document les français manquent de vitamines
D'après les enquêtes conduites depuis 30 ans, une partie importante de la population française ne parvient pas à recevoir des doses adéquates de vitamines et de minéraux.
L'alimentation ne couvrirait pas tous nos besoins en vitamines et minéraux.
Depuis une trentaine d’années, quatre grandes enquêtes alimentaires et études épidémiologiques ont cherché à mesurer les apports alimentaires des Français en vitamines et minéraux et/ou leur statut biologique. Ces enquêtes sont :
- ESVITAF
- Etude de Bourgogne
- Enquête du Val-de-Marne
- Etude SU.VI.MAX
Leurs résultats pris collectivement permettent de répondre clairement et définitivement non à la question de savoir si l’alimentation couvre les besoins en vitamines et minéraux.
Si l’on compare les apports réels aux apports nutritionnels conseillés (ANC), des parts importantes de la population se trouvent en-deçà des recommandations. On peut rétorquer à cela que les ANC ne sont pas un bon repère parce qu’ils sont « surévalués » par rapport au besoin nutritionnel moyen, afin de couvrir les besoins de 97,5% de la population. Si l’on prend donc comme repère les 2/3 des ANC, valeur qui caractérise un risque élevé de déficit ou même la moitié des ANC, la situation n’est pas non plus satisfaisante. Enfin, si l’on examine les valeurs biologiques, le compte n’y est toujours pas. C’est notamment le cas pour les vitamines B1, B2, B6, C, D, E et pour le magnésium, le fer et le zinc.
- La vitamine B1
- Consommation : 20 à 25% des hommes et des femmes ont des apports inférieurs à la moitié des ANC (étude de Bourgogne), 30 à 50% des femmes recevant moins des 2/3 des ANC (Etude du Val-de-Marne).
- Biologie : dans l’étude de Bourgogne, des signes biologiques de déficit sont retrouvés chez un peu moins de 20% des hommes et plus de 20% des femmes (près de la moitié des femmes entre 18 et 29 ans). Dans Val-de-Marne, 14% des hommes et 18% des femmes ont des signes biologiques de déficit.
- La vitamine B2
- Consommation : dans l’étude ESVITAF, plus du tiers de la population reçoit des apports en B2 compris entre 50 et 80% des ANC
- Biologie : dans l’étude Val-de-Marne, 14 à 31% des femmes et 8 à 22% des hommes ont des valeurs évoquant un risque élevé de déficit.
- La vitamine B6
- Consommation : 16% des hommes et 36% des femmes reçoivent moins des 2/3 des ANC dans l’étude SU.VI.MAX, et 30 à 50% des femmes dans Val-de-Marne. Dans l’étude de Bourgogne, 11% des hommes et 28% des femmes n’ont pas la moitié des ANC.
- Biologie : dans l’étude de Bourgogne, 15% des hommes, 20% des femmes ont des signes biologiques de déficit ; 16% de la population présente même des signes de carence. Dans Val-de-Marne, 9% des hommes et 14% des femmes ont des signes biologiques de déficit. Un quart des femmes entre 18 et 30 ans ont des signes de déficit.
- La vitamine C
- Consommation : près d’un adulte sur cinq a des apports en dessous des 2/3 des ANC dans l’étude SU.VI.MAX. Comme les ANC ont été réévalués depuis, le pourcentage d’adultes à risque de déficit est probablement plus élevé.
- Biologie : dans l’étude Val-de-Marne, plus de 20% des hommes ont des taux bas.
- La vitamine D
- Consommation : en hiver, les Français consomment en moyenne 3,4 µg/jour de cette vitamine selon l’étude SU.VI.MAX. C’est trois fois moins que l’ANC en vigueur à l’époque (10 µg/jour) et 20 fois moins que les apports conseillés par les meilleurs spécialistes mondiaux. Dans l’étude de Bourgogne, 87% des hommes et 91% des femmes ont moins de la moitié des ANC.
- Biologie : selon l’étude SU.VI.MAX de 1997, en hiver, 14% des Français ont des taux de 25(OH)D inférieurs à 12 ng/mL, ce qui est le signe d’une carence franche. 74% des hommes et 78% des femmes ont moins de 31 ng/mL de vitamine D, signe de déficit ou d’insuffisance.
- La vitamine E
- Consommation : dans SU.VI.MAX, près de 20% des hommes et 38% des femmes n’ont pas les 2/3 des ANC. Situation plus critique encore dans l’étude Val-de-Marne : 40 à 90% des personnes sont en dessous des 2/3 des ANC, et jusqu’à 17% en dessous du 1/3 ! Confirmation dans l’étude de Bourgogne, où selon leur âge, 10 à 40% des femmes ont des apports inférieurs à la moitié des ANC (40% entre 40 et 49 ans).
- Biologie : dans l’étude de Bourgogne, 13 à 22% des hommes entre 30 et 49 ans et 10 à 22% des femmes de 18 à 49 ans ont des signes de déficit modéré.
- Le magnésium
- Consommation : dans l’étude SU.VI.MAX, 23% des hommes et 18% des femmes reçoivent moins des 2/3 des ANC.
- Biologie : dans SU.VI.MAX, seulement 6% des hommes et 8,4% des femmes ont des taux plasmatiques inférieurs à 0,72 mmol/L mais les taux sanguins ne donnent pas une idée fiable du statut en magnésium.
- Le fer (femmes) :
- Consommation : dans SU.VI.MAX, 45% des femmes n’ont pas les 2/3 des ANC
- Biologie : dans l’étude Val-de-Marne, le déficit en fer touche 29% des enfants de moins de 2 ans, 14% des 2-6 ans, 15% des adolescents et 10% des femmes en âge de procréer. Dans SU.VI.MAX, 23% des femmes ont des réserves de fer insuffisantes.
- Le zinc
- Consommation : dans l’étude Val-de-Marne, 18 à 25 % des enfants, 25 à 50 % des adolescentes et hommes adultes, et 57 à 79 % des adolescentes et femmes adultes ne reçoivent pas les 2/3 des ANC.
- Biologie : dans l’étude Val-de-Marne, moins de 5% de la population a des valeurs plasmatiques indiquant une carence, mais c’est le cas de près de 8% des volontaires de SU.VI.MAX.