Thème II - La Guerre au XXe siècle
Question I : Guerres mondiales et espoirs de paix.
Introduction :
Les poilus dans les tranchées
Les deux bombes atomiques d'Hiroshima et Nagasaki
Affiche en faveur de la SDN
Les deux guerres mondiales (1914 - 1918 et 1939 - 1945) marquent l'entrée de l'humanité dans l'ère de la "guerre totale". Par la durée, l'étendue des opérations et des populations touchées (civils comme militaires), mais aussi par l'ampleur de la mobilisation économique et idéologique, elles acquièrent un caractère inédit. Ces deux guerres, qui causent respectivement environ 20 et 60 millions de morts, voient en effet le déchaînement d'une violence inconnue, les belligérants mettant tout en œuvre pour anéantir leurs adversaires. L'espoir d'établir un ordre mondial garantissant une paix durable semble pouvoir se réaliser après les deux guerres.
Problématiques :
Quelles sont les caractéristiques des conflits à l'ère de la "guerre totale" ?
Comment les guerres mondiales aboutissent-elles à une régulation mondiale en vue de préserver la paix ?
I. La Première Guerre mondiale, l'expérience combattante dans une guerre totale.
En quoi la Première Guerre mondiale est une guerre totale ?
A. La mobilisation dans une guerre totale.
1. Une mobilisation militaire sans précédent.
En août 1914, la France et le Royaume-Uni entrent en guerre contre l'Allemagne et ses alliés. Le conflit qui débute en Europe de l'Est se généralise au territoire européen et à leurs colonies. Certains Etats comme la France ou l'Allemagne mobilisent près de 80 % des hommes en âge de combattre. Les colonies sont utilisées pour fournir une main-d'oeuvre de substitution et pallier l'absence des hommes mobilisés dans l'industrie ou comme troupes de soutien.
Au total, entre 65 et 70 millions de soldats furent mobilisés à l'échelle planétaire et entre 9 et 10 millions furent tués.
2. Des économies de guerre.
Les industries sont sollicitées pour satisfaire les besoins militaires. La priorité est de produire des armes, des munitions (canons, obus). Les usines se convertissent en industries de guerre (ex : Renault). Le travail des femmes devient un moyen de pallier le manque de main-d’œuvre dans l'agriculture mais aussi dans l'industrie : c'est le temps des munitionnettes. En France, 1/4 de la main-d’œuvre industrielle est féminine.
3. La mobilisation des esprits.
Pour ne pas affaiblir le moral des populations l'information est contrôlée : articles de presse censurés, lettres de soldats lues. L'ennemi est stigmatisé et diabolisé même, c'est le bourrage de crâne. L'Etat de guerre se répercute sur toutes les populations qui s'installent alors dans une véritable culture de guerre, permettant aux hommes de tenir au front comme à l'arrière.
Le bourrage de crâne est une propagande exercée sur l'ensemble des populations des Etats belligérants pour les mobiliser.
La culture de guerre est l'ensemble des représentations que les belligérants ont de la guerre, de ses violences, de ses souffrances.
B. L'expérience combattante, l'exemple de la bataille de Verdun.
=> Etude de document en îlots.
Exemples des travaux de 1°L et de 1°ES :
C. Les civils, victimes de la Première Guerre mondiale.
1. Les violences faites aux civils.
Documents 1 p 92 et 3 p.93 (Hatier)
De quels types de violence les civils sont-ils victimes ?
- Bombardements massifs
- pénuries et rationnements.
Document 4 p.93 (Hatier)
Que révèle-t-il sur l'évolution des prix pendant la guerre ?
Les prix augmentent fortement.
=> Cause: les ravages de la guerre sur les sols cultivables
Qui sont les personnes réquisitionnés ?
Les hommes et les enfants serbes sont réquisitionnés pour le travail forcé.
Comment sont-elles encadrées et de quelle manière ?
Elles sont encadrées par les forces des empires centraux (Bulgarie) pour travailler sur le front.
La mobilisation économique pour soutenir l'effort de guerre, les ravages sur les sols cultivables et l'exploitation de tous les territoires occupés entraînent un rationnement des civils. Celui-ci est douloureux en Allemagne dont la population souffre du blocus organisé par les Alliés.
La situation des populations occupées belges, français ou serbes s'avère difficile : le travail forcé permet aux occupants de bénéficier d'une main-d’œuvre gratuite.
2. Le génocide arménien.
Dans quel camps se situe l'Empire ottoman pendant la guerre ?
L'Empire ottoman est dans le camps de la Triple Alliance.
Quel est l'ennemi le plus proche ?
Son ennemi le plus proche est l'Empire de Russie.
Où se situe la minorité arménienne sur le territoire ottoman ?
La minorité arménienne se situe à cheval sur les frontières de l'Est avec l'Empire de Russie.
Document 2 p. 92. (Hatier)
A quel sort les civils arméniens sont-ils soumis ? Quelles sont les conditions de déportation ?
Les Arméniens sont déportés, violés, convertis de force et tués. Les conditions de déportation sont affreuses : interdiction de boire et de manger, maladies.
Les Arméniens sont une minorité chrétienne de l'Empire ottoman. Ils sont considérés comme des ennemis de l'intérieur. Le gouvernement soupçonne les Arméniens de soutenir les Russes. En 1915, il ordonne leur déportation et leur massacre dans des conditions atroces (faim, soif). Cette violence de masse a été reconnue comme un génocide c'est-à-dire le massacre planifié et systématique d'un groupe national, ethnique ou religieux en vue de le supprimer.
II. La Seconde Guerre mondiale, une guerre d’anéantissement et le génocide des Juifs et des Tziganes.
Quelles idéologies et moyens guerriers expliquent la volonté d'anéantissement chez les belligérants de la Seconde Guerre mondiale
Quelles sont les étapes de la destruction des Juifs et des Tziganes d'Europe ?
A. Anéantir à tout prix pour gagner la guerre.
1. Les moyens de l'anéantissement dans une nouvelle guerre de mouvement.
La guerre de 1939 – 1945 est une guerre de mouvement fondée sur la vitesse de déplacement et la force de destruction. Les Allemands mettent en place une stratégie qualifiée de Blitzkrieg ou guerre éclair qui se caractérise par :
- l’aviation pour bombarder simultanément et massivement les lignes ennemies,
- les blindés et l’artillerie qui permettent de percer le front,
- l’infanterie motorisée pour réduire la résistance ennemie.
Cette stratégie est en rupture avec la stratégie défensive de la Première Guerre mondiale. Désormais, la victoire repose sur la capacité à écraser l’ennemi en quelques semaines.
Carte p.94 - 95.
Vers quelle direction se dirige les offensives de l'Axe ?
Les offensives de l'Axe se dirigent dans toutes les directions : Est/ Ouest/ Nord et Sud
Comment se traduisent les victoires de l'Axe sur le territoire de l'Europe ?
Cela se traduit par des occupations des territoires de 1939 - 1942.
Quelles seront les conséquences sur les populations et les Etats ?
Les conséquences seront la collaboration forcée et la réquisition de la main-d'oeuvre, de la production industrielle et agricole.
Quels territoires ne sont pas "touchés" par l'avancée nazie ?
Le Royaume-Uni -> le Blitz est un échec
L'URSS -> stabilisation du front
L'Egypte-> les Britanniques luttent
De 1939 à 1942, les forces de l’Axe remportent des victoires rapides et semblent invincibles. Les Allemands occupent une immense partie de l’Europe.
L’effet de surprise est essentiel et explique :
- l’opération Barbarossa, attaque surprise de l’Allemagne sur l’URSS malgré la signature le 23 août 1939 d’un pacte germano-soviétique.
- l’opération Tora, Tora, Tora c’est-à-dire l’attaque surprise du Japon sur les États-Unis à Pearl Harbor le 7 décembre 1941.
Quels événements marquent le reflux de l'Axe en Europe et en Afrique ?
Les batailles de Stalingrad et El Alamein marquent le reflux de l'Axe en Europe et en Afrique.
=> Les entrées en guerre de l'URSS, suite à l'opération Barbarossa et celle des Etats-Unis, suite à l'attaque de Pearl Harbor modifient l'équilibre des forces au profit des alliés.
2. Une guerre technologique et industrielle.
De quelle manière l'URSS va réussir à contre-attaquer à Stalingrad ?
La production industrielle du pays est tournée vers la guerre. La production des obus, des canons (orgues de Staline) est décupler. L'arrière est mobilisé pour cet effort.
De qui obtiennent-ils de l'aide ?
Ils obtiennent de l'aide des Etats-Unis et de l'Empire Britannique.
Comme durant la Première Guerre mondiale mais à un niveau encore supérieur la guerre a été industrielle et mobilisa une part essentielle des moyens financiers des États.
Ex : l’Allemagne nazie consacre 2/3 du PNB dans l’armement.
La production de chars et d’avions des 2 grandes alliés est largement supérieure à la production allemande et conduit inévitablement à la défaite nazie.
3. Une guerre de destruction massive.
Étude de documents : la Seconde Guerre mondiale, une guerre de destruction massive.
1. Documents 1,2 et 3. Quels sont les effets stratégiques attendus des bombardements ? Dites, quelles sont les conséquences humaines et matérielles de ces bombardements en justifiant votre réponse.
- Affaiblir les forces armées et permettre le débarquement,
- Diminuer la capacité de production et d’acheminement des munitions,
- Semer la terreur dans la population civile,=> La vengeance. Ex : Blitz allemand sur le R-U => Bombardement de Dresde par les Alliés.
Les bombardements touchent avant tout les civils
Ex : Londres : 43 000 morts , Normandie : 200 000 civils tués, Dresde : 35 000 morts.
Les bombardements anéantissent des villes entières.
Ex : Caen détruite à 87 %
Les 1°ES qui doivent rattraper le cours, arrêtez vous là !!!!
2. Document 5. Comment Truman justifie-t-il le recours à l’arme atomique ?
- Moyen de destruction d’une « base militaire »
- Avertissement de ce qui va suivre
- Menace que constitue la possession d’une telle bombe par l’ennemi
- Vengeance de l’attaque de Pearl Harbor et des violences sur les Américains
- En finir avec la guerre et sauver les vies de jeunes Américains
- Capitulation japonaise.
3. Documents 4 et 6. En quoi ces documents contredisent-ils l’argument d’une attaque sur un « base militaire afin d’éviter dans la mesure du possible, la mort de civils » ?
L’ampleur des destructions et la mort d’au-moins 120 000 civils contredisent les propos de Truman.
Camus dit le monde ne peut ignorer le pouvoir de destruction de l’arme atomique. Il la qualifie de « dernier degré de la sauvagerie ».
=> Le bombardement d’Hiroshima n’était pas un bombardement à vocation militaire mais s’inscrit dans la stratégie de « bombardement de terreur contre les populations »
La guerre accélère les innovations technologiques et met en œuvre des moyens de destructions de plus en plus puissants. Les progrès scientifiques dans l’armement rendent possible les massacres à grande échelle. Un pas décisif est franchi avec la mise au point par les E-U de l’arme atomique aux capacités de destructions inégalées.
La SGM se traduit par la volonté d’anéantissement de l’adversaire. Le jusqu’au-boutisme des belligérants amène à faire disparaître la distinction entre combattants et non-combattants = 60 millions de morts (URSS 15 à 20 M de morts dont environ 50 % de civils)
B. L' anéantissement de masse : le génocide des Juifs et des Tziganes.
1. Le fondement idéologique de l'extermination raciste et le temps de l’exclusion.
Selon Hitler, qui sont les Aryens ?
Qui qualifie-t-il de parasite ?
Comment justifie-t-il le droit d'acquérir les terres étrangères ?
Quelles sont les conséquences de l'idéologie hitlérienne ?
Dès 1924, Hitler expose dans son livre Mein Kampf (Mon combat), sa conception raciste de la société. Il définit le peuple allemand comme une « race supérieure », les Aryens qui doit dominer les autres « races ». Il développe le principe de l’inégalité des races :
- la race des seigneurs : les Aryens dont les Allemands sont les descendants,
- la race des serviteurs : Européens de l’Est, les Asiatiques et les Africains,
- la race parasite à éliminer : les Juifs et les Tziganes.
Les mesures prises par Hitler sont :
- dès 1933 : le boycott des magasins, médecins et avocats juifs et l’épuration de l’armée et de l’administration.
- 1935 : les lois de Nuremberg : interdiction de relations sexuelles entre les Allemands et les Juifs
=> exclusion de la communauté nationale allemande
- 1938 : les mesures économiques dites les politiques d’aryanisation et multiplication des persécutions avec le pogrom du 9 novembre 1938 qualifié de « nuit de cristal » (destructions, de synagogues et assassinats de Juifs)
2. Déportations et premiers massacres de masse.
1. A l’aide du doc 1, dites pourquoi ces personnes transportent-elles toutes ces affaires avec elles ?
2. Doc 2. Dans quelles conditions les Juifs vivent-ils dans les ghettos ?
3. Doc 3. Dans quelles régions les Einsatzgruppen opèrent-ils ? Qu’est-ce que les Einsatzgruppen ? (Cherchez la définition dans ton manuel p.355)
4. Doc 4. Pourquoi peut-on parler de massacres systématiques et méthodiques de Juifs?
6. Doc 1, 3, 4 et 5 p.104- 105. Quelle politique est mise en place à l’encontre des Tziganes ?
A partir de 1939, les Juifs et les Tziganes sont enfermés dans des ghettos où ils sont nombreux à mourir de faim ou de maladie. Les Einsatzgruppen suivent l’armée allemande. Ils arrêtent, regroupent et fusillent les Juifs et les Tziganes de manières systématique et méthodique.
Un ghetto est un quartier d’une ville dans lequel sont concentrés des Juifs.
3. Le système concentrationnaire et l'extermination des Juifs et des Tziganes.
1. Selon la carte sur le système concentrationnaire nazi en 1943, où sont situés les camps de concentration et d’extermination (centres de mise à mort) ? Donnez 3 exemples.
2. D’après le doc 2, quels camps du complexe d’Auschwitz sont destinés à l’extermination ? Dites, par quels moyens arrivent-ils au camp.
3. D’après le doc 2, où et comment sont employés les déportés considérés comme aptes au travail ?
4. Doc 2 p.104. Quelle est la « solution » de la question tzigane ?
5. Grâce au doc 3, pourquoi peut-on affirmer que l’extermination des Juifs et des Tziganes est un acte volontaire et planifié ? Justifiez votre réponse.
En 1942, la décision d’exterminer tous les Juifs est prise par les dirigeants nazis à la conférence de Wannsee : c’est la solution finale de la question juive. De toute l’Europe occupée, les Juifs et les Tziganes sont déportés dans des camps de concentration et des centres de mise à mort comme Treblinka en Pologne. Le camp d’Auschwitz-Birkenau est un complexe concentrationnaire où travaillent les prisonniers. Les « inaptes au travail » (femmes, enfants, vieillards) sont gazés puis brulés dans des fours crématoires. Les camps sont libérés en 1945. Ce génocide des Juifs appelé la Shoah a provoqué de 5 à 6 millions de morts. Celui des Tziganes environ 200 000 morts.
III. Après chaque conflit, l'espoir d'un nouvel ordre mondial pacifique.
Sur quelles bases s'édifient les espoirs d'ordre mondiale en 1918 puis en 1945 ?
A. L'échec de la SDN : une paix impossible ?
1. Les ambiguïtés de la paix de Versailles et les "14 points" du président Wilson.
En janvier 1918, dans un texte connu sous le nom des « 14 points », le président Wilson formule dans son quatorzième point la nécessité de créer une société générale des nations pour préserver la paix. Il exige donc que la création de la SDN soit débattue lors des négociations de paix à Versailles. Il s’agit d’établir un nouvel ordre mondial fondé sur la défense de la démocratie, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et la sécurité collective garantie par une « société des nations ». Le pacte fondateur de la SDN, intégré au traité de Versailles en 1919, est donc marqué par les principes de Wilson.
Les institutions de la SDN, l’Assemblée générale et le Conseil, sont installés à Genève. Les États membres se garantissent réciproquement leur indépendance et leur intégrité territoriale. Ils s’engagent à ne pas recourir à la guerre et, en cas de conflit, à demander l’arbitrage de la SDN. Mais la SDN ne dispose pas d’une force internationale pour sanctionner les manquements. Privée de réels moyens de contrainte, l’action de la SDN repose avant tout sur de la bonne volonté des États membres, dont ne font partie ni les États-Unis (rejet du traité de Versailles par le Sénat) ni l’Allemagne vaincue, ni l’URSS communiste.
Un ordre mondial : les relations internationales régulées par le droit et la concertation afin de garantir la paix.
Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes : un principe selon lequel chaque peuple doit pouvoir déterminé la forme de son gouvernement.
2. De l'espoir a l'échec : une SDN très impuissante face aux tensions internationales.
Dans les années 1920, la SDN connaît des succès diplomatiques notamment la réconciliation franco-allemande en 1925 avec les accords de Locarno qui permettent l’entrée de l’Allemagne à la SDN. Le milieu des années 1920 apparaît ainsi comme l’apogée de « l’esprit de Genève » incarné par le Français Aristide Briand. Mais, la SDN reste impuissante par manque de moyens devant les problèmes les plus graves : annexion de l’Éthiopie par l’Italie, la remilitarisation de l’Allemagne par Hitler en 1933 et l’invasion de la Chine en 1937 par le Japon.
L’esprit de Genève : c’est une expression qui désigne l’atmosphère diplomatique du milieu des années 1920 en Europe qui laisse espérer une paix généralisée, fondée sur les principes défendus par la SDN.
B. L'ONU, un nouvel ordre mondial en 1945.
1. Des principes et une organisation solides.
Quelles sont les 4 points sur lesquels s'appuient l'action de l'ONU ?
-> Préserver les génération futures de la guerre.
-> Respect des droits fondamentaux de l'Homme.
-> Respect le droit international.
-> Favoriser le progrès social et économique.
Quels sont ces moyens d'actions ?
-> Pratiquer la tolérance.
-> Union des forces pour maintenir la paix.
-> Refus d'usage de la force des armes.
-> Recourir aux institutions internationales.
=> Les conditions de la création de l'ONU sont proches mais pourtant différentes de la SDN (contexte et moyens différents).
2. Les limites de l'action de l'ONU.
Si sur le plan de la paix (et donc de la guerre) l’ONU n’a eu qu’une efficacité limitée. Son action sociale et économique a été plus importante dans les années qui suivirent mais elle se heurta rapidement à la bipolarisation du monde qui rendit les coopérations Est-Ouest quasiment impossibles.