Bridgeport
A 8:00, au réveil, les montagnes de la Sierra Nevada enneigées sont illuminées par le soleil. Pips photographie. Chauffage toute la nuit et gelée blanche. On a dormi derrière la station Shell, à côté d'un ranch. Le soleil me chauffe le dos pendant le petit déj. composé comme à la maison.
Pips fait tout: le petit déj., la vaisselle, éponge les vitres qui sont couvertes de condensation due au froid (l'isolation du RV n'est pas top!), dégonfle le lit (nous allons regagner de l'altitude), il range tout.
A chacune de mes questions Pips réagit comme habituellement en haussant le ton, ça m'énerve. L'organisation du voyage est très serrée, on n'a pas le temps d'écrire posément, de se promener, il a les yeux rivés à la montre, il n'entend pas mon argumentation.
Les valises sont toujours dans le coffre, pas le temps de ranger nos vêtements dans les armoires, mais en échange on roule... on porte les mêmes vêtements depuis le départ de Mulhouse.
Pendant sa douche je vais photographier la vie à Bridgeport.
La route vers Bodie
On démarre à 9:15 direction Bodie, quelques miles plus loin que Bridgeport, ville minière de la ruée vers l'or, abandonné en 1938. Altitude 2500m.
La route se transforme en piste après quelques kilomètres, à un moment nous passons près de bergers avec d'importants troupeaux de moutons.
Au bout de la piste d'accès, une guérite et un ranger souriant qui nous taxe 14 $ pour l'accès. On se gare dans le parking désert, quand survient un autre ranger, furieusement il nous intime l’ordre de nous garer plus loin à l'endroit prévu pour les RV (le long de la piste). Un vrai abruti !
De fait, au retour de la visite, il n'y aura que quelques véhicules sur le grand parking.
Bodie
BODIE à été une cité comptant jusqu'à 10 000 habitants.
Tout a été laissé en l'état, y compris les ustensiles du quotidien dans les maisons, les magasins, l'école, l'hôtel, le saloon, la boulangerie, la couturière, le laitier.... Le temps semble s'être arrêté, il ne manque que les humains qui semblent s'être évanouis.
Des pièces mécaniques jonchent le sol, des carcasses de voitures, des engins de chantier, des chariots... Ce n'est plus qu'un endroit fantomatique.
Les terrils sont dorés comme à Johannesburg.
Nous visitons le petit musée où sont conservés des ouvrages, documents, objets (jusqu'à un corbillard !) sur tous les aspects de la vie économique, sociale, culturelle, et sportive de la cité.
Nous déjeunons sur l'aire de pique-nique située plus loin sur la piste, au milieu des montagnes pelées, parsemées de terrils coniques comme de grosses verrues.
Après avoir parcouru la piste en sens inverse, on retrouve la nationale et on reprend la route vers le sud.
route plein sud
Nous sommes toujours à 2000 m d'altitude, nous longeons la Sierra Nevada et les montagnes font leur spectacle.
On suit MONO LAKE pendant un moment. Les lacs se succèdent, il y a toujours les bouleaux dorés, le spectacle est grandiose.
INYO NATIONAL FOREST 6000 ft ( ~1800m). Pips ne dit rien, je l'interroge: " je n'ai pas assez d'yeux pour tout regarder et tout voir ! C'est un régal."
On perd de l'altitude progressivement, les plaines verdissent, mais les sommets sont toujours enneigés, et toujours çà et là des bouleaux dorés. Jazz à fond, rythme endiablé, Pips est heureux.
Arrêt ravitaillement à Bishop,
3.17 $ le gallon. Plein : 27.17 gallons (~105 litres). 80 $ (moins de 60 €) !!!! A la station Pips échange avec le conducteur d'un gros pick-up qui se ravitaille aussi, qui est tout heureux de rencontrer des français, et comme Pips parle comme un amerloque...
On s'arrête ensuite au Mac Do. pour envoyer un mail aux enfants...une heure de perdue, la connexion ne fonctionne pas. A noter que les Mac Do sont rares et d'aspect modeste ici. Le personnel est souvent mexicain (j'ai vu deux fillettes de 2 et 4 ans minuscules, dont la maman mexicaine, ignorait jusqu'à l'existence de la France).
On reprend la route qui continue de longer les montagnes en sautant d'un lac à l'autre. On passe INDEPENDANCE, puis MANZANAR (le camp où les nippo-américains furent incarcérés pendant la 2è guerre mondiale).
Cette fois c'est le MONT WHITNEY (4418 m) qui se profile au loin, splendide dans le soleil.
Lone Pine
Nous passons LONE PINE pour chercher le camping de DIAZ LAKE (où Michel, Eric et Shaun sont passés cet été), puis nous retournons à LONE PINE à la recherche d'une connexion internet. Celle du Mac Do ne fonctionne pas non plus ici, nous la trouvons finalement en nous garant dans la rue, devant un motel qui annonce free WI-FI. Nous relevons notre courrier et envoyons nos messages.
Nous sommes joyeux et affamés. Retour à DIAZ au camping ou nous mettons notre obole dans le tronc, cherchons une belle place pour la nuit, au bord du lac.
Repas du soir, Pips dort déjà alors que j'écris. Il fait bien moins froid que la nuit dernière. Bonne nuit.
Campground mode d'emploi
Le plus souvent il n'y personne sur place mais cela ne dispense pas du paiement qui doit s'effectuer en arrivant.
A l'entrée il y a un kiosque avec le plan du "campground", le règlement, les explications comment payer et les tarifs.
Dans une boite se trouvent des enveloppes jaunes, au format des billets de banque (tous les billets US ont la même taille), avec un talon détachable. Muni de l'enveloppe il convient d'aller choisir l'emplacement. Chacun comporte un piquet muni d'un numéro et d'une pince à papier.
Renseigner enveloppe et talon avec nom, date d'arrivée, immatriculation du véhicule, nombre de personnes, emplacement, somme due.
Détacher le talon de l'enveloppe et le fixer avec la pince.
Retour au kiosque, mettre dans l'enveloppe la somme correspondante à la nuit (entre 15 et 30 $ ) et glisser le tout dans un tronc prévu à cet effet (cadenassé et fixé dans le béton tout de même!). On peut même aller en ville avec le RV (resto, courses...), l'emplacement est réservé.
Le ranger passe le lendemain matin au lever du jour pour relever la caisse et vérifier le paiement.
La procédure est systématique partout en dehors des heures d'ouverture, hors saison et dans les petits campings.