CHAPITRE XXXI
LA SUCCESSION DE MONSEIGNEUR PLANTIER
LE P. D'ALZON VICAIRE GENERAL DE MONSEIGNEUR BESSON
(1875 – 1878)
Avant d'aborder la matière propre de ce chapitre, signalons une occasion où le P. d'Alzon, fidèle à son vœu de 1844 (Ch. X, 22 a), fut amené à exprimer une nouvelle fois son refus des dignités ecclésiastiques(1). La Commune de Paris durait toujours lorsque le Préfet du Gard reçut du Ministre des Cultes une lettre le priant de donner son avis sur l'abbé d'Alzon qui lui avait été signalé "comme un prêtre digne d'être élevé à l'épiscopat"(2). Informé confidentiellement par le préfet(3), le P. d'Alzon écarta cette fois encore l'éventualité d'une élévation à l'épiscopat (v. infra 1).
1. La succession de Mgr Plantier (1875). - Depuis le Concile, la santé de Mgr Plantier se trouvait sérieusement compromise. Une amélioration survenue en 1874 lui rendit sans doute une trop grande confiance en ses forces et il ne put, malgré les conseils affectueux de Pie IX (4), s'astreindre aux ménagements nécessaires. La fin se précipita et, le 25 mai 1875, le prélat s'éteignait sans témoin dans son fauteuil.
Dès le lendemain, le Chapitre élisait vicaire capitulaire M. Corrieux, archiprêtre de la cathédrale, écartant de la nouvelle administration tous les membres de l'ancienne (v. infra 7). Cette exclusive lancée contre le P. d'Alzon, vicaire général depuis 40 ans, et contre son collègue M. Clastron suscita l'étonnement et même l'indignation dans le diocèse et au-delà. C'est ainsi que Mgr de Cabrières, évêque de Montpellier, sollicité par le Chapitre de prononcer l'éloge funèbre de l'évêque défunt déclina l'invitation, se contentant, aux funérailles, de prendre rang derrière le cercueil en compagnie de l'abbé Clastron et du P. d'Alzon(5).
Dès ce moment, le P. d'Alzon va user de toute son influence pour favoriser la nomination d'un évêque qui soit, sur le siège de Nîmes, le digne successeur de Mgr Plantier. Le P. d'Alzon s'est fait une idée précise de l'évêque idéal, il a d'autre part une grande expérience des réalités locales. Aussi est-il bien décidé à ne rien négliger pour barrer la route aux candidats qui ne correspondent pas à l'image qu'il s'est forgée et pour soutenir ceux qui lui paraissent particulièrement convenir au siège de Nîmes. Cependant tout le monde ne partage pas ses conceptions et une partie du clergé, lasse de son influence dans le diocèse, entend ne pas laisser passer l'occasion d'y mettre fin en cherchant à faire nommer un évêque qui ne lui doive rien et ait peu d'affinités avec lui. L'affaire prendra vite un tour passionné qui explique la hauteur de certains jugements portés par le P. d'Alzon sur tel candidat, tel opposant, tel procédé. Il s'en rend compte d'ailleurs et se le reproche à l'occasion. Ainsi, sa confidente, Mère M. Eugénie de Jésus lui ayant fait remarquer qu'elle le trouvait "méprisant", il lui répond : "Je vous remercie surtout de me dire que je suis méprisant. Hélas ! à qui le dites-vous ? Mais ce qui m'attriste, c'est que je ne me corrige pas. Votre petit mot m'a fait du bien, quoique tard(6)." Ce que le P. d'Alzon désire pour Nîmes c'est une personnalité éminente par la vertu, la doctrine et l'intelligence. Il faut un homme énergique à qui sa santé permette de se donner à fond à sa tâche pastorale. Il faut surtout un évêque romain.
A vrai dire, le P. d'Alzon n'avait pas attendu le décès de Mgr Plantier pour se préoccuper de sa succession. Un an auparavant déjà, il avait entretenu de la question le député du Gard Numa Baragnon, son ancien élève. Les candidats de son choix étaient alors l'abbé Gervais, vicaire général de Bordeaux, l'abbé Guyol, ancien grand-vicaire de Marseille et l'abbé de Broglie. A ce moment il était tout à fait hostile pour Nîmes à la candidature de l'abbé Besson(7).
Après la mort de Mgr Plantier, il continuera à prôner la candidature de l'abbé Gervais. Ainsi encore dans sa lettre du 5 juin 1875 à Mgr Meglia, nonce à Paris, où il souligne la nécessité de donner au plus tôt au diocèse "un évêque jeune, actif, ferme et romain". C'est qu'en effet la nomination du nouvel évêque est urgente car la situation se dégrade à Nîmes où un vent de révolte souffle dans le clergé (v. infra 2).
Cependant il s'est rendu compte que les candidatures qu'il soutient n'ont guère de chances d'aboutir et déjà il envisage d'en promouvoir une qu'il a d'abord écartée, celle de l'abbé Besson, ancien directeur d'un établissement libre du diocèse de Besançon et prédicateur de talent. Avant de passer à l'action, il a jugé bon cependant de demander à l'abbé des explications sur certains griefs qui circulent à son sujet. La réponse qu'il en a reçue(8) lui ayant donné satisfaction, il va faire jouer toutes les ressources de son crédit pour faire tomber les réticences persistantes du nonce à son égard et déjouer l'opposition systématique du Chapitre aux "candidats du P. d'Alzon" (v. infra 3 et 5). Il fit notamment intervenir le préfet du Gard auprès de l'ambassadeur de France à Rome (v. infra 4). Ce dernier suggéra au Saint-Père de recevoir l'abbé Besson, qui se rendit effectivement à Rome(9).
Cependant, tandis qu'à Paris et à Rome la candidature de l'abbé Besson va son chemin, les chanoines se sont mis en tête de réclamer M. d'Hulst, malgré son orléanisme notoire. Ils ignorent que M. d'Hulst est le supérieur des Dames de l'Assomption à Paris et que le P. d'Alzon est au mieux avec lui : il ne croit pas cependant qu'il soit l'évêque rêvé pour Nîmes(10).
Enfin la longue période d'incertitude prend fin et, le 3 août 1875, la nomination de Mgr Besson devient officielle. Le P. d'Alzon pousse un soupir de soulagement et expose la façon dont il envisage l'avenir à son ami le député Baragnon, qui dans toute cette affaire s'est constamment employé à faire valoir le point de vue de son ancien maître (v. infra 6). Aussitôt Mgr Besson prend contact avec le P. d'Alzon. "Vous m'avez fait évêque, lui écrit-il, aidez-moi à être un bon évêque" et il lui propose une prochaine rencontre à l'écart pour pouvoir parler à cœur ouvert et prendre les renseignements utiles avant d'entrer en charge(11). L'entrevue proposée aura lieu au début de septembre à Grenoble.
Entre-temps le P. d'Alzon a écrit au doyen du Chapitre une lettre où il se déclare prêt à oublier tous les désagréments qu'il a subis pour peu que la main tendue à Messieurs les chanoines soit loyalement acceptée, espoir qui sera malheureusement déçu (v. infra 7).
2. La nomination du P. d'Alzon comme vicaire général de Mgr Besson (1875). - La désignation de Mgr Besson n'a pas mis fin aux intrigues. Il s'agit maintenant d'empêcher la nomination du P. d'Alzon comme vicaire général. Pourtant depuis le début de la vacance du siège, celui-ci, invoquant son besoin de repos ou le souci de sa congrégation, n'a pas cessé de répéter qu'il ne tenait pas à conserver cette responsabilité(12).
Le P. d'Alzon lui-même ne s'étonne pas de cette opposition dont le motif essentiel est pour lui la fermeté avec laquelle, au nom de l'évêque défunt, il a veillé au maintien de la discipline ecclésiastique. Une des mesures les plus impopulaires qu'il dut faire respecter semble avoir été l'obligation faite aux curés de cohabiter et de faire table commune avec leurs vicaires (v. infra 2). Mais il y a aussi les mauvaises notes données aux examens de jeunes prêtres, les semonces adressées de la part de Mgr Plantier aux prêtres dont le comportement laissait à désirer, l'ambition de certains auxquels la présence du P. d'AIzon, au grand vicariat depuis 40 ans, barre la route des honneurs (v. infra 8). Le chanoine de Tessan donnant au P. d'Alzon les raisons pour lesquelles le Chapitre l'a écarté de l'administration diocésaine pendant la vacance du siège, nous permet d'entrevoir deux autres arguments qui devaient être avancés pour tenter d'empêcher la nomination du P. d'Alzon à la charge de vicaire général : la multiplicité de ses occupations et les accès de névralgie auxquels il était sujet (v. infra 7b).
Cependant cette opposition ne lui a pas enlevé la confiance du nouvel évêque (v. infra 8 b). Informé par Mgr Besson de son intention de le confirmer, ainsi que l'abbé Clastron, dans la fonction de vicaire général(13), le P. d'Alzon n'envisage d'abord de rester en charge "que le temps de réhabiliter la mémoire de Mgr Plantier", ainsi qu'il l'écrit de Paris, le 18 octobre, au P. E. Bailly. Mais le lendemain, indigné des "choses impossibles" que le secrétaire de l'évêché a dites de lui à l'évêque, il prie le même de faire savoir à Nîmes qu'il attendra qu'on le destitue pour quitter le grand-vicariat(14).
Cependant les intrigues continuent. Mgr Besson est assailli de visites et de lettres. Certains de ses propos, déformés, sont répandus dans le public, si bien que le P. d'Alzon, qui estime que l'attitude du nouvel évêque n'est pas assez nette(15) éprouve le besoin de tirer les choses au clair. Il reçoit de Mgr Besson une réponse qui ne laisse aucun doute sur ses sentiments à son égard et lui annonce qu'il vient de présenter au ministre sa nomination de vicaire général (v. infra 10).
Le désir de pacification dont le P. d'Alzon a déjà donné des preuves aussitôt après la nomination de Mgr Besson (v. infra 7), est d'ailleurs toujours aussi vif chez lui, comme le montrent les conseils qu'il donne à ce dernier (v. infra 9).
Le P. d'Alzon assista au sacre qui eut lieu à Besançon le 14 novembre et, le ministère ayant agréé sa nomination de vicaire général, celle-ci fut rendue publique par une lettre officielle de Mgr Besson le 7 décembre 1875(16).
3. Le P. d'Alzon vicaire général de Mgr Besson (1875-1878). -Lors de l'entrevue qu'il avait eue à Grenoble avec Mgr Besson au début de septembre 1875, le P. d'Alzon, désirant consacrer à sa congrégation les années qui lui restaient à vivre, lui avait demandé de ne lui laisser les fonctions de vicaire général que pour une durée de trois mois (v. infra 11 a). En fait il les gardera pendant près de trois ans.
Les archives de la congrégation ont conservé quelque 25 lettres de Mgr Besson au P. d'Alzon relatives à cette période(17). Elles nous montrent la confiance que Mgr Besson mettait en lui et l'affectueuse vénération dont il l'entourait. Jointes à quelques indications tirées de la Semaine religieuse de Nîmes, elles nous permettent, à défaut d'autres sources, de nous faire une idée du genre de collaboration existant entre les deux hommes.
L'évêque demande des avis à son vicaire général, il le charge de régler certaines questions concernant le clergé ou l'enseignement, de répondre à des lettres de prêtres ou de solliciteurs, d'envoyer tel document à qui le réclame, d'user de son influence pour faire aboutir telle affaire, de présider un concours de bourses d'études ou de le représenter à une cérémonie. Certes, d'après les échos donnés par la Semaine religieuse, son collègue M. Clastron était plus souvent que lui mis à contribution pour cette dernière sorte de services. Il n'empêche que ce bulletin hebdomadaire nous montre le P. d'Alzon présidant une conférence ecclésiastique, marchant en tête d'un pèlerinage, présidant le comité diocésain du Denier de Saint-Pierre, faisant une communication à la "Commission d'Art chrétien" du diocèse dont il est membre, ou nommé par l'évêque directeur des Conférences de Saint-Vincent-de-Paul de la ville de Nîmes, etc.(18).
Le P. d'Alzon était toujours vicaire général lorsqu'en janvier 1877, il accompagna à Rome Mgr Besson qui s'y rendait pour sa visite ad li-mina. L'évêque en revint d'autant moins disposé à se séparer de lui qu'il avait pu se rendre compte à cette occasion, par la chaleur de l'accueil que lui avait réservé le pape, de la faveur dont il jouissait auprès de Pie IX(19). A ce moment pourtant le P. d'Alzon avait déjà confié à plusieurs de ses correspondants son désir d'être débarrassé du grand vicariat(20).
Sans exclure parfois "une explication très énergique et très calme" avec l'évêque(21), les rapports du P. d'Alzon avec Mgr Besson furent d'abord excellents. Le P. d'Alzon appréciait le zèle de l'évêque pour les vocations, les études ecclésiastiques, l'instruction du peuple, les catéchismes, et soulignait sa valeur comme orateur et comme conférencier de retraites(22). Cependant, à partir de l'automne 1877, les confidences du P. d'Alzon à ses intimes laissent apparaître des divergences de vue entre eux et des raisons de mécontentement de la part du P. d'Alzon. Ils ne sont pas du même avis en ce qui concerne une fermeture de longue durée de la cathédrale en vue de sa restauration. Le P. d'Alzon trouve que Mgr Besson s'absente trop souvent et néglige son diocèse, que son crédit décline. Il lui reproche son persiflage et son manque de manières(23).
Toutes ces raisons ne firent que renforcer sa détermination à se libérer du grand vicariat. Il offrit une première fois sa démission à Mgr Besson en octobre 1877, mais ce fut sans succès. Il recommença au début de juillet 1878 et cette fois, il tint bon. Malgré l'insistance de Mgr Besson, malgré diverses interventions, dont celle de son collègue M. Clastron(24) et celle de Mgr Mercurelli à qui on a écrit à Rome pour qu'il obtienne que le pape s'oppose à cette démission, le P. d'Alzon maintint sa décision (v. infra 11) et vit finalement son désir exaucé. Le 5 novembre 1878, Mgr Besson le nomma vicaire général honoraire en lui conservant la première place en son Conseil (v. infra 12).
1
Lettres du P. d'Alzon concernant une éventuelle élévation à l'épiscopat (1871)
a) Lettre du P. d'Alzon au préfet du Gard, le baron de Champvans, Lavagnac, le 24 mai 1871. - Orig.ms. ACR, AN 208; T.D. 39, p. 145.
Confidentiellement averti par le baron de Champvans des intentions du ministre à son égard, le P. d'Alzon remercie et se récuse, rappelant une résolution vieille de près de trente ans.
Monsieur le préfet,
Je suis profondément touché de ce que vous avez bien voulu dire sur moi au ministre des Cultes, et je me permets d'en remercier bien moins M. le préfet du Gard que M. de Champvans. Mais je suis obligé de vous dire que vos bons offices seront inutiles, ma résolution étant prise depuis près de trente ans de n'être rien, pas même grand vicaire, si ma profonde affection pour mon évêque et des ordres plus hauts que les siens ne me faisaient une violence très douce après tout pour mon cœur.
Si d'heureux changements ont lieu d'ici à quelque temps, peut-être y aurait-il des questions à traiter, des conseils à donner, et peut-être sera-t-on plus facilement écouté, précisément parce qu'on apportera une pensée plus évidemment désintéressée.
Je vous conjure donc de ne point encourager ce que des amis bienveillants pourraient vouloir pour moi, ma résolution bien positive étant de rester à l'écart, non par bouderie, mais par désir d'être utile comme je crois pouvoir l'être plus aisément.
Veuillez, Monsieur le préfet, avec tous mes remerciements pour vos intentions si flatteuses, agréer l'hommage de mes sentiments les plus respectueux, et j'ose ajouter, les plus dévoués.
b) Extraits de la lettre du P. d'Alzon à Numa Baragnon, [Lavagnac] 29 mai 1871. - Orig.ms. ACR, AL 23; T.D. 34, p. 156.
Le P. d'Alzon prie le député du Gard de déclarer sa résolution de refuser l'épiscopat à tous ceux qui lui parleraient de ce projet.
Autre chose, mais pour vous seul et en sens contraire. Jules Simon a fait demander si je voudrais être évêque. Je n'en veux à aucun prix, et il me semble qu'assez de gens accepteront pour qu'on me laisse tranquille. Sans avoir l'air de connaître mon secret, vous me ferez plaisir de dire que vous me connaissez assez (vous me connaissez, en effet) pour affirmer que j'enverrai paître les gens qui me parleront de cela.
2
Extraits d'une lettre du P. d'Alzon au Nonce de Paris, Mgr Meglia, Nîmes, le 5 juin 1875. -Minute ACR, AO 153; T.D. 40, p. 40-41.
Le P. d'Alzon expose au Nonce l'état d'esprit du clergé de Nîmes. Mgr Plantier était très aimé mais lui-même a pu déplaire à certains pour être intervenu dans le maintien de la discipline ecclésiastique. Les curés du diocèse semblent vouloir profiter de la vacance du siège pour obtenir le retrait des mesures prises par l'administration précédente et qui les obligent notamment à cohabiter et à manger avec leurs vicaires. La nomination d'un évêque s'impose de toute urgence. Il faut qu'il soit jeune, actif, ferme et romain. C'est toujours l'abbé Gervais qui a ses préférences.
Monseigneur,
Il est peut-être indiscret à moi de venir entretenir Votre Excellence d'un triste sujet, puisque j'y semble engagé. Cependant j'espère que votre sagesse discernera le motif qui me pousse à prendre la plume.
Le gouvernement de Mgr Plantier était aimé. J'étais bien un peu accusé de tenir pour le maintien de la discipline ecclésiastique, ce qui froissait quelques-uns de Messieurs les chanoines, mais je me consolais de leur mécontentement par la pensée qu'un vicaire général doit remplir le rôle pénible, laissant à son évêque le côté gracieux de l'administration. C'est ainsi que j'avais compris mes devoirs et mon dévouement envers un prélat que j'ai aussi tendrement aimé que Mgr Plantier.
Les chanoines m'ont écarté. Les trois quarts s'en mordent les doigts; voici pourquoi. Dès le lendemain de l'enterrement, les curés de la ville se sont réunis pour signifier au Vicaire capitulaire qu'ils entendaient ne plus cohabiter ni manger avec leurs vicaires. Le Chapitre s'est réuni, a rendu une ordonnance pour défendre aux curés d'en agir ainsi. Hier, à 1 h. de l'après-midi, les curés ont déclaré au Vicaire capitulaire qu'ils envoyaient promener les chanoines, dont les pouvoirs étaient épuisés. On en est venu aux paroles très vives, et le soir, 4 juin, les curés ont signifié à leurs vicaires que désormais ils eussent à loger et à manger où ils voudraient. Les chanoines poussent en dessous les vicaires à se révolter contre leurs curés. Votre Excellence voit où nous allons. Les curés du diocèse vont s'unir aux curés de Nîmes, sous le prétexte que le Chapitre ayant insulté à la mémoire de l'évêque, eux seraient autorisés à insulter le Vicaire capitulaire.
[...] En attendant le Vicaire capitulaire parle de donner sa démission, ce qu'il n'osera pas faire, j'en suis sûr, à moins de nouvelles complications. Votre Excellence doit comprendre la nécessité de nous donner, mais au plus tôt un évêque jeune, actif, ferme et romain. [...] Je me permets d'en revenir à M. l'abbé Gervais, de Bordeaux.
3
Extrait d'une lettre du P. d'Alzon à Numa Baragnon, député du Gard, Nîmes, le 6 juin 1875.- Orig.ms. ACR, AL 66; T.D. 34, p. 192-193.
Le P. d'Alzon a reçu de l'abbé Besson des explications dont il se dit satisfait. Si Paris récuse l'abbé Gervais, c'est donc Besson qu'il faut soutenir et d'abord auprès du nonce qui fait opposition. A Nîmes, la situation se détériore entre les curés et l'administration diocésaine.
Mon dernier mot est qu'il faut Gervais et que si l'on n'a pas Gervais, il faut Besson. J'ai reçu, hier soir, une lettre de lui excellente; il me donne toutes les explications que je puis désirer. Par conséquent : Gervais d'abord, ensuite Besson. Le nonce fait opposition, mais dites-lui que je répondrai de lui. En ce moment, j'en suis mille fois plus satisfait que je ne l'étais de Mgr Plantier, quand il arriva dans le diocèse. Si vous voyez le nonce, dites-lui que s'il ne peut avoir Gervais je lui enverrai une lettre de Besson, qu'il vient de m'écrire d'Amiens, se rendant à Douai.
Adieu et bien tout vôtre.
E. d'Alzon.
Les chanoines s'en donnent par circulaire imprimée. Corrieux attaque tous les curés de Nîmes à propos de la cohabitation, et tous disent que si l'administration de Mgr Plantier eût continué, pareil scandale n'eût pas eu lieu. Cela [ne] me regarde pas. Je crois que tous ont tort, mais je les laisse faire.
Boyer (25) exclut Besson. Si, malgré Boyer, Besson passe, vous pouvez dire que je le soutiendrai.
4
Extraits de la lettre du baron de Champvans, préfet du Gard, au comte de Corcelles, ambassadeur de France à Rome, Nîmes, le 6 [juin] 1875. - Copie ms. ACR, D 163.
Cette copie authentifiée par la signature du préfet du Gard comporte cependant une erreur de date. En effet la réponse de M. de Corcelles (ACR, BC 90) porte la date du 16 juin. C'est donc sans doute la date du 6 juin, et non celle du 6 juillet, qui convient à la lettre de M. de Champvans. Ce dernier recommande à l'ambassadeur la candidature de l'abbé Besson contestée par le Chapitre, dont il a pu apprécier l'esprit de mesquine jalousie lors du choix des vicaires capitulaires. Il se déclare possesseur de dossiers délicats qu'il ne voudrait examiner qu'avec le nouvel évêque. La grande majorité du clergé, ultramontain et fervent, souhaite la nomination d'un évêque qui mette fin à des dissidences, qui, si elles se prolongeaient, créeraient une opposition encourageant des prétentions qui trouvent souvent leur appui parmi les prêtres douteux du diocèse. C'est pourquoi, il n'hésite pas à soutenir la candidature de l'abbé Besson.
J'apprends que le nom de M. Besson, chanoine de Besançon, proposé pour le siège de Nîmes, soulèverait quelques défiances à Rome. Il ne m'appartient en aucune façon de m'immiscer dans cette question et je ne me serais pas permis de vous écrire, si je n'étais averti, que l'opposition de quelques chanoines et des vicaires capitulaires de Nîmes serait de nature à susciter ou à entretenir cette défaveur.
Je ne connais ni directement ni indirectement M. l'abbé Besson, mais j'ai été à même d'apprécier les fâcheux sentiments qui ont animé le Chapitre à la mort de Mgr Plantier et l'esprit de mesquine jalousie qui a présidé au choix des vicaires capitulaires, en évinçant le R.P. d'Alzon, Vicaire général de MMgrs Cart et Plantier depuis 40 ans, et qui est par ses œuvres, comme par son caractère et par son talent, une gloire, j'ose le dire, non seulement du diocèse, mais de l'Eglise, le chapitre a commis en même temps qu'une faute, l'acte qui eut été le plus douloureux au cœur de l'Evêque décédé et a manqué de respect à cette illustre mémoire. Son influence dans le choix du successeur de Mgr Plantier serait véritablement regrettable. L'administration intérimaire semble d'ailleurs obéir à un esprit d'inquiétude et d'agitation que je considère comme très dangereux dans un diocèse où la présence de plus de cent mille protestants fait surgir partout les questions mixtes, et exige pour leur solution autant de délicatesse que d'expérience. J'ai pu constater depuis quatre ans l'heureux effet de mon entente parfaite avec l’Évêché. Les vicaires généraux ne faisaient qu'un avec leur Évêque, et nous avons pu terminer ainsi au plus grand avantage de la religion et de la bonne administration du département une foule d'affaires laissées dans les cartons sous le gouvernement de l'empire.
En ce moment j'ai en réserve plusieurs dossiers traitant d'intérêts compliqués et difficiles qui ne pourront être convenablement examinés qu'avec le nouvel Évêque. La conduite que tient l'administration capitulaire m'engage à n'avoir avec elle que les rapports strictement nécessaires .
J'ai entretenu Monsieur le Ministre des cultes de l'état du diocèse. La grande majorité du clergé (ultramontain et très fervent) voit avec peine les dissidences qui se font jour et appelle de tous ses vœux la présence d'un Évêque capable d'y mettre fin. Il serait à craindre que l'attitude de l'administration capitulaire, si elle venait à se prolonger, donnât naissance à une opposition de ce côté et encourageât d'autre part des prétentions qui trouvent, il faut le dire, leur principal appui parmi les prêtres douteux du diocèse.
Laissez-moi donc, Monsieur le Comte, solliciter en cette occasion, votre haute intervention et ajouter à titre de renseignement que le R.P. d'Alzon si dévoué à l'infaillibilité et au S. Siège, considérerait comme un bienfait pour le diocèse de Nîmes la nomination de M. l'abbé Besson. Tout en étant résolu à se retirer de l'administration, il pourrait lui soumettre son opinion sur les grandes lignes à suivre, comme est seul en mesure de le faire, un homme qui a été grand vicaire pendant quarante ans. Un choix fait en opposition aux idées de Mgr Plantier menacerait d'amener une scission déplorable dans le diocèse.
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Extraits de la lettre du P. d'Alzon à Numa Baragnon, Nîmes, le 13 juin 1875. - Orig.ms. ACR, AL 71; T.D. 34, p. 195-196.
Si le Nonce n'accorde pas l'abbé Besson, il est décidé à se désintéresser du diocèse pour ne plus s'occuper que de sa congrégation. A Nîmes, déjà on commande des rabats gallicans...
Merci de tous les détails que vous me donnez. Au point où en sont les choses, je vous suis très reconnaissant de ce que vous avez fait, mais il ne me reste qu'à me désintéresser et à m'occuper désormais uniquement de ma Congrégation. Seulement, comme protestation très puérile mais significative, on fait de vastes commandes de rabats pour supprimer le collet blanc romain. Ce n'est rien et c'est tout, c'est le bouquet de violettes des bonapartistes. Le nonce est parfaitement libre de ne pas me donner un homme, avec qui je pourrais m'entendre, je suis libre de me tenir par avance loin des tripotages que je prévois et dont je puis vous donner une idée. Voici ce que m'écrit de Marseille un ami intime de M. Guyol(26).
"Vous êtes donc en révolution dans votre diocèse modèle. On m'écrit de Paris : La plus forte opposition que rencontre M. Guyol vient des prêtres nîmois conjurant le ministre de ne pas choisir les candidats du P. d'Alzon, dont on ne peut plus voir durer l'influence. Tenez pour certain que le ministre subira cet ultimatum".
Vous savez, vous, cher ami, que tout cela est faux au point de vue subi par le ministre, mais comme je tiens très peu à mon influence dans le diocèse, si le nonce ne me donne pas les gens avec qui je crois pouvoir l'exercer au profit de Rome, eh ! j'enverrai promener les prêtres nîmois et je me mêlerai de mes affaires. Je me sens peu disposé à me compromettre encore, si je n'inspire pas plus de confiance à la nonciature. M. Besson n'est pas la perfection, mais il est possible.
6
Extraits de la lettre du P. d'Alzon a Numa Baragnon, Les Chaux, le 5 août 1875.- Orig.ms. ACR, AL 83; T.D. 34, p. 205-206.
De N.-D. des Châteaux, où il passera tout le mois d'août,le P. d'Alzon exprime à son correspondant sa satisfaction de la nomination de Mgr Besson. Il n'acceptera le grand-vicariat que pour deux ou trois mois, le temps d'aider le nouvel évêque à mettre de l'ordre dans l'administration diocésaine et d'asseoir sa propre influence. Il lui dit le réconfort que lui apporte l’œuvre des alumnats et tout l'espoir qu'il met en elle.
Enfin, nous avons ce que nous voulions. Dieu soit béni, si nous ne nous sommes pas trompés [...]
Quant à moi, très sincèrement, je ne veux rien. Mon amour-propre ne dit (peut-être se trompe-t-il ?) que je n'ai pas besoin d'être grand-vicaire pour être le P. d'Alzon. Je consentirais à accepter le grand-vicariat pour deux ou trois mois, afin de faire nommer Barnouin à la cathédrale ou à Sainte-Perpétue, pour écarter les Chapot et surtout former avec l'évêque des relations telles que, sans m'occuper de l'administration dans son fretin, je puisse peser sur lui à propos des grandes lignes à suivre. Vous avez absolument toute ma pensée.
A un autre point de vue, qui est le plus grave à mes yeux, j'ai 65 ans. Dieu bénit une œuvre très modeste pour le moment, mais d'où doit, selon moi, si Dieu la féconde, sortir un nouveau clergé tel qu'il nous le faut aujourd'hui. Vous comprenez que cette œuvre vaut plusieurs vies d'hommes et je serai bien heureux si Dieu veut prendre les ruines de la mienne pour les préludes de ce travail gigantesque [...] Nous avons bâti une maison où des enfants se préparent à être des curés, missionnaires, religieux. La sève divine me semble circuler dans leurs veines, et le spectacle qu'ils me donnent me semble mille fois plus beau que celui dont on peut jouir du haut de tous les grands-vicariats de la terre.
7
Échange de lettres entre le P. d'Alzon et M. de Tessan, doyen du Chapitre de Nîmes (août 1875)
a) Lettre du P. d'Alzon à M. de Tessan, N.D. des Châteaux, le 5 août 1875. - Minute ACR, AP 45; T.D. 40, p. 168-170.
La nomination de Mgr Besson étant acquise, le P. d'Alzon expose au chanoine de Tessan la façon dont il juge le comportement du Chapitre depuis la mort de Mgr Plantier. Cela dit, pour l'édification des fidèles, il importe que la paix revienne au plut tôt entre les membres du clergé. Il ne demande qu'à oublier tout ce qui s'est passé et espère que les chanoines accepteront la main qui leur est loyalement tendue.
Mon cher doyen,
Nîmes a un nouvel évêque, car le gouvernement ne l'a nommé qu'après le consentement positif du Pape. Il n'y a plus à y revenir, et ceux qui tenteraient une opposition vaine ne réussiraient pas mieux que quand ils ont cru pouvoir choisir eux-mêmes le successeur de Mgr Plantier.
Le Chapitre s'est mal conduit, non pas envers moi - je vous avais dit que je ne tenais pas à être grand-vicaire, et si le Chapitre eût eu assez le sentiment des convenances pour respecter la mémoire de celui qui en avait nommé presque tous les membres, il eût été facile de s'entendre, puisque je voulais avant tout du repos; - le Chapitre s'est mal conduit envers une illustre mémoire, et l'indignation causée dans toute la France, de Marseille, où l'on vous appelle des révolutionnaires, jusqu'à Quimper, où évêque et chanoines sont outrés, m'eût complètement dédommagé de votre manière d'agir, si j'avais eu une autre impression qu'une tentation de dédain, à laquelle je crois avoir résisté, et puis de satisfaction d'être rendu à la liberté. C'est sous cette dernière impression, et surtout dans la conviction où je suis que je serais bien coupable si j'imitais les exemples donnés, que je viens vous proposer de revenir à des sentiments plus dignes de prêtres, censés les modèles du corps sacerdotal dans le diocèse.
Vous comprenez que M. Besson connaît par le menu les démarches faites pour avoir M. d'Hulst, uniquement parce que je voulais l'évêque nommé, et MM. les chanoines ne voulaient pas de lui, uniquement parce que je le désirais. Cet enfantillage, peu digne d'un Chapitre, retombe aujourd'hui sur le nez de ses membres. Je propose de tout oublier. M. Besson, qui sait mes démarches auprès du cardinal Antonelli, du Pape même par un de ses confidents, de Wallon, de Corcelles, enfin de Buffet, me devrait quelque chose. Je ne lui demande rien, je consentirai tout au plus à être grand-vicaire quelques mois, comme je vous l'ai dit le jour de la mort de Mgr Plantier. Ma pensée est la même. Seulement je souhaite n'être pour rien dans ce que les laïques disent des passions haineuses du clergé. J'ai, en ce moment, le beau rôle, humainement parlant. Il serait habile d'être généreux, je préfère m'élever plus haut. Si j'ai quelque chose à pardonner, je désire accorder le pardon, comme je veux que Notre Seigneur me l'accorde quand je paraîtrai bientôt devant lui. J'oublie tout ce qui m'est personnel, et, si je suis sévère, supposé que l'on me consulte, il faut qu'on le sache bien, ce sera uniquement dans la conviction profonde où je serai devant Dieu qu'il importe d'écarter certains hommes irrémédiablement dangereux .
Ce qui précède n'a rien de personnel pour vous. Je sais que vous me désiriez pour grand vicaire, mais pas plus que vos confrères, vous n'avez compris qu'en écartant M. Clastron, l’œuvre de Mgr Plantier recevait une insulte que les héritiers de notre illustre évêque devaient porter en commun. Les héritiers de Mgr Plantier, ils oublieront tout, ils pardonneront tout, ils tendront les premiers la main à Messieurs les chanoines, quand ils sauront qu'elle sera loyalement acceptée .
Je ne me permets pas de vous donner une commission, mais si vous croyez devoir parler de cette lettre comme d'une avance, je vous autorise de la manière la plus formelle à en user, comme vous le jugerez à propos. Toutefois, si elle ne recevait pas la réponse que j'espère, je me croirais libre de la montrer à quelques personnes, pour prouver les dispositions bienveillantes où je suis. Je n'ai été ni à Paris, ni à Rome, ni à Besançon, comme on l'a dit. A moins d'empêchement imprévu, je compte rester dans ma solitude de la Savoie jusqu'au 1er septembre .
Veuillez agréer, mon cher doyen, l'expression de mes sentiments en N.-S.
E. d'Alzon des Augustins de l'Assomption.
b) Extraits de la lettre du chanoine de Tessan au P. d'Alzon, Nîmes, le 8 août 1875. - Orig.ms. ACR, E 237.
La lettre du P. d'Alzon contenant à son avis des appréciations inexactes sur l'attitude du Chapitre lors de la désignation des vicaires capitulaires, M. de Tessan estime ne pouvoir la communiquer telle quelle aux chanoines. Il expose sa version des événements et reproche au P. d'Alzon et à M. Clastron qu'il accuse d'avoir voulu le pouvoir absolu, leur intransigeance à cette occasion.
Je reçois à l'instant votre lettre et je m'empresse d'y répondre. Je ne me propose pas d'en donner connaissance à nos messieurs avant d'avoir reçu de vous une autre lettre, parce qu'il me semble que celle-ci contient des appréciations très inexactes et que vous vous placez dans une position fausse, d'où vous voyez les choses tout autrement qu'elles ne sont en réalité. En effet vous croyez voir dans tous les membres du chapitre, moi seul excepté, des ennemis qui ont mal agi à votre égard et à l'égard de l'ancienne administration, mais je puis vous assurer qu'il n'en est rien et les faits sont là pour le prouver. Le chapitre aussi bien que moi a voulu vous nommer. Seulement, tandis que je proposais de vous nommer sans garanties et sans conditions, le chapitre a pensé qu'il n'était pas prudent de confier l'administration diocésaine à un grand vicaire qui s'est occupé toute sa vie d'éducation, de fondation de couvents, de missions, de politique, de tout enfin excepté d'administration diocésaine et qui en outre est très malheureusement sujet à des accès névralgiques qui gênent sa liberté d'action.
Le chapitre a donc jugé prudent de donner au Diocèse une garantie contre les inconvénients, et une garantie qu'il ne trouvait pas suffisante dans l'abbé Clastron, jeune, timide et n'ayant que six mois d'expérience. C'est pourquoi il proposa d'associer le Doyen du chapitre, vicaire général honoraire depuis vingt ans à MM. d'Alzon et Clastron. Je portai moi-même cette proposition à l'abbé Clastron. Il refusa, tant en votre nom qu'au sien propre, tout accommodement. On ne voulut pas absolument de moi. J'offris de faire nommer à ma place M. Boucarut, ancien grand-vicaire, on ne voulut pas plus de M. Boucarut que de moi, on s'était donné parole, on voulait le pouvoir absolu, c'est-à-dire tout ou rien. [...]
Non, non, mon cher ami, ne vous faites pas illusion. Si le chapitre n'a pas eu tort par une prudence que tout le Diocèse approuve, de vouloir vous donner un associé, c'est vous qui avez eu tort de refuser cet associé avec une obstination inexplicable.
c) Lettre du P. d'Alzon au chanoine de Tessan, [N.-D. des Châteaux, vers le 12 août 1875]. - Orig.ms. ACR, AP 46; T.D. 40, p. 170.
Le P. d'Alzon regrette l'accueil qui a été réservé à sa lettre. Il affirme énergiquement n'avoir jamais entendu parler du maintien des quatre grands-vicaires, proposition qui entrait parfaitement dans ses vues.
La lecture de votre lettre m'a fait une bien douloureuse impression, mais n'y revenons pas. La nomination de M. Besson faite un peu par moi à la place de M. d'Hulst, présenté par vous et refusé, me semblait une occasion de paix. Vous n'en voulez pas, à votre aise. Seulement il est faux, archifaux que j'aie jamais entendu parler du maintien des quatre grands-vicaires, proposition que j'eusse acceptée d'emblée, puisque je ne voulais que la continuation de l'administration de Mgr. Je me rappelle vous l'avoir dit.
Je puis depuis quarante ans environ, n'avoir rien appris en administration, ni M. Clastron depuis 12, mais M. Corrieux, nommé à l'unanimité, qu'en savait-il ? C'est tout bonnement ridicule.
Bien à vous en N.-S.
8
Échange de lettres entre le P. d'Alzon et la baronne de Champvans (septembre 1875)
a) Du P. d'Alzon à Madame de Champvans, Nîmes, le 28 septembre 1875. -Orig.ms. ACR, AN 211; T.D. 39, p. 147.
Le P. d'Alzon, qui se dispose à partir pour Paris, aurait souhaité rencontrer le préfet du Gard pour lui communiquer un certain nombre d'informations concernant l'agitation ecclésiastique du moment. N'en ayant pas eu l'occasion, il signale à son épouse les agissements de quelques prêtres intrigants, parmi lesquels se distingue le secrétaire de l'évêché, et explique les motifs de leur hostilité à son égard.
Je quitte Nîmes pour Paris dimanche ou lundi prochain. A ce moment, vous ne serez plus à la campagne. J'eusse pourtant bien désiré entretenir M. de Champvans de la situation que trois ou quatre intrigants font au diocèse. L'outrecuidance de M. Cristol et les agissements des Chapot dépassent toute idée. Pour moi qui n'accepte le grand vicariat qu'avec peine, je suis parfaitement résolu à le refuser net, si M. Cristol y reste. Le Chapitre me trouve un mauvais caractère. Il a bien raison, et je ne veux pas m'exposer à y succomber, si je me trouve en face du secrétaire général de l'évêché. N'est-ce pas prudent ?
Les lettres contre votre serviteur pleuvent, je le sais, à Besançon. Est-ce étonnant ? J'ai en face : 1° Tous les prêtres paresseux, à qui j'ai donné de mauvaises notes pour les examens des premières années de leur sacerdoce; 2° Tous les prêtres tarés, à qui j'ai dû laver la tête de la part de Monseigneur Plantier, qui n'en avait plus la force; 3° Tous les ambitieux, qui trouvent que quarante ans de grand vicariat c'est bien long et qu'il est temps de vider la place. Ces trois catégories sont, en général, peu scrupuleuses sur les voies et les moyens, et les lettres anonymes leur coûtent peu. Aussi suis-je bien tenté de tout planter là pour devenir moine tout de bon. Que je voudrais avoir la bonne chance de vous voir à Nîmes avant mon départ ou qu'un retard, à votre retour, me permît d'aller chercher M. de Champvans dans le Jura !
b) De la baronne de Champvans au P. d'Alzon, Maisot, le 30 septembre 1875. - Orig.ms. ACR, EC 137.
"Accord parfait" entre Mgr Besson, malgré toutes les pressions dont il est l'objet, et le P. d'Alzon : c'est la conclusion que tire Mme de Champvans d'un entretien qu'elle a eu avec le nouvel évêque de Nîmes.
Votre lettre m'est arrivée quelques heures après le départ de Mgr Besson. La conversation à cœur ouvert de notre nouvel évêque est la meilleure réponse que je puisse y faire. Il juge les hommes et la situation du même œil et du même esprit que vous, avec un sentiment en plus d'indignation pour les procédés qui ont été employés à votre égard. Il a été question des lettres anonymes qui partent pour Besançon mais qui n'y sont pas reçues, car Mgr Besson les rejette avec mépris, et aussi des rêves, qui ne sont ceux de Jacob ni de Joseph et qui indiquent au nouvel évêque que le conseiller par excellence, dont le voyant ne peut donner le nom ni faire le portrait, se trouve actuellement à l'évêché. Ceci tombe dans le grotesque et ne manque pas son effet à Besançon.
Je me résume d'un mot sur toutes les questions : accord parfait. Tout ceci est confidentiel, mais absolument exact.
9
Extraits d'une lettre de Mgr Besson au P. d'Alzon, le 9 novembre 1875. - Orig.ms. ACR, DZ 118.
Dans l'intérêt de la paix commune, Mgr Besson a loué la sagesse de l'administration capitulaire. Il ne faisait que répéter en cela ce que le P. d'Alzon avait bien voulu lui dire.
Ayant reçu mes bulles dès le 29 octobre, j'ai fait prendre aussitôt possession par l'abbé Corrieux et je lui ai donné ainsi qu'à M. de Tessan des pouvoirs de grand-vicaire pour administrer jusqu'à mon intronisation. J'ai dit dans une lettre jointe aux bulles que "chacun s'accordait à louer la sagesse de l'administration capitulaire", répétant ainsi, dans l'intérêt de la paix commune, ce que vous aviez bien voulu me dire. Il m'a paru que ce témoignage rendu au nom de tout le monde, était propre à montrer qu'il n'y avait eu aucun parti pris de blâmer le chapitre et qu'on lui rendait pleine justice en tout ce qu'il avait fait de bien.
10
Extraits d'une lettre de Mgr Besson au P. d'Alzon, [10 novembre 1875]. -Orig.ms. ACR, DZ 117.
Quelques jours avant le sacre, en réponse à une lettre du P. d'Alzon dont nous n'avons pas gardé copie, Mgr Besson nie formellement avoir dit, comme le bruit s'en est répandu, que le choix de ses grands-vicaires "lui était imposé". Il explique comment ses propos ont été déformés. Il garde toute sa confiance à M. Clastron et au P. d'Alzon dont il vient de présenter au ministre la nomination de grands-vicaires.
Mon Révérend Père et bien cher ami,
Je reçois votre lettre et je ne veux pas retarder ma réponse d'une minute, espérant qu'elle vous trouvera encore à Paris. Ce mot, que le choix de mes grands vicaires s 'impose de lui-même est parfaitement vrai, mais que mes grands vicaires me soient imposés cela est parfaitement faux. Il y a entre les deux mots un abîme, et je ne m'explique pas comment la passion a pu le franchir. Le premier est un éclatant hommage voulu à votre mérite; le second est profondément ridicule. J'ai beau retourner le mot que j'ai dit, je n'y trouve pas celui qu'on me prête. C'est dans le premier sens que j'ai toujours écrit et parlé, et j'en suis si pénétré que je suis tout prêt à le mettre dans mon mandement, dont vous pourrez voir l'épreuve ici samedi matin. Ai-je besoin de vous dire qu'en vous priant, M. Clastron et vous, de vouloir bien être mes grands vicaires, je vous donne toute ma confiance comme je vous la dois. Je laisse le secrétariat en l'état où je le trouve, mais je n'ai ni promesse, ni liaison, ni avance faite à personne, qu'à M. Corrieux, puisque vous le souhaitez, je le ferai volontiers vicaire général honoraire et il saura que vous l'avez souhaité. [...]
J'ai adressé hier au ministre votre nomination, ainsi que celle de M. Clastron. Je sollicite l'agrément dans le plus bref délai, tout me fait croire que je l'aurai même avant mon intronisation. En tout cas, dans ma réponse au doyen du chapitre, sur le seuil de la Cathédrale, je déclarerai mes vicaires généraux, et ce ne sera une nouvelle pour personne puisqu'ils auront déjà été nommés dans mon mandement de prise de possession dont la lecture se fera le dimanche 21 dans tout le diocèse .
Encore une prière pour mon salut en arrivant à Besançon. Je ne serai hélas ni un grand, ni un saint évêque, mais, s'il plaît à Dieu, un évêque fidèle à tous ses devoirs, et à tous ses amis, un évêque qui vous gardera longtemps à ses côtés et qui, s'il a le malheur de vous survivre, n'aura jamais celui de vous oublier. Mille choses bien affectueuses en N.S. Votre tout dévoué Louis, év. de Nîmes.
11
Échange de lettres entre Mgr Besson, évêque de Nîmes, et le P. d'Alzon à propos de sa démission de vicaire général (1878)
Cette correspondance nous permet de nous faire une idée de l'historique de la démission du P. d'Alzon. Elle nous montre aussi, d'une part l'attachement de l'évêque envers son vicaire général dont il ne se résout pas à se séparer, de l'autre la détermination et la franchise du P. d'Alzon. Ce dernier met loyalement Mgr Besson au courant de la lettre écrite à Mgr Mercurelli : il est prêt à obéir à un simple désir du pape mais non sans lui avoir exposé au préalable les motifs pour lesquels il s'estime obligé en conscience de démissionner.
a) Du P. d'Alzon à Mgr Besson, Le Vigan, le 11 août 1878. - Brouillon autogr. ACR, AN 167; T.D. 39, p. 88.
Me voilà en retraite depuis dix jours, et mes méditations, la vue de la tombe du curé, l'affaiblissement de mes forces se joignent à d'autres motifs, sur lesquels je ne reviens pas, pour me faire comprendre que j'ai un besoin absolu d'une autre retraite. Je ne puis plus mener de front deux emplois, et, quelque léger qu'on m'ait rendu le fardeau de grand vicariat, ma conscience s'obstine à le déposer. Je me dois tout entier à ma petite Congrégation. Mes religieux se plaignent de ce que je ne leur appartienne pas assez. Il est vrai que quelques amis, comme MM. Clastron, Gareizo, Barnouin, Londès, me reprochent de ne pas mourir à mon poste. Je leur réponds que si je n'ai pas voulu de l'épiscopat, ce n'était pas pour rester toujours grand vicaire; à quoi ils n'ont rien à répliquer.
Je ne prétends rien hâter, afin de ne pas vous laisser dans l'embarras. Prenez jusqu'au 1er octobre pour me remplacer. Si vous me le permettez, je garderai vos pouvoirs dans les communautés dont je suis le supérieur. Vous savez qu'à Grenoble je vous avais demandé d'être grand vicaire trois mois. Voilà trois ans que je garde une place, qui ne doit plus être la mienne. Veuillez ne pas m'en vouloir, si je me retire.
Mon dévouement personnel restera le même. Si je ne sers plus l'évêque de Nîmes, je conserverai mon affection pour l'homme que j'aime depuis si longtemps.
Veuillez agréer, Monseigneur, l'hommage de sentiments que je sens plus vifs, à cause même de l'acte que j'accomplis.
Toujours votre vieil ami.
E. d'Alzon.
Vous ne m'en voudrez pas si l'émotion rend mon écriture plus illisible; c'est un argument de plus en faveur de ma résolution.
b) De Mgr Besson au P. d'Alzon, Besançon, le 14 août 1878. - Orig. ms. ACR, BF 190.
Je reçois votre lettre et me hâte d'y répondre pour vous prier de suspendre encore l'effet de la détermination que vous m'annoncez. J'ai besoin d'en conférer avec vous et quelque bonnes que me semblent vos raisons, j'ai bien grande peine à m'y rendre. Il faut attendre un peu. [...] Vous me parlez des trois mois de Grenoble, eh bien ! faisons encore un bail de trois mois. Vous ne me refuserez pas en 1878 ce que vous m'avez accordé en 1875. Votre amitié, je le sais, ne me sera pas retirée ni vos conseils. Mais j'ai toujours été convaincu que vous m'aviez apporté des grâces et que votre présence effective m'est nécessaire pour en obtenir la continuation.
c) Du P. d'Alzon a Mgr Besson, [Nîmes, le 27 septembre 1878] . - Brouillon autogr. ACR, AN 168; T.D. 39, p. 89.
Je vous ai attendu jusqu'au 26, mais résolu à ne pas reprendre ma démission. Je crois préférable de partir quelques jours avant les retraites et le synode. Il me paraîtrait peu convenable de rester à Nîmes; j'aurais l'air de bouder et je ne le veux pas. Je ne veux pas, non plus, m'exposer à des manifestations de regrets peu convenables pour vous et pour moi.
Veuillez agréer, Monseigneur, l'hommage de mon affection très respectueuse et très profondément attristée.
d) Du P. d'Alzon à Mgr Besson, Lavagnac, le 30 septembre 1878. -Brouillon autogr. ACR, AN 169; T.P. 39, p. 89.
On m'assure que vous ne voulez recevoir ma démission que quand je vous l'aurai remise d'une manière officielle. J'ai l'honneur de vous l'adresser sous ce pli; elle est inutile sous cette forme, les grands vicaires étant révocables ad nutum. Je ne sais qui a écrit à Mgr Mercurelli, pour lui faire observer que je me retirais trop brusquement au moment des retraites et du synode, et pour me faire ordonner par le Pape de rester encore. J'ai répondu :
1° Que j'avais prévenu, il y a quatorze mois, de mon intention de me retirer, certaines circonstances étant données; et que la dernière fois, après une retraite de dix jours, j'avais, il y a deux mois environ, envoyé ma démission définitive; on avait eu le temps de me donner un successeur;
2° Que j'étais prêt à obéir au moindre signe du Pape, mais qu'il fallait que le Saint-Père connût mes motifs et que, dans ce cas, je demandais la permission de (les) exposer. J'ignore ce qu'on me répondra.
On m'assure que vous me trouvez intraitable. Hélas ! Monseigneur, j'avais eu l'honneur de vous dire, il y a plus d'un an, qu'on ne me ferait jamais avancer là où ma conscience me défendait de mettre le pied. Je n'en suis pas moins touché de l'insistance que vous voulez bien (mettre) à me retenir. Je crois vous payer de retour en vous disant loyalement ce qu'on a fait et ce que j'ai cru devoir répondre.
Veuillez, malgré ma retraite, me conserver votre affection, comme la mienne vous restera toujours et respectueuse et dévouée.
e) De Mgr Besson au P. d'Alzon, Nîmes, le 12 octobre 1878. - Orig.ms. ACR, BF 191.
Je n'ai pas encore pu me résoudre à faire usage de la démission que vous m'avez envoyée et je vous renouvelle par cette lettre tout le désir que j'ai de vous voir conserver vos fonctions en vous laissant toute la liberté dont vous avez besoin pour gouverner votre congrégation et prendre soin de votre santé. En demeurant grand vicaire, vous demeurerez ce que vous avez été parce qu'il n'a pas convenu à votre modestie d'être autre chose. Mais je ne saurais me faire à l'idée que vous ne le soyez plus quand même vous le seriez toujours ad honores. Je sais bien que vous seriez toujours aussi notre ami et que vous garderiez, que vous le vouliez ou que vous ne le vouliez pas, la première place au conseil aussi bien que dans le diocèse. Mais pourquoi changer de titre puisque vous ne changez pas de position ? Encore une fois, restez ce que vous êtes. Je le désire, vos amis s'en réjouiront et personne n'en sera surpris. Voilà en trois mots l'impression de tout le diocèse.
12
Lettre de Mgr Besson au P. d'Alzon, le 5 novembre 1878. - Orig.ms. ACR, DZ 143.
L'évêque de Nîmes annonce au P. d'Alzon la nomination de son successeur et en même temps sa nomination de vicaire général honoraire. Il lui conserve la première place en son conseil.
Mon Révérend Père et bien cher ami,
Je viens de recevoir la nomination de M. Gareizo, vous l'avez souhaité pour successeur, et ma première pensée a été de vous le présenter, avant tous les autres, sous le titre que vous désirez pour lui.
Agréez que je vous nomme de suite vicaire général honoraire et que je vous conserve la première place dans mon conseil, d'accord avec tous ceux qui le composent.
Votre tout dévoué serviteur et ami
+ Louis, év. de Nîmes
____________________________________________
1. Il avait refusé l'évêché de Mende en 1849 (VAILHE, vie, I, p : 508-509) et éludé en 1854 les avances qui lui étaient faites pour la succession de Mgr Cart à Nîmes (Ch. XVII 22). En 1856, il écartera de même le siège d'Aire-sur-Adour (Ch. XVII 21).
2. Lettre de Jules Simon au baron de Champvans du 16 janvier 1871 (Orig. ms. ACR, DK 271).
3. Lettre du baron de Champvans au P. d'Alzon du 20 mai 1871 (ACR, DK 273) .
4. Le pape, informé par Mgr de Cabrières, évêque de Montpellier, avait fait transmettre au P. d'Alzon le télégramme suivant : "Pape vous donne mission empêcher Henri prodiguer ses forces sans mesures, vous envoie éloge et bénédiction." (cité par VAILHE, Vie, II, p. 627).
5. Lettre de Mgr de Cabrières à M. Dalmières du 27 mai 1875 (ACR, DI 61). Huit jours plus tard, l'évêque de Montpellier présidera dans sa cathédrale un service au cours duquel il prononcera le panégyrique de Mgr Plantier. Il y évoquera au passage le rôle important joué auprès de ce dernier par le P. d'Alzon (L'Assomption, I (1875), p. 98).
6. Lettre de Mère M. Eugénie au P. d'Alzon du 23 juin (ACRA, lettre n° 3439) et réponse du P. d'Alzon le 24 juin 1875 (ACR, AD 1692; T.D. 24, p. 241-242).
7. Lettre à N. Baragnon du 9 mai 1874 (ACR, AL 50; T.D. 34, p. 180-181).
8. Lettre de l'abbé Besson du 4 juin 1875 (ACR, DZ 109).
9. Lettre de l'abbé Besson au P. d'Alzon du 28 juin 1875 (ACR, DZ 113).
10. Lettres du P. D'Alzon à N. Baragnon du 13 juin 1875 (ACR, AL 72; T.D. 34, p. 195-197) et à Mère M. Eugénie de Jésus du 22 juin 1875 ACR, AD 1690; T.D. 24, p. 239-240).
11. Lettre de Mgr Besson au P. d'Alzon du 5 août 1875 (ACR, DZ 114).
12. Ainsi, par exemple, le jour même de la mort de Mgr Plantier, il écrit à Numa Baragnon : "Je suis ... résolu à n'être pas grand-vicaire du futur évêque. J'ai besoin de repos." (ACR, AL 59; T.D. 34, p. 188) et le 22 juin, à Mère M. Eugénie : "Je vous le dis devant Dieu, je n'ai qu'un désir : consacrer mes derniers jours à mon œuvre de l'Assomption." (ACR, AD 1690; T.D. 24, p. 239-240).
13. Lettre à Mère Correnson du 18 octobre 1875 (ACOA; T.D. 30, p. 275).
14. Lettres au P. E. Bailly des 18 et 19 octobre 1875 (ACR, AI 294 et 295; T.D. 31, p. 252-253).
15. Voir par exemple les lettres à N. Baragnon des 24 et 27 octobre 1875 (ACR, AL 87 et 88; T.D. 34, p. 210 et 211).
16. ACR, DK 275.
17. ACR, DZ 119-144 et BF 190-191. Ces lettres ne représentent qu'une partie de celles que Mgr Besson adressa au P. d'Alzon, comme le prouvent certaines allusions faites ailleurs par lui à des lettres reçues mais que nous ne possédons plus. Les lettres du P. d'Alzon à son évêque n'ont pas été retrouvées, sauf les brouillons de ses lettres de démission ( v. infra 11 ).
18. Semaine religieuse de Nîmes, 1875-1878, passim.
19. Mgr Besson en fit le récit à ses diocésains dans une lettre pastorale dont on trouvera des extraits dans L 'Assomption, t. 3 (1877), p. 245. Le P. d'Alzon lui-même raconte ces scènes au P. Picard dans sa lettre du 1er février 1877 (AF 182; T.D. 26, p. 153-154).
20. Par exemple dans ses lettres du 6 octobre 1876 au P. V.de P. Bailly (AH 110; T.D. 28, p. 82) et du 23 octobre 1876 au P. Picard (AF 166; T.D. 26, p. 166).
21. Lettre au P. Picard du 8 novembre 1876 (AF 168; T.D. 26, p. 143).
22. Par exemple : lettres au P. V. de P. Bailly du 30 septembre 1876 et du 2 décembre 1877 (AH 108 et 145; T.D. 28, p. 81 et 109) et à Mère M. Eugénie du 9 mai 1876 et du 13 décembre 1877 (AD 1704 et 284; T.D. 24, p. 255 et 306).
23. Lettres au P. Picard du 4 octobre 1877 et du 14 mai 1878 (AF 217 et 268; T.D. 26, p. 179 et 227), au P. V. de P. Bailly du 3 septembre 1878 (AH 180; T.D. 28, p. 137) et à Mère M. Eugénie du 30 octobre et du 23 décembre 1878 (AD 293 et 294; T.D. 24, p. 330-331 et 335).
24. Lettre de M. Clastron au P. d'Alzon du 14 juillet 1878 (ACR, DZ 651) .
25. Député
26. Ancien grand vicaire.