La mort protectrice

 

"Laisse les morts enterrer leurs morts", peut-on lire dans l'Evangile. Est-ce à dire qu'il faut négliger le culte des morts ? Cette phrase ne peut que plonger dans l'embarras et l'incompréhension.  "Il y a environ 100 000 ans, Homo sapiens (l’homme moderne) et Homo Neanderthalensis  (l’homme de Néandertal) enterraient déjà leurs morts. En témoignent les premières traces d’inhumation retrouvées par les archéologues au Proche-Orient (en Israël et en Égypte). La preuve qu’il s’agit bien d’actes funéraires volontaires ? Les corps ont été préservés des charognards. Les sédiments entourant certaines dépouilles attestent que la terre a été creusée, puis remblayée. Les défunts sont parfois recouverts d’une matière spécifique ou placés dans une position particulière, et il arrive qu’ils soient accompagnés d’objets"(1). Mais ces premiers mots émanent d'un évangile qui prône la croyance en la vie éternelle. Ne faut-il pas par conséquent les interpréter dans un autre état esprit, c’est-à-dire "laisse celui qui se considère comme mort enterrer ceux qu'il considère comme morts"? En ce sens, la mort n'est plus alors une finitude à laquelle on s'abandonne.

S'interrogeant sur la mort, Etienne Klein déclare : "Ceux d’entre vous qui auront assisté à la mort de quelqu’un, pas une mort violente mais une mort par maladie par exemple, savent que c’est d’abord la disparition dans les êtres concernés de tout mouvement expressif  qui les faisaient apparaitre comme vivant. Soudain, ça se passe en très peu de temps, le visage se transforme en masque. Et on le voit : la vie est partie. Il n’y a plus de réponse possible de la part du sujet, il n’y a plus de signe. Et donc la mort, du point phénoménologique là encore, est cette immobilisation qui réduit le corps à quelque chose de muet et de décomposable. Et puisqu’on doit parler de physique, ça pose la question que personne ne sait résoudre, c’est que si on regarde la composition d’un corps une nanoseconde après la mort de l’individu, sa composition chimique, les atomes qui constituent ce corps, sont exactement les mêmes qu’avant la mort. Et donc qu’est ce qui a fait que, alors que la constitution physique du corps est la même, la vie qui était là n’est plus là ?"(2). Il poursuit : "Et quand on pense le corps en termes d’atomes, j’insiste encore pour dire que c’est très mystérieux de savoir pourquoi des molécules qui participaient à la vie, tout d’un coup n’y participent plus, alors qu’elles sont restées les mêmes. Après il y a une décomposition, mais cette décomposition ne démarre que bien après. A l’instant de la mort, c’est la même chose, et pourtant ce n’est pas du tout la même chose. Et quand on a cette idée de l’atome constituant des corps, on a envie de croire que les organismes vivants seraient composés d’entités stables, qui au jour de leur mort désagrègent leurs liens et se dispersent. Et donc la mort est la dispersion de ce qui nous constitue, et c’est la cessation des interactions qui lient entre elles nos molécules, ou entre eux nos atomes".

Il est une mort que nous connaissons tous, quand le temps modifie imperceptiblement les traits de nos visages. Nous n'en avons pas vraiment conscience, mais le regard de l'autre nous en averti parfois cruellement. Ou bien lorsque feuilletant l'album de nos anciennes photos, nous  nous reconnaissons seulement parce que nous nous attendons alors à nous voir. Et comment pourrions-nous, quelques années après, nous souvenir de nos états de conscience d'alors, parfois si éloignés de ce que nous vivons au présent qu'il pourrait nous sembler qu'il s'agit d'un autre soi-même, comme si le temps avait emporté dans son cours cette mémoire de nous-mêmes. Une mémoire dont parlent J-Y. et M. Tadié : "C'est la mémoire qui fait l'homme. Il commence sa vie comme un enfant freudien : frappé, en apparence d'amnésie, il a refoulé dans l'inconscient toutes ses blessures. Il grandit comme un jeune bergsonien : sa mémoire sert à l'action, elle est toute pratique et tournée vers l'avenir. Baudelairien, il retrouve le passé dans un parfum, une musique, dans la correspondance entre ses cinq sens. Avançant en âge, voici que, devenu proustien, des extases de mémoire involontaire lui font revivre le passé, peut-être même échapper au temps. Bientôt il vieillit comme Chateaubriand, ses souvenirs ne le consolent plus. Sophocle lui avait montré le chemin d'Œdipe à Colone, celui de la sérénité après un passé chargé, sanglant. Peut-être s'est-il égaré, sur la lande où le roi Lear clame sa démence à tous les vents, là où il n'y a plus de mémoire pour personne"(3). Un temps peut venir où le fardeau de dukkha devient trop lourd, et répondant à ce désir intime la mort plonge dans le Cosmos ce qui en avait été tiré : "Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! Levons l’ancre ! Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons ! Si le ciel et la mer sont noirs comme de l’encre, Nos cœurs que tu connais sont remplis de rayons !(4). Lorsque le compromis avec la vie devient trop difficile, la mort fait alors figure d'apaisement : "De gouffre en gouffre la Mort lui tendait ses bras d’ombre et d’apaisement. «Quelques jours de plus, quelques jours  de moins… l’un à l’autre ne sommes-nous pas promis ?», lui susurrait-elle enjôleuse. «Fais un pas vers moi, et goûte à l’éternel repos. Tu seras là et nulle part, sans quête ni fardeau, délivré de tes maux»(5).

Assurément rappelle E.Klein, "nos cellules possèdent tout au long de notre existence le pouvoir de s’autodétruire en quelques heures. Et ce qui fait qu’elles ne se détruisent pas, ce qui fait qu’elles survivent –au moins pendant un certain temps– vient du fait qu’elles sont capables de percevoir dans leur environnement le langage des signaux émis par d’autres cellules, qui seul leur permet de réprimer le déclenchement de leur autodestruction. Autrement dit, nos cellules sont constamment au bord du suicide. Et si elles ne se suicident pas, c’est parce que leur environnement leur demande de ne pas le faire. Et ce suicide cellulaire, qu’on appelle apoptose, peut conduire à des pathologies, lorsque justement l’apoptose ne se fait pas. C’est ce qu’on appelle le cancer. Le cancer, c’est lorsque les cellules qui devraient mourir, en fait survivent et deviennent surnuméraires". C'est de ce phénomène d'apoptose dont il est question dans les lignes suivantes empruntées à J-C. Ameisen, il nous livre un autre regard sur la mort devenue, comme il l'écrit : "créatrice", ou encore "protectrice" pour reprendre notre titre : "Le sentiment que nous avons de la pérennité de notre corps correspond pour une grande part à une illusion. Nous sommes une mosaïque d'organes et de tissus dont certains s'autodétruisent et se renouvellent en permanence pendant que d'autres persistent en nous. Notre peau, qui nous donne sans cesse les mêmes sensations, la peau de l'être aimé, que nous regardons, caressons, sont, chaque jour, différentes, renouvelées. Des régions entières de notre corps, à chaque instant, disparaissent, renaissent et se recomposent… À l'âge adulte, nous sommes constitués de plusieurs dizaines de milliers de milliards de cellules, réparties en plus d'une centaine de familles différentes, formant plusieurs dizaines d'organes et de tissus. Chaque jour, probablement, plus de cent milliards de nos cellules se dédoublent, en moyenne plusieurs millions à chaque seconde. Chaque jour, probablement, plus de cent milliards de nos cellules s'autodétruisent – plusieurs millions par seconde. Elles fragmentent leur corps et leur noyau, effaçant la bibliothèque de leurs gènes, et disparaissent, englouties par les cellules environnantes. Leur mort, discrète, rapide, inapparente, ne cause aucune lésion. La succession effrénée de naissances et de morts et les rites funéraires qui règlent ce ballet incessant n'ont pas pour seule conséquence de nous reconstruire en permanence. Ils ont aussi des effets encore mal connus, sur l'économie énergétique de nos corps. Il se pourrait que la quantité de cellules qui disparaît en nous chaque jour soit de l'ordre d'un kilo –un kilo de protéines, de sucres, d'acides gras, d'acides nucléiques– de la matière dont sont composés nos corps. Une telle quantité de constituants ingérés sous la forme de cellules mourantes –un kilo de nourriture traitée, filtrée, et recomposée par nos corps– équivaut à beaucoup plus d'un kilo des aliments –pain, viande, légumes, fruits– que nous absorbons chaque jour. Nous nous nourrissons en permanence d'une partie de nous-mêmes. Et, comme le Phénix, l'oiseau mythique, nous renaissons chaque jour, en partie, de nos cendres. Mais notre corps composite, hétérogène, est fait de cellules éphémères qui naissent, meurent et renaissent continuellement, et de cellules plus pérennes qui persistent en nous des semaines, des mois, des années, des dizaines d'années et pour certaines, peut-être, tout au long de notre existence. La différenciation cellulaire confère à chacune des familles de cellules qui composent notre corps des formes et des activités spécialisées, mais aussi une durée de vie –une espérance de vie maximale– d'une très grande diversité. Certaines familles de cellules ont le pouvoir de se dédoubler en permanence et de donner continuellement naissance à une descendance ; d'autres ont perdu cette capacité. Les cellules de la surface de notre peau ou de nos intestins sont stériles, ne survivent que deux à trois jours, puis déclenchent leur suicide. Elles naissent quotidiennement de cellules-mères –les cellules-souches– qui se dédoublent durant toute notre existence, et sont situées dans la couche profonde de notre peau ou de notre tube digestif. Les cellules qui constituent notre foie ont une longue durée de vie et gardent, durant toute notre existence, la propriété de se dédoubler. Et les neurones qui participent aux innombrables activités de notre cerveau semblent, dès notre petite enfance, avoir perdu leur capacité de se dédoubler. Nous sommes faits de cellules qui naissent et meurent en permanence, et de cellules qui nous accompagnent plus longtemps"(6).

Selon J-C. Ameisen la mort programmée de la cellule se met au service de la protection de l'organisme : "Quelle que soit leur durée de vie normale dans nos corps, de quarante-huit heures à quelques semaines, de quelques mois à plusieurs années, de quelques dizaines d'années à peut-être plus d'un siècle, chacune des cellules qui nous composent est, en permanence, à chaque instant, capable de s'autodétruire. Et elle déclenchera en quelques heures -au plus en quelques jours-  son suicide, si elle est privée des signaux qui lui permettent de survivre… Nous pouvons nous représenter les métamorphoses continuelles de notre corps comme celles d'un paysage mouvant, silencieux, composé de cellules qui se transforment, se déplacent, se dédoublent et meurent  -un film muet. Mais nous pouvons aussi essayer de distinguer -comme des sons-  la multitude des signaux qui le parcourent en permanence. Le vacarme devient alors assourdissant. De ce brouhaha, chaque cellule ne capte et ne perçoit qu'une fraction -des mots, des phrases- comme nous filtrons sur le quai d'une gare, dans un restaurant ou dans un aéroport, les paroles d'un interlocuteur au milieu du bruit des haut-parleurs, d'un flot de musique ou du vrombissement des réacteurs. Et les mots et les phrases que chaque cellule filtre de son environnement, tissent dans notre corps l'enchevêtrement des dialogues dont dépend notre pérennité… Notre vie, à chaque instant, est une vie en sursis. Parce que notre corps est entièrement constitué de cellules, nous ne sommes, à chaque instant de notre vie, qu'à quelques heures -qu'à quelques jours- de notre fin possible. Notre existence, notre pérennité, dépend de notre capacité, en tant qu'individu, à produire et à émettre, de manière intégrée, les signaux nécessaires à la prévention de notre fin". L'organisme peut-il, dans certains cas, envoyer des signaux d'autodestruction  devenus  paradoxalement  protecteurs d'une individualité ? J-C. Ameisen écrit au sujet du vieillissement : "Pareille au frottement qui épuise le mouvement d'une roue ou d'un pendule, la confrontation permanente de l'organisme à son environnement brise, petit à petit, sa capacité à assurer sa pérennité. Ce concept du vieillissement et de la mort a une grande cohérence scientifique. Il a aussi une dimension émotionnelle et affective rassurante. Il nous suggère que nos corps meurent quand -et parce que-  ils ne peuvent pas faire autrement. Que nous allons, tant bien que mal, au terme du plus long voyage que nous puissions accomplir. Que notre longévité dessine les limites du «meilleur des mondes possibles». Mais il est d'autres théories qui donnent du vieillissement une image plus troublante et moins sereine. Elles suggèrent que nos corps nous trahissent et abrègent eux-mêmes leur voyage. Qu'ils sont les artisans de leur disparition. Que, d'une certaine manière, nous vieillissons et que nous mourons «avant l'heure»".

Le Livre de Jonas éclaire sur le caractère à la fois dévorateur et à la fois salvateur de la mort. Pour échapper à la tempête, trois jours et trois nuits Jonas demeure dans le ventre de la baleine. "Jonas sortant du poisson, c’est l’homme, dirait Mircea Eliade, quittant la matrice du ventre et naissant à une seconde vie. Du point de vue chrétien, c’est chaque personne échappant à la mort et naissant à la vie éternelle… La symbolique qui lui est associée relève, comme le signale Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, dans leur Dictionnaire des symboles, de la «Bouche d’ombre». Cette bouche d’ombre, c’est, du point de vue symbolique, une matrice relevant de la mort initiatique. Passer par le ventre de la baleine, c’est entrer dans un état d’obscurité intermédiaire, d’où on ressort changé, né à nouveau… De nombreux  théologiens chrétiens perpétuent cette image infernale du monstre marin : mis sur le même plan que le tombeau qui reçut le Christ, le ventre de la baleine devient à la fois image de la tombe et image des enfers d’où il faut sortir pour une nouvelle vie"(7). C'est aussi la mort métamorphose, qui change le soi métamorphosé en un autre soi, plus proche, plus intime, plus rayonnant, dans une transfiguration de la personne défunte devenue alors pour les demeurants comme une part d'eux-mêmes au sein de l'évocation renouvelée d'un passé commun.

La mort ne remet-elle pas les fautes au regard de la loi ? "Dès lors, toute poursuite qui n’a pas été menée à son terme doit cesser immédiatement après le décès de la personne poursuivie ; il appartient au juge d’instruction ou à la juridiction de jugement de constater l’extinction de l’action publique (Crim. 3 mars 1949), au vu du certificat de décès de l’intéressé. Si l’action publique a été engagée au moment du décès, elle ne peut plus être poursuivie. Il en est de même si l’auteur des faits reprochés n’a pas été condamné définitivement"(8).          

Toute société protège les lieux de sépulture et l'intégrité des morts : " Le corps humain, lorsqu’il est sans vie, fait l’objet d’une protection spécifique (droit pénal spécial) avec des infractions spécifiques comme l’atteinte à l’intégrité du cadavre, la violation de sépulture, le recel de cadavre, les infractions relatives à l’inhumation. La violation de sépulture est régie par l’article 225-17 alinéa 1er du Code pénal selon lequel la violation ou la profanation, par quelque moyen que ce soit, de tombeaux, de sépultures, d’urnes cinéraires ou de monuments édifiés à la mémoire des morts est punie d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende. La peine est portée à deux ans d’emprisonnement et à 30 000 euros d’amende lorsque les infractions définies à l’alinéa précédent ont été accompagnées d’atteinte à l’intégrité du cadavre. Sont des actes constitutifs de violation de sépulture (cadavre lorsqu’il est enseveli) le fait de piétiner les fleurs sur la tombe, de maculer la tombe avec de la boue…"(9).

"Et puis au pire on meurt, quitte à vivre en colère ; Et puis au pire on meurt, quitte à vivre en guenilles ; Et puis au pire on meurt, quitte à boire de travers; Et puis au pire on meurt, quitte à devenir un Ange", chante le groupe Deuxième Etage(10). "C’est une phrase que j'ai entendu en montagne, lancée nonchalamment avant un passage plus risqué, pour exorciser la fatalité", dit A.Lachat (10). Au pire on meurt, il ne pourra plus rien nous arriver dans la mort protectrice. La mort protègerait-elle du pire ?

P.Baudry écrit: "Comment pourrions-nous croire que les morts se tiennent sagement au cimetière ? Ou qu’à la condition qu’ils aient été de grands hommes ou qu’ils aient participé à des événements remarquables, on puisse savamment évoquer leur souvenir dans les musées ? Les morts ne sont jamais des objets, des choses inertes dont on pourrait disposer. On ne peut pas décider qu’on ne fait plus rien avec eux puisqu’ils ne feraient plus rien avec nous. Que fait-on des morts et surtout que font-ils de nous ? : voilà les questions auxquelles toute culture s’affronte et tente de donner des réponses. Des réponses variables, évolutives, incertaines, dont l’enjeu est tout à la fois d’espacer les morts des vivants et de les placer en tant que défunts dans l’espace des vivants. Etre mort n’est pas qu’un état biologique. C’est aussi et surtout un statut. On comprend qu’il soit fabriqué culturellement et que l’ambivalence domine quant aux significations qui lui sont attribuées. La mort provoque la culture. Ou l’on peut dire que toute culture se construit par l’élaboration d’un rapport à la mort. Il s’agit de mettre en sens ce qui relève de l’impensable, de faire place à l’inconnu, de situer le monde visible en rapport de l’invisible, de comprendre le monde vécu dans sa relation à l’extériorité. La mort n’est pas seulement la terminaison d’une existence individuelle, mais une dimension collective. L’humanité de notre intelligence est marquée par le souci de la mort d’autrui. La mort oblige un rapport à la temporalité et à l’altérité. La culture se positionne en rapport du mystère ou de l’intrigue (pour reprendre les mots d’Emmanuel Levinas). Elle ne peut ni les englober, les «comprendre», ni les exclure, et c’est ce positionnement sans confort qui suppose une distanciation, c’est-à-dire un processus dynamique, qui fabrique la culture elle-même. Aucune société n’accepte la mort, ou il faut dire qu’une telle acceptation se fait toujours «sous conditions» comme le disait Louis-Vincent Thomas"(11). S'opposer à l'inacceptable de la mort c'est le sens de la formule : "Pourquoi nous a-t-il (elle) fait cela ?", ou bien : "J'aurais dû faire plus pour empêcher cela". Le sentiment d'impuissance ressenti face à l'inévitable réalité de la mort d'un être cher génère presque immanquablement un sentiment de culpabilité, un ressentiment envers l'autre ou envers soi.

La mort donne-t-elle un sens à la vie ? J.Lacan déclare : "La mort… est du domaine de la foi. Vous avez bien raison de croire que vous allez mourir, bien sûr. Ca vous soutient ! Si vous n’y croyez pas, est-ce que vous pourriez supporter la vie que vous avez ? Si on n’était pas solidement appuyé sur cette certitude que ça finira… est-ce que vous pourriez supporter cette histoire?"(12). La mort répond à la soif d'un au-delà. Fascination de l'infini ? Nous rappelons la phrase de G.Cantor : "Si bornée soit en vérité la nature humaine, elle porte pourtant en elle -cela lui est inhérent- une très grande part d'infini" ?  Besoin de réenchanter un monde dont la matérialité technologique ne satisfait pas ? "En ce début de XXIe siècle, les objets communicants poursuivent les temps de cerveaux disponibles où qu'ils aillent, du lever au coucher: un capitalisme s'est imposé, que l'on dit tantôt "culturel", tantôt "cognitif", mais qui est avant tout jusqu'à présent l'organisation ravageuse d'un populisme industriel tirant parti de toutes les évolutions technologiques pour faire du siège de l'esprit un simple organe réflexe : un cerveau rabattu au rang d'ensemble de neurones, un cerveau sans conscience"(13)? Dans toutes les religions la mort n'est qu'un passage : "«La mort, pour les catholiques, reste un passage, une pâques. Pour le catholique, cela consiste à suivre le même chemin que Jésus, qui est mort le vendredi saint et ressuscité le matin de Pâques. Nous croyons qu’après la mort, nous allons ressusciter pour une vie meilleure», explique le Père Goupille… Les musulmans croient en la régénération. Les morts attendent la résurrection qui rassemblera, au moment décidé par Dieu, tout le monde pour le jour du jugement. Dépendant du verdict, certains auront droit aux châtiments de l’enfer et les autres, aux délices du paradis… Les bouddhistes croient en la réincarnation. La religion bouddhiste définit trente-et-un mondes d'existence dans lesquels on peut renaître. Après la mort, la renaissance peut survenir dans l'un de ces mondes, classés par ordre décroissant de félicité, selon les actions que l'on a commises et les mérites que l'on a accumulés… Les hindous croient en la réincarnation. A travers la souffrance et les épreuves de chaque vie, chacun paie pour une vie précédente et est invité à préparer au mieux la vie suivante. Ce cycle peut continuer indéfiniment jusqu’à ce qu’un jour, l’âme ait pu s’élever au-dessus des cycles des morts et des renaissances… Dans le judaïsme, la mort du corps physique ne signifie pas la mort de l'être. C’est plutôt le moment où l''homme sera récompensé pour la vie qu'il a menée ici-bas. L'âme appartient à Dieu, mais le corps physique incite l'homme à se détacher de Lui"(14).

Les photos, les objets ayant appartenus aux disparus, le rappel de situations vécues, les lieux qu'ils ont fréquentés contribuent à leur faire cette "place dans l'espace des vivants". "Son doigt pointé vers le ciel m'invitait à voir les formes changeantes que prenaient les nuages. Quand mon regard ne distinguait rien dans l'instant, «plus tard…, souriait-elle en haussant légèrement les épaules, il en viendra de nouvelles»". La mémoire se souvient soudain et de l'ombre douloureuse elle fait surgir, éclatant, l'instant que la mort protectrice semblait avoir enfoui à jamais.  J-Y et M.Tadié parlent d'une "mémoire sensitive" : "Nous touchons à l'aspect le plus mystérieux de l'expression de la mémoire : la sensation affective revient nous envahir. Ce n'est plus le souvenir imaginé de la sensation que nous ressentions à l'époque, c'est elle-même qui resurgit. La douce caresse d'une peau satinée, la vision des poiriers en fleurs dans la première tiédeur du début du printemps, la senteur exhalée par les poutres d'un vieux grenier, l'écoute d'un violoncelle et d'un piano qui se répondent et s'envolent dans une sonate de Beethoven ne sont remarquables que par l'impression de bonheur et l'émotion qu'elles suscitent en nous… Cette forme de mémoire est la plus subtile et la plus extraordinaire, mais elle est totalement involontaire. Chacun a eu l'occasion d'en faire la rare expérience. Soudain, à l'occasion d'un fait souvent banal, nous nous sentons envahis par un sentiment de bonheur ou, au contraire, de tristesse ou d'anxiété, qui nous rappelle de façon certaine et exacte une impression identique que nous avions éprouvée dans le passé"(3). Ils rapportent ce passage de M. Proust: "Mais, quand d'un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l'odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l'édifice immense du souvenir". La mort a immobilisé le souvenir des disparus mais des images du passé, gardées en mémoire dans l'inconscient, leur personne subitement réactualisée surgit de l'oubli avec une éternelle intensité : "Si l'émotion, c'est-à-dire l'impression forte, joue un rôle dans l'enregistrement du souvenir, ce rôle est encore beaucoup plus considérable dans le mécanisme de l'oubli, c'est-à-dire dans la suppression apparente du souvenir du conscient, ce qui équivaut à une répression dans l'inconscient. Car nous avons vu déjà que le temps ne joue pas pour l'inconscient et que tout y reste gravé définitivement, prêt à être réactualisé par une excitation spontanée (de veille ou surtout de rêve) ou par une excitation électrique artificielle [Penfield 1958 "Suivant les dires de l'opéré, la scène n'est pas ressentie, mais revécue avec l'hallucination du présent et un luxe de détails qu'il croyait totalement oubliés"]…C'est le mérite de Freud d'avoir insisté sur le mécanisme psychologique de cet oubli apparent, sous la double influence de la condensation et de la distorsion. Distorsion qui s'exerce essentiellement sur les traces affectives des souvenirs, alors que la condensation porte sur leur reliquat. Ce dernier persiste toujours, car il n'existe pas de limite de temps pour l'inconscient. Curieusement, c'est lorsque le sujet éprouvera une circonstance affective analogue que le souvenir, qu'on croyait oublié, resurgira de l'inconscient, à l'occasion d'un phénomène extérieur semblable, bien que différent, donnant subjectivement l'impression du «déjà vu», c'est-à-dire du déjà éprouvé"(15).

Commentant l'incidence de la mort au sein de sa communauté monacale, l'un des Pères répondit : "Lorsque l'un des nôtres quitte cette vie, paradoxalement nous avons le sentiment qu'il n'a alors jamais été aussi présent, aussi près de nous". L'affection et le respect que l'on porte à la personne disparue, la nostalgie douloureuse de sa présence manquante, modifient le souvenir, l'embellissent, le font plus intime et plus fort, comme si la mort avait transfiguré la personne pour n'en garder que les atours, effaçant les scories du passé pour introduire l'être cher au plus près de nous, à une place privilégiée au sein de notre monde des vivants. Nous faisons de nouveau référence à l'ouvrage de J-Y et M.Tadié : "Rousseau décrit, lui, la vivacité de la résurgence affective, liée à des événements de notre passé. Pour lui, des faits qui se sont ancrés d'emblée dans notre mémoire, en raison de leur charge affective, vont demeurer intacts. Le fait lui-même et le sentiment éprouvé à l'époque peuvent rester mêlés et revenir fidèlement; ils peuvent même être purifiés par le recul qui débarrasse le présent d'alors de ce qui était inutile ou encombrant... «Près de trente ans se sont passés depuis ma sortie de Bossey sans que je m'en sois rappelé le séjour d'une manière agréable par des souvenirs un peu liés : mais depuis qu'ayant passé l'âge mûr je décline vers la vieillesse, je sens que ces mêmes souvenirs renaissent tandis que les autres s'effacent, et se gravent dans ma mémoire avec des traits dont le charme et la force augmentent de jour en jour… Les moindres faits de ce temps-là me plaisent par cela seul qu'ils sont de ce temps-là. Je me rappelle toutes les circonstances des lieux, des personnes, des heures».  La mémoire double, ou répète, l'existence heureuse : «Moments précieux et si regrettés, ah ! Recommencez pour moi votre aimable cours; coulez plus lentement dans mon souvenir s'il est possible, que vous ne fîtes réellement dans votre fugitive succession. Comment ferai-je pour prolonger à mon gré ce récit si touchant et si simple». Bonheur, souvenirs, récit (qui relie entre eux les souvenirs), tout s'enchaîne. Ainsi de la chambre de Saint-Preux : «En entrant dans la chambre qui m'était destinée, je la reconnus pour la même que j'avais occupée autrefois en allant à Sion. À cet aspect je sentis une impression que j'aurais peine à vous rendre. J'en fus si vivement frappé que je crus redevenir à l'instant tout ce que j'étais alors : dix années s'effacèrent de ma vie». Ou des endroits où Saint-Preux a rêvé de Julie : «En les revoyant moi-même après si longtemps, j'éprouvai combien la présence des objets peut ranimer puissamment les sentiments violents dont on fut agité près d'eux »".

O.Chambon et M-O.Riffard avancent un autre regard sur la mort : "La mort est une expérience très spirituelle, très belle, dans laquelle la tristesse a tout à fait sa place, non pas comme émotion terrible à éviter, mais comme émotion qui relie, émotion aimante, tendre, sacrée, intime, émotion d'approfondissement, d'humanisation"(16). Un certain nombre de personnes ayant vécu des états de conscience limites aux portes de la mort font en général état d'instants d'un accueil bienveillant, très imprégnés de visions lumineuses à connotation spirituelle. O.Chambon rapporte le témoignage à cet égard représentatif de N.Canivenq : "Comment expliquer l'inexplicable ? C'était de l'Amour à l'état pur, comme je n'en ai jamais connu sur la Terre. Un amour absolu, inconditionnel, éternel pourrais-je dire, un Amour total. J'étais heureuse, très heureuse, parfaitement sereine, en paix et dans une béatitude comme jamais   je n'en ai connu auparavant. Les mots ne peuvent dire ce que j'ai connu dans ce moment ineffaçable de ma mémoire. Les sensations sont si puissantes et en même temps si difficiles à expliquer avec notre vocabulaire sur Terre". Nous avons connu un autre témoignage dans ce sens, que nous rapportons : "J’ai vu une lumière c’était merveilleux ! Tout lumineux comme un soleil ! C’était beau ! Dieu est partout, c’était que de l’amour, beaucoup d’amour, j’avais jamais vu ça, autant d’amour partout".

P.Van Lomel écrit : "En se fondant sur les théories de la mécanique quantique, Penrose a émis une hypothèse sur la relation mental-cerveau qui postule que notre conscience ne peut être localisée dans le cerveau parce que, pour des raisons purement théoriques, le cerveau est incapable de produire la conscience de l'homme. Selon lui, le cerveau peut faciliter mais non provoquer l'expérience de la réalité subjective. Charles S. Sherrington et John C. Eccles neuroscientifiques bien connus et lauréats du prix Nobel, ainsi que le neurochirurgien Wilder Penfield pensaient eux aussi que le cerveau ressemble plus à un organisme complexe qui enregistre et transmet la conscience, plutôt qu'il la produit. Dans son livre récent, le neuroscientifique Beauregard démontre qu'une approche matérialiste de la relation mental-cerveau n'est plus défendable en neuroscience. Se fondant sur ses propres recherches et celles d'autres savants, il montre que les expériences religieuses, mystiques ou de proximité de la mort ne peuvent pas être produites par le cerveau. Il est convaincu, lui aussi, que le cerveau ne fait que faciliter l'expérience de la conscience. Comme je l'ai déjà mentionné dans ce chapitre, Noë arrive à la même conclusion dans son livre récent. Il taxe de préjugé et d'hypothèse sans fondement la supposition des neurosciences selon laquelle la conscience surgirait dans le cerveau et serait un sous-produit de l'activité neurale. Selon lui, le cerveau a, en conjonction avec le corps et avec le monde, une fonction facilitatrice : il permet l'expérience de la conscience"(17). A force de doutes, la mort ne nous rappellerait-elle pas à cette occasion la réplique du Don Juan de Molière : "Voilà de mes esprits forts qui ne veulent rien croire"?

Pour S.Parnia, "les mystères scientifiques prennent parfois des siècles à se résoudre. Cela ressemble à l'assemblage d'un casse-tête très compliqué. Au départ, cela parait être d'une grande confusion, mais on cherche des indices, on dispose quelques pièces, puis au fur et à mesure que l'image commence à se former, on ajoute d'autres pièces jusqu'à ce que l'image complète nous apparaisse. En science, l'image finale peut être révélée grâce à la contribution de plusieurs personnes ayant chacune placé un petit morceau du casse-tête… Depuis ce jour, j'ai consacré beaucoup de temps à essayer de comprendre ce qui se passe lorsque nous mourons. Bien que je sois conscient que l'on considère ceci comme faisant partie, de façon traditionnelle, des domaines de la religion et de la philosophie, je crois que tout ce qui inclut les questions touchant ce qui nous arrive à la fin de nos vies peut être étudié à travers l'objectivité de la science. En effet, au cours des dernières années, le courant scientifique a démontré un intérêt pour la recherche sur ces sujets précis. Il s'agit d'une zone scientifique très nouvelle qui peut apparaître quelque peu marginale aux premiers abords, mais je crois vraiment qu'il n'existe aucune autre zone de recherche pouvant se révéler aussi potentiellement enrichissante pour l'humanité"(18).

Au terme de son ouvrage, S.Parnia émet cette hypothèse : " En examinant le monde qui nous entoure, nous constatons que chaque être se trouve formé d'une combinaison de milliards de molécules. Je suis un incroyable assemblage de milliards de molécules différentes, qui sont elles-mêmes faites d'une combinaison de différents atomes. Si je vais plus loin, je sais qu'au niveau subatomique et dans l'univers quantique, tout existe sous forme d'ondes. Ainsi, au niveau le plus petit, nous ne sommes formés que d'ondes -pas uniquement notre corps physique, mais aussi nos consciences et nos pensées. En conséquence, je me suis souvent demandé si la conscience ne correspondrait pas à un type de matière très subtile qui ne pourrait pas encore être identifié par nos outils scientifiques. Comme nous l'avons déjà vu, le Pr.Elahi, un partisan de la théorie stipulant que l'esprit et la conscience sont séparés du cerveau, a suggéré que la conscience serait faite d'un type de matière très subtile semblable aux ondes électromagnétiques. Cela pourrait constituer une très bonne analogie, puisqu'une onde électromagnétique représente un type de matière subtile ne pouvant pas être perçu avec nos sens physiques, mais qui, évidemment, existe et peut être «vue» grâce aux appareils adéquats, comme la télévision et la radio. Les scientifiques ont découvert les ondes électromagnétiques au XIXe siècle, mais il a fallu vingt ans avant de réaliser la première utilisation des ondes radio. Néanmoins, les ondes électromagnétiques ont toujours existé. Il en va de même pour toutes les découvertes. La science derrière chacune d'entre elles a toujours existé, mais nous ne réussissons à mettre les morceaux ensemble que très lentement. Si nous revenons un instant sur les ondes électromagnétiques, il s'avère intéressant de noter que d'un point de vue médical, elles peuvent interagir avec les cellules du corps. De nombreuses études ont démontré que des types de matières subtiles, comme les rayons ultraviolets, peuvent directement activer les cellules et altérer leurs réponses tout comme un autre système de messagerie chimique le ferait. Ceci pourrait expliquer comment la subtile matière «non identifiée» esprit/ conscience pourrait interagir avec les cellules cérébrales et mener à ces altérations mesurables que l'on peut observer dans ces cellules et leurs branchements alors que la conscience se développe. Il est démontré que lorsque nous apprenons, les branchements entre les cellules cérébrales de zones précises liés à ce processus se complexifient". O.Chambon et  M-O. Riffard n'hésitent pas à franchir un pas supplémentaire, en évoquant le champ quantique informationnel de la conscience. Ils écrivent : "Quels sont les rapports entre la Conscience Universelle et la petite conscience personnelle présente en chaque être ? Et comment la conscience individuelle garde-t-elle en elle certaines des qualités de la Conscience ? La Conscience et les consciences individuelles qui en découlent interagissent ensemble pour co-créer le monde. La Conscience fournirait le «matériel de base», et nos consciences individuelles l'utiliseraient pour participer à l'acte de création. On pourrait mettre en rapport la Conscience avec ce que les physiciens appellent le «champ du vide quantique» : celui-ci constituerait la base «substantielle» de la Conscience. Il permet de modéliser l'interaction de la conscience individuelle avec l'Univers. Ce «vide» n'est pas le néant, mais un milieu qui fourmille d'activité et de processus virtuels (Carrière et Damour, 2002). Le soi-disant «vide» est en fait un champ d'énergies vibrantes interconnectées, un océan primordial dont sont issus les tourbillons d'énergie localisés appelés «matière». Les particules qui composent la matière dans l'espace-temps sont ainsi le résultat d'«excitations» d'une matrice non matérielle sous-jacente. En son sein la lumière peut devenir matière, et vice versa. Des particules de masse non nulle (électrons par exemple) peuvent s'y transformer en particules de masse nulle (photons). La matière y est fondamentalement instable et peut, à chaque instant, se dissoudre en rayonnement. L'intention de la conscience peut interagir avec ce champ, participant au processus de transformation de l'énergie en matière et aboutissant à la création de formes, de structures, moins éphémères".

A ce point, nous voulons citer B.d'Espagnat évoquant "une fenêtre vers un quelque chose, dont ils savent, intuitivement, qu'il est essentiel", dans la conclusion de sa conférence sur La réalité c'est quoi ? : "A mon sens -vous me suivrez ou pas !- devoir abandonner le réalisme local est plutôt une bonne nouvelle car il nous donnait une vision réductrice de l'être : selon lui la science était seule qualifiée pour nous donner accès au fond des choses. De ce fait l'art, la musique, la poésie s'y trouvaient confinés dans le seul domaine du plaisir. Intuitivement la plupart des grands amateurs de musique classique, de peinture ou de poésie ont toujours écarté une telle conception. De fait ils ont très fortement le sentiment, pour certains même la conviction, qu'au delà du simple plaisir les émotions que leur donnent ces choses leur ouvrent comme une fenêtre vers un "quelque chose", dont ils savent, intuitivement, qu'il est essentiel. Bien entendu nous sommes là bien loin d'un savoir conceptualisé. Et cela d'autant plus que l'émotion artistique implique essentiellement le sentiment d'un domaine mystérieux dont on ne peut capter que des lueurs. Eh bien, il me semble que, telle que j'ai essayé de vous la décrire, la conception du réel voilé a de vraies similarités avec l'état d'esprit de ces personnes et qu'elle lui fournit une sorte de légitimation, même au regard de la froide raison"(19).

 

1-Quand l’Homme a-t-il commencé à enterrer ses morts ?  National Geographic

2-Qu'est-ce que la Mort ?  YouTube. E.Klein

3-Le sens de la mémoire. J-Y et M.Tadié 

4-Le Voyage. C.Baudelaire

5-Quelques jours de plus. J-P.Joguet-Laurent

6-La sculpture du vivant. J-C. Ameisen

7- http://crdp.ac-paris.fr/parcours/fondateurs/index.php/texte-et-image-9

8-https://actu.dalloz-etudiant.fr/a-la-une/article/quel-est-limpact-du-deces-dune-personne-poursuivie-sur-le-cours-de-laction-publique/h/e687af391d55c305b7c7a06e744721e9.html

9-https://www.avocat-antebi.fr/le-cadavre-et-la-loi/

10-https://deuxiemeetage.bandcamp.com/track/et-puis-au-pire-on-meurt-2 –– et Au pire on meurt .A.Lachat

11-https://www.cairn.info/revue-tumultes-2001-1-page-29.htm

12-https://www.youtube.com/watch?v=0yE3qK2MvOc

13-https://www.decitre.fr/livres/reenchanter-le-monde

14-https://lexpress.mu/article/le-symbolisme-de-la-mort-dans-les-religions

15-Le temps, quatrième dimension de l'esprit. R.Wallis

16-La Conscience immortelle. O.Chambon et M-O.Riffard

17-Mort ou pas ? P.Van Lommel

18-Que se passe-t-il lorsque nous mourons ? S.Parnia

19- Physique quantique et réalité la réalité c'est quoi ? B. d'Espagnat