Nevralgie pudendale

Je souhaitais évoquer cette pathologie car mon ostéopathe l'a traitée en 3 séances de méthode Gesret chez une personne. (Voir témoignage dans "De la théorie à la pratique".


"Le nerf pudendal (du latin pudendus, honteux), est aussi appelé nerf honteux interne. Il est situé dans la partie basse du bassin et innerve la région du périnée, entre les organes génitaux et l’anus.


Anatomie du nerf pudendal


Nerf mixte. Le nerf pudendal est composé de fibres nerveuses motrices, sensitives et végétatives.

Origine. Le nerf pudendal provient de la moelle épinière, et plus précisément des deuxième, troisième et quatrième racines sacrées au niveau du sacrum.


Trajet. Le nerf pudendal quitte le bassin au travers de la grande échancrure sciatique en-dessous du muscle piriforme. Après être passé autour de l’épine sciatique, il s’introduit dans la pince constituée par le ligament sacro-épineux et sacrotubéral. Il pénètre ensuite dans un canal fibreux, nommé canal d’Alcock.

Branche collatérale. Le nerf pudendal donne naissance au nerf rectal qui innerve notamment le sphincter externe de l’anus.

Branches terminales. Au niveau du canal d’Alcock, le nerf pudendal se divise en deux branches terminales :

  • Branche inférieure : Le nerf périnéal qui se subdivise en une branche superficielle, innervant le scrotum ou les grandes lèvres, et une branche profonde, innervant une partie des muscles élévateurs de l'anus, les muscles ischio- et bulbo-caverneux ainsi que le bulbe du pénis.
  • Branche supérieure : Le nerf dorsal du clitoris chez la femme et de la verge chez l’homme


Visionner la séquence concernant le nerf pudendal entre 2mn38 et 3mn43:


Fonctions du nerf pudendal


Rôle dans le mécanisme de l’érection. L’activité nerveuse (sensorielle, motrice, végétative) et l’innervation des muscles ischio- et bulbo-caverneux par le nerf pudendal permettent la rigidité pénienne.

Rôle dans la continence urinaire et anale. Le nerf pudendal transmet la sensation du besoin d’uriner et innerve notamment les sphincters de l’anus.


Pathologies du nerf pudendal


Névralgie pudendale. Aussi appelée algie pudendale ou syndrome d’Alcock, elle correspond à une douleur neuropathique chronique. Parfois confondue avec des troubles urologiques ou gynécologiques, elle se manifeste par des douleurs vives au niveau du bassin. Elle est liée à la compression du nerf pudendal qui peut résulter de causes externes telles que la pratique intensive de cyclisme, une chute sur les fesses ou la position assise prolongée ; ou de causes internes telles qu’une neuropathie ou une polyarthrite rhumatoïde.


Traitements du nerf pudendal


Traitement médicamenteux. Certains médicaments peuvent être prescrits pour soulager les douleurs neuropathiques : anti-dépresseurs, antalgiques et antiépileptiques.

Infiltrations canalaires. Sous contrôle radioscopique, des injections de corticoïdes ou d’anesthésiques locaux peuvent être réalisées au niveau des zones de compression.

Neuromodulation. Cette technique consiste à implanter des électrodes au niveau du nerf pudendal.

Traitement chirurgical. En dernier recours, la décompression du nerf pudendal peut être réalisée par chirurgie (neurolyse).


Examens du nerf pudendal


Examen clinique. Une étude des antécédents du patient est réalisée pour identifier les facteurs de risque (activité professionnelle, sportive, etc.). Un toucher rectal peut être pratiqué pour conforter le diagnostic.

Exploration électrophysiologique. L’électromyogramme permet d’étudier l’activité électrique du nerf pudendal et de localiser les sites de compression.

Exploration vasculaire. Le diagnostic d’une névralgie pudendal est souvent associé à une échographie-doppler des artères pudendales pour identifier la présence d’une compression vasculaire.

Bloc anesthésique pudendal. Cet examen consiste en une anesthésie locale du nerf pudendal pour confirmer l’origine neurologique des douleurs.

Imagerie médicale. Des examens complémentaires peuvent être réalisés pour identifier les causes de compression du nerf pudendal : radiographie, scintigraphie osseuse, IRM, etc.


Historique et symbolique du nerf pudendal


Le syndrome d’Alcock a été décrit pour la première fois par le Professeur Amarenco en 1987 comme « la paralysie périnéale du cycliste »."


Le piégeage du nerf pudendal :

"Nicole Briand, Présidente de l’Association d’information sur la névralgie pudendale (AINP), entend souvent des patients qui arrivent vers elle lui expliquer qu’ils ont été traités et parfois opérés pour diverses pathologies supposées en urologie ou en gynécologie avant de se rendre compte qu’il s’agissait tout simplement du nerf pudendal enflammé ou lésé, qui provoque donc parfois de très vives douleurs au niveau de l’anus, du pénis pour les hommes et du clitoris, du vagin et de l’anus pour les femmes. Nombreux sont également les patients traités sans résultat avec des anti-douleurs et anxiolytiques inadaptés, qui les laissent continuer à souffrir durant de très nombreux mois, voire plusieurs années".


Mes réflexions


J.Gesret expliquait : " des côtes bloquées en rotation, vont placer le sacrum également en rotation/inclinaison".


On peut facilement concevoir qu'un sacrum malpositionné peut entrainer des compressions nerveuses, cependant il ne suffit pas de repositionner uniquement le sacrum, le bassin, mais aussi tout ce qui se situe au dessus du bassin, notamment la cage thoracique.

Au vu de ses racines issues de la moelle épinière et qui passent au travers des trous sacrés, une restructuration globale du squelette (principe de la méthode Gesret qui a fait ses preuves depuis plus de 30 ans sur l'asthme, les allergies, l'eczéma, le psoriasis et d'autres pathologies) me parait indispensable.

Cette restructuration globale est, selon moi, une des principales clés pour libérer définitivement le nerf pudendal de toutes compressions, mais cette approche n'est jamais évoquée dans les traitements de cette pathologie.

En matière d'ostéopathie, seules des manipulations au niveau du bassin voire des vertèbres dorsales sont mentionnées dans certains sites, or un bassin malpositionné peut avoir pour origine une cage thoracique déstructurée. Serait-ce la raison de si peu de réussite dans le traitement des névralgies pudendales?.

Concernant de nombreuses interventions chirurgicales, (comme pour le port de semelles, corset, appareil d’orthodontie, implant, stimulateur de nerf, etc...), elles devraient être pratiquées en toute logique, après une restructuration globale afin que les corrections se fassent sur de bonnes bases.

Je ne suis pas surprise de constater tant de déceptions. Ces opérations chirurgicales sont localisées; la non restructuration de la cage thoracique quant à elle, maintient des subluxations chondrocostales à l'origine d' une mauvaise position des os du bassin et a pour conséquence la réapparition de compressions nerveuses parfois momentanément résolues suite à une intervention chirurgicale. Ces compressions entraînent différentes pathologies qui se distinguent en fonction des nerfs atteints (nerf pudendal, nerf crural, nerf sciatique, etc...) et qui peuvent se cumuler..

Rappel : à l'issue des séances, il est impératif de respecter les règles d'hygiène posturale pour maintenir cet équilibre dans le temps.


NEVRALGIE CRURALE


Concernant les névralgies crurales (atteinte du nerf crural que l'on nomme également nerf fémoral), les sciatiques et atteintes d'autres nerfs..., le raisonnement est toujours le même pour moi.

"Pour le nerf crural, il semble que les racines nerveuses se situent entre L1, L2, L3, L4, voire S1 selon les auteurs d'anatomie...Selon la racine irritée, le trajet de la douleur sera différent".


Dans la vidéo suivante, je relève que des subluxations vertébrales au niveau de ces lombaires, causées par une déstructuration du squelette, ne sont pas évoquées comme pouvant être aussi à l'origine des compressions de ces racines nerveuses...


SCIATIQUE


Les deux principales racines du nerf sciatique sont :

  • la racine L5 qui sort entre les quatrième et cinquième vertèbres lombaires ;
  • la racine S1 qui sort entre la cinquième vertèbre lombaire et la première vertèbre sacrée.


Il semblerait que la majorité des sciatiques ait pour origine une hernie discale. Voici ce qu'explique J.Gesret au sujet des hernies discales :


  • "Par contre pour les hernies discales, nous obtenons des résultats très intéressants. Techniquement , nous ne travaillons pas sur les lombaires mais sur la position spatiale du sacrum.

Comme je l'ai maintes fois expliqué, chaque côte fixée en postériorité entraine un raccourcissement du membre homolatéral, de 1,5 mm environ ; trois côtes donnent en gros 5 mm fausse jambe courte et un pelvis incliné de 1 cm. La rotation/inclinaison du sacrum va provoquer la compression du disque L5/S1 (et au dessus) et parfois conduire à la hernie discale.

En ostéopathie, travailler le sacrum et la lombaire 5 (ce qui est possible en position couchée) sans avoir restructuré la cage thoracique ne donnera pas grand chose comme résultats dès que la personne sera remise debout avec sa fausse jambe courte non résolue !"

J'ai maintes fois fait cette démonstration pendant la formation d'un praticien à son cabinet ; d'ailleurs pendant celle ci, nous leur demandons de faire venir obligatoirement une personne ayant une hernie discale pour leur faire la démonstration de l'efficacité de nos techniques".


Une côte en rotation fixée = 1,5 mm de fausse jambe courte du côté homolatéral ;

3 côtes = 4,5 mm de fausse jambe courte. Une fausse jambe courte de 4,5 mm donne une inclinaison du pelvis de 9 mm ....

Traiter par manipulation des lombaires est de la plus grande stupidité, en effet, c'est comme des assiettes posées sur une table de travers, elles penchent et le fait d'essayer de les redresser ne sert qu'à les désaligner.

La solution, permettre au sacrum (la table) de retrouver sa position spatiale correcte, au besoin, en cas de vraie jambe courte, on procède, et seulement dans ce cas, au calage de compensation sous le talon."



Jacques Gesret :

"La rééquilibration de la colonne vertébrale n'est pas la clé des pathologies que nous traitons ... et que chiros et ostéos ne traitent pas. La clé c'est le thorax et ça ils ne savent pas le faire"

« La seule chose que je puisse avancer, c'est que si l'on ne sait pas restructurer un thorax, on ne peut absolument pas solutionner un problème cervical ... pas plus qu'une fausse jambe courte induite par la rotation fixée de deux ou trois côtes.

L'homme est un tout, et en oublier une partie ne donne que de médiocres résultats » .