Thème II - Le siècle des totalitarismes
Question II - La fin des régimes totalitaires.
Introduction :
Avec le régime stalinien et le totalitarisme nazi, on a affaire à deux cas de figure très différents. L’effondrement du régime nazi est brutal est lié à la défaite militaire. Totalement discrédité, le régime ne peut pas survivre à l’invasion. Le régime soviétique est au contraire conforté par sa victoire sur l’Allemagne nazie. Le processus de sortie du totalitarisme est dans ce cas progressif et il n’aboutit à la chute définitive du régime que dans la dernière décennie du XXe siècle.
Problématique :
Comment les régimes totalitaires disparaissent-ils en Allemagne et en URSS ?
I. La dénazification de l'Allemagne après 1945.
A. Une dénazification imposée par les Alliés lors de la défaite.
À Moscou, en octobre 1943, Staline, Roosevelt et Churchill dénoncent les crimes nazis et indiquent que leurs auteurs seront jugés. Cette conférence jette les bases du futur Tribunal militaire international de Nuremberg. Lors de la conférence de Yalta (4-11 février 1945) et de Potsdam (17 juillet – 1 août 1945), les Alliés fixent les principes de la reconstruction de l’Allemagne d’après-guerre : ce sont les « 4 D » :
- désarmer : l’Allemagne est divisée en 4 zones d’occupation et elle est désarmée.
- démocratiser : le NSDAP est interdit et des élections libres ont lieu en 1945.
- décartelliser : les grands groupes industrialisés qui ont collaboré sont démantelés et réorganisées.
- dénazifier : le passé nazi est effacé (les symboles sont interdits) et les Allemands sont « rééduquées » politiquement.
B. Une dénazification qui hésite entre rééducation et sanctions.
Document 3 p.217 + Documents 1 et 2 p.218 + Document 3 p.213
La dénazification c’est-à-dire une politique consistant à éradiquer le nazisme dans les institutions et la vie publique et politique en Allemagne) consiste à « rééduquer » les Allemands en les mettant notamment face à leurs responsabilités (affiches placardées, diffusions de films, visites forcées des camps). Le nazisme est vu comme une maladie dont il faut guérir. La rééducation implique donc à la fois de changer de mentalités et de modifier les institutions.
Document 4 p.215
La dénazification vise aussi à sanctionner les criminels nazis les plus impliqués. Dès 1945, les Alliés révoquent 58 000 fonctionnaires et organisent des procès. Le plus célèbre est celui qui s’est tenu à Nuremberg entre le 20 novembre 1945 et le 1er octobre 1946. Il s’agit d’un Tribunal militaire international. Les 24 accusés sont tous des hauts dignitaires nazis : Göring, ministre de l’aviation, Von Ribbentrop, ministre des affaires étrangères. 3 chefs d’inculpation sont retenus : crime contre la paix, crime de guerre et crime contre l’humanité (= l’assassinat, l’extermination, la réduction en esclavage, la déportation ou tout acte inhumain commis contre toute population civile ou bien persécutions pour des motifs politiques, religieux ou raciaux). Ce dernier est imprescriptible et donnera lieu à des actions en justice ultérieures contre les nazis (Eichmann en 1961, Klaus Barbie en 1987). Au bilan, 24 accusés : 12 condamnés à mort, 9 peines de prison et 3 acquittés.
C. Une dénazification de courte durée et finalement très limitée.
Document 4 p.219
La dénazification dure une dizaine d’années. Même si des procès ont encore lieu jusqu’à nos jours, ils sont en petit nombre à partir des années 1960. Seuls 58 000 fonctionnaires sur 1 million ont été révoqués entre 1945 et 1962. Il est évident que tous les coupables n’ont pas été jugés, seuls les plus médiatiques et les plus impliqués sont traduits en justice. Plusieurs raisons expliquent également les limites de cette politique :
- les Alliés ne veulent pas trop épurer l’administration pour ne pas empêcher la reconstruction du pays,
- fuite de nombreux nazis hors de l’Allemagne vers l’Amérique du Sud,
- déclenchement de la Guerre froide : la RDA accuse la RFA d’être l’héritière du IIIe Reich.
Imposée par les Alliées en 1945, la dénazification voulait éliminer toute trace du IIIe Reich. Hésitant entre rééducation et sanction, elle est finalement très limitée.
II. Gorbatchev et la fin de l'URSS.
Documents 1 et 2 p.211 + Document 2 p.223
Au XXe Congrès du PCUS (14-25 février 1956), Nikita Khrouchtchev annonce le retour à la direction collective du parti. Puis, devant les seuls délégués soviétiques, il donne lecture d’un rapport secret dans lequel il révèle les crimes de Staline et dénonce le culte de la personnalité. Il ouvre donc la voie à la déstalinisation c’est-à-dire à un processus qui vise la rupture avec les pratiques staliniennes dans les domaines des relations extérieures comme ceux de la politique intérieure.
A. L'URSS en 1985 : un régime affecté par des crises.
B. Les réformes de Gorbatchev pour sauver le régime.
C. Des réformes causant, malgré elles, la chute du régime.
En 1985, Gorbatchev prend la tête de l'URSS en crises. Pour sauver le régime, il lance deux réformes qui vont conduire, malgré elles, à l'effondrement du régimes en 1991
Conclusion.
Le sort des régimes totalitaires à l'issue de la SGM influe largement sur leur longévité. En 1945, l'Allemagne nazie est vaincue : le régime totalitaire est donc liquidé par les Alliés. C'est donc une sortie précoce et rapide qui est imposée par 4 puissances étrangères.
En 1945, l'URSS victorieuse de la SGM maintient un régime totalitaire dans sa version "dure" jusqu'à la mort de Staline en 1953. Il est assoupli ensuite par ses successeurs qui entament un processus de déstalinisation dès février 1956. Mais cette version du régime n'arrive pas à se réformer malgré les tentatives de Gorbatchev : c'est un système à bout de souffle dont la disparition est élaborée de l'intérieur