4 novembre 2010 de Joshua Tree N.P. à Lake Elsinore distance parcourue : 355 km altitude maxi : 1500 m

Lever à l'aube.

Le programme de la journée est chargé. Le petit déjeuner expédié, on démarre après un arrêt technique à la dump station.

Un camping-car nous précède, il est occupé par un couple de suisses allemands qui terminent un périple de quatre mois. Ils repartent pour l’Europe depuis Los Angeles.

Joshua Tree National Park

c'est surtout des cactus et des plantes cuites par la sécheresse et la chaleur.

Rien n'est vert vraiment, c'est vert fané, vert blanchissant, il y a de nombreux épineux agressifs, sauf le "palo verde" sorte de grand cactus en forme de bâton.

On quitte l'endroit et peu après un faucon orange à la queue carrément rouge s'envole d'un buisson à notre approche.

Cholla cactus garden

Nous prenons la direction de Cholla cactus garden à 20 miles (32 km) au nord du campground. La route serpente dans le désert. À Cholla cactus garden, arrêt photo. Il s'agit d'une concentration dense de cactus de cette espèce qu'on rencontre également isolée ailleurs dans le désert.

Traduction du panneau de présentation à l'entrée du sentier botanique.


créosotier, "desert governor".

Cholla cactus.

Nous autres humains, n'accordons souvent de valeur aux autres espèces vivantes que si nous pouvons en tirer un quelconque profit. Nous sommes incapables de reconnaître la moindre valeur à une chose ou une espèce vivante en soi.

Le cactus cholla (cho-ya) est un de ces réprouvés. Si nous pouvions demander au rat du désert ou au troglodyte des cactus (petit oiseau du désert) leur avis sur le cholla, ils nous donneraient assurément des réponses qui élargiraient singulièrement notre point de vue.

Attention.

À moins d'être un troglodyte des cactus soyez très prudent en vous promenant sur le sentier. Évitez de vous frotter au cactus cholla. Le moindre effleurement peut faire pénétrer des épines dans la peau. S'en débarrasser est difficile et douloureux. Surveillez bien les enfants. Pas d'animaux de compagnie autorisés sur le sentier.

Si cette plante avait une part d’utilité voire d'innocence dans le grand ordre de la nature, je serais ravi d'en être informé. (J.Smeaton Chase California desert 1919)

C'est à la manière d'un verger que le créosotier (larrea tridenta) gouverne cet espace désertique ouvert .

Là où l'humidité est suffisante il se rassemble et se mélange avec d'autres espèces de plantes sans modèle visible de répartition de l'espace.

Mais dans les vallées aux sols plus perméables où l'humidité est faible, le créosotier règne sur le territoire au point de secréter son propre herbicide pour éliminer les autre plantes d'où son appellation mexicaine "el gobernador", le gouverneur.

C'est de loin l'arbuste le plus commun du désert de Mojave et du Colorado. Son système radiculaire double lui permet de régner sans partage sur son espace. À la fois pivotant pour pénétrer profondément et radial juste sous la surface il double ses possibilités d'alimentation en eau.

Le créosotier se reproduit habituellement par bouturage et non par graines. Certains arbustes sont estimés vieux de 9400 ans, ce qui en fait un des plus anciens organismes vivant sur terre.

Quand il pleut, l'air du désert est saturé de l'odeur de créosote émanant du créosotier, d'où le nom.

En route pour Palm Springs

On rejoint l'autoroute I-10 vers Palm Springs.

Retour à la civilisation, à l'opulence et la richesse à Palm Springs. Arrêt café, thé et internet, Skype dans un Starbucks à l'entrée de la zone urbaine, on peut parler à nos enfants et à notre petite fille. Il fait beau et chaud.

Golfs, banques et gated communities.

Palm Springs est un endroit fait par les riches et pour les riches. Une profusion de jardins et d'espaces verts entretenus méticuleusement par des cohortes de jardiniers mexicains omniprésents. Nous essayons de voir la maison NEUTRA, on passe et repasse devant mais on ne voit pas grand chose depuis la rue.

Partout des golfs, des résidences fermées "gated communities" ultra luxueuses, des cliniques du même métal, des banques, des centres commerciaux.

Nous allons voir l'endroit où Michel a passé quelques jours en aout, puis nous visitons rapidement le "centre-ville", et déjeunons sur un parking de supermarché huppé.

Aperçu à quelques rues d'ici un marchand de voitures d'occasion. Banal ? Non pas tellement , rien que des Rolls, une demi douzaine alignées comme à la parade, dont une blanche !

Avant de reprendre la route nous faisons le plein : 29 gallons (~110litres) pour 294 miles (479 km) $ 87.20 (~64 €). conso moyenne ~23 l/100.

Les Vosges à quelques miles de Palm Springs !

Nous attaquons maintenant la route touristique dite "from palms to pines" c'est à dire "des palmiers aux sapins".

Comme souvent ici, la montée est "brutale", avec de nombreux lacets, des ravins profonds , on passe rapidement de 140 m d'altitude à 1500 m. On entre au pays des indiens Cahuellas, réserve de Santa Rosa.

Partis du désert on se retrouve, en quelques kilomètres, dans un paysage qui évoque les Vosges, avec des ranchs d'élevage de chevaux dans la forêt, de la verdure partout, il fait frais. Les chalets sont en rondins, des barrières blanches entourent les propriétés. La route sur le plateau est très tranquille et peu fréquentée.

La descente vers Elsinore est aussi pentue, tortueuse et dangereuse que la montée. Notre engin dépasse les cinq tonnes, il vaut mieux s'en souvenir à cet instant et rester prudent !








Choses vues en cours de route.

Hemet.

Nous arrivons à Hemet au coucher du soleil. C'est l'heure de la sortie, il y a de la circulation, beaucoup de pick-ups japonais fatigués, usés. La ville donne une impression de pauvreté, nous voyons beaucoup de mexicains.

Il y a des "liquors shops" un peu partout, simples baraques de bois et de tôle, avec des grilles qui barrent toutes les ouvertures. On se croirait dans un roman de Michael Connolly !

Au bord de la rue un baraquement préfabriqué dont les peintures s'écaillent porte une enseigne éclairée : "General Surgeon", Chirurgie Générale !

Vite passons notre chemin, on aurait plutôt vu un mécano installé ici ! On se croirait dans un pays du tiers monde !

Il y a beaucoup d'habitations précaires, mobil-homes, caravanes, baraques de bois ça et là à la sortie de la ville.

On continue la route pendant une quarantaine de kilomètres.

Lake Elsinore

Il fait nuit noire maintenant. Finalement, après avoir galéré un peu, nous trouvons une place de camping au bord du lac d'Elsinore au "Weekend Paradise".

La manager d'une quarantaine d'années nous guide à bord d'une voiturette électrique de golf ornée d'un énorme drapeau américain qui ondule dans le vent. Elle nous place en première ligne au bord de la plage.

Ouf ! Vite au dodo.