7 novembre 2010 de Santa Barbara à Morro Bay distance parcourue : 195 km au niveau de la mer
Sante Barbara Dimanche matin.
Bonne nuit tranquille sur le parking du University Plaza Shopping Center de Goleta.
Grande lessive.
Le petit supermarché Albertson's est ouvert, la laverie automatique contiguë aussi. Nous décidons d'y faire une grande lessive.
Il y a une douzaine de machines à laver et autant de sèche-linge dans un local tout en longueur, une télé dans un coin diffuse un programme "poeple" et des pubs au kilomètre.
À mon arrivée nous sommes trois personnes, un hommes d'une cinquantaine d'années, visiblement d'un bon niveau de formation, qui attend sa lessive, "m'initie" au fonctionnement des machines. Mâ est venu me rejoindre avec le reste de notre lessive.
La machine à laver est du modèle à tambour vertical courant aux USA, aux programmes réduits, aux cycles de lavage courts, à l'efficacité relative.
Elle exige 1 dollar, en pièces de 25 cents dites "quarter" pour fonctionner. Il y a un changeur de monnaie à coté des machines, dans lequel on introduit les billets ($1,$2 ou $5), et là oh surprise ! la machine crache les pièces.
Dans un autre distributeur mettre $1 (en quarter)pour obtenir la dose de lessive nécessaire pour une machine.
Puis trouver une machine libre qui fonctionne (heureusement les autres usagers nous guident), mettre en route et ...attendre la fin du lavage pendant une vingtaine de minutes.
J'en profite pour aller au petit café d’à côté consulter nos mails en profitant de la connexion wi-fi.
À présent les clients se font plus nombreux. Toutes les classes sociales sont représentées, il y l'inévitable couple mexicain avec un enfant en bas-âge, des gens modestes mais aussi des hommes (divorcés ? seuls?) qui paraissent aisés et d'un bon niveau de formation.
Pour le séchage les machines ne sont pas très performantes non plus, il faut payer trois cycles (75 cents chaque) pour obtenir le linge sec.
Finalement nous récupérons et plions nos affaires.
Contact à onze heures.
Après notre lessive, la matinée est bien avancée, en route vers le nord et Big Sur.
Nous quittons Goleta, banlieue cossue de Santa Barbara, entre l'aéroport municipal et son trafic de jet privés, deux terrains de golf, et le Santa Barbara Shore Country Park.
Le temps se couvre et devient menaçant à mesure que nous roulons.
Bientôt nous quittons la côte après un dernier regard vers les plates-formes pétrolières en mer.
Lompoc.
Nous traversons la petite ville de Lompoc.
Vandenberg air base.
La route passe devant l'entrée de la base aéronavale de Vandenberg. Elle dépend du Commandement des Forces Spatiales (Air Force Space Command AFSPC). C'est l'une des trois principales bases de lancement de fusées du programme spatial des États-Unis.
Orcutt.
En chemin on fait un petit crochet par Orcutt à la recherche d'un coin sympa pour manger, sans succès. Ambiance très Far-West et peu riche.
Guadalupe.
Partout a nouveau des cultures à perte de vue. Une pancarte indique une localité nommée Beteravia, tout un programme.
Escale à Guadalupe près du "Boys And Girls Club", en bordure de localité. Il y a une éclaircie. Deux familles mexicaines avec leurs enfants profitent des jeux. Nous déjeunons.
Des champs et des ouvriers agricoles partout.
La route continue au milieu de l'agriculture "industrielle" dit Mâ. Des millions de pieds de fraise, et à intervalle régulier des dizaines d'hommes et de femmes courbés pour la cueillette, tous mexicains, leur voitures garées le long des champs.
Pour eux pas de dimanche, les fruits sont à point, il faut cueillir. Ça et là sont posés, à leur intention, des paquets de cinq six cabines WC comme sur les chantiers de construction. Faudrait voir à pas aller saloper la marchandise !
Après les fraises ce sont des choux des poireaux des salades, puis de la vigne aux feuilles déjà jaunes et rousses.
Comme partout en Californie les noms de lieux et villes sont à consonance hispanique, originellement une terre colonisée par les espagnols, devenue mexicaine puis annexée par les États-Unis en 1848. Les noms sont restés.
Les immigrants mexicains se sentent un peu chez eux en dépit de toutes les embûches et vexations qu'ils ont du surmonter pour arriver jusqu'ici.
Les patrons US sont bien contents de leur payer un salaire de misère. Les républicains déplorent hypocritement leur présence en nombre, tout en en profitant de manière éhontée.
Retour au bord de l'Océan.
La route revient vers l'océan à Grover beach, le temps s'est mis à la pluie. Nouveau crochet vers les terres. Nous traversons San Luis Obispo sous la pluie battante pour parvenir à Morro bay dans la pluie et le brouillard. Il fait froid.
Heureusement l'accueil au campground de Morro dunes est chaleureux, on se pose pour la nuit, avec l'océan qui mugit de l'autre côté de la plage en face du camp.