Edulcorants
LES ÉDULCORANTS ARTIFICIELS PEUVENT-ILS AUGMENTER LE TAUX DE SUCRE DANS LE SANG
EDULCORANT & SANTE
Une étude israélienne publiée dans la revue Nature montre que les édulcorants artificiels peuvent provoquer des taux élevés de sucre dans le sang chez certaines personnes et contribuer ainsi au diabète et à l’obésité.
Dans une expérience, des chercheurs ont constaté que des souris dont le régime alimentaire comprenait de la saccharine, du sucralose ou de l’aspartame avaient des taux sanguins de glucose significativement plus élevés que les souris dont le régime alimentaire comprenaient du sucre ou pas du tout du sucre. Ils ont ensuite voulu analyser si les édulcorants (faux sucres) avaient provoqué un changement métabolique en modifiant l’équilibre des microbes dans l’intestin des animaux. Ils ont transplanté des bactéries de souris nourries avec des édulcorants artificiels ou de souris alimentées avec du sucre chez d’autres souris qui n’avaient pas de bactéries intestinales dans leur tube digestif et qui n’avaient jamais consommé de produit édulcorant. Ils ont constaté que le transfert de bactéries de souris nourries avec des édulcorants a élevé le taux de sucre dans le sang chez les bénéficiaires transplantés, ce qui suggère que les microbes intestinaux avait déclenché des taux de sucre plus élevés chez les souris nourries avec des édulcorants (faux sucres).
Les mêmes scientifiques ont suivi également ce qui s’est passé chez sept volontaires humains qui n’utilisaient pas d’édulcorants artificiels, mais à qui on a donné une dose régulière de saccharine au cours d’une semaine. A la fin de la semaine, quatre d’entre eux avaient des taux sanguins de sucre significativement plus élevés ainsi que les populations de bactéries modifiées dans leur intestin, un résultat similaire à ce qui a été observée chez les souris. Par ailleurs, les chercheurs ont analysé 380 personnes non-diabétiques et ont découvert que les bactéries de l’intestin de ceux qui utilisaient des édulcorants artificiels étaient sensiblement différentes des personnes qui n’en prenaient pas.
Les chercheurs ont noté que leurs résultats sont préliminaires et ne devraient pas être considérées comme une recommandation sur l’opportunité des personnes à reconsidérer l’utilisation d’édulcorants artificiels.
En réponse à l’étude, le Calorie Control Council, un groupe qui représente les fabricants d’édulcorants artificiels et autres produits alimentaires, a publié le communiqué suivant : « Contrairement aux affirmations faites par les chercheurs de cette étude, qui prétendent que l’utilisation d’édulcorants hypocaloriques a augmenté le diabète et le risque d’obésité, l’ensemble des preuves provenant d’études sur les édulcorants, dont de nombreuses études chez l’homme, montrent que ces édulcorants n’ont pas d’effets néfastes sur la maîtrise de la glycémie, et ne conduisent pas à une augmentation du risque d’obésité. »
« L’étude souffre d’une petite taille de l’échantillon, avec des applications et les doses d’édulcorants irréalistes, et une dépendance en grande partie sur la recherche de rongeurs. Ces résultats doivent être interprétés avec prudence », a dit Haley Curtis Stevens, président de Calorie Control Council.
Selon Radio Canada du 19 septembre 2014, les auteurs indiquent que « Nos travaux suggèrent que les édulcorants artificiels pourraient avoir directement contribué à renforcer l’épidémie qu’ils étaient censés combattre. »