Thème II - Aménager et développer le territoire français.
Question IV : Mobilités, flux et réseaux de communication dans la mondialisation.
Introduction :
Avec la mondialisation, les mobilités se sont intensifiées sur l’ensemble du territoire français à toutes les échelles. Populations, marchandises, informations circulent à des vitesses croissantes, dans des volumes de plus en plus importants. Ces échanges jouent un rôle essentiel dans la vie économique et dans l’organisation de l’espace français. Ils insèrent la France dans les réseaux de communication européens et mondiaux. Les différents types de réseaux (routiers, autoroutiers, ferroviaires, aériens, numériques) sont cependant hiérarchisés et les territoires inégalement desservis.
Problématique :
Quels territoires français sont les mieux reliés au monde extérieur par les moyens de transport et de communication ?
I. Roissy : une plate-forme multimodale et hub mondial.
A. Roissy-CDG : un hub mondial.
Questions du manuel p.172 - 173
1. Le trafic de Roissy-CDG est important à toutes les échelles
- 1er rang national avec 91, 5 % du trafic international et 8,5 % du trafic national.
- 2ème rang européen derrière l'aéroport de Londres-Heathrow
- 6ème rang mondial avec 58 millions de passagers en 2009.
2. Il s'agit d'un aéroport international car tous les aéroports des grandes métropoles du monde sont directement reliés à Roissy-CDG. Il concentre la plupart des flux internationaux.
3. Les compagnies aériennes organisent leurs réseaux autour d'un hub car :
- possibilité de voyager d'un point à l'autre de la planète en passant par une seule plate-forme de correspondance.
- optimiser les liaisons avec les villes secondaires et rendre le réseau efficace -> économie d'échelle.
- offrir le maximum de correspondance pour diminuer l'attente.
4. Les passagers de Roissy-CDG viennent soit des villes secondaires françaises, soit des grandes métropoles européennes, soit des grandes métropoles mondiales.
B. Une plate-forme aéroportuaire bien reliée à Paris et à l'extérieur.
1. Les modes de transport qui assurent la desserte de l'aéroport sont :
- l'autoroute A1 et A3 + routes nationales et départementales.
- la LGV
- Ligne B du RER (vers Paris et Orly)
- Ligne de métro interne à Roissy (CDGVal).
L'aéroport peut être qualifié de plate-forme car il est au cœur des réseaux de communication de la métropole parisienne et constitue donc un nœud entre plusieurs axes de communication de diverses natures : aérien, ferroviaire, routier...
2. La gare TGV de l'aéroport est utilisée spécifiquement par les voyageurs nationaux.
3. Les faiblesses de la desserte de l'aéroport sont multiples. Les réseaux sont satures et/ou inadaptés au transport de passagers aériens : embouteillages, RER, manque de confort.
C. Un pôle économique majeur qui génère des contestations.
L'aéroport de Roissy doit être compétitif. En effet, la compétition internationale pousse les hubs à se développer, à s'étendre et à offrir de nouvelles possibilités d'accueil de passagers ou de rotation.
C'est un pôle économique majeur créateur d'emplois : 80 000 emplois sur la plate-forme (chiffre qui a doublé en 10 ans), dans tous les secteurs liés à l'aéroport (hôtellerie, restauration, taxi, services divers...)
Néanmoins, il y a des mouvements de contestation car un aéroport à proximité des zones habitées engendren des nuisances importantes : bruits, pollution.
II. L'inégale connexion du territoire français à l'Europe et au monde par les réseaux de transport et le numérique.
A. Des mobilités croissantes à toutes les échelles.
La France a connu une intensification des mobilités individuelles à toutes les échelles. On compte en moyenne 175 millions de déplacements par jour. Les déplacements des individus ont trois motifs principaux : le travail, les achats, les loisirs. Ces différentes mobilités modifient en profondeur l’organisation des territoires. On observe plusieurs types de mobilités :
- Les mobilités locales : mouvements pendulaires dans le cadre des déplacements domicile/travail
- Les mobilités régionales avec des régions du Sud et de l’Ouest plus attractives.
- Les mobilités internationales : mobilités professionnelles notamment transfrontalières / mobilités touristiques (1ère destination touristique mondiale)
B. Une réponse apportée : le développement des réseaux à toutes les échelles.
Les infrastructures françaises de transport (routes, autoroutes, ligne à grande vitesse,) font de la France un des pays les mieux équipés au monde. Par exemple, le réseau routier français représente environ 20% du réseau routier européen et le réseau autoroutier est le 4e du monde. Il comprend 12 000 km d'autoroutes contre 7000 en 1991.
La France est un « carrefour » entre l'Europe du Nord et l'Europe du Sud.
Désormais, la politique française des transports est pensée dans un cadre européen. L'Union européenne a instauré le réseau transeuropéen de transport, un programme qui a pour ambition de faciliter le développement des échanges européens et de promouvoir les moyens de transport durables.
Aujourd'hui, la France a achevé ses connexions routières et autoroutières avec ses voisins, notamment grâce aux tunnels percés dans les Alpes (Fréjus et Mont Blanc) et dans les Pyrénées (Somport).
De même, le réseau ferroviaire est connecté à ses voisins. Les réseaux à grande vitesse sont achevés avec le Nord de l'Europe (tunnel sous la manche, Thalys, etc.) et avec l'Espagne depuis l'ouverture de la LGV Perpignan-Figueras. La LGV Lyon-Turin est en cours d'achèvement.
La France dispose aussi de "portes ouvertes" sur le monde :
- Les zones industrialo-portuaires de Marseille (1er port français), du Havre et de Dunkerque permettent d'importer et d'exporter des marchandises en provenance et en direction du monde entier. Le port de Calais est le premier port européen de passagers.
- Les aéroports parisiens sont des hubs d'envergure internationale, tandis que les aéroports secondaires (Nice, Lyon) sont davantage tournés vers les liaisons européennes et nationales.
La France a connu une véritable révolution numérique avec la généralisation des téléphones mobiles et d’Internet, les « zones blanches » c’est-à-dire l’absence d’opérateurs, sont devenues rares. Mais l’essor spectaculaire du numérique exige de nouvelles infrastructures à très haut débit.
C. Les limites du développement des réseaux.
Malgré une intégration croissante au réseau européen, le réseau de transport français porte encore le poids des héritages. En effet, la France a longtemps développé son réseau autour de Paris sans considérer la connexion avec ses voisins. De ce fait, les métropoles sont encore privilégiées à toutes les échelles.
Certains axes (Lille-Paris-Lyon-Marseille) et certains nœuds sont saturés (autour de métropoles), ce qui nuit à l’efficacité des réseaux.
De plus, certains territoires restent mal desservis par les réseaux de communication, cela engendre de fortes inégalités. L’enclavement marque les espaces ruraux peu peuplés et les zones montagneuses. Ces inégalités s’accentuent par le développement des transports rapides engendrant un effet-tunnel.
En ce qui concerne le réseau numérique, une nouvelle fracture des territoires apparaît. En effet, les opérateurs privilégient les territoires les plus rentables pour développer un réseau à très haut débit. En 2014, sur 26 millions d’abonnés à Internet, seulement 3 millions disposent du très haut débit.