Thème II - La guerre au XXe siècle.
Question II - De la Guerre froide à de nouvelles conflictualités.
Introduction :
Durant la Guerre froide, la bataille idéologique entre les deux Grands fait rage. Aux Etats-Unis, le cinéma, la littérature, mais aussi la bande dessinée s'inspirent de la réalité pour transposer l'ennemi dans la fiction.
Caricature américaine des années 50 sur l'équilibre de la terreur. Sur les missiles est inscrit : "Ne doivent en aucun cas être utilisé, l'ennemi pourrait répliquer."
Attentats du 11 septembre 2001
Le parlement de Bosnie brûle après des tirs de chars serbes pendant la guerre de l’ex-Yougoslavie
Au lendemain de la SGM, les E-U et l’URSS vont s’affronter dans un conflit d’un genre nouveau nommé la Guerre froide. Jamais, ces deux puissances ne vont s’affronter directement mais leurs relations vont être à l’origine de tensions très fortes d’une part et à l’origine de nombreux conflits périphériques d’autre part. A la suite de la disparition du bloc communiste, les relations internationales apparaissent dominées par une seule superpuissance, les Etats-Unis. Sa collaboration avec l’ONU fait naître l’espoir d’un nouvel ordre mondial fondé sur le droit et la paix. Assez rapidement, cependant, la résurgence de conflits anciens ainsi que l’apparition de nouvelles formes de conflictualités marquent l’entrée dans une ère nouvelle.
Problématique :
En quoi les nouvelles modalités d'affrontement après 1945 reflètent-elles l'organisation du monde et ses évolutions dans la seconde moitié du XXe siècle et au début du XXIe siècle ?
I. La guerre froide: conflit idéologique, conflit de puissances.
A. Un lieu : Berlin, symbole de la Guerre froide.
Pourquoi Berlin est-elle devenue un lieu symbolique de l'affrontement entre les E-U et l'URSS ?
Comment deux modèles idéologiques s'y opposent-ils pendant plus de 40 ans ?
Conférence de Yalta du 4 au 11 février 1945
Conférence de Postdam du 17 juillet au 2 août 1945
A la conférence de Yalta (du 4 au 11 février 1945), les 3 futurs vainqueurs de la SGM (E-U, R-U, URSS) décident du sort des territoires européens après la chute de l’Allemagne nazie. C’est l’Allemagne qui est le territoire le plus bouleversé : pertes des territoires à l’Est au profit de la Pologne et son territoire ainsi que Berlin sont divisés en 4 secteurs d’occupation.
1. Une Europe divisée en 2 blocs et sous tension dès 1945.
En mars 1946, Churchill prononce un discours aux E-U dans lequel il dénonce la coupure de l’Europe en deux par un rideau de fer à cause de la politique menée par les soviétiques dans les territoires qu’ils occupent. L’URSS installe dans les pays sous sa domination des gouvernements communistes sans organiser de véritables élections libres. Les décisions prises à Yalta ne sont donc pas respectées. Cette division de l’Europe annonce la période de la Guerre froide.
Le rideau de fer est une expression qui désigne la frontière étanche de 8 500 km de long qui sépare l’Europe de l’Est sous domination soviétique et l’Europe Occidentale.
Etude de documents => Un conflit idéologique, doctrine Truman et doctrine Jdanov.
2. Berlin et la bipolarisation du monde (1948 - 1949).
Dessin de Derek Flitzpatrik paru dans un journal américain en juin 1948
Caricatures de presse de 1948
En juin 1948, Français, Anglais et Américains unifient leurs zones d’occupation, les dotent d’une monnaie, le Deutsche Mark et décident l’élection d’une assemblée constituante. Les soviétiques ripostent par un blocus des voies terrestres, ferrées, des cours d’eau et du réseau électrique autour de Berlin-ouest. Cela lui permet de faire pression sur la population de l’ouest mais également contraindre les alliés occidentaux à céder à l’URSS la gestion de Berlin.
Les Etats-Unis ravitaillent Berlin-Ouest par un pont aérien. En juin 1949, les soviétiques sont contraints de lever le blocus.
3. Entre "coexistence pacifique" et "détente", Berlin, au cœur de l'affrontement Est-Ouest (1961).
Document 1 p.133.
Khrouchtchev et Eisenhower en 1959
Khrouchtchev et De Gaulle 1960
Khrouchtchev et Kennedy en 1961
=> Malgré des signes de détente les objectifs des deux superpuissances sont incompatibles car ils souhaitent la disparition du régime politique de l'autre.
Lancement du satellite Spoutnik le 4 Octobre 1957
=> Choc pour les Etats-Unis
Investissements considérable pour s'armer
Dans ce contexte naît la 2ème crise de Berlin avec la construction du mur de Berlin.
Checkpoint Charlie
Berlin-Est et Berlin-Ouest offrent deux visages différents. Alors que l’Ouest devient la vitrine de l’Occident et de sa réussite économique, l’Est adopte le modèle soviétique ou plutôt se le voit imposer. Face à cette situation, de nombreux est-allemands (3 millions) passent à l’Ouest via Berlin. Afin de contenir ces fuites, la RDA érige dans la nuit du 12 au 13 août 1961 un mur coupant la ville en deux, qualifié de véritable « mur de la honte » par les Occidentaux.
4. La chute du mur de Berlin et l'effondrement du bloc soviétique (1989 - 1991). *
B. Cuba, une crise de la Guerre froide.
Pourquoi la crise de Cuba mit-elle le monde au bord du gouffre ?
1. Une menace soviétique visant directement les Etats-Unis.
Carte 2 p.134
En 1959, Fidel Castro renverse la dictature en place, alliée des E-U. Cette prise de pouvoir s’accompagne de réformes qui suscitent la méfiance des Etats-Unis qui va même jusqu’à tenter un débarquement à Cuba par le biais d’exilés (La Baie des Cochons) pour renverser Castro. Cet épisode est un cuisant échec. Castro se tourne vers l’URSS et annonce l’appartenance au camps socialiste. Ceci est une grande victoire pour l’URSS de Khrouchtchev qui s’installe aux portes des Etats-Unis, dans la « chasse gardée » américaine.
2. L'angoisse d'une guerre nucléaire.
Doc 3 p.134 + doc 5 p.135
La découverte en octobre 1962 de l’installation par l’URSS de missiles, sur le sol cubain, capables de toucher les Etats-Unis, conduit à un tournant majeur dans les relations entre les deux Grands. Pour la 1ère fois, la menace est directe. Les Etats-Unis, face à cette situation réagissent avec fermeté face à ce qu’ils considèrent comme une intrusion dans leur aire d’influence. Kennedy annonce le blocus de l’île de Cuba tout en sommant l’URSS de retirer ses missiles de l’île n’hésitant pas à évoquer la possibilité de représailles de la part des Etats-Unis. Jamais, le monde n’a été aussi proche du gouffre et sous la menace d’un conflit direct.
3. Vers un apaisement des relations.
Doc 6 p.135 + Doc 4 p.134
Devant le paroxysme de la crise, les deux Grands négocient afin d’éviter le conflit nucléaire. De fait, l’URSS accepte de démanteler ses missiles (le 28 octobre) en échange de quoi les Etats-Unis s’engagent à lever le blocus et ne pas envahir Cuba. La crise de Cuba amène les deux superpuissances à établir le dialogue. A partir de 1962, conscients du risque de destruction nucléaire, ils cherchent à apaiser leurs relations, s’ouvre alors une période de Détente au cours de laquelle les deux Grands vont s’efforcer de limiter leurs armements.
=> tournant majeur de la Guerre froide.
C. La Guerre du Vietnam, un affrontement militaire indirect.
Pourquoi, au Vietnam, la bipolarisation évolue-t-elle en véritable conflit armé ?
1. Les raisons de l'engagement américain au Vietnam : endiguer le communisme.
Le Nord entend réunifier sous son autorité l’ensemble du Vietnam et soutient activement une guérilla de communistes sud-vietnamiens (les Viêt-Cong). Face à cette situation, les Américains entendent appliquer leur politique d’endiguement en soutenant dans un 1er temps, l’armée sud-vietnamienne. Mais à partir de 1965, les Etats-Unis interviennent directement dans le conflit en envoyant des forces armées en masse (500 000 hommes). De son côté, l’URSS n’intervient pas directement mais soutient les forces du Nord.
2. Une guerre qui s'enlise.
Le rapport de force est asymétrique entre une armée américaine disposant d’une force de frappe puissante et moderne et l’armée d’un pays du Sud. Toutefois, ce rapport de force ne sert pas les Etats-Unis. En effet, face à une guérilla en milieu hostile (jungle), les E-U ne parviennent pas à prendre le dessus. Au contraire, la situation s’enlise alors que les pertes s’accumulent.
3. Une guerre impopulaire aux conséquences multiples.
Face à l’enlisement et face à la découverte des horreurs de cette guerre, l’opinion américaine manifeste de plus en plus sa désapprobation du conflit. A partir de 1969, les Etats-Unis organisent le retrait progressif de ses troupes, conduisant à une vietnamisation du conflit.
Les accords de Paris en 1973 prévoient le désengagement définitif des Etats-Unis. Leur retrait entraîne la victoire des communistes qui unifient en 1975 le Vietnam sous une même autorité. Le prestige des Etats-Unis, géant qui s’est acharné sur un petit sans en venir à bout, en ressort terni, et ce conflit marque durablement le pays.
La guerre du Vietnam souligne la dimension mondiale du conflit, de la politique américaine « d’endiguement » et elle est une illustration des formes armées de la Guerre froide dans le cadre de « guerres périphériques ».
II. De nouvelles conflictualités depuis la fin de la Guerre froide.
A. La Guerre du Golfe (1990 - 1991) : un conflit armé au nom du droit internationale ?
Pourquoi la Guerre du Golfe est-elle un test pour le nouvel ordre mondial ?
Activité en îlots . => La Guerre du Golfe
Proposition de correction :
Le 2 août 1990, l’Irak de Saddam Hussein envahit puis annexe le Koweït. Les raisons en sont essentiellement économiques – le Koweït détient 10 % des réserves mondiales de pétrole et l’Irak sort endetté d’une longue guerre contre l’Iran – mais aussi politiques : Saddam Hussein veut s’imposer comme le leader du monde arabe.
Le conflit prend immédiatement une dimension internationale : l’ONU condamne l’invasion d’un Etat souverain et indépendant, puis lance un ultimatum à l’Irak exigeant l’évacuation inconditionnelle du Koweït. L’Irak n’ayant pas cédé, une armée de coalition menée par les Etats-Unis, intervient en janvier 1991. L’opération « Tempête du désert » se déroule en deux phases : pilonnage des positions irakiennes, puis avancée des troupes. Le 28 février, l’Irak se soumet et évacue le Koweït.
Il s’agit bien d’un conflit d’après Guerre froide : pendant toute la crise, l’URSS a soutenu les Etats-Unis contre l’Irak, son ancien allié, les Nations unies, dont la crédibilité était en jeu, ont fourni une base légale de l’intervention. Le droit des Etats et des peuples semble en sortir renforcé.
Les vrais vainqueurs sont toutefois les Etats-Unis, qui confortent leur présence au Moyen-Orient et apparaissent plus que jamais comme les « gendarmes du monde ». Il est par ailleurs évident que dans cette guerre menée au nom du droit, la défense d’intérêts économiques et stratégiques liés au pétrole a été déterminante.
B. Sarajevo, une ville martyre du conflit de l'ex-Yougoslavie.
1. Le contexte : l'éclatement de la Yougoslavie.
Questions 1 et 2 p. 158.
2. Un siège de la ville éprouvant.
Questions 3 et 4 p.158.
3. Les réactions de la communauté internationale.
Questions 5, 6 et 7 p. 18
C. Le 11 septembre 2001 : un acte terroriste, une nouvelle forme de guerre ?
En quoi les attentats du 11 septembre donnent-ils naissance à une nouvelle forme de guerre ?
1. Les faits.
Le 11 septembre 2001, les islamistes du groupe d'Al-Qaïda détournent 4 avions de lignes. Deux avions s'écrasent sur les tours jumelles du World Trade Center en plein coeur de Manhattan, symbole de la puissance économique et financière des Etats-Unis. Un avion s'écrase sur le Pentagone, symbole de la puissance militaire et le quatrième avion se crashe en Pennsylvanie. Le choc est important, aux Etats-Unis mais aussi à l'échelle mondiale. Ces attentats marquent un passage à une nouvelle forme de guerre, celle des attentats terroristes de masse dont les objectifs à atteindre ne sont plus en effet politiques mais davantage symboliques.
2. La guerre contre le terrorisme et ses conséquences.
Doc 5 p.163 + Vidéo
Le 11 septembre amène un durcissement de la politique extérieure étasunienne : guerre contre le terrorisme et « l’Axe du Mal » devient l’objectif premier d’une puissance qui considère comme légitime d’intervenir massivement pour défendre ses intérêts avec l’aide de l’OTAN (Guerre d’Afghanistan en 2001). En 2003, G.W. Bush, conformément à sa stratégie de « croisade » contre les « Rogues States » (Etats Voyous) lance de manière unilatérale et préventive une guerre en Irak au motif que S.Hussein serait un soutien d’Al-Qaïda et qu’il posséderait des armes de destruction massive. Cette guerre est déclenchée sans l’accord de l’ONU et provoque de très fortes manifestations de par le monde. La France refuse d’y participer.
L’unilatéralisme désigne le choix d’un Etat de prendre ses décisions et d’agir seul, sans concertation avec ses alliés, ni négociation avec ses adversaires.
Conclusion :
Le nouvel ordre mondial qui succède à la Guerre froide avec l'illusion de la "Pax Americana" s'est rapidement dissipée. Ce nouvel ordre mondial n'est plus porteur d'une sécurité internationale accrue. Au contraire, les conflits régionaux se sont multipliés, du fait du réveil des nationalismes, des difficultés des transitions démocratiques et de nouvelles menaces terroristes entre autres. C'est à un monde multipolaire, plus complexe et plus dangereux que la fin de la guerre froide a donné naissance.