intellectuel, qu'elle consiste à surmonter l'orgueil dogmatique d'où procèdent les privilèges imaginaires d'une personne ou d'un peuple, d'un culte ou d'une génération."
p. 1 : cite Gilson : Etudes sur le rôle de la pensée médiévale dans la formation du système cartésien p. 170 : "La physique aristotélicienne de la scolastique repose tout entière sous cette hypothèse que l'univers de l'enfant est l'univers réel ; elle nous décrit précisément ce que l'univers serait si nos impressions sensibles et affectives étaient des choses, elle consacre et stabilise définitivement l'erreur de nos premières années en supposant l'existence de formes ou de qualités réelles, qui ne sont rien d'autre que les impressions confuses de notre intelligence nommées, décrites et classées comme autant de réalités."
pp. 3-4 : "Avant que de connaître la liaison des effets physiques entre eux, il n'y eut rien de plus naturel que de supposer qu'ils étaient produits par des êtres intelligents, invisibles, et semblables à nous ; car à quoi auraient-ils ressemblé ? (...) Quand les philosophes eurent reconnu l'absurdité de ces fables, sans avoir acquis néanmoins de vraies lumières sur l'histoire naturelle, ils imaginèrent d'expliquer les causes des phénomènes par des expressions abstraites, comme 'essences' et 'facultés', expressions qui cependant n'expliquaient rien. (...) Ce ne fut que bien plus tard, en observant l'action mécanique que les corps ont les uns sur les autres, qu'on tira de cette mécanique d'autres hypothèses que les mathématiques purent développer et l'expérience vérifier." Turgot Œuvres, éd. Schelle t. I 1913 p. 315.
pp. 7-8 : "La nécessité psychologique qui fait que le soi-disant prophète ne peut emprunter sa figuration de l'avenir qu'aux ombres du passé (...) Chez Comte, l'examen des fondements et des ressources de la mathématique et de la physique devient un prétexte pour rétrécir l'horizon du savoir humain. Il ne veut pas regarder _ et il voudrait que personne ne regardât _ au-delà des limites que son éducation ou son parti pris lui ont tracées." cf. aussi p. 10.
p. 9 : Cit. Alain : Libres Propos NRF 1° mars 1933 p. 505 : "Celui qui veut savoir passera dix ans à la géométrie et à la mécanique, découvrant pour son compte toutes sortes de vérités connues, mais le vaniteux court au dernier mirage de la physique."
p. 11 : "Il est également vain de prétendre juger ou du monde sur ses apparences les plus immédiates, ou de la raison par ses actes les plus élémentaires."
p. 11 : "Simplifier le bagage au départ n'aurait qu'une apparence d'économie et de sagesse si le voyage devait être rendu plus pénible et finalement plus onéreux par l'insuffisance et la pauvreté de l'équipement. Les bases du système héliocentrique qui exige un renversement de la perspective sensible, sont assurément plus paradoxales et compliquées que celles du système géocentrique qui est immédiatement appuyé aux données du sens commun. Seulement, une fois ces bases admises, il sera bien plus aisé de rejoindre les phénomènes."
p. 18 : ".. le démon de l'analogie, qui altère d'avance et fausse le tableau qu'il s'agit de reproduire."
pp. 19-20 : "Les ingénieurs appelés à décider le tracé d'un canal ont le souci de découvrir le chemin le plus court ; mais n'est-ce pas le plus dangereux et le plus tenace des préjugés que d'imaginer la causalité du fleuve sur le modèle de la finalité du canal ?"
p. 21 : "Si l'intelligibilité se définit par la satisfaction qu'on éprouve à croire que l'on comprend..."
p. 23 : "Moins on connaît le monde, et plus facilement on l'explique."
p. 25 : "(pour la mentalité prélogique) Tout ce qui est insolite, qui provoque le choc de l'admiration selon l'expression cartésienne, à plus forte raison, tout ce qui affecte l'intérêt et la sensibilité, devient quelque chose qui demande à être expliqué à part, qui exige une cause spécialement ajustée à cet effet."
p. 28 : "Ainsi, de même que les langues archaïques sont plus chargées de désinences et de flexions que les idiomes qui leur ont succédé, l'investigation de la pensée primitive ne nous met nullement en présence de ces éléments simples auxquels l'analyse idéologique avait prétendu conduire. Nous n'allons pas du moins au plus. Ce qui frappe, au contraire, dans cet âge de l'intelligence humaine, c'est qu'elle ne se montre jamais à nous déficiente ou même hésitante. Pour les primitifs comme pour les devins et les prophètes d'autrefois le monde est entièrement transparent ; ils n'éprouvent aucune incertitude sur les intentions secrètes dont dépend l'issue des événements."
p. 29 : "L'expérience met en échec les postulats de l'empirisme. Le secret de la causalité dans l'univers est au-delà de la prise des sens ; il réside là où l'observation vulgaire ne permettait pas de le soupçonner, dans le domaine de l'infiniment petit."
p. 30 : "...ce principe de logique qui veut que les mêmes causes produisent les mêmes effets, alors que rien n'est plus directement contredit par l'observation quotidienne."
p. 31 : mentalité primitive : "Ce n'est pas le pourquoi qui cache le comment ; mais parce que le comment se dérobe, le pourquoi s'invente."
p. 35 : Formichi : "La loi de causalité domine le monde, et non seulement le monde physique, mais aussi le monde moral. (...) L'Inde transporte la loi de causalité également dans le monde moral et raisonne ainsi : toute pensée, toute parole, toute action de l'homme est une cause qui produit fatalement un effet ; c'est une semence d'où, par une inéluctable nécessité, proviendra un fruit. Beaucoup de ces fruits sont recueillis pendant la vie présente, mais beaucoup d'autres, la mort intervenant, seront recueillis, comment et quand ? Penser qu'ils ne mûriront plus et qu'ils ne seront pas recueillis signifierait qu'on admet la possibilité d'une interruption et d'une limitation de la loi de causalité : ce qui est absurde parce qu'une telle loi inflexible et souveraine ne connaît ni arrêt ni limite."
p. 36 : "la sagesse est dans une cure méthodique d'amaigrissement, ou, en style plus noble, dans un vœu sincère de pauvreté."
p. 36 cit. de Lachelier : "Si je prétends inférer l'existence de Dieu de la considération de l'univers, à l'exemple du physicien qui conclut de l'effet à la cause, je commets un paralogisme. Sans doute tout effet suppose une cause, mais une cause du même ordre que lui, c'est du moins tout ce que nous sommes en droit d'affirmer d'après les lois de notre entendement."
p. 37 : le sens commun, "résidu des illusions du genre humain, lieu géométrique de ses préjugés."
p. 40 : Lavoisier "Plus un homme a d'esprit, plus il est fortement attaché à ses erreurs, son esprit ne servant qu'à le tromper en lui donnant des moyens d'éluder la force de la vérité."
p. 40 : "En fait, dans l'histoire, ce n'est pas sur le terrain de l'activité concrète que l'humanité a réussi à se libérer des 'représentations collectives' ; c'est, au contraire, en maniant des idées qui passent pour les plus abstraites de toutes et dont l'objet apparaît pour ainsi dire insaisissable, idées de mesure et de calcul."
p. 41 : "La satisfaction de l'esprit change alors de sens. Elle ne vient plus du dehors ; elle n'est plus liée aux fantaisies de la tradition, à la subjectivité d'un assentiment collectif. Elle est intime et en même temps universelle, de par l'aptitude que la raison se découvre à définir, et à organiser en méthode, les conditions d'une démonstration incontestable."
p. 41 : "(chez les Pythagoriciens) les propriétés internes des nombres, leurs combinaisons, telles qu'elles se représentaient dans les figures spatiales ou telles qu'elles traduisaient la structure des constellations célestes, ou encore telles qu'elles correspondaient à l'harmonie des sons de la gamme, ..."
p. 42 : pythag : vocab qualitatif pour les nombres : nombres parfaits, amis, etc.
p. 46 : le phénomène le plus singulier, mais aussi le plus caractéristique de la marche des idées en Occident, l'éclipse entre Platon et Descartes des valeurs rationnelles que le pythagorisme avaient établies (...) Or cette perte de lumière, cette précipitation dans la nuit mystique sont le fait du pythagorisme lui-même."
p. 47 : Le triomphe qu'il (le pythagorisme) a remporté dans le domaine su nombre entier l'avait conduit à étendre la correspondance des nombres et des choses, vérifiée pour les combinaisons de groupes spatiaux ou de sons, à l'ensemble du monde moral et religieux, à vouloir que la justice, par exemple, se symbolise par un nombre carré (...) ; et dès lors, il n'y aura plus de limite à la fantaisie de cette pseudo-intelligibilité."
p. 47 : (les ridicules des pythagoriciens) "mettent en relief le fond irréductible d'imagination réaliste qui empêchait les pyth de considérer le nombre comme un simple instrument de la raison, qui l'incorporait à la relation spatiale pour l'ériger en objet absolu. "
p. 51 : Fermat, Torriccelli, Galilée, Cavalieri auraient pu suivre immédiatement Archimède : le Moyen-âge aurait pu être économisé.
p. 52 : cit Boutroux Ph allem. ch. IX p. 100 : "Toute méthode nouvelle est d'abord employée à démontrer les dogmes reçus."
p. 53 : Grecs, ne parlent qu'une langue, dans laquelle incommensurable = irrationnel = inexprimable.
p. 54 : crit. de l'immobilisme de Zénon.
p. 69 : "... l'imagination analogique qui transporte arbitrairement la finalité hors de la conscience pour expliquer les choses et les événements."
p. 79 : l'être en général.
p. 83 : "Le passage du jugement de prédication au jugement de relation réclame de l'esprit un effort dont l'enfant n'est pas immésdiatement capable. On demande à l'enfant : as-tu un frère ? Supposons qu'il réponde Oui, Paul. On poursuit alors : et Paul a-t-il un frère ? Jusqu'à neuf ans, les enfants répondent à peu près invariablement non. Un garçon nous a dit : c'est seulement moi qui ai un frère dans la famille."
p. 87 : "On ne détruit que ce qu'on remplace"
p. 92 : "Ce n'est pas suivre la raison que de transformer les objets de notre curiosité en sujets dont nous interprétons les mouvements par l'invention de volontés semblables à la nôtre. La fonction spécifique de l'intelligence, son effort maintenant assuré de la victoire, consiste à refouler le préjugé de l'intelligible pour sous-tendre à ce monde des données sensibles un réseau continu de relations."
p. 93 : "En ruinant le système d'analogies qui impliquait dans l'équivoque de la finalité l'inextricable confusion des valeurs matérielles et des valeurs spirituelles, pour ne plus mettre de confiance que dans la stricte coordination des rapports mathématiques et des résultats expérimentaux, le XVII° siècle a inauguré, l'âge de l'intelligence véritable."
p. 94 : "Une connaissance du monde qui satisfait aux conditions de l'intelligence humaine exclut l'imagination d'intelligences qui travaillent à l'intérieur des choses pour en diriger le cours".
p. 99 : Desc. retombe dans le finalisme dans Méd. VI
p. 106 : "Tout changement est changement de quelque chose d'identique. Et en effet un changement absolu où rien ne permettrait de rattacher ce qui suit à ce qui précède ne serait pas saisi comme changement."
p. 107 : "le passage de l'imagination du support à l'intelligence du rapport."
p. 116 : Hegel, fusion de rationnel et d'irrationnel.
p. 127 : alternances historiques entre rationanlisme et irrationalisme.
p. 128 : un même époque, composée d'esprits d'âges différents. cf. aussi p. 133.
p. 129 : "Nous retrouvons, à chaque état du savoir et de la réflexion, le substrat, c'est-à-dire le fond d'habitudes mentales qui constitue l'infrastructure biologique et sociale de l'esprit, la norme, c'est-à-dire l'élan de la raiosn, se libérant du réalisme de l'imagination pour créer des combinaisons de rapports en connexion de plus en plus étroite avec les résultats de la technique expérimentale."
p. 130 : "L'opposition du Lycée et de l'Académie, nous montre Aristote retournant le réalisme mathématique au profit d'un réalisme métaphysique où le substrat est pris pour norme. Le relation de l'intelligence à son objet (...) est imaginée sur le modèle du rapport (...) entre la sensation et la chose sensible"
p. 130 : "Le propre du sens commun est de dissimuler à lui-même (..) ce résidu inconscient d'idolâtrie naturelle, de dogmatisme instinctif."
pp. 131-133 : Concret et abstrait ; anecdote du choix billet/orange.
p. 135 : "Le réalisme s'est développé sur le terrain de la perception dans l'ère préscientifique."
p. 137 : Bachelard Valeur inductive de la Relativité p. 241 : "Notre pensée va au réel, elle n'en part pas."
p. 137 : "La science est une chose, la prise de conscience en est une autre. Elles ne s'accomplissent pas dans le même temps avec le même rythme"
p. 138 : qualités sensibles etc.
p. 141 : "Bachelard : Valeur inductive de la Relativité p. 98 :" La relativité s'est alors constituée comme un franc système de la relation. Faisant violence à des habitude, peut-être à des lois, de la pensée, on s'est appliqué à saisir la relation indépendamment des termes reliés, à postuler des liaisons plutôt que des objets, à ne donner une signification aux membres d'une équation qu'en vertu de cette équation, prenant ainsi les objets comme d'étranges fonctions de la fonction qui les met en rapport."
p. 141 : Leibniz : Dieu, point de vue des points de vue. cf. p. 140.
p. 142 : "Il est désormais que toute prétention au dogmatisme métaphysique dissimule un appel au primat du spatial."
p. 143 : Desc : se détacher de la perception, pour comprendre.
p. 143 : "les pièges du langage qui, par la nécessité même de l'expression, fait de la conscience un objet, de la norme un substrat."
p. 144 : cit Piaget : "Le réalisme seul est subjectiviste, qui projette au-dehors le contenu de l'esprit. (...) Intériorisation et subjectivité n'ont rien à faire l'une avec l'autre."
p. 148 : semences de vérité.
p. 148 : décalage croissant entre le positivisme des savants et le primitivisme des masses.
p. 149 : crit Pascal, qui, "par le plus injuste des chassés-croisés, présente le mathématicien comme un charnel, l'acousmatique comme un spirituel."