Thème II AMÉNAGER ET DÉVELOPPER LE TERRITOIRE FRANÇAIS
Question I : Valoriser et ménager les milieux
Introduction :
Le territoire français présente une grande diversité de milieux c’est-à-dire des territoires servant de cadre de vie aux sociétés humaines qui entretiennent de multiples interactions avec lui (sociales, économiques, voire culturelles). Différents acteurs interviennent dans la mise en valeur (= la gestion) de ces milieux. Leur préoccupation a longtemps été le développement économique. Aujourd’hui, les acteurs prennent en compte la nécessité d’une gestion durable des milieux c’est-à-dire un ensemble d’actions permettant de répondre aux besoins du présent et du futur en conciliant les enjeux économiques, environnementaux et sociaux. On ne cherche plus seulement à aménager mais à ménager les milieux.
Problématique :
· Quels milieux composent le territoire français et comment les mettre en valeur en prenant en compte le développement durable ?
I. La gestion durable d’un milieu, l’exemple d’un territoire ultramarin : l’île de la Réunion.
Etude de la chanson Mon île de Jacqueline Farreyrol. => document à télécharger.
Etude de cas sur l'île de la Réunion => document à télécharger.
A. Ses caractéristiques.
L’île de la Réunion est un département d’outre-mer français du sud-ouest de l’Océan Indien dans l’hémisphère sud à 700 km à l’est de Madagascar. Elle bénéficie d’un climat tropical humide c’est-à-dire une chaleur constante et une forte humidité (précipitations abondantes). L’île a une superficie de 2505 km2 et compte 834 000 habitants pour une densité de 333 hab/km2
B. Les potentialités et les contraintes de l'île
La Réunion est une île volcanique au relief escarpé. Le centre et l’est de l’île sont occupés par deux importants massifs montagneux qui constituent une barrière naturelle aux vents dominants. Celui du Piton des Neiges culminant à 3070 m, entaillé par 3 cirques et celui du Piton de la Fournaise, l’un des volcans les plus actifs du monde. Le milieu est donc contraignant (chaleur, humidité, volcanisme, cyclones) mais il présente aussi des atouts indéniables.
L’île développe son tourisme balnéaire avec des activités diverses : surf, plongée, planche à voile. Ses plages paradisiaques, les récifs de coraux entourant une partie de l’île et son ensoleillement (2000h/an en moyenne) attirent les touristes. Le tourisme vert se développe avec les randonnées dans les cirques (cirque de Mafate).
L’île a un potentiel économique avec le développement des cultures tropicales : la canne à sucre, la banane, l’ananas. Un potentiel énergétique avec l’énergie éolienne, solaire et hydraulique.
Le territoire réunionnais constitue à la fois son principal atout et sa contrainte majeure pour son développement. En effet, le relief fractionné de l’île limite la superficie utilisable pour les activités humaines : une concentration extrême de la population dans les Bas en découle et un trafic automobile saturé. En outre, son origine volcanique récente et sa position géographie font de l’île l’une des régions françaises les plus exposées aux risques naturels (mouvement de terrain, volcanisme, cyclone, inondation, séisme.)
C. Un milieu à protéger et à ménager.
Les Réunionnais mettent en œuvre différents aménagements pour limiter la pression sur le milieu naturel. L’aménagement est un enjeu important qui vise prioritairement le développement de cette région ultrapériphérique. En même temps, il s’agit de concilier économie et exigences environnementales dans une perspective de développement durable. Des acteurs variés (UE, Etat, Région, Collectivités territoriales, acteurs privés et associations) à des échelles diverses sont amenés à gérer les contraintes et les risques présentés par le territoire. Le classement au Patrimoine naturel mondial, la création du parc naturel national de la Réunion et la nouvelle route régionale répondent bien à cette volonté de ménager le milieu.
II. Les potentialités et les contraintes du territoire français.
A. Les potentialités du territoire français.
Une potentialité désigne une qualité susceptible d'être mise en valeur d'un point de vue agricole, industriel, touristique.
1. Un territoire relativement vaste et ouvert
- Extrémité ouest du continent => un finistère
- Entre Nord et Sud de l’Europe => un carrefour
- 3 façades maritimes : Mer du Nord-Manche, Méditerranée, Atlantique => avantage
France métropolitaine => 552 000 km2
DROM => 92 220 km2
COM => 30 900 km2
=> 675 000 km2
5 DROM et 12 COM = >présence partout dans le monde => une grande Zone Economique Exclusive.
2. Une grande variété de milieux
Carte 1 p.96
Quels sont les deux types de reliefs présents en France ?
- À l’ouest prédominent les plaines et les plateaux.
- À l’Est, massifs montagneux plus ou moins élevés.
=> Séparés par de grandes vallées qui forment des couloirs de circulation. Ex : Couloir rhodanien et Vallée de la Seine.
Combien de fleuve compte la France ?
- Seine
- Rhône
- Rhin
- Loire
- Garonne
Zone tempérée avec 6 types de climat :
-Océanique : hiver frais, été doux, pluies abondantes
-Semi-continental : hiver froid, été doux, pluies régulières
-Montagnard : hiver froid et neigeux, été doux et humide
-Méditerranéen : hiver frais et humide, été chaud et sec
Dans les DROM/COM :
-Tropical : chaleur toute l’année, saison sèche et saison humide
-Équatorial : chaud et humide toute l’année
3. Un potentiel d’énergies renouvelables
Anciennes mines de charbon en France
Mines d'or en Guyane
Mines de Nickel en Nouvelle-Calédonie
Les potentialités pour les énergies et ressources renouvelables sont :
- Grands fleuves et cours d’eau de montagne exploités pour l’hydroélectricité.
- Ensoleillement des régions méditerranéennes et tropicales permettrait de développer l’énergie solaire
- Les littoraux sont propices à l’énergie éolienne
=> 13 % de la consommation nationale d’énergie provient d’énergie renouvelables.
B. Les contraintes du territoire français.
Une contrainte désigne un obstacle que présente un milieu à son occupation ou à sa mise en valeur par l'homme.
1. Peu de contraintes à l’occupation du territoire
Les espaces vraiment contraignant sont assez peu nombreux : très haute montagne, forêt équatoriale en Guyane.
La notion de contrainte est très relative, dépend fortement des moyens disponibles pour les surmonter et peut varier avec le temps. Jusqu’aux années 1950, les hautes montagnes étaient perçues comme contraignante (=répulsif) mais avec le développement du tourisme de masse dès les années 1960, les pentes enneigées deviennent un atout pour les sports d’hiver.
En outre, d’importants travaux d’aménagement (viaducs, tunnels) ont permis de désenclaver ces régions.
2. Des risques variés mais à relativiser.
Documents 1, 2 et 3 p.96 - 97
Relevez les différents risques sur le territoire français.
- Inondation
- Sécheresse
- Incendie
- Avalanche
- Volcanisme
- Séisme
- Cyclone
- Risques technologiques liées à l’activité humaine :
- Explosion d’usines : ASF à Toulouse
- Incendie
- Marée Noire : Erika
De nombreux risques concernent notre territoire. Un risque est le danger plus ou moins prévisible qu’un phénomène naturel fait courir à une population. Comme la contrainte, la notion de risque est relative et dépend donc des moyens dont dispose une société pour les surmonter. Cela détermine sa vulnérabilité c’est-à-dire sa fragilité face à des événements naturels, à des aléas climatiques. Les DROM et les COM sont davantage exposés aux risques naturels.
Les plus souvent, des facteurs humains viennent aggraver les risques naturels :
- Les risques d’inondation sont amplifiés par la construction en zone inondables et par l’artificialisation des sols
- Les incendies sont le résultat d’imprudence ou du manque d’entretien
- Les risques technologiques sont liés à l’industrie pétrolière, chimique et nucléaire.
C. Vers une gestion durable des risques.
1. La prévention des risques.
Document 2 p.101 + Document 1 p.101
Quelles mesures permettent la prévention des risques ?
Que met on en place pour limiter les risques ?
Les progrès technologiques permettent de mieux prévoir (=anticiper) les risques. Quant aux politiques de prévention c’est-à-dire l’ensemble des aménagements ou des réglementations qui visent à éviter ou limiter un risque, ont évolué :
- Longtemps, elle a consisté à construire des infrastructures (barrages, digues) pour faire face aux dangers
- Les politiques actuelles de prévention des risques consistent plutôt à réglementer la construction. Les Plans de Prévention des Risques ou P.P.R établis en 1995 interdisent ou limitent les constructions dans les zones présentant un risque d’inondation, d’incendie, d’avalanche, de glissement de terrain par exemple.
- En ce qui concerne les risques technologiques, la directive européenne Seveso de 1976 impose aux entreprises dangereuses de prendre des mesures pour prévenir les accidents et depuis 2003 des P.P.R.T doivent être mis en place pour réglementer l’aménagement des alentours des usines.
2. La préservation des milieux.
Les mesures de préservation datent des années 1960 – 1970 :
- Réserves naturelles en 1960
- Parcs naturels nationaux et régionaux (8 PNN dont 3 en outre-mer).
- création du conservatoire du littoral en 1975 : 600 sites couvrant 1200 km de littoral.
A partir des années 1980 :
- Loi Montagne en 1985 encadre la construction de nouvelles installations de sports d’hiver afin de préserver les paysages
- Loi Littoral en 1986 interdit toute construction à moins de 100 m du rivage en dehors des zones urbanisées et garantit un libre accès aux cotes
Conclusion :
Le territoire français est soumis à peu de contraintes et offre de nombreuses opportunités. Toutefois, il est pauvre en ressources fossiles et assez exposé aux risques.
La mise en valeur des milieux a détérioré en partie le territoire et les paysages et depuis une quarantaine d’années des mesures sont mises en place pour concilier développement des territoires et protection de l’environnement.