3 novembre 2010 de Parker à Joshua Tree N.P. distance parcourue : 267 km altitude maxi : 200 m (Monitor pass)

Parking du casino indien de Blue Water.

Des frôlements dans la nuit.

Température agréable, nous avons laissé la porte du camping-car ouverte, la moustiquaire tirée. Vers une heure du matin Mâ est réveillée en sursaut par des frôlements et des chuchotements à l'entrée. Elle saute du lit et vient claquer la porte au nez de quelques ados, qui s'enfuient comme une volée de moineaux. Nous sommes des naïfs et venons d'avoir beaucoup de chance. Nos sacs sont dans l'entrée, en hauteur, mais quand même, et l'IPod est branché pour la recharge.

Parking des gros.

En dépit de cet épisode mouvementé mais bref, la nuit fut bonne au casino indien de Blue Water. Sur le parking, près de nous il n'y a pratiquement que d'énormes Class A. Comme le terrain est en pente, la plupart de ces engins possèdent des vérins hydrauliques télécommandés pour la mise à niveau. C'est impressionnant, certains ont les roues qui touchent à peine le sol du côté aval ! L'autre "must" est l'antenne parabolique d'environ 1m de diamètre, posée sur un trépied de taille "ad hoc". Bien entendu tout cela est alimenté en électricité par un groupe électrogène !!!

Il y a aussi la démesure complète de l'attelage truck Volvo + gigantesque caravane "fifth-wheel".

Wanda et Steve encore.

En repartant, arrêt e-mails au McDo.

Puis nous repassons au Walmart acheter un sac de voyage supplémentaire pour le vol de retour. Il va bien falloir mettre l'excédent de bagage quelque part. Et comme nous ramenons des cadeaux pour les enfants...

Et là nous retrouvons Wanda et Steve qui y ont passé la nuit sans soucis.

Tout contents de nous revoir, Wanda nous fait la bise, et Steve nous invite à bord de son "yacht de la route" (c'est moi qui le dit). Ils nous offrent le café et le thé ainsi que des petits gâteaux.

L'intérieur est luxueux et la place ne manque pas. C'est devenu leur résidence principale, retraités, ils ont tout vendu, accroché le bateau à l'arrière et son partis sur les routes. Steve est un ancien commercial et passait déjà pas mal de temps sur les routes. Ils viennent de porter leur linge à la laverie, et attendent de le récupérer pour continuer.

Au fil de la discussion ils avouent être de parfaits "computer idiots" quand je décris l'usage que je fais de l'IPod pour communiquer avec la France. Eux sont restés à la case "poste restante" et utilisent très peu le téléphone mobile, très onéreux. Il y a d'ailleurs aucun réseau...dans le désert, normal !

Ils me disent leur surprise et leurs interrogations devant ma maîtrise de l'anglais.

Wanda et Steve suite...

Ils me pressent de questions sur la France, l'Europe. Ils veulent savoir où nous vivons.Je donne notre situation géographique à proximité de la Suisse et de l’Allemagne. Ils sont très surpris d'apprendre comment nous allons et venons de France en Allemagne, ou Italie ou Espagne etc... C'est à dire à l'identique du passage entre Arizona et Californie. Ils ont encore les représentations des frontières fermées avec contrôles multiples, forgées par le cinéma et la télévision.

Autour du camion il y a des oiseaux noirs qui picorent. On dirait des merles. Wanda nous apprend qu'ils les nomment "gracco", en fait on dirait des mainates ! Ils imitent le chant des autres oiseaux et comme les pies aiment et chapardent tout ce qui brille.

Wanda est charmante, et souvent d'une spontanéité désarmante comme savent l'être les Américains. Hier elle s'était extasiée du parfum que portait Mâ. Alors aujourd'hui Mâ, avant de partir lui fait cadeau d'un petit flacon de ce parfum. (en se promettant tout bas, de repasser par la case "duty free shop" avant le retour). Wanda est ravie et reprend les embrassades (ce qui n'est pas la règle ici).

Nous allons finalement faire nos achats, et après un dernier coup de klaxon aux copains, nous prenons la route vers Blythe et Joshua Tree National Park.


Direction Joshua Tree NP.

Nous prenons le chemin des écoliers, une petite route qui continue de suivre le cours du Colorado jusqu'à Blythe. il y a de nombreuses cultures qui utilisent l'eau du Colorado et profitent du climat chaud. Nous voyons beaucoup de palmiers, d'eucalyptus et des cactus géants. La chaine de montagne qui barre l'horizon est dentelée et sombre, presque noire, l'origine volcanique est partout. À un moment ce sont des rizières d'un vert cru qui arrivent. Des échassiers se promènent ici et là à la recherche de la pitance. De temps à autres les toits en tôle de fermes isolées.

Nous franchissons le Colorado, nous voici revenus en Californie. Le paysage ne change pas. Nous faisons une cinquantaine de kilomètres ainsi.

Les noms des endroits où nous passons sont très évocateurs : "ghost lake" le lac fantôme, "hidden valley" la vallée cachée, "shagee tree lane" chemin de l'arbre hirsute. Vingt kilomètres avant Blythe arrêt repas au bord d'un petit canal d'irrigation. Il fait beau et chaud, on se croirait en Espagne.




Blythe

est gros bourg agricole fier d'annoncer 24 églises pour 12 500 habitants.

Quartzsite n'est qu'à 35 kilomètres à l'est. Endroit connu pour être le point de ralliement hivernal de centaines de camping-caristes américains, à qui a été donné le surnom de "snowbirds" oiseau des neiges. A part le désert le seul intérêt est la tenue d'expositions et de bourses d'échanges de minéraux.

I-10.

Nous prenons la I-10 vers l'ouest. Mâ s'est endormie, j'ai mis les écouteurs de mon IPod et je roule avec un bon petit programme de jazz.

La température est de 34°C, ce qui nous change du froid de la dernière semaine. Quelques kilomètres avant la sortie de Joshua Tree NP, un panneau, répété à plusieurs reprises : "Prison d'état, prochaine sortie. Interdiction absolue de prendre des autostoppeurs".


Attention aux tarentules !

À Joshua Tree NP, placardée sur la vitre du bureau des rangers une affichette : "attention aux tarentules sur les chemins, svp conduisez prudemment. Merci de conduire lentement cela nous aide à préserver la vie sauvage."

Cottonwood campground.

Arrivés sur l'emplacement pour la nuit, Mâ commence par mettre des chaussettes et des chaussures fermées. J'ai droit à des remarques acerbes parce que je garde mes sandalettes. Nous allons découvrir les environs, faire des photos, et revenons au camion après la tombée de la nuit. Mâ se perche sur la table de camping, les pieds loin du sol, mais reconnait que finalement on n'en a pas vu une seule !

Incident de frontière franco- allemand.

Pendant le repas, je mets un peu de jazz mezzo-voce. Cinq minutes après, on frappe à la porte, j'ouvre, ne vois personne mais j'entends une voix me dire avec un fort accent...germanique " It's dou laoutt, vii ton't laïke it". C'est trop fort , on n'aime pas ! Je n'avais pas remarqué qu'une lucarne de la capucine est encore ouverte.

Bon ! ce charmant voisin teuton campe sous la toile à dix mètres de nous, il doit être rendu nerveux par les araignées. Il n'est que 19:30 h, le silence est de rigueur à partie de 22:00 h. Je coupe la musique, il nous a un peu cassé l'ambiance, mais on fait avec.