CHAPITRE XXX
LE PERE D'ALZON AU SERVICE DES RELIGIEUSES ET DES OBLATES DE L'ASSOMPTION
(1873 – 1880)
L'Assomption dont le P. d'Alzon était résolu à s'occuper davantage c'était non seulement ses fils, mais aussi les Oblates et les Religieuses de l'Assomption. L'Institut des Oblates, encore jeune, était sa fondation, il sentait le besoin et le devoir de consolider sa structure, et de provoquer chez ses filles une réponse fidèle et ardente à leur vocation de saintes missionnaires. Le P. d'Alzon ne pouvait ni ne voulut jamais oublier que la première Assomption avait été celle de Mère Marie-Eugénie. Aussi garda-t-il jusqu'à la fin, pour la Mère en même temps que pour ses filles, la sollicitude de toujours, leur offrant, de concert avec ses propres fils, le service de conseiller religieux et d'animateur spirituel.
Nous verrons le comportement du P. d'Alzon : 1° à l'occasion de la fondation, à Nîmes par les Oblates, d'une école qui se trouvait faire concurrence à celle des Religieuses de l'Assomption; 2° au cours d'une crise qui sévit au prieuré des Religieuses de 1876 à 1879; 3° dans la question du statut d'union où les Religieuses n'accepteront pas la direction de communauté que les Pères pensaient devoir leur offrir.
Ceci sans préjudice de l'animation spirituelle que, parallèlement à ces soucis et à toutes ses autres activités, le P. d'Alzon prodigua tant aux Religieuses de l'Assomption qu'aux Oblates.
A travers ces trois situations où le P. d'Alzon se trouvait en présence de malaise et de conflit, une même préoccupation semble inspirer ses réactions et ses interventions, celle de la paix et de l'unité des personnes, communautés et instituts dans la grande famille de l'Assomption : souci de charité, d'harmonie, de collaboration à l'avènement du règne.
A
LE PERE D'ALZON ET L'ECOLE DES OBLATES DE NIMES
"Au mois de mai (1873), à Nîmes, le Père d'Alzon acquiert la maison Puget, rue Séguier, n° 26, pour établir un externat réservé aux Oblates. L'évêque donne l'autorisation en juillet et l'école dut s'ouvrir en octobre. L'argent de la fondation avait été légué par Mlle Eulalie de Régis, morte en 1867, et qui s'était toujours intéressée à l'œuvre(1)."
La correspondance échangée entre le P. d'Alzon et Mère M. Eugénie, du 11 juillet au 31 août 1873, révèle un différend au sujet de l'école des Oblates. La supérieure du Prieuré estime que cette fondation nuira au pensionnat des Assomptiades. Le P. d'Alzon, le 11 juillet, rassure la Mère M. Eugénie : "il ne permettra rien qui leur nuise". Il en a discuté avec Mère Correnson mais il doit ménager la santé de celle-ci (v. infra 1 a). Mère M. Eugénie répond le 19 juillet : elle veut patienter, mais elle craint qu'on en vienne peu à peu "à une création rivale dont vous ne voulez pas" (v. infra 1 b).
Au début d'août le P. d'Alzon, rentré du Vigan où il séjournait, examine la question et juge que la supérieure du Prieuré s'est trop inquiétée (v. infra 2 b). Sur ces entrefaites, Mère M. Eugénie plaide par deux fois auprès de P. d'Alzon pour que les Oblates évitent d'employer le nom de l'Assomption dans les imprimés se rapportant à leur école (v. infra 2 a). Le P. d'Alzon répond que les Oblates ont reçu le nom de l'Assomption des Pères et non des Sœurs. Il déconseille à la Mère de recourir à l'évêque, mais il la laisse libre (v. infra 2 d).
Mère M. Eugénie assure que, même contrariée, elle ne voudra jamais causer d'ennui au P. d'Alzon, mais elle est persuadée que les Oblates entendent développer leur œuvre d'éducation, et cela à Nîmes, trop près du Prieuré. Elle supplie le Père de reconsidérer sa demande avant de la rejeter (v. infra 2e).
Le P. d'Alzon pense que réduite à de telles proportions, "l'affaire des Oblates n'en est plus une, car s'il y avait lutte (entre le pensionnat du prieuré et l'école des Oblates), ce serait l'histoire du pot de terre et du pot de fer". Il désire n'en plus parler. A quoi se range Mère M. Eugénie. Le P. d'Alzon s'en réjouit d'autant que, dit-il, l'entreprise des Oblates a peu de chance de réussir (v. infra 3).
En 1874, Mère Correnson ayant entretenu le P. d'Alzon d'un pensionnat disponible à acheter, il lui répond(2) qu'elle peut bien poursuivre cette affaire, mais pour la suite "il vous sera bon de vous en rapporter un peu plus à moi", ses conseils aideront peut-être et "alors votre petit pensionnat prendra de raisonnables proportions".
Dans une lettre suivante(3), il remercie la Mère de renoncer au pensionnat dont elle lui avait parlé.
En 1878, on peut constater l'intérêt que le P. d'Alzon prend au pensionnat des Oblates. "Vous ne me dites pas le nombre de vos élèves. Avez-vous ce que vous attendiez ?(4)". Il recommande qu'on se montre sévère pour accepter les élèves, qu'on ait soin d'inspirer l'esprit chrétien, que les maîtresses préparent bien les classes.
Le 27 juin 1878, à Nîmes, rue Séguier, "il pose la première pierre de la chapelle des Oblates et il prononce une allocution". Le 15 avril 1880, il bénit cette chapelle "dans laquelle il avait fait creuser son tombeau"(5).
A l'automne de 1882, le P. E. Bailly répondit à une lettre de Mère Correnson en affirmant catégoriquement que le P. d'Alzon n'avait pas voulu le pensionnat, mais n'avait subi la chose que pour éviter de la contrarier (v. infra 4 a).
Pour rétablir la vérité, Mère Correnson rappelle au P. E. Bailly l'histoire de la création et du développement de cette école, en indiquant les occasions où le P. d'Alzon lui exprima son contentement (v. infra 4b).
Au début le P. d'Alzon semble justifier l'autorisation de l'école des Oblates par le fait qu'il la juge trop peu importante pour nuire au pensionnat du Prieuré. Mais à partir de 1878, il s'intéresse positivement au pensionnat des Oblates, à sa bonne marche, à la qualité des études, à la construction de la chapelle. Serait-ce qu'il y voyait une source de vocations indispensable au recrutement de ses Oblates missionnaires ?
B
LE PERE D'ALZON ET LE STATUT D'UNION (1876-1879)
Le chapitre général assomptionniste de 1868 avait statué sur le rôle que pouvait jouer la congrégation des Assomptionnistes auprès des congrégations féminines de la famille de l'Assomption, rôle soit de "direction" (proposée pour les Religieuses de l’Assomption), soit de gouvernement et direction (pour les congrégations fondées par les Assomptionnistes, c'est-à-dire Oblates et Petites Sœurs). Les Pères exprimèrent à maintes reprises le souci de ne jouer ce rôle que dans la mesure où les congrégations féminines le voudraient et le demanderaient. Le chapitre de 1868 prescrit que "les religieux devront se rappeler de ne point provoquer ces communautés à se ranger sous leur dépendance, d'attendre qu'elles le désirent spontanément et qu'elles le sollicitent" (6). De même le chapitre général de 1873 déclare : "Comme en 1868 ... nous voulons sauvegarder la liberté des communautés qui s'adressent à nous, ... (et) tenir d'autant plus à ce que notre direction soit suivie qu'on est plus libre de ne pas l'accepter, et nous retirer dès que cette direction aurait besoin de s'imposer ou ne serait pas suivie"(7) .
En juillet 1876, le P. d'Alzon se préoccupe des chapitres généraux prévus pour les Religieuses au mois d'août et pour les Pères au mois de septembre. Sachant la Mère M. Eugénie souffrante et affligée par la perte de son frère, il lui offre de l'aider à préparer son chapitre {v.infra 5). Mère M. Eugénie répond qu'elle est en mesure de tenir son chapitre; elle le désire plus particulièrement pour régler la question des rapports avec les Pères, car "une fois cela fait, je serai plus tranquille sur la conservation de la Congrégation dans son esprit, supposé que je fusse malade..."(8). Le P. d'Alzon préfère également de beaucoup que ce chapitre ait lieu au plus tôt(9); il demande au P. Picard de procurer à la Mère M. Eugénie "ce que dans nos chapitres précédents nous avons établi par rapport aux relations entre les deux Congrégations", et de voir qui elle voudrait comme vicaire représentant le Supérieur général auprès de sa congrégation(10).Toutefois le P. d'Alzon espère assez peu qu'on puisse régler les rapports entre les deux instituts, vu l'attitude de la Mère Thérèse-Emmanuel, laquelle succéderait probablement à la Fondatrice, si celle-ci venait à mourir. Il ne confie cette inquiétude qu'au P. Picard(11).
A la veille du chapitre des Religieuses, le P. Picard leur communique un mémoire définissant le rôle du délégué du Supérieur général auprès des religieuses, comme prévu dans le statut proposé par les chapitres assomptionnistes de 1868 et 1873. Il y prévoit pour le délégué un pouvoir très étendu, tout en rappelant "que les liens les plus puissants sont ceux de la confiance, de l'estime et de la charité"(12). Le chapitre des Religieuses, tenu à Auteuil et présidé par le P. d'Alzon, traita la question dans sa troisième séance, le 26 août 1876. On y adopta une formule qui définit l'autorité du supérieur général et de son délégué comme "une autorité de confiance"". Le délégué "serait le Conseil et l'appui de la Supérieure générale". Le procès-verbal ajoute ces mots : "Le très R.P. d'Alzon accepte ces données générales, en établissant de nouveau qu'il tient à ce que les rapports qui viennent d'être définis soient libres, ne durent que d'un chapitre à l'autre, et que chaque chapitre général soit appelé à les ratifier". Le rôle du délégué tel que défini par le chapitre des Religieuses répondait aux désirs des Religieuses, à commencer par Mère M. Eugénie. Ce n'était en somme rien de plus qu'une exploitation du rôle que le P. d'Alzon avait joué depuis les débuts, au nom de l’amitié(13).
Par contre, les fils du P. d'Alzon concevaient la fonction de direction dans le sens d'une véritable autorité de gouvernement. En leur chapitre général de septembre 1876, suivant de près celui des Religieuses, ils s'appuyèrent sur une interprétation contestable de la formule de la Règle de S. Augustin : "Praepositae tamquam matri obœdiatur... multo magis Presbytero qui omnium vestrum curam getit". On jugea que le mot "presbyter" du temps de S. Augustin correspondait nécessairement au supérieur général assomptionniste. On attribua au supérieur général et à son délégué des droits de regard sur le noviciat, les maisons et les œuvres, ce que le chapitre des Religieuses venait d'écarter(14).
La Mère M. Eugénie désirait vivement assurer le concours des Assomptionnistes à ses Religieuses dans le but de conserver fidèlement l'esprit de l'Assomption. Elle se montrait prête à accepter, s'il le fallait, un statut reconnaissant aux Pères une autorité réelle, alors que certaines de ses filles y étaient opposées. Le P. d'Alzon acceptait lui aussi, pour la même raison que la Fondatrice, que les Pères proposent aux Religieuses le statut exigeant produit par les chapitres assomptionnistes de 1868, 1873 et 1876. Mais à la suite du chapitre des Religieuses d'août 1876, il se rend compte que le procès-verbal de ce chapitre n'accepte pas la position des Pères et qu'il opte pour une autorité seulement "de confiance". Le P. d'Alzon estime alors que ce chapitre des Religieuses n'a fait que décrire le rôle joué par lui-même depuis toujours. Il conseille à la Mère d'attendre le prochain chapitre, laissant aux divers partis le temps de tomber d'accord si possible. Pour l'heure - sinon pour toujours - il suggère qu'on s'en tienne aux simples rapports d'amitié (v. infra 6).
Pensant à ce que devait être l'avis du Saint-Siège en la matière, il écrit à la Fondatrice : "Je vais à Rome... J'y porterai votre chapitre, mais avec la rédaction du P. Picard je ne comprends guère plus ce qu'il faut dire... Je doute que nous obtenions rien. Alors pourquoi demander? J'ai accordé pour vous être agréable, mais devant Dieu cela est-il pratique ? Après vous, vos filles nous voudront-elles ? Je parierai cent contre un que non. J'ai bien suivi le mouvement du Chapitre, j'arrive à ce résultat(15)."
En février 1877 le P. d'Alzon étant arrivé à Rome y voit divers consulteurs. Il y sent que le Saint-Siège demeure opposé à ce que les religieux gouvernent les religieuses. De Rome, puis de Nîmes il en parle au P. Picard au sujet des Religieuses de l'Assomption, mais aussi au sujet des Petites Sœurs de l'Assomption, pour qui l'archevêque de Paris avait mis en question le rôle des Assomptionnistes (v. infra 7).
Qu'est-il advenu de ce statut tel que les Religieuses de l'Assomption l'avaient adopté en leur chapitre de 1876 ? Les Pères de Paris se trouvèrent incapables d'exercer la "direction" comme ils l'entendaient. Au printemps de 1879, une conversation du P. Pernet avec la Mère Thérèse-Emmanuel révèle toute la portée de l'autorité que les Pères jugeaient nécessaire pour exercer leur responsabilité. Le P. Pernet maintenait en effet le besoin d'un supérieur religieux prêtre avec une "autorité supérieure à celle de la Supérieure Générale pour tout ce qui touche à la direction de la Congrégation". Il donnait comme arguments l'avantage d'une autorité unique pouvant s'exercer dans les multiples diocèses où les Religieuses ont leurs maisons ainsi que le besoin pour les Religieuses de continuer à recevoir des Assomptionnistes la "sève sacerdotale" et "la vie de l'Eglise" qui leur sont venues des Pères d'Alzon, Picard, etc., ceci sous peine de devenir "routinières". Il ajoutait qu'en fait, suite au chapitre des Religieuses en août 1876, le P. Picard demandé par elles comme délégué n'avait pas reçu l'autorité nécessaire pour exercer cette responsabilité et qu'il s'en était suivi un refroidissement chez les Pères(16).
Le P. d'Alzon rejeta la position extrême des Pères de Paris, en donna l'assurance à Mère M. Eugénie et réaffirma sa préférence pour la formule "rapports d'amitié". Mère M. Eugénie eût été disposée à faire des concessions aux Pères de Paris si cela pouvait assurer l'union qu'elle jugeait si importante (v. infra 8).
Le malaise ira s'aggravant jusqu'en 1886 lorsque les Religieuses tiendront un chapitre général spécial qui les dégagera du statut d'union. La suite des événements n'aura fait que confirmer la sagesse du P. d'Alzon, qui avait tant voulu qu'on s'en tienne aux simples rapports d'amitié.
Quant aux Oblates et aux Petites Sœurs de l'Assomption, les deux congrégations demandèrent en 1876 le service et de gouvernement et de direction. Mais après la mort du P. d'Alzon, il en résulta des malentendus qui, chez les Oblates, contribuèrent à amener une scission douloureuse de la jeune congrégation; l'unité fut heureusement restaurée en 1926. D'ailleurs on sait que, entre-temps l'évolution du droit alla dans un sens opposé à toute dépendance des instituts féminins vis-à-vis des instituts masculins.
C
ANNEES DIFFICILES AU PRIEURE DE NIMES (1876-1879)
A partir de 1876 un malaise apparaît au Prieuré de Nîmes, c'est-à-dire dans la communauté des Religieuses de l'Assomption, lesquelles y conduisent un pensionnat. L'ordre et la paix n'y reviendront qu'à la fin de 1879. Le P. d'Alzon en tant que Vicaire général et Supérieur ecclésiastique des religieuses se juge responsable du Prieuré, sans compter qu'il a à cœur le bien de la famille de l'Assomption. En juin 1876, il expose à la Bse M.-Eugénie son avis sur les religieuses qui font difficulté dans cette communauté. Mère M. Eugénie estime que la cause principale en est la déficience de la supérieure locale Mère M.-Gabrielle (v. infra 9). Le P. d'Alzon craint que d'enlever la supérieure soit "un rude choc" pour la maison de Nîmes; il met plutôt en garde contre une religieuse de la communauté qui a mauvais esprit; enfin il prend la défense de Mère M.-Gabrielle : "(elle) a pu être trop bonne mais quelle patience ne faut-il pas avoir avec des filles comme M."(17). Mère M. Eugénie le remercie vivement de sa "franchise paternelle" et l'assure qu'elle va profiter de ses avis(18).
En mai et juillet 1877, la Fondatrice revient sur la question. Elle continue d'envisager le remplacement de Mère M.-Gabrielle(19). En septembre elle consulte le P. d'Alzon sur les points de Règle qu'elle va rappeler à la communauté du Prieuré; elle propose le remplacement de la supérieure. Le P. d'Alzon signale certain inconvénient qu'il y aurait au départ de Mère M.-Gabrielle. Mère M. Eugénie concède qu'il vaut mieux laisser Mère M.-Gabrielle finir son triennat. Peu de temps après cependant, elle est inquiète de l'indiscrétion de Mère M.-Gabrielle et déplore les désordres du Prieuré(20). Au début d'octobre le Père déclare : "Je tiens à ce qu'on soit plus ferme pour les élèves au Prieuré; on se plaint en ville de la faiblesse des études..., les maîtresses ne préparent pas assez leurs classes... Je crois bien faire de m'occuper de la partie intellectuelle du Prieuré. Quand vous trouverez que c'est trop, vous voudrez bien me le dire(21)."
En ce même début d'octobre 1877, Mère M. Eugénie, constatant qu'on ne dit pas tout au P. d'Alzon, lui déclare : "Que tout ce qui est vrai, sérieux, utile vous arrive, cher Père, et que vous veuillez bien y veiller et vous en occuper, rien ne saurait me faire plus de plaisir"! 22). Trois semaines plus tard, le Père exprime à Mère M. Eugénie et au P. Picard la crainte que les changements de personnel envisagés pour le Prieuré n'ébranlent à nouveau cette communauté qu'il croyait avoir remontée(23). En novembre, Mère M. Eugénie rappelle au P. d'Alzon que six mois plus tôt il avait "formellement demandé le remplacement de Mère M.-Gabrielle"(24).
Durant ce même automne de 1877, le malaise entre le P. d'Alzon et Mère M. Eugénie est accru par un autre malentendu; celui-ci provient du fait que le P. d'Alzon croit devoir prévenir la Fondatrice au sujet d'une nièce à elle qui séjournait à Nîmes. Deux lettres du Père répondent à cette préoccupation en même temps qu'à celle du Prieuré; le Père invite à dominer ces "affaires particulières" et à "fixer [les] regards sur la crise à laquelle Dieu soumet son Eglise" (v. infra 10).
Au mois de mai 1878, le P. d'Alzon signale à Mère M. Eugénie les difficultés de l'heure au Prieuré et souhaite sa visite; Mère M. Eugénie doute qu'elle puisse venir avant l'automne(25 ). En juin le P. d'Alzon se réjouit de constater que la Bienheureuse et lui-même se trouvent plus d'accord qu'il n'avait cru. Il annonce de nouvelles vocations qu'il a trouvées pour les Religieuses. Mère M. Eugénie l'en remercie très vivement(26). Au mois d'août 1878, la Fondatrice dit au P. d'Alzon sa conviction que la maison de Nîmes, "où tout va à la dérive", irait mieux avec une supérieure fervente(27).
En janvier 1879, le P. d'Alzon ayant décrit à nouveau la situation au Prieuré (lettre perdue ?), la Mère répond qu'elle compte rencontrer le Père pour voir avec lui quelles mesure prendre; en attendant, qu'il veuille bien intervenir s'il le juge opportun(28). Fin-janvier la Mère exprime encore ses soucis pour la maison de Nîmes. Elle demeure d'avis que les désordres sont dus à la faiblesse de la supérieure (v. infra 11 a). Le Père pense que les reproches cette fois le visent lui-même, sans doute parce qu'il a le plus souvent défendu la supérieure locale. Il propose qu'on le remplace comme supérieur ecclésiastique du Prieuré (v. infra 11 b). La Mère M. Eugénie présente des excuses à deux reprises; elle assure le P. d'Alzon qu'elle n'a eu aucune intention de l'atteindre, qu'elle va inviter avec bonté et paix la Mère M.-Gabrielle à lui dire en quoi elle a pu la faire souffrir; elle affirme au Père son "désir de respecter votre supériorité" et de suivre des directions(29).
Le 15 février 1879, Mère M. Eugénie annonce au P. d'Alzon son intention d'aller sur place dès que possible : "Je suis bien éloignée, mon Père, de vouloir ajouter à vos préoccupations". Le 17 février le Père suggère d'ajourner les explications, lesquelles se feront mieux de vive voix. Il redit sa disposition de céder la supériorité s'il ne peut s'entendre avec la Mère et son Conseil. Le 19 février la Mère répond : "Je ne vous cache pas que votre lettre me fait de la peine. Je croyais avoir fait" tout le possible auprès de Mère M.-Gabrielle "pour entrer dans vos vues". La Mère M.-Gabrielle a réalisé quelques réformes avec le concours du P. d'Alzon. Il ne reste qu'à pouvoir entendre le Père lorsqu'elle le verra bientôt. Elle ajoute : "Nous n'accepterons jamais que vous ne soyez pas le supérieur de notre maison de Nîmes"(30).
Fin-mars la situation s'aggrave au Prieuré à la suite des agissements de Sœur M.-Paul, qui critique les supérieurs, y compris le P. d'Alzon, au-dedans et au-dehors et jusqu'au Collège où, visitant son neveu malade, elle passe un temps déraisonnable, juge le malade mal soigné et prétend s'en occuper elle-même. Au Prieuré elle indispose les Pères Assomptionnistes chapelain et confesseur au point que ceux-ci refusent de continuer leur service. Le P. d'Alzon exige qu'elle quitte la communauté de Nîmes. Il supplie la Mère M. Eugénie de remédier au désordre qui règne au Prieuré. Mère M. Eugénie s'apprête à remplacer Sœur Marie-Paul. Mais les lettres de fin-mars signalent les efforts de Mère M.-Gabrielle pour empêcher ou du moins retarder ce transfert, sans paraître comprendre les raisons pour lesquelles il s'impose. Le P. d'Alzon explique ces raisons à plusieurs reprises et engage Mère M. Eugénie à maintenir la décision(31).
Au début d'avril 1879, Mère M. Eugénie indique qu'elle compte sur les conseils du P. d'Alzon pour l'aider à relever Mère M.-Gabrielle qui s'avère "surtout faible", et à "poser maintenant la question d'obéissance dans les changements". Le Père se trouve à Paris lorsque la Mère l'informe qu'on continue à tergiverser à Nîmes pour le départ de Sœur M.-Paul; "on veut user d'habileté". "Hélas, ma chère fille, répond le P. d'Alzon, que ces habiletés vous donnent raison...". Il maintient qu'il faut exécuter le transfert; "quant à la responsabilité, je la prends entièrement et je dis : ou que la Sœur parte, ou point de confesseurs de l’Assomption"(32).
De Nîmes où elle séjourne, la Mère parle au P. d'Alzon des "préoccupations de confesseurs (au Prieuré), auxquelles j'ai invariablement répondu que partout c'est le supérieur ecclésiastique qui donne les confesseurs et qu'on ne peut pas forcer ceux qui ne le désirent pas à venir". De Paris le P. d'Alzon répond qu'il faudra faire quelques changements à Nîmes, sans quoi "il sera bien difficile que nous puissions reprendre une action quelconque, et si nous ne devons y exercer qu'une action matérielle, tant vaut la confier à d'autres". Il ajoute que dans les communautés de l'Assomption plus qu'ailleurs, on manque de respect pour le prêtre. "Certes, ajoute-t-il, vous avez toujours été admirablement bonne pour nos religieux, mais... nous avons l'impression d'un courant qui fera que si vous venez à manquer, on voudra autre chose que nous...". Dans le même sens il écrit à la Mère Thérèse-Emmanuel O'Neill : "L'histoire déplorable du prieuré de Nîmes m'est une bonne leçon de ne tenir aux gens que dans la mesure où ils nous veulent et nous respectent. Vos Sœurs là-bas veulent d'autres appuis; qu'elles les prennent. On les servira dans la mesure du dévouement qu'elles témoigneront : ce sera le meilleur moyen d'avoir la paix et de se faire respecter(33)."
Le séjour de Mère M. Eugénie à Nîmes effectue un mieux réel dans la situation du Prieuré. Par deux fois la Mère en témoigne à la Mère Thérèse-Emmanuel : "J'ai hâte de vous dire que mon séjour cette fois est bien meilleur parce que le Père d'Alzon est très bien pour moi... A mesure que je vois les sœurs, je me sens aussi plus à l'aise avec elles. Le P. d'Alzon compte beaucoup sur un changement de supérieure aux vacances; c'est beaucoup...". Quelques jours plus tard, au moment de quitter Nîmes, elle écrit : "Je suis bien aise d'être restée ces deux jours (de plus), ils ont fait du bien; je quitte les sœurs pacifiées, le P. d'Alzon très bien disposé, je vais bien". De son côté, le Père écrit au P. Picard : "La Supérieure générale part ce soir pour Lyon. Elle a fait ici un vrai bien et a été avec moi parfaite. Nous nous sommes quittés en très bons termes. Quant à Mère Marie-Gabrielle, je ne crois pas qu'elle puisse rester ici, et quant aux autres les plus montées, jusqu'à présent il y en a qui disent : "Pourquoi n'est-elle pas partie plus tôt ?"(34).
De retour à Auteuil, Mère M. Eugénie demande bientôt au P. d'Alzon "comment va la maison de Nîmes ? J'en serai bien préoccupée jusqu'à ce que tout soit remis en ordre, je me sens fatiguée de mon voyage et cette affaire en est une des principales causes. Adieu, mon cher Père, priez pour moi"(35). De Nîmes le P. d'Alzon répond : "Je vous remercie, ma chère fille, de me donner de vos nouvelles... Laissez-moi vous répéter combien j'ai été heureux de nos conversations. J'y ai vu ce que vous disiez et ce que vous m'avez laissé deviner. Evidemment nous avons à préparer nos derniers arrangements ici-bas et notre jugement. Prions bien l'un pour l'autre afin d'être traités avec une grande miséricorde. Je comprends que l'affaire de Nîmes vous ait épuisée et déchiré le cœur. Voilà la vie. Moi qui me réfugie toujours plus dans la solitude, je vois bien des choses tomber, des hommes aussi. Cela fait souffrir. Ah ! qu'il faut dire : Il n'y a que Dieu qui reste, et quelques amis quand Dieu le permet ! Je vous mets au premier rang de ceux qui me restent(36)." Le 29 mai, la Bienheureuse répondait : "Vos dernières paroles m'ont fait tant de plaisir. J'ai bien besoin de la pensée de cette fidélité de l'amitié qui soutient et qui est le terrain où nous nous retrouverons toujours"(37).
Dans ses lettres de juillet 1879, le Père déplore, avec Mère M. Eugénie, certains remous qui se manifestent encore au Prieuré; il déplore particulièrement un manque de sincérité chez quelques religieuses. Il remarque chez Mère M.-Gabrielle le "décousu de certaines observations" et pense qu'il faut la traiter avec ménagement. Surtout il trouve sage que Mère Thérèse-Emmanuel et le P. Picard viennent à Nîmes pour le bien du Prieuré (v. infra 12). Le 22 juillet, Mère M. Eugénie écrit au P. d'Alzon : "Nous n'avons rien de mieux à faire pour la maison de Nîmes que de suivre de point en point les conseils que vous me donnez dans vos précédentes lettres. Je crois que Mère Thérèse Emmanuel fera le bien juste en travaillant dans le sens que vous indiquez." Elle ajoute qu'elle convoque Mère M.-Gabrielle à la retraite d'Auteuil, après quoi elle pense l'envoyer à Cannes, mais pas comme supérieure car "ce que vous mes dites du peu de suite dans ses idées suffirait à m'en détourner"(38). En septembre, la supérieure du Prieuré est remplacée par Mère Marie du Christ. Devant les protestations de parents d'élèves contre le départ de Mère M.-Gabrielle, Mère M. Eugénie demande au P. d'Alzon de la "soutenir dans cet ordre de raisons" d'autant que Rome de plus en plus oppose "des difficultés à la prolongation des supériorités"(39). A la fin d'octobre, elle découvre au Prieuré "des lettres irrégulières avec prête-noms, tripots" qu'elle a arrêtés. Par ailleurs "j'ai la consolation, ajoute-t-elle, d'entendre dire de tous côtés que le Prieuré va très bien, que les formes religieuses reviennent, que les élèves sont contentes. J'espère que vous l'êtes aussi. Mais nous ne le sommes pas de votre santé"(40).
En novembre, le P. d'Alzon écrit au P. Picard : "Vous pouvez faire beaucoup de bien par la retraite du prieuré, et il importe que vous voyiez les choses par vous-même. Il est sûr que des correspondances secrètes y continuent... Le pensionnat du prieuré va bien, mais toutes les têtes sont loin d'être raccommodées"(41). En décembre, Mère M. Eugénie, enchantée des nouvelles de la retraite donnée par le P. Picard écrit au P. d'Alzon : "Je m'en veux de n'être pas encore venue vous remercier d'avoir bien voulu faire venir ce bon Père pour le bien du Prieuré. Il faut que tout s'y remette"(42). Dans une lettre inédite datée du 9 décembre, elle fait allusion aux "reproches contradictoires qu'on a faits au P. d'Alzon touchant les événements du Prieuré". "Laissons cela, écrit-elle, je connais en vous le religieux, le prêtre et l'homme qui, je le sais par tout mon passé, ne veut pas laisser les âmes dans les voies de nature, de conduite basse et terrestre au service de Dieu... Mettons tous nos efforts à relever et à sanctifier... dans l'esprit droit et franc de l'Assomption." (v. infra 13). A l'approche de Noël, la Mère écrit encore : "Je sens que, si les créatures ont pu se mettre en travers, c'est le Saint-Esprit qui forme le lien très pur des unions surnaturelles et que c'est à lui qu'il faut les confier en mettant toute son affection à obtenir pour ceux qu'on aime les dons les meilleurs(43)." Dans les débuts de 1880, le P. d'Alzon signale à diverses reprises dans ses lettres à Mère M. Eugénie, la bonne marche du Prieuré. Ainsi le 15 janvier : "Votre prieuré de Nîmes va à merveille, d'après ce qui m'est rapporté de toute part. Par conséquent, ce qui a été fait a été bien fait"; il y revient le 2 mars; et encore le 7 mars : "Quant à la supérieure de Nîmes, je l'estime profondément. [...] Elle pose la maison sur un pied excellent"(44).
En terminant, citons la conclusion que le P. Touveneraud donnait à sa conférence du 11 juillet 1979 devant les Religieuses de l'Assomption à Auteuil : "Le remplacement de Mère Marie-Gabrielle par Mère Marie-du-Christ en septembre 1879 et surtout les menaces qui pèsent à partir de 1880 sur les religieux de France opèrent un assainissement de l'atmosphère et un rapprochement devant le danger, d'autant que le Père d'Alzon accuse une fatigue de plus en plus évidente. Aussi, quand en 1880 l'horizon politique s'assombrit, le dévouement de toujours reprend, de la part de la Mère et de ses filles, pour assurer le nécessaire aux vocations pauvres des alumnats et prévoir, en Angleterre ou en Espagne, des lieux de repli en cas d'exil devant les mesures d'expulsion que le gouvernement met en place contre les Congrégations non autorisées."
D
L'ANIMATION SPIRITUELLE DES RELIGIEUSES DE LA FAMILLE DE L'ASSOMPTION
DE 1870 A 1880
L'intérêt que jusqu'à la fin de sa vie le P. d'Alzon porte à la Congrégation des Religieuses de l'Assomption en même temps qu'à ses propres religieux et aux Oblates, révèle qu'il conçoit ces congrégations comme faisant partie d'une même grande famille de l'Assomption. Tout comme la Bse Marie-Eugénie de Jésus, il estime devoir faire bénéficier la famille entière de sa sollicitude, de ses études et de ses enseignements. Ainsi il écrit à la Mère M. Eugénie le 18 février 1870 : "Je suis plongé dans certaines études qui me font conclure à la nécessité urgente de nous occuper à mettre des idées saines dans les têtes des religieux et des religieuses"(45).
Par ailleurs, au lendemain du Concile le P. d'Alzon voit dans la guerre qui vient d'éclater un rappel sévère de la Providence d'avoir à ressusciter l'esprit chrétien "au sens où nous l'avons, vous et moi, entendu en donnant à l'Assomption son cachet, et si nous avons cédé un moment au torrent (nous avons) l'obligation de le remonter toujours avec une énergique persévérance jusqu'à notre dernier soupir... Deux sociétés vont se former et nous travaillons à faire la société chrétienne... Je ne sais pourquoi, au milieu de tous les malheurs qui nous submergent, je conserve l'immense espérance que nous avons beaucoup à faire et que le petit arbre de l'Assomption doit se développer et donner ses meilleurs fruits au milieu des plus terribles orages"(46). Telle est, aux yeux du P. d'Alzon, la tâche apostolique à laquelle est appelée désormais l'Assomption entière. Ses propres activités n'auront pas d'autre but, y compris quand il s'agira d'animer la vie intérieure et l'apostolat des religieuses comme des religieux de la famille de l’Assomption.
Voici la liste des prédications et conférences que le Père destina aux seules religieuses depuis le Concile jusqu'à sa mort(47). On songera au fait qu'il accomplit ce ministère tout en portant les soucis et en menant les tâches que décrivent les chapitres précédents.
Au Prieuré de Nîmes où, par suite de la guerre franco-allemande, se trouvaient rassemblées la Mère générale et une partie de la communauté d'Auteuil, le P. d'Alzon donna, de septembre 1870 à mars 1871, une série de cinquante-trois conférences portant sur l'esprit de l'Assomption. Il jugeait le moment venu de fixer cet esprit "par la parole et par la plume" afin de le transmettre aux générations futures (v. infra 14). Il attachait une grande importance à cet exposé d'une pensée qui était autant celle de Mère M. Eugénie que la sienne propre, étant le fruit de leurs longues conversations depuis les origines, car, dira-t-il, "si j'ai donné quelque chose, j'ai aussi énormément reçu" (v. infra 15). Ces conférences reprennent en les approfondissant les principes mêmes de la spiritualité de l’Assomption(48).
En cette même année 1871, le P. d'Alzon prêche une retraite préparatoire à des professions chez les Oblates, plus une retraite de huit jours aux Religieuses de l'Assomption. Dans les conférences sur l'esprit de l'Assomption, le P. d'Alzon avait beaucoup parlé de l'amour de Notre-Seigneur, il avait moins insisté sur l'amour de Dieu, que l'instruction du chapitre général de 1868 avait cependant présenté comme "notre amour principal". Pour prévenir tout gauchissement de la spiritualité de l'Assomption, il songe à une nouvelle série d'instructions dont cette fois les Oblates auraient la primeur. En mai et juin 1872, il adresse à celles-ci une série de vingt-quatre leçons où il pose les jalons d'un traité de théologie mystique. Il leur parle en toute simplicité de Dieu, des attributs divins, de la sainte Trinité, de la meilleure méthode de développer en nous l'amour de Dieu, etc.(49 ).
Au mois d'août 1872, le P. d'Alzon prêche la retraite annuelle aux Religieuses de l’Assomption(50). Il y traite les sujets habituels, mais "avec cette franchise et cette énergie surnaturelles qui caractérisent l’Assomption"(51).
En mars 1873 il prêche une retraite aux Enfants de Marie des Religieuses de l'Assomption. En novembre et décembre, il donne un cours de religion de vingt-quatre leçons aux religieuses du Prieuré de Nîmes (52).
Dès 1874 le P. d'Alzon communique à Mère M. Eugénie les circulaires qu'il rédige à l'usage de ses religieux en vue du chapitre général de 1876. Son but est de solliciter l'avis de la Mère générale mais aussi de l'aider dans l'animation de ses filles : "Je vous ai fait adresser quelques circulaires, lui écrit-il, peut-être feriez-vous bien d'en faire d'analogues"(53).
De même pour la circulaire sur le noviciat : "Je vous envoie au grand galop deux exemplaires de ma circulaire sur le noviciat. Je la crois bonne pour nous autres. Peut-être n'irait-elle pas pour des filles ? Enfin vous verrez et si elle peut vous servir à quelque chose, j'en serai ravi(54)."
En septembre 1874, le Père prêche aux Oblates une retraite avec pour thème (pour la troisième fois) l'Imitation de Jésus-Christ. "L'Imitation est le livre par excellence; car non seulement il renferme les préceptes de Dieu, mais il enseigne encore les conseils de Notre-Seigneur Jésus-Christ, dont l'accomplissement seul constitue la vie religieuse(55)." En novembre et décembre il donnera cinq instructions aux Oblates sur l'humilité.
Au printemps de 1875, il donne des instructions quotidiennes aux Oblates pendant l'Octave de Pâques et la neuvaine de la Pentecôte(56). En septembre la retraite annuelle encore aux Oblates est marquée par un langage franc et énergique. "Le P. d'Alzon y fouille au plus intime du cœur... Il pouvait se permettre ce langage, car les Oblates savaient combien leur Père Fondateur leur était attaché et combien il leur désirait de ferveur et de zèle apostolique(57)."
Au mois d'août 1876, le Père donne à Auteuil une retraite aux Assomptiades. Les éphémérides de la maison signalent, comme ayant été particulièrement goûtés les sermons sur la chasteté, la charité, l'éducation et les études, sur l'esprit de l'Assomption. Le Père y préparait les religieuses à leur chapitre général imminent en s'inspirant des circulaires qu'il venait d'adresser à ses religieux(58).
En septembre 1876, le P. d'Alzon prêche aux Oblates une retraite qui comporte, cette fois, trente-trois instructions(59). Il souhaite que les Sœurs y voient comme un testament spirituel, car il y donne les pensées les plus propres à les maintenir dans l'esprit de leur fondation. Néanmoins il aura encore la possibilité de leur donner la retraite annuelle de septembre 1877(60), suivie de la retraite au Prieuré de Nîmes avec la présence des Sœurs de Montpellier.
En 1878, on note que le Père donne une quinzaine d'instructions aux Dames Tertiaires de l'Assomption le long de l'année. En mai il donne une retraite de première communion aux élèves des Assomptiades. Le 27 juin, à Nîmes, rue Séguier, il pose la première pierre de la chapelle des Oblates et prononce une allocution. En septembre, il se réserve l'ouverture et la clôture de la retraite annuelle des Assomptiades à Nîmes.
En 1879, les 8-20 septembre, retraite aux Oblates sur la Sainte Vierge(61). Pour 1880, on signale les dernières prédications du P. d'Alzon adressées aux Oblates. Le 15 avril, il préside à la bénédiction de la chapelle (où ses restes furent inhumés en 1942). Le 3 mai, à l'occasion d'une profession, il résume la haute idée qu'il s'était faite de la vie religieuse : l'humilité, l'obéissance, le sacrifice, le zèle. "C'est du haut de la croix que Jésus-Christ attire les âmes; c'est du haut de votre croix que vous devez les attirer. Là est le mystère des saints : ils s'immolent, ils attirent, ils triomphent. Au-dessus des vierges, au-dessus des anachorètes, il y a les apôtres(62)." Le 24 mai, il s'agit d'une vêture. Il s'inspire de saint Augustin dont il transmet à ses religieuses la consigne suprême : c'est de Dieu que vient la force de se donner; il faut la demander par la prière.
En conclusion, nous citons un paragraphe du P. A. Sage qui permet d'entrevoir la source ultime de la pensée spirituelle du P. d'Alzon, à savoir une vie continuelle d'oraison(63) :
"Le P. d'Alzon a toujours dérobé, sous le voile d'une activité débordante, le mystère de sa vie intérieure. Il a œuvré jusqu'au bout, jusqu'à l'épuisement complet de ses forces. Mais quelques notes rapides des dernières années de sa vie nous permettent de soupçonner comment il dominait, caché en la présence de Dieu, par une vie continuelle d'oraison, les convulsions d'une période de l'histoire particulièrement troublée; il s'y aidait par la pensée de ses fins dernières. "Je ne sais ni quand, ni où, ni comment je mourrai. Donc je dois être toujours prêt. Jésus m'ayant appelé - comme chrétien, prêtre et religieux - son ami : je dois surtout agir en tout en vue de l'amitié de Jésus." - "Je m'efforce d'inspirer partout où je le puis l'initiative de l'amour." Sa première résolution est de "vivre surtout d'oraison". "Je m'applique à faire le plus d'oraison possible et, chose étonnante, j'ai la preuve que je fais du bien aux âmes lorsque j'ai bien résisté à l'ennui d'une oraison sèche, aride, pleine de dégoûts et de distractions. Apprendre à prier devient la science de mes efforts..." "Ah ! que je sens l'utilité de la prière ! Ce qui est le principe de saint Augustin : Magis Deus voluit nos orationibus certare quam viribus ! La prière bien au-dessus des forces personnelles, que c'est vrai !" - "La pensée de la mort m'est constamment présente. Je tâche d'être prêt. J'ai toujours mes vivacités, mais il me semble qu'elles sont surtout à la surface. Peut-être me fais-je illusion. Je suis distrait dans mes prières comme on ne peut pas et je crois ne jamais me séparer de Dieu."
E. ANNEXE :
LE P. D'ALZON ET L'INSTITUT DES SŒURS VICTIMES DU S.-C. DE JESUS
(1877-1880)
L'institut des Sœurs Victimes du S.C. de Jésus, fondé en 1856 au diocèse de Grenoble par la Servante de Dieu Marie Véronique du Cœur de Jésus (Caroline Lioger), avait, avec l'agrément de Mgr Plantier, établi une maison à Villeneuve-en-Avignon. A ce titre le P. d'Alzon avait eu l'occasion de rendre quelques services à ces religieuses.
En 1877, l'institut se trouvant attaqué dans sa réputation et menacé de suppression, Mgr Mercurelli, un prélat romain qui connaissait bien le P. d'Alzon, engagea celui-ci à porter secours à la fondatrice. Une trentaine de lettres du Père à celle-ci révèlent l'intérêt qu'il prit à leur cause. Il offre à Mère M.-Véronique un soutien et un encouragement constants, surtout aux heures où les critiques menacent l'existence même de l'institut. Il multiplie les démarches pour leur défense. Dans ce but il travaille avec le P. Laurençot, assistant général des Jésuites et avec Mgr Mercurelli. Il obtient les secours des Jésuites d'Avignon pour assurer le ministère qui permettra aux Sœurs de maintenir un noviciat en leur maison de Villeneuve-en-Avignon. Devant le refus de Mgr Besson d'autoriser le transfert de la maison-mère de l'institut en son diocèse, le P. d'Alzon conseille à la fondatrice de procéder par étapes discrètes et enfin obtient lui-même l'agrément de son évêque, qui lui laissera la charge de supérieur ecclésiastique tout en acceptant enfin sa démission de Vicaire général. Le Père s'offre pour aider à amender les constitutions de l'institut, il accepte d'en être nommé le supérieur, enfin il propose pour leur chapitre général une date où il pourrait les assister, mais il en sera empêché par sa dernière maladie(64).
Le biographe de Mère M.-Véronique témoigne du dévouement du P. d'Alzon en ces termes : "L'ardent et pieux apôtre de toutes les bonnes causes ne cessait de répéter en terminant chacune de ses lettres à la vénérée Mère : "Je vous prie de compter sur mon plus absolu dévouement", ou bien : "Soyez assurée que jamais je ne vous abandonnerai". Et ce n'étaient point là de vaines formules, mais l'expression la plus vraie de sa grande charité(65)." Ce même auteur cite un témoignage de la Fondatrice qui dit l'étendue du dévouement du P. d'Alzon (v. infra 16). Dans ses lettres à Mère M.-Véronique, le P. d'Alzon dévoile le motif principal de son dévouement à l'institut des Sœurs Victimes du S.C. Malgré les accusations portées contre l'institut, malgré la défaveur de Mgr Besson, "moi, écrit le Père, je crois que vous nous ferez un grand bien". Il juge l'œuvre d'autant plus nécessaire que "en ce moment... nous touchons à une crise effroyable; elle ne peut être guérie que par la prière et la pénitence. Il importe donc qu'on vous soutienne et dans le peu que je puis, je n'y manquerai pas". En attendant que leur cause soit entendue à Rome, "il faut, répète-t-il, que vous fassiez les mortes et que vous poursuiviez votre œuvre de prier, de souffrir, de vous immoler". Les hommes politiques étant par trop pantins, "aux femmes le grand rôle surnaturel auprès de Notre-Seigneur. Tant pis pour vos persécuteurs ! Mais il vous en faut; sans quoi vous ne seriez pas des victimes"(66).
La Mère M.-Véronique du S.C. apprécia très hautement les secours du P. d'Alzon et ne manqua d'en exprimer sa profonde gratitude. Ainsi elle lui écrit : "Oh ! merci, merci, comme vous savez nous consoler et nous fortifier ! Oui, vous n'abandonnerez jamais les petites Victimes, et nous saurons nous fondre en prières à vos intentions, et pour que Dieu envoie à votre belle et si chère Congrégation une pépinière d'hommes évangéliques, à la hauteur de la noble mission qui leur est préparée."
A Mgr Mercurelli elle écrivait : "J'ai besoin de vous remercier tout spécialement de la protection que vous nous avez donnée dans la personne du R.P. d'Alzon. L'Institut est toujours si persécuté que nous sentons qu'il faut du dévouement pour s'en occuper; [...] par vous nous avons quelqu'un qui veut bien encore prendre notre défense." Plus tard elle y revient : "Le R.P. d'Alzon est toujours pour nous d'une bonté sans pareille, que nos épreuves ne peuvent ni altérer ni ralentir. Voilà l'effet d'un grand et noble cœur. Oh ! que le Cœur de Jésus le récompense(67). "
1
Échange de lettres entre le P. d'Alzon et Mère M. Eugénie (juillet 1873)
a) Du P. d'Alzon, Le Vigan, 11 juillet 1873. - Orig.ms. ACR, AD 1636; T.D. 24, p. 186.
La supérieure du Prieuré ayant manifesté à Mère M. Eugénie son inquiétude de ce que les Oblates ouvrent une école à Nîmes, le P. d'Alzon rassure la Mère : il n'entend pas permettre qu'on nuise au Prieuré mais il doit ménager Mère Correnson qui souffre de crises de nerfs.
La Mère Marie-Gabrielle, [...] se monte la tête pour une salle d'asile de petites filles que veulent faire les Oblates. Souvenez-vous que je ne permettrai jamais rien qui nuise à l'Assomption, mais il faut s'en rapporter un peu à moi. Vous allez comprendre pourquoi. La supérieure des Oblates en est au point qu'elle dépérira lentement, à moins qu'elle ne soit guérie par un miracle. Or elle est arrivée à un degré d’impressionnabilité tel, qu'elle a des crises affreuses, et qui durent des mois, pour des riens. [...] Elle guérira ou ne guérira pas. Si le bon Dieu en dispose, vous pensez que je déciderai tout; si elle revient à la santé, je lui parlerai clair. Mais en ce moment pour ne pas la tuer, je suis obligé, sans approuver, de garder le silence.
b) De la Mère Marie-Eugénie au P. d'Alzon, Ems, le 19 juillet 1873. -Orig.ms. ACRA, lettre n° 3366.
Mère M. Eugénie avertit le P. d'Alzon qu'une œuvre des Oblates commencée sans lui pourra bien évoluer dans la direction "d'un peu de jalousie" et qu'une crise nerveuse de la supérieure des Oblates lui facilite des arrangements qui "amèneraient petit à petit à une création rivale dont vous ne voulez pas".
Je vous remercie de ce que vous me dites des Oblates. Vous avez eu la bonté de me parler de cette affaire avec une confiance à laquelle j'espère répondre toujours par des vues bienveillantes, désintéressées, surnaturelles. Je ne crois pas y manquer, si au nom de ma vieille amitié je me permets de vous avertir que je crois, d'après ce que vous me dites, que les choses ne tournent à ce que vous ne soyez plus bientôt que le parrain de l'œuvre, au lieu d'en être le père et le directeur. Comment empêcheriez-vous alors que les œuvres qui n'ont pas été commencées par votre conseil ne prennent une direction qui se ressente d'un petit antagonisme, disons le mot, d'un peu de jalousie ? Je comprends donc un peu l'ennui de la Mère Marie-Gabrielle, elle peut craindre comme moi que tout ici ne dépende pas de vous. Attendons un peu, mais croyez-moi, mettez-vous en garde contre des arrangements futurs dont le plan ne vous serait pas confié, qui sortiraient des commencements qu'on vous impose et amèneraient petit à petit une création rivale dont vous ne voulez pas. On ne regardera pas à l'instruction pour confier de toutes petites filles; pendant qu'elles grandiront les maîtresses se formeront et petit à petit l'œuvre des Oblates sera toute autre que son premier but. Je souhaite bien qu'une guérison miraculeuse vous tire de là, pauvre Père ! vous voilà entre deux Supérieures dont l'une a des attaques nerveuses, et dont l'autre, votre humble servante, doit maintenant demander à ses amis de lui éviter les émotions et les inquiétudes.
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1. VAILHE, Chronologie, p. 82.
2. Lettre du 2 avril 1874. - Orig.ms. ACOA; f.D. 30s p. 240.
3. Lettre du 10 avril, T.D. 30, p. 241.
4. Lettre du P. d'Alzon à Mère Correnson, du 3 octobre 1878. - ACOA; T.D. 30, p. 324.
5. VAILHE, Chronologie, p. 94, 99.
6. Ch. XXIV 6.
7. Procès-verbaux originaux des chapitres généraux. - ACR, C 31, p. 151-154.
8. Lettre au P. d'Alzon, 17 juillet 1876. - ACRA, n° 3470.
9. Lettre à Mère M. Eugénie, 18 juillet 1876. - ACR, AD 1712; T.D. 24, p. 262.
10. Lettre au P. Picard, Le Vigan 19 juillet 1876. - ACR, AF 151; T.D. 26, p. 125.
11. Lettre au P. Picard, 20 juillet 1876. - ACR, AF 152; T.D. 26, p. 126-127.
12. Exposé du P. Picard, intitulé "Rapports avec les Religieuses de l'Assomption". - ACRA.
13. Procès-verbaux du chapitre général des Religieuses de l'Assomption tenu en 1876. - ACRA.
14. Procès-verbaux des chapitres généraux assomptionnistes. - ACR C 31, p. 181 sv.
15. Lettre de Nîmes, 5 novembre 1876. - Orig.ms. ACR, AD 1725; T.D. 26, p. 272.
16. Cette conversation nous est rapportée par une lettre du P. V. de P. Bailly au P. d'Alzon le 28 avril 1879 (ACR, GA 286) et par deux lettres de Mère M.-Séraphine à Mère M. Eugénie les 1er et 3 mai 1879 (ACRA).
17. Lettres du P. d'Alzon des 6, 7, 10 et 12 juin 1876. - ACR, AD 1705 à 1708; T.D. 24, p. 256 sv.
18. Lettre du 18 juin 1876. - ACRA n° 3463.
19. Lettres des 22-23 mai et 18 juillet 1877. - ACRA, n° 3499 et 3503.
20. Lettres de Mère M. Eugénie des 11, 15 et 22 septembre 1877. - ACRA, n° 3506, 3507, 3508. - Lettre du P. d'Alzon du 13 septembre 1877. -ACR, AD 1742; T.D. 24, p. 295.
21. Lettre du 3 octobre 1877. - ACR, AD 1746; T.D. 24, p. 300.
22. Lettre du 6 octobre 1877. - ACRA, n° 3511.
23. Lettre du 25 octobre 1877 à Mère M. Eugénie. - ACR, AD 1749; T.D. 24, p. 303. - Lettre du 26 octobre au P. Picard. - ACR, AF 225; T.D. 26, p. 184.
24. Lettre de Mère M. Eugénie du 14 novembre 1877. - ACRA, n° 3516. Nous n'avons pas le document où le P. d'Alzon fit cette demande.
25. Lettre du P. d'Alzon du 18 mai 1878. - ACR, AD 1760; T.D. 24, p. 318-319.- Lettre de Mère M.Eugénie du 22 mai 1878.-ACRA, n° 3536.
26. Lettre du P. d'Alzon du 18 juin 1878. - ACR, AD 1763; T.D. 24, p. 321. - Lettre de Mère M. Eugénie du 28 juin 1878. - ACRA, n° 3539.
27. Lettre du 20 août 1878. - ACRA, n° 3547.
28. Lettre du 12 janvier 1879. - Orig.ms. ACRA, n° 3562.
29. Lettres des 2 et 5 février 1879. - Orig.ms. ACRA, n° 3564 et 3565.
30. Lettres de Mère M. Eugénie des 15 et 19 février 1879. - Orig.ms. ACRA, n° 3566 et 3567. - Lettre du P. d'Alzon du 17 février 1879. -Orig.ms. ACR, AD 1781; T.D. 24, p. 341.
31. Lettres du P. d'Alzon à Mère M. Eugénie, des 20, 22, 24, 27, 27bis, 30 et 31 mars 1879. - ACR, AD 1785 à 1793; T.D. 24, p. 344-354. -Lettres de Mère M. Eugénie des 22, 24, 27, 28, 30 mars 1879.-ACRA, n° 3572, 3573, 3574, 3575, 3576.32. Lettre de Mère M. Eugénie du 1er avril 1879. - ACRA, n° 3577. Et lettre de la même sans date, n° 3580.
Du P. d'Alzon un billet envoyé de Paris (rue François 1er) à Mère M. Eugénie (Auteuil) vers le 14 avril. - ACR, AD 1795; T.D. 24, p. 355.
33. Lettre de Mère M. Eugénie au P. d'Alzon, de Nîmes le 25 avril 1879. ACRA, n° 3578. - Lettre du P. d'Alzon à Mère M. Eugénie, de Paris le 26 avril 1879. - ACR, AD 1796; T.D. 24, p. 355. - Lettre du P. d'Alzon à Mère Thérèse O'Neill, de Paris 29 avril 1879. - ACRA; T.D. 35, p. 153-154.
34. Lettres de Mère M. Eugénie à Mère Thérèse-Emmanuel les 11 et 17 mai 1879. - ACRA, n° 963, 964.
Lettre du P. d'Alzon au P. Picard, Nîmes le 17 mai 1879. - ACR, AF 344; T.D. 26, p. 293.
35. Lettre du 23 mai 1879. - ACRA, n° 3586.
36. Lettre du P. d'Alzon à Mère M. Eugénie, 24 mai 1879.-ACR, AD 1798; T.D. 24, p. 257.
37. Lettre de Mère M. Eugénie,29 mai 1879. - ACRA, n° 3587.
38. Lettre du 22 juillet 1879. - ACRA, n° 3593.
39. Lettre du 25 septembre 1879. - ACRA, n° 3596.
40. Lettre du 28 octobre 1879. - ACRA, n° 3598.
41. Lettre du 17 novembre 1879. - ACR, AD 297; T.D. 26, p. 317.
42. Lettre du 1er décembre 1879. - ACRA, n° 3605.
43. Lettre du 23 décembre 1879. - ACRA, n° 3606.
44. Lettres des 15 janvier, 2 et 7 mars 1880. - ACR, AD 299, p. 1807, 1808; T.D. 24, p. 370, 371, 373. - Au lendemain de la mort du P. d'Alzon, Mère M. Eugénie écrira de Nîmes à la Mère Thérèse-Emmanuel : "La maison (du prieuré) est édifiante, silencieuse; l'évêque en est content et le P. d'Alzon l'avait constaté en reconnaissant que j'avais eu raison de vouloir réformer et qu'il avait tort" (sans doute d'avoir soutenu Mère M.-Gabrielle).
45. Lettre du 15 février 1870. - ACR, AD 1544; T.D. 24, p. 94.
46. Lettre du 15 septembre 1870. - ACR, AD 1572; T.D. 24, p. 126-128.
47. Chronologie des Ecrits du P. d'Alzon, dans Un maître spirituel, p. 218-225.
48. Résumé de la série dans Un maître spirituel, p.137-139. Trente-cinq de ces conférences furent publiées dans la revue Prêtre et Apôtre de 1927 à 1930. Le volume Ecrits spirituels en donne des extraits de la p. 658 à 691.
49. ACR, CB 3; T.D. 41, p. 185-222. - Un maître spirituel, p. 142-144, où l'on trouve aussi une analyse des prédications qui suivent celle-ci : voir surtout p. 147-148, 173-175, 182-186.
50. VAILHE, Chronologie, p. 80. T.D. 52, p. 291-316. Retraite publiée dans les Cahiers d'Alzon sous le titre "Mes Sœurs, vos quatre vérités" .
51. Un maître spirituel, p. 147.
52. ACR, CB 5; T.D. 41, p. 223-254.
53. Lettre du 9 juin 1874. - ACR, AD 1665; T.D. 24, p. 212.
54. Lettre du 4 novembre 1874. - ACR, AD 269; T.D. 24, p. 222.
55. Notes d'audition, ACOA.
56. VAILHE, Chronologie.
57. Un maître spirituel, p. 174.
58. ACR, BR 5; T.D. 52, p. 329-340.
59. ACOA, T.D. 51, p. 299-366.
60. VAILHE, Chronologie, p. 92.
61. ibid.
62. Ecrits spirituels, p. 1217-1220.
63. Un maître spirituel, p. 176.
64. Lettres du P. d'Alzon à Mère M.-Véronique, d'août 1877 au 5 octobre 1880. - Copie ACR, AP 152; T.D. 40, p. 264-284.
65. A. PREVOT, S.C.J., Vie de la Servante de Dieu Marie-Véronique du Cœur de Jésus - Caroline Lioger, Paris et Namur, 1913, p. 415.
66. Lettres des 12 février, 25 octobre, 5 et 9 novembre 1878. - Cop. ACR, AP 152; T.D. 40, p. 268 et 274-276.
67. A. PREVOT, op. cit., p. 414-415.