Thème II - Aménager et développer le territoire français.
Question III - Les dynamiques des espaces productifs dans la mondialisation.
Introduction :
La France est la 5ème puissance économique mondiale. Elle possède des activités variées et un vrai savoir-faire. Mais son économie est confrontée à de nombreux changements auxquels il lui faut s’adapter. Pour cela, elle s’appuie sur le dynamisme de ses différents espaces productifs c’est-à-dire des espaces aménagés et mis en valeur par l’homme, pour développer une activité économique. Ces espaces connaissent aujourd’hui des changements liés à la mondialisation qui peut être définie comme la mise en relation des différentes parties du monde. Il en résulte une mise en concurrence des espaces productifs à l’échelle de la planète et une recomposition de l’espace productif français. Pour rester compétitive, la France compte beaucoup sur une nouveau type d’espace productif, les territoires de l’innovation.
Problématiques :
Quels facteurs sont pris en compte par les acteurs économiques pour élaborer leurs stratégies de localisation ?
Comment ces choix de localisation modifient-ils l'organisation du territoire français ?
I. Un territoire de l'innovation : le cas du pôle de compétitivité, l'Aerospace Valley.
Un territoire de l’innovation est un territoire sur lequel sont implantées des entreprises de hautes technologies, des pôles de recherche et des établissements d’enseignement supérieur qui fonctionnent en réseaux.
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A. Les caractéristiques du pôle de compétitivité.
1. Le territoire de l’innovation toulousain est spécialisé dans les secteurs aéronautique et spatial.
2. Les principaux espaces des secteurs concernés se situe à l’Ouest et au Sud de Toulouse.
Ils sont localisés à proximité des nœuds de communication tels que les lignes de tramway, de métro, les voies rapides urbaines….
Toulouse s’insère dans ce pôle de compétitivité grâce à la présence d’établissement des secteurs aéronautique et spatial (sous-traitants).
3. Les acteurs qui participent à ce pôle de compétitivité sont les entreprises, les centres de recherche, et les organismes de formation. Le but est de résister à la concurrence mondial en accroissant l’effort d’innovation, l’attractivité et en favorisant la croissance et l’emploi
B. Les éléments ayant permis l'émergence d'une capacité d'innovation.
1. L’émergence d’un territoire de l’innovation à Toulouse s’explique par des facteurs historiques tels que l’éloignement du front et donc de tout bombardement pendant les guerres mondiales. Le rôle des entreprises privées (Latécoère, Dewoitine) ainsi que de l’Etat est non négligeable pour comprendre l’essor de ce territoire.
2. Les universités, les grandes écoles ainsi que les centres de recherche publics contribuent à ce dynamisme. Ils fonctionnent en synergie pour être compétitifs.
C. Les impacts sur les agglomérations toulousaine et bordelaise.
1. Le dynamisme des secteurs aéronautique et spatial génère dans les deux agglomérations de la croissance, de l’emploi et une attractivité renforcée. Par exemple, la région Midi-Pyrénées a la plus forte croissance en 2012 avec + 0,9 % et elle a 31 000 projets de recrutements. Bordeaux compte sur la création de 8000 à 10 000 emplois dans l’aéronautique et la défense.
2. Ce dynamisme contribue au rayonnement national et international des deux villes car il attire de la main d’œuvre hautement qualifié et permet d’être compétitif à l’échelle mondiale (concurrence avec le géant Boeing).
II. Dynamiques de localisation des activités et mondialisation.
A. Mondialisation et nouvelles logiques de localisation des activités industrielles et tertiaires.
1. De nouveaux critères de localisation des activités : innovation, connectivité, environnement.
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2. Métropolisation et littoralisation des activités.
La mondialisation privilégie les espaces métropolitains qui polarisent les fonctions économiques, financières, la recherche et le développement. C’est pourquoi, les activités industrielles et tertiaires ont tendance à se concentrer dans un nombre assez réduit d’agglomérations capables de recevoir ces activités, à savoir :
- Paris et la région Ile-de-France : 30 % du PIB français, concentration des fonctions de commandement et concentration des sièges sociaux des 500 premières entreprises mondiales (2ème rang mondial).
- Une dizaine d’autres métropoles français es (Lyon, Marseille, Lille …) sont également ouvertes sur l’Europe et le monde et concentrent des activités dynamiques.
La mondialisation favorise en outre la littoralisation des activités car les espaces en situation d’interface sont privilégiés dans les nouvelles dynamiques de localisation des activités.
Les littoraux français sont aussi attractifs sur le plan touristique (Côte d’Azur)
B. Les espaces agricoles face à la mondialisation.
C. La recomposition des espaces productifs français (typologie).
1. Les espaces bien intégrés dans la mondialisation.
· Espaces métropolitains : ils concentrent l’essentiel des activités industrielles et tertiaires et les grands axes structurants. Paris Île-de-France et la région Rhône-Alpes sont les plus emblématiques de ces espaces. Les régions de l’Ouest et du Sud se renforcent autour de leurs pôles urbains respectifs.
· Certains espaces ruraux : Lorsqu’ils parviennent à s’intégrer aux marchés mondiaux et sont bien reliés aux grands ports commerciaux, les espaces ruraux peuvent être très dynamiques. C’est le cas des grands bassins céréaliers, les espaces d’élevage intensif (Bretagne) et certains vignobles (Bordelais, Bourgogne, Champagne).
2. Les espaces souffrant de la concurrence internationale.
· Anciens espaces de production industrielle frappés actuellement par la crise : il s’agit principalement du Nord-Pas-de-Calais, de la Picardie et du Nord-Est (Champagne-Ardenne, Lorraine). D’autres régions sont touchées par les délocalisations et des fermetures d’usines (Choletais spécialisé dans le textile, Basse-Normandie)
Ces territoires essaient de retrouver un nouvel élan grâce à l’Europe.
· Régions rurales mal intégrées aux marchés mondiaux et régions de moyenne montagne éloignées des grands axes de communication : il s’agit essentiellement des régions de la « Diagonale du vide », mais aussi de l’intérieur de la Bretagne. Ils sont caractérisés par une déprise agricole, des fermetures d’usines, des disparitions de commerce et de services. Ils tentent de retrouver un dynamisme en développant le tourisme vert.
· Territoires ultramarins : malgré le tourisme et les productions tropicales, ils sont mal intégrés à la mondialisation. Ils sont isolés et n’ont pas développé de liens avec leurs espaces proches.
La France présente donc de solides atouts face à la concurrence internationale : un territoire en position d’isthme entre l’Europe du Nord-Ouest et l’Europe du Sud, réputé pour sa qualité de vie, valorisé par des réseaux de transport performants, et une politique économique mettant l’accent sur l’innovation. Mais la métropolisation qu’implique la mondialisation a pour effet de renforcer les contrastes entre les espaces dynamiques - les aires urbaines des principales métropoles -, et les espaces périphériques voire enclavés qui ont du mal à conserver leur vitalité.