đ€ą Doc Surimi đ€ź đ©
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Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le surimi, sans jamais oser le demander.
Fausses crevettes, faux crabe, fausses langoustes, fausses pinces, faux poisson.
Appétissant n'est-ce pas ?
La France est le second consommateur mondial de surimi aprĂšs le Japon, en pourcentage par habitant. En chiffre absolu, les Français consomment 20.000 tonnes de surimi par an, avec une progression constante de la consommation. Cela reprĂ©sente en thĂ©orie 300 grammes de surimi par personne et par an. Dit comme ça, cela paraĂźt peu, mais compte tenu du fait que le surimi a mauvaise rĂ©putation chez ceux qui "font attention" Ă ce quâils mangent, les consommateurs de surimi sont peu nombreux et en mangent donc beaucoup. De quoi frĂ©mir lorsquâon sait que le Français sâest pourtant taillĂ© dans le monde la rĂ©putation historique dâune cuisine raffinĂ©e et lâinvention de la gastronomie.
surimiFaisant partie de ceux qui ont toujours refusĂ© de consommer et dâacheter du surimi, je me suis demandĂ© comment un tel produit a pu avoir un tel succĂšs, malgrĂ© que lors de son introduction sur le marchĂ© français il ait Ă©tĂ© dĂ©criĂ©. On se souvient du combat menĂ© par Jean-Pierre Coffe contre ce quâil dĂ©signait comme une « insulte au goĂ»t et Ă lâart culinaire ». Comme de nombreux produits issus de technologies industrielles et dont les modes de fabrications peuvent paraĂźtre suspects au consommateur, le surimi a fait lâobjet de controverses et de dĂ©nigrations systĂšmatiques au moment de son introduction. Pourtant les ventes ne cessent de progresser : plus 38 % en 1998 !
Le surimi en chiffres
Pour mĂ©moire la consommation du surimi a donc progressĂ© de 38 % en 1998, de 13 % en 2002 et de 7 % en 2004. Cet inflĂ©chissement dans la courbe de progression est normal, il correspond au mĂ©canisme asymptotique de la saturation du marchĂ©. Le vente de surimi a dâabord bĂ©nĂ©ficiĂ© de lâeffet nouveautĂ©, comme tous les nouveaux produits, et ensuite elle sâest installĂ©e dans le processus habituel de compĂ©tition marketing.
Mensonges au sujet du surimi
Les dĂ©fenseurs du surimi prĂ©tendent quâil sâagit dâune prĂ©paration alimentaire "millĂ©naire" provenant du Japon. Sâil est vrai que le mot surimi est japonais et signifie "chair de poisson", le Japon nâest pas un gros consommateur de surimi et cette prĂ©paration nâexiste que depuis quatre siĂšcles. En outre, au Japon, le mot surimi dĂ©signe dâabord une prĂ©paration culinaire faite Ă la main et Ă la maison, ce qui nâa rien Ă voir avec le surimi industriel ! Il nous faut donc bien comprendre que le surimi qui se vend dans les supermarchĂ©s nâa rien Ă voir avec le surimi japonais traditionnel. Toutes proportions gardĂ©es, ce serait comme comparer un bon pain de campagne fait de levain et de farine complĂšte avec le pain de mie industriel prĂ©-tranchĂ©, de forme carrĂ©e, spongieux, cuit avec de la levure chimique, emballĂ© dans du plastique et dont la date de pĂ©remption lointaine montre Ă quel point il est bourrĂ© de conservateurs...
Lâautre mensonge est de prĂ©tendre que le surimi a Ă©tĂ© inventĂ© pour conserver le poisson, alors quâen fait le surimi est un produit Ă dĂ©gradation rapide, un produit frais, devant se conserver au rĂ©frigĂ©rateur et sensible Ă la listĂ©ria. La durĂ©e de vie commerciale du produit est de 14 jours.
Qui mange le surimi ?
De toute Ă©vidence, le surimi a fait sa percĂ©e chez les jeunes Ă cause de la facilitĂ© dâutilisation. Ceux qui continuent de prĂ©parer eux-mĂȘme leur nourriture et qui aiment manger des plats faits avec des produits naturels ont sans doute goĂ»tĂ© au surimi au moins une fois mais ne lâont jamais inclus dans leurs habitudes alimentaires. La prĂ©sentation du surimi sous forme de bĂątonnets impacte le rĂ©flexe de consommation de la mĂȘme maniĂšre que le sachet de saucisses; il nây a aucun effort de prĂ©paration Ă fournir : on ouvre le sachet et on mange. Le premier marchĂ© du surimi a donc Ă©tĂ© le grignotage, le hors dâĆuvre vite fait. Le crabe Ă©tant un produit cher, câest surtout le surimi aromatisĂ© au goĂ»t de crabe qui sâest imposĂ© comme substitut Ă©conomique du crustacĂ©. Bien entendu, cette substitution est complĂštement fantasmatique, ce nâest quâune tromperie marketing. Les bĂątonnets de surimi "goĂ»t crabe" nâont rien Ă voir avec du vrai crabe, ni par le goĂ»t, ni par la texture. Mais les gens qui consomment du faux crabe sous forme de surimi nâont peut-ĂȘtre jamais mangĂ© de vrai crabe, ou si peu, et ne sont donc pas gĂȘnĂ©s par cette mauvaise imitation. Le phĂ©nomĂšne est dĂ©jĂ observĂ© avec les Ćufs de lompe, prĂ©sentĂ©s comme succĂ©danĂ©s du caviar et qui nâen ont ni le goĂ»t, ni la texture, ni la couleur. Mais comme le caviar est un aliment de luxe, la plupart de ceux qui mangent des Ćufs de lompe nâont aucun point de comparaison avec le vrai caviar car ils nâen ont probablement jamais mangĂ©.
Point de vue psycho-sociologique
Le surimi reprĂ©sente un pas de plus dans lâessor de lâindustrie de lâimitation qui a explosĂ© avec lâinvention des matiĂšres synthĂ©tiques : le nylon remplaçant la soie, le skaĂŻ remplaçant le cuir, matiĂšres plastiques diverses remplaçant le bois, la pierre, lâivoire. Câest une bonne chose que ces matiĂšres synthĂ©tiques quâon appelle poĂ©tiquement "rĂ©sines de synthĂšse" remplacent des matĂ©riaux rares comme lâivoire, le corail ou lâĂ©bĂšne, car ça Ă©vite de tuer des Ă©lĂ©phants et de piller les ressources inĂ©vitablement limitĂ©es de la nature. Malheureusement, le surimi nâest pas un produit inoffensif ni dĂ©coratif. Il a nĂ©cessairement des consĂ©quences dĂ©sastreuse sur le dĂ©peuplement forcĂ© des ressources alimentaires de la mer puisquâil faut pĂȘcher 100 tonnes de poisson pour fabriquer 15 tonnes de surimi-base. Et il aura Ă moyen terme des consĂ©quences sur la santĂ© humaine vu que ce nâest pas un produit naturel.
Notez dâailleurs que le surimi-base nâest pas vendu tel quel. Comme son nom lâindique il sert de base Ă la fabrication du surimi commercial et entre, en gĂ©nĂ©ral pour 30 Ă 40 % dans la composition du produit fini.
Compositions ;
Voici la composition des bĂątonnet de surimi marque Fleury Michon : Chair de poisson (34 %), eau, blanc dâoeuf, fĂ©cule de pomme de terre, amidon de blĂ©, sucres, gĂ©latine, huile de colza, sel, arĂŽme crabe, colorant : extrait naturel de paprika, gĂ©lifiant : carraghĂ©nanes, Ă©paississant : gomme de xanthane, exhausteur de goĂ»t : glutamate de sodium, stabilisants : sorbitol, polyphosphates.
Voici la composition du surimi marque inSurimi :Eau, Surimi (40 %) (poisson blanc, sucre, stabilisant : sorbitol), protĂ©ines de soja (sans OGM), poudre de blanc dâĆuf, huile de colza, sel, arĂŽme crabe, colorant extrait de paprika.
Ne pas se faire dâillusion sur lâarĂŽme crabe, il est soit 100 % dâorigine chimique, soit partiellement chimique et partiellement constituĂ© dâextraits du broyage des carapaces de crustacĂ©s rĂ©cupĂ©rĂ©es dans lâindustrie des crustacĂ©s dĂ©cortiquĂ©s et prĂ©cuits (câest-Ă -dire les dĂ©chets de la fabrication des boĂźtes de crabe, des crevettes dĂ©cortiquĂ©es, bisques, etc.).
Dans la nomenclature europĂ©enne des additifs alimentaires lâarĂŽme de crabe naturel est dĂ©fini comme un liquide brun ayant une odeur et un goĂ»t caractĂ©ristiques de crabe (avec beaucoup dâimagination quand mĂȘme). Il contient les ingrĂ©dients suivants : sorbitol, eau, sel, protĂ©ines de blĂ© hydrolysĂ©es et levure autolysĂ©e. Bien que ce produit contienne de petites quantitĂ©s de substances odorifĂ©rantes, ce sont les protĂ©ines de blĂ© hydrolysĂ©es et la levure autolysĂ©e qui lui confĂšrent son arĂŽme.
Traduction : lâarĂŽme de crabe standard ne contient pas de crabe, mais il a droit au qualificatif de "naturel" parce quâil est soi-disant fait avec des substances naturelles (auxquelles on a pourtant fait subir des transformations chimiques douteuses au point quâon se demande vraiment ce que câest : ni la levure ni le blĂ© ne sentent le crabe Ă lâĂ©tat naturel). Ainsi le qualificatif "naturel" est dĂ©voyĂ©, dĂ©tournĂ© de son sens primitif. Le consommateur normal, moi y compris, penserait pourtant quâun arĂŽme de crabe naturel serait fait Ă partir de crabe. Il est facile en effet dâobtenir un arĂŽme naturel de crabe, en faisant bouillir des petits crabes de roche qui nâauraient eu par ailleurs aucune valeur alimentaire. Chez nous autrefois, la soupe de poisson du pauvre se faisait en mettant un crabe dans un bouillon, facile Ă attraper sur les rochers...
Analyse nutrionelle standard des bùtonnet de surimi. Référence marque inSurimi.
Valeur Energétique
116 kcal - 485 kj
Protéines
18,1 g - 62 %
Glucides
3,8g -13 %
Lipides
2,9 g - 23 %
Sodium
792 mg
Potassium
89mg
Calcium
25 mg
Analyse nutritionelle du surimi de Fleury Michon.Valeurs nutritionnelles pour 100g
Protides
8 g
Glucides
14 g
Lipides
4,5 g
MatiÚres minérales
Sel : 2 g
Valeur énergétique moyenne pour 100g
128,5 Kcal - 539,7 kJ
Le surimi est fabriquĂ© Ă base de filets de poisson (colin dâAlaska, brĂšme de mer, hoky, merlan bleu ou sardine), cuits, lavĂ©s, hĂąchĂ©s et aromatisĂ©s. La pĂąte ainsi obtenue est reconstituĂ©e pour lui donner toute une sĂ©rie de formes, de textures et de couleurs diffĂ©rentes. Les recettes de fabrication diffĂšrent dâun fabricant Ă lâautre. La guerre des prix bas fait lĂ aussi des ravages en terme de qualitĂ© des produits finis.
Alors que le Poisson classique a une Valeur énergétique : 136.4 Cal en moyenne avec :
Protéines : 21.5 g
Lipides : 5.6 g dont AG Saturés : 1.3 g
Glucides : 0 g dont Sucres totaux : 0 g dont Sucres simples ajoutés : 0 g
Fibres alimentaires : 0 g CA FAIT REFLECHIR !!!
Est-ce que le surimi est apprécié des professionnels de la restauration ?
« Non, pas dans la restauration traditionnelle. Je pense que c'est surtout une question d'image et que, pour l'instant, le surimi n'a pas sa place. »
Kamaboko ou le surimi du Japon
La technique de prĂ©paration du surimi, que les Japonais appellent le plus souvent kamaboko, remonte fort loin lorsque les pĂȘcheurs de l'Empire du Soleil Levant ont constatĂ© que la chair de poisson lavĂ©e se conservait plus longtemps, une fois pĂ©trie avec du sel et cuite Ă la vapeur. Georges Baumgartner, notre correspondant, est parti sur la trace des petits gĂąteaux de poisson, dont les Japonais consomment 6,8 kilos par habitant et par an. C'est Ă Odawara, la capitale du kamaboko, que nous le retrouvons.
Test des surimis
Que trouve-t-on dans les surimis commercialisés chez nous ? C'est ce que nous avons voulu savoir en soumettant douze produits à un test de qualité effectué par le Service de protection de la consommation de GenÚve. André Cominoli est l'adjoint au chimiste cantonal : « Nous avons effectué le dosage de certaines substances étrangÚres, des polluants comme le mercure. Il n'y a aucun résultat positif ou uniquement des traces de mercure dans certains échantillons. »
Tout est dans les normes sur ce point. Le laboratoire a ensuite analysé les produits de façon à dégager les différents types de nutriments. Les produits contiennent de l'eau à raison d'environ 75%, soit à peu prÚs la teneur que l'on retrouve dans le poisson, mais aussi des glucides et des matiÚres grasses.
André Cominoli : « Au départ, il n'y a pas de glucides dans un poisson, ou trÚs peu. Lorsque cette teneur augmente, il s'agit d'un ajout de sucre qui doit figurer sur la liste des ingrédients. La teneur en lipides va varier selon les ajouts d'huile végétale. Il s'agit de regarder la liste des ingrédients pour voir si de l'huile a été rajoutée au produit. »
« Les protĂ©ines peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme un indice de qualitĂ©. »
Partant de ce constat, nous avons classé les surimis du moins riche au plus riche en protéines.
Alors que le Poisson classique a une Valeur énergétique : 136.4 Cal en moyenne avec :
Protéines : 21.5 g
Lipides : 5.6 g dont AG Saturés : 1.3 g
Glucides : 0 g dont Sucres totaux : 0 g dont Sucres simples ajoutés : 0 g
Fibres alimentaires : 0 g CA FAIT REFLECHIR !!!
Enfin, la pùte de poisson étuvée (Kani Kamaboko) achetée chez Miyai à GenÚve contient un colorant qui n'est pas admis dans ce type de denrées alimentaires. Par contre cette pùte de poisson est la seule à présenter une teneur en protéines supérieure à 10%, c'est aussi le produit le plus pauvre en matiÚre grasse et glucides de notre échantillonnage.
André Cominoli, adjoint au chimiste cantonal de GenÚve : « Si on veut avoir une source intéressante de protéines, mieux vaut choisir le poisson qu'une préparation à base de poisson. Dans les poissons, on a 17 à 18% de protéines, alors que dans ces préparations on descend en dessous des 10% de protéines. »
Bref, un produit manufacturé hautement technologique, pas trop calorique à condition de ne pas le consommer avec une mayonnaise...
Alors que le Poisson classique a une Valeur énergétique : 136.4 Cal en moyenne avec :
Protéines : 21.5 g
Lipides : 5.6 g dont AG Saturés : 1.3 g
Glucides : 0 g dont Sucres totaux : 0 g dont Sucres simples ajoutés : 0 g
Fibres alimentaires : 0 g CA FAIT REFLECHIR !!!
Dans une fabrique de surimis
A St-Malo, en Bretagne, Jean-Vincent Chantreau s'occupe de transfert technologique dans la filiĂšre surimi. Il a assistĂ© Ă l'arrivĂ©e du produit en Europe Ă un moment oĂč la rĂ©flexion sur les ressources halieutiques s'engageait.
Jean-Vincent Chantreau : « Il est évident qu'aujourd'hui la demande ne cesse de croßtre. En parallÚle, il est vrai que les stocks de poisson en mer ont tendance à se raréfier. L'un dans l'autre, il fallait essayer de trouver un équilibre entre cet accroissement de la consommation et la raréfaction des stocks. »
St- Malo, c'est aussi le port d'attache du Joseph Roty, le seul navire-usine qui, en Europe, produit du surimi base. Le bureau d'études de Jean-Vincent Chantreau s'est occupé des installations à bord de ce bateau trentenaire.
« Cela a Ă©tĂ© une diversification par rapport Ă certains quotas de pĂȘche, par exemple sur la morue. Le surimi base, en termes scientifiques, est un composĂ© hydratĂ© de protĂ©ines myofibrillaires. On ne fait que prendre la chair du poisson, donc ses muscles, aprĂšs avoir enlevĂ© les arĂȘtes, la peau, les viscĂšres, la tĂȘte. Dans cette chair de poisson, qu'on va laver plusieurs fois, on ne va garder que les protĂ©ines myofibrillaires qui sont les seules Ă terme Ă pouvoir produire un gel protĂ©ique. Le surimi n'est qu'un concentrĂ© de protĂ©ines Ă©laborĂ© Ă partir de ce qu'il y a de meilleur dans le poisson. »
Le surimi base produit ici avec du merlan bleu est ensuite congelĂ© sous forme de blocs. Le sucre additionnĂ© au mĂ©lange protĂšge la protĂ©ine du froid. La production du Joseph Roty est transformĂ©e Ă terre par la Compagnie des pĂȘches Saint-Malo, propriĂ©taire du navire. On fabrique huit Ă neuf mille tonnes de surimis par an.
On broie le surimi base avec d'autres ingrĂ©dients : de l'eau, du blanc d'Ćufs, de l'amidon, de l'huile vĂ©gĂ©tale, de l'huile de colza. On ajoute un arĂŽme de crabe Ă©galement. On malaxe tous ces ingrĂ©dients dans un mĂ©langeur.
L'arÎme est en partie naturel, en partie de synthÚse, pour renforcer le goût du crabe. Les bùtonnets sont colorés, lors de la phase de préparation de la pùte, par un colorant qui est du paprika, un colorant naturel, duquel on retire le goût pour n'obtenir que son rÎle colorant.
La qualité d'un bon bùtonnet surimi, c'est à la fois la qualité de la protéine de poisson et sa quantité, donc aujourd'hui les produits hauts de gamme sont aux alentours de 42% de surimi base, ce qu'on appelle chair de poisson. Les produits premiers prix sont de l'ordre de 32 à 35%.
Ensuite, cette pùte est cuite sur un tambour de cuisson, à la vapeur, sous forme d'une bande. Enfin, la bande est enroulée et on obtient le bùtonnet surimi.
Les bùtonnets sont mis en barquettes, qui sont pasteurisées. La vraie cuisson a lieu dans l'emballage final du produit. En effet, la premiÚre cuisson vapeur sert à coaguler les protéines. Ce qu'on appelle la vraie cuisson, c'est la pasteurisation dans la barquette. Il n'y a pas de conservateur dans ce produit. La conservation se fait par la cuisson et l'étanchéité des emballages.
Les producteurs imaginent sans cesse de nouvelles saveurs ou d'autres présentations. Si les Européens ne sont pas encore habitués à ce poisson technologique, ils n'en ont pas fini avec ce genre de produit travaillé.
Jean-Vincent Chantreau : « La technologie que nous proposons aujourd'hui permet de préparer du surimi base, ou un autre produit intermédiaire, à partir de poissons gras, sardines, maquereaux, chinchards ou sardinelles, donc on peut exploiter des gisements de poissons, par exemples sur la cÎte est de l'Afrique et sud de l'Amérique, ce qui permet de préserver la ressource traditionnelle de surimi base, à savoir le colin d'Alaska, et d'utiliser une ressource protéique beaucoup plus importante. »
A noter que le principal producteur mondial de surimi base, ce sont les Etats-Unis au moyen du colin d'Alaska.
Etiquetage du produit
En matiĂšre alimentaire, le 19e fut le siĂšcle de la fraude : du chocolat fait avec de la graisse de mouton et du suif, du cafĂ© avec de la terre, du vin sans raisin ou encore des Ă©pinards verdis aux sulfates. C'est pour cela qu'Ă l'aube du 20e siĂšcle les mouvements de consommateurs ont poussĂ© les Etats Ă lĂ©gifĂ©rer. En Suisse, c'est en 1905 qu'est promulguĂ©e la premiĂšre loi fĂ©dĂ©rale sur les denrĂ©es alimentaires. DĂ©jĂ 100 ans, et pourtant on n'est pas prĂȘt d'arrĂȘter la lutte pour ĂȘtre correctement informĂ©.
Valeur alimentaire du surimi
Non trafiquĂ© par lâaddition de colorants et arĂŽmes artificiels, le surimi-base est thĂ©oriquement de la protĂ©ine pure de poisson. Sa valeur alimentaire est donc trĂšs faible. Tout au plus un Ă©quivalent du blanc dâĆuf. Une fois transformĂ© pour la distribution commerciale, allez savoir pourquoi, on y ajoute du sucre, du sorbitol, et encore de la protĂ©ine (vĂ©gĂ©tale de soja et animale sous forme de blanc dâĆuf en poudre ou sous forme de gĂ©latine). On obtient ainsi une texture gommeuse, dĂ©naturĂ©e au maximum : le surimi ne sent pas le poisson et en fait sâil nâest pas aromatisĂ©, il nâa absolument aucun goĂ»t. Il se dĂ©grade en sĂ©chant ou en moisissant. Est-ce bien un aliment ? MĂȘme mon chat nâen veut pas. Pourtant il adore le poisson ! Câest un signe...
Alors, un conseil : NE MANGEZ PAS DE SURIMI,
NâEN ACHETEZ PAS, ET DĂGOĂTEZ-EN LES AUTRES !