Les zones cibles

Le lien sur les zones cibles de J.Gesret ne fonctionnant plus du fait de la fermeture du site où se trouvait cette page, j’avais effectué une copie de cet article et je souhaite à présent, la mettre à la disposition d’éventuels professionnels, étudiants en médecine ou autres intéressés par ses recherches car ceci est important.

Pour confirmer ses propos, j'ai copié/collé un article en provenance d'une autre source. (Éparpillement multi-étage, multi-convergence, douleur irradiée et douleur référée)


Pathologies immunitaires : les zones cibles

"Jacques R. Gesret Chercheur autodidacte - Ostéopathe Honoris Causa & Jean-Louis Boutin Honoris Causa CO ATMAN - Pathologies immunitaires : les zones cibles

Parmi les pathologies du système immunitaire, nous avons quelques grandes directions : eczéma, psoriasis, allergies alimentaires, de contact, etc.

Le point commun de toutes les réactions « allergiques » ou immunitaires est qu’elles se localiseront précisément dans des secteurs métamériques cutanés ou sur un organe comme l’intestin ou les bronches.

Rappel anatomique

3 - LE GANGLION STELLAIRE

Sur ces images, noter la différence entre les deux ganglions, ce qui peut expliquer les différences de pathologies rencontrées à droite (causes exogènes) et à gauche (causes endogènes).


Né de la fusion du ganglion cervical inférieur et du premier ganglion thoracique, le ganglion stellaire n'a pas la même disposition selon les sujets. Il peut être :

  • soit en position haute, cervicale, occupant la base du cou,
  • soit en position basse, thoracique, caché sous la plèvre et le col de la première côte,

- en dehors, par le bord interne des scalènes moyen et postérieur et les ligaments vertébro-pleural et costo-pleural ;

- en dedans, par le corps vertébral de la première thoracique, recouvert du long du cou et de l'aponévrose pré-vertébrale ;

- en avant et en bas, par le versant postérieur du dôme pleural ;

- en arrière, par le col de la première côte et l'articulation costo-vertébrale ;

- en haut, par l'artère vertébrale qui se dirige obliquement en haut et en arrière et qui ferme la fossette dans laquelle est inclus le ganglion stellaire.

  • soit, le plus souvent en position intermédiaire. Dans ce cas, il est situé au-dessus du dôme pleural, dans une petite dépression limitée


L'origine réelle des fibres sympathiques du ganglion se situe dans le tractus intermedio-lateralis de la quatrième à la neuvième vertèbre thoracique. Son origine apparente vient des cinquième, sixième, septième et huitième nerfs cervicaux et du premier nerf thoracique. Il donne des rameaux communicants à ces différents nerfs et au nerf vertébral. Il forme un plexus autour de l'artère vertébrale et autour du tronc basilaire.

Il s'anastomose avec :

  • le nerf pneumogastrique,
  • le nerf phrénique,
  • le nerf cardiaque inférieur qui participe au plexus cardiaque,
  • les nerfs pleuraux qui forment le plexus du dôme pleural,
  • les nerfs vasculaires pour l'artère sous-clavière et ses branches,
  • le nerf musculaire pour le muscle long du cou"



"Les études que nous avons entreprises et le travail de l’ensemble des praticiens qui ont été formés démontrent (1) que la racine des allergies est un ganglion stellaire en souffrance, sinon saturé de messages nociceptifs issus des articulations chondrocostales subluxées. Ce ganglion est soupçonné depuis longtemps, par la médecine, d’être à la base des désordres dans les réponses immunitaires. On a procédé à son exérèse, on l’a lysé par injection d’alcool et enfin brûlé au laser en n’obtenant que des résultats provisoires et ne tenant pas dans le temps. La libération de la première côte et son maintient en équilibre parfait, a donné la preuve attendue : la disparition des réactions allergiques.

Pour qu’une une réaction « allergique » se produise, il faut une première côte fixée en rotation postérieure (à droite = allergies exogènes ; à gauche = allergies endogènes).

Le mouvement en anse de seau s'effectue autour d'un axe antéro-postérieur passant en arrière par l'articulation costo-transversaire et en avant par l'articulation chondro-sternale. Ce mouvement est propre aux trois premiers anneaux thoraciques.

Dans le mouvement en anse de seau vers le haut, le corps de la côte est tiré vers le haut par les scalènes pendant que les deux extrémités antérieure et postérieure s'abaissent. Ce mouvement d'abaissement des deux extrémités est possible parce que l'axe OX (ou O'Y) est dirigé vers le bas. Du fait de cette obliquité, il n'existe pas, au-niveau des deux premiers anneaux thoraciques, de mouvement en anse de seau vers le bas. Le relâchement des muscles scalènes permet seulement aux deux côtes de reprendre leur position d'équilibre (leur position de repos). C'est cette absence de mouvement en anse de seau vers le bas qui explique la fréquence des thorax en inspiration puisque les scalènes sont toujours sollicités en contraction, très rarement en étirement.

La côte se retrouve ainsi en rotation postérieure, avec la tête de la côte qui recule, le tubercule costal est porté en dehors avec un glissement postéro-interne de l’arc costal.

L’arc costal se trouve enfoncé, comme dépressif en avant et plus saillant en arrière, l’hémithorax se retrouvant du côté de la lésion en rotation interne.

J’entends par exogènes, toutes les réactions allergiques provoquées par des allergènes extérieurs et par endogènes, les réactions dites « auto-immunes », bien que je conteste cette notion (2).



Les grandes lignes

Quand un corps est en déséquilibre, quelles qu’en soient les causes à l’origine, on retrouve toujours le sujet en appui sur une jambe faussement courte dans 99% des cas, sinon plus.

Cette fausse jambe courte est provoquée par une rotation/inclinaison du sacrum et ce défaut de position spatiale est dû à un certain nombre de côtes supérieures en rotation postérieure fixée. Une côte fixée induit un raccourcissement du membre inférieur homolatéral d’une valeur comprise entre 1 et 1,5 mm suivant la taille du sujet. Trois côtes, ce qui est assez courant, donneront un raccourcissement entre 3 et 4,5 mm, ce qui entraine une inclinaison du pelvis comprise entre 6 et 9 mm. Dans de telles conditions, le sujet s’appuie en permanence sur sa jambe courte, relâchant le membre long, et adopte une attitude scoliotique : épaule homolatérale abaissée et postériorisée, épaule controlatérale élevée et projetée en avant, tête inclinée à l’opposé de la jambe d’appui, mandibule décalée dans le même sens, etc.

Dans ces conditions, un certain nombre d’étages vertébraux est en souffrance avec des restrictions de mobilité articulaire, ce qui provoque des réactions inflammatoires dans les tissus environnants (avec ou sans douleurs perceptibles).



La mélodie vertébrale

Dans notre pratique, nous avons constaté que tous les sujets présentent les grandes lignes citées ci-dessus, mais qu’il existe ensuite une sorte de combinaison lésionnelle, constante chez les sujets qui présentent une pathologie particulière.


Par exemple pour qu’il y ait une potentialité de développer un eczéma chez un sujet, il faudra qu’il réunisse les critères suivants :

- première côte droite en rotation postérieure fixée ;

- T9 à gauche, fixée entre T8 et T10 ;

- sacrum en inclinaison/rotation à droite ;

- membre court à droite ;

- appui sur la jambe droite ;

- épaule droite basse et postériorisée, etc.


Pour une potentialité psoriasis, ce sera exactement l’inverse :

- première côte gauche en rotation postérieure fixée :

- T9 à droite, fixée entre T8 et T10 ;

- sacrum en inclinaison rotation à gauche ;

- membre court à gauche ;

- appui sur la jambe gauche,

- épaule gauche basse et postériorisée, etc.


Deux points particuliers dans cette hiérarchie lésionnelle vont produire des « pathologies » différentes :


Dans la potentialité eczéma, nous avons au moins K1 et K2 fixées à droite, plus T9 (commande du foie). Cette atteinte dans les échanges qui se font avec le foie va donner de l’eczéma, qui se projettera dans un ou des territoires métamériques cutanés dont les fibres sont en souffrance dans des zones inflammatoires dues à des restrictions de mobilité articulaire des étages correspondants. Mais si nous libérons T9, nous passerons de l’eczéma à l’asthme à l’effort (K2) ou bronchites asthmatiformes (+ K3).


Dans la potentialité psoriasis, nous avons au moins K1 fixée à gauche, plus T9 en rotation inverse (commande du pancréas), cette atteinte seule peut donner un diabète et pour que s’exprime un psoriasis, il faudra également, comme dans l’eczéma, un ou des territoires métamériques cutanés dont les fibres sont en souffrance.


De ces observations cliniques découle une possibilité de diagnostic très précis qui nous indiquera, suivant les secteurs métamériques cutanés dans lesquels s’exprime la « pathologie », quels sont les étages en souffrance et quelle est la combinaison (droite ou gauche) qui les y maintient. Ceci sera complété par la vision globale de la personne debout : appui sur quelle jambe, épaule la plus basse, tête inclinée de quel côté, décalage de la mandibule de quel côté, etc.


Pathologie n’est pas le mot qui convient, en effet, ce que nous voyons n’est de la réaction défensive de l’organisme en réponse à des informations projetées dont l’origine se situe sur le trajet nerveux qui relie la zone atteinte au système médullaire ou central.

Règle :

Le corps est programmé pour assurer sa survie et celle de l'espèce, il ne fabriquera que ce qui lui est (ou semble) utile pour la conservation de son intégrité

Enfant diabétique

Enfant asthmatique

Les territoires métamériques cutanés

On rencontre chez tous les vertébrés, à un stade donné du développement embryonnaire, des formations mésodermiques disposées à la suite les unes des autres, que l'on désigne sous le nom de métamères ou de segments primordiaux.

On les envisage comme une représentation phylogénique de la structure du corps des invertébrés et en particulier des annelés.

La segmentation de l'embryon remonte aux premières phases de son développement.

Vers le 15e jour (environ 2mm) apparaissent les premières protovertèbres (futures cervicales) et vers le 25e jour (environ 5mm) elles seront au nombre de 35.

C'est à partir de ce stade que des cellules vont se détacher de la crête neurale pour former deux cordons parallèles.

L'un donnera les plexus ou ganglions pré viscéraux, l'autre formera la chaîne latéro-vertébrale des ganglions spinaux. C'est vers la fin du 3e mois que sera effective la segmentation des masses ganglionnaires, répondant exactement à celle des paires rachidiennes dont elles dérivent. Cet aspect en “chapelet” va se transformer à certains endroits en “cosse de haricot” intégrant plusieurs "grains" pour former les masses des ganglions stellaire, thoracique et lombaire.


Le système sympathique est l'élément fondamental du système nerveux :

« Il est le plus ancien dans l'ordre ontogénique, comme dans l'ordre phylogénétique ; son entrée en fonction est antérieure à celle du système cérébro-spinal : le plexus viscéral précède le cerveau ». (Guy Lazorthes) (3)

Certains objecteront que la segmentation métamérique est floue, de par le fait que les segments se recouvrent mutuellement à l'image des tuiles d'un toit et que l'on peut difficilement attribuer tel ou tel secteur cutané à un métamère précis.

Citons Guy Lazorthes à ce sujet :

"la topographie radiculaire de déficit (Scherrington, Forster) a permis de mettre en évidence le territoire propre par la section de la racine directe. La section des racines supérieures et inférieures a également permis de mettre en évidence le territoire maximum mais la topographie radiculaire d'excitation est plus exacte".

Le recouvrement d'un territoire métamérique par celui qui le suit et celui qui le précède est logique car il permet la survie de ce territoire en cas de déficit de la fibre directe. Lorsque ceci se produit, seule une petite zone subit une hypoesthésie.


Parenthèse :

Nous pourrions considérer les ganglions spinaux comme de "mini cerveaux métamériques" synchronisés par des connections médullaires, sans pour autant impliquer le système central par une foule de détails qu'ils peuvent gérer directement avec les noyaux médullaires.

Ce sont bien des mini cerveaux inversés car ils contiennent des neurones "intermédiaires" capables de mémoriser des informations (en T dont les cylindraxes se dirigent vers la moelle épinière et les dendrites vers les terminaisons nerveuses diverses) qui gèrent et modulent les informations entre les neurones médullaires et les terminaisons cutanées, musculaires ou viscérales. Nous pourrions envisager qu'ils détiennent, en association avec les noyaux médullaires, la "somatotopie viscérale" absente du système central.

Centralisant les informations, les modulant, les sélectionnant et n'échangeant que ce qui est nécessaire avec le système central, en particulier les messages nociceptifs « projetés ».

Les ganglions sont opérationnels, chez l'embryon, avant même la mise en fonction du système central, en même temps que se forment les premiers viscères.

Mais d'autres questions sont soulevées : cette association entre les ganglions, réalisée par les connections médullaires, ne contiendrait-elle pas les informations nécessaires à la réalisation d'un viscère, tant dans sa forme, son volume et sa fonction ?


J’ai construit cette hypothèse sur la base de la neurosignature (découverte de Ronald Melzac sur l’algie des amputés et l’agnosognosie) qui recueillerait les informations somatiques sous la forme d'une image qui serait comparée à la neuromatrice cérébrale "contenant dès la naissance l'image, la forme et le volume de l'adulte à devenir". Disons à l’image d’un hologramme, seul capable de contenir des milliards d’informations dans un codage ultra simple, car les combinaisons ADN ne sont pas assez nombreuses pour déterminer la ressemblance d’un être humain à ses deux parents, dans leurs milliers de détails.

Donc, le corps se développerait dans ce « moule holographique » et quand il aurait atteint sa ressemblance, sa forme et sa taille finale, le facteur de croissance ne serait plus utilisé (sauf dans le cas des tumeurs où il serait réactivé).

La neuromatrice viscérale se trouverait-elle dans les ganglions spinaux puisqu’ils sont en place avant même le développement des viscères ?

Des décisions sont donc prises à ce niveau médullo-ganglionnaire et c'est également à ce niveau que des erreurs peuvent être engendrées : informations projetées, conscientes ou inconscientes (douleur de l'infarctus, projection cutanée d'une information viscérale, projection cutanée, viscérale ou musculaire d'une information articulaire).

Ces erreurs d'interprétations vont être à la base de réactions du système central et des mécanismes de défense qui vont entraîner de soi disantes « pathologies » qui ne peuvent trouver d'explication que dans cette logique de raisonnement.


Rappel d’une règle fondamentale :

L'origine d'une réaction dite pathologique, dans un territoire précis, ne peut avoir qu'une cause située sur le trajet qui le relie au système central.

Topographie tronculaire

Disposition métamérique des pathologies cutanées

Les deux photos ci-dessous illustrent parfaitement et apportent la preuve de l’exactitude de ma démonstration qui a été publiée en 1996 dans mon premier livre.

Sur la photo de gauche, le bassin est incliné à GAUCHE. Dans tous les cas de psoriasis, la jambe courte (vraie ou fausse) est à gauche.

Sur la photo de droite, le bassin a été redressé et stabilisé, les lésions ont commencé à se résorber correctement, mais l’attitude scoliotique précédente (photo de gauche) fait que les épaules ne sont plus de niveau, ni la tête dans l’axe du corps.

On voit nettement la disposition des lésions sur les cuisses qui se situent dans le territoire exclusif de L2. (Voir schéma "Figure N°4 : innervation cutanée sensitive métamérique).

Les deux photos ont été prises respectivement à 1 mois d’intervalle.

Tout cela va rentrer dans l’ordre dans le temps par un relâchement des dissymétries musculaires.


Sacrum en inclinaison/rotation vers la droite

En ostéopathie, un sacrum s'incline d'un côté et tourne du côté opposé. Ainsi une lésion de torsion gauche du sacrum se définit par une inclinaison droite de la base sacrée et une rotation vers la gauche (la base regarde à gauche) du sacrum. Son axe est alors un axe oblique gauche (de haut en bas et de gauche à droite passant par la base à gauche et l'angle postéro-inférieur droit) : la base droite s'incline à droite et tourne à gauche pendant que l'angle inférieur gauche descend et recule.

Avant traitement

Après 4 mois

Eczéma du nourrisson

Exemple d’un eczéma du nourrisson touchant la racine maxillaire et mandibulaire du trijumeau, très en relation avec les poussées dentaires et surinfecté par staphylocoque doré.

Après traitement de surinfection

Première et unique équilibration

Après 2 semaines

Après 5 semaines

Jambe droite courte, classique de l’eczéma

Après libération des côtes

Exemple d’une maladie bulleuse nécrosante touchant une zone cutanée régie par C7. Cette personne a été traitée par mon ostéopathe Mr Aguerre.

Sur cette photo, on constate :

1 - une petite lésion qui a commencé à guérir par le centre.

2 - une lésion dont la guérison est plus avancée, mais qui conserve encore sa couronne en « atol ».

3 - la disparition d’une portion de la couronne.

Conclusion

La libération des étages vertébraux correspondants aux zones cibles (métamériques) où s’expriment l’eczéma, le psoriasis et autres pathologies cutanées, va donner une amélioration passagère au niveau des lésions, mais ne durera pas dans le temps tant que la « potentialité pathologique » n’aura pas été résolue.

Ce que je démontrais déjà en 1986, il y 25 ans de cela, et dont personne n’a tenu compte à ce jour. (Dépôt légal à la BNF Paris, ci-dessous)

Bibliographie

CHARCOT J. M. Leçons sur les maladies du système nerveux, faites à la Salpêtrière. Paris, Bureaux du Progrès médical 1886-94.

Tome I : http://www.archive.org/details/oeuvrescompltes00babigoog

Tome II : http://www.archive.org/details/oeuvrescompltes02babigoog

Tome III : http://www.archive.org/details/oeuvrescompltes00chargoog

EKANDE S. M. - GESRET J. R. Approche clinique de la sclérose en plaques : Peut-on remettre en questions le dogme des maladies auto-immunes. Mémoire d’ostéopathie, Montréal, 2009.

EKANDE S.M. – BOUTIN J.L. « La méthode Gesret Application clinique sur la modulation des réponses immunitaires de l'organisme dans le cadre de certaines pathologies » Revue Ostéo N°88, Octobre 2010.

GESRET J. R. Dermoréflexothérapie : traité théorique et pratique avec étude particulière de l’asthme et du psoriasis. 1986 - BNF de Paris : DL - 4-9-1986-22922.

GESRET J. R. « Asthme, eczéma et psoriasis ». Revue Epidaure, N°1 » 1987

GESRET J. R. Pour une nouvelle approche de la maladie. 1988 - BNF de Paris : DL-26-01-1988-00966

GESRET J. R. « La dermoriflessoterapia » 1988 - © Revue Natom - Italie, N°56

GESRET J. R. Asthme : recherche fondamentale et nouvelles thérapeutiques des pathologies du système immunitaire. De Verlaque 1996. Accessible sur la page www.asthma-reality.com/livre1.htm

GESRET J. R. Acupuncture et Ostéopathie, vérité neurophysiologique. De Verlaque 1997. Accessible sur la page www.asthma-reality.com/livre2.htm

GESRET J.R. « Traitement manuel de l’asthme, selon la méthode Gesret : concept et présentation clinique » Revue Mains libres N°2-2011.

LAZORTHES G. Le système nerveux périphérique. Masson, 3ème édition 1981.

MELZACK R., « Phantom limbs and the concept of a neuromatrix », Trends in neuroscience, 13, pp. 88-92, 1990.

MOUGEOT J. B. A. Recherche sur quelques troubles de nutrition consécutifs aux affections des nerfs. Paris, E. Boutmy, 1867.

Notes

1. Ma première publication date de 1987 et depuis 1996, plus de 300 professionnels ont été formés dans 19 pays qui utilisent la méthode Gesret.

2. Voir les différents liens concernant les articles déjà publiés sur le même sujet par J. Gesret

3. LAZORTHES G. Le système nerveux périphérique 3ème édition, Masson, 1981. Chapitre XXIII, Le système sympathique, « généralités », page 307."

Autre source :


Il a été fait mention, plus avant, de l'éparpillement multi-étagé des fibres nociceptives au niveau de la corne postérieure, éparpillement particulièrement marqué pour les fibres nociceptives d'origine viscérale, et de la multi-convergence. Il a été suggéré que l'éparpillement multi-étagé et la multi-convergence permettaient de mieux comprendre la douleur "référée".


Cependant en clinique, deux situations se rencontrent fréquemment: la douleur "référée" et la douleur "irradiée". Douleur "référée" et douleur "irradiée" sont deux réalités différentes.

La douleur "irradiée" décrit la zone d'un dermatome où est ressentie une douleur quand un nerf est soumis à un stimulus nociceptif quelconque, souvent une compression. Ainsi, la douleur ressentie au "gros orteil" en raison d'une hernie discale L5 en est un exemple. Il est bien entendu qu'à partir du moment où le multi-étagement de l'éparpillement augmente comme cela est susceptible de se rencontrer en situation d'ouverture des NMDA et de contribution du système nerveux autonome sympathique, la zone où est ressenti la douleur irradiée s'élargit tout autant.


La douleur "référée" pour sa part est celle qui est ressentie dans la zone d'un

  • dermatome
  • ou myotome
  • ou sclérotome
  • ou viscérotome

alors qu'il n'existe pas de stimulations nociceptives dans le dermatome ou myotome ou sclérotome ou viscérotome où la douleur est ressentie.


La nomenclature dermatome ou myotome ou sclérotome ou viscérotome provient de l'époque embryologique et se rattache au développement de l'embryon autour du 26e jour. L'origine embryologique des afférences et les liens de ces afférences avec leur segment médullaire aussi appelé métamère remonte à cette époque.


Chaque étage ou segment médullaire (pex.: C5, D11, L4) reçoit des afférences des 4 entités trouvant origine au niveau embryologique: la peau, les muscles, les structures osseuses / cartilagineuses et les viscères. Le segment médullaire innervant telle région ou structure s'appelle un métamère.


Les structures cutanées possèdent des métamères ou segments médullaires habituellement assez bien définis, ainsi il est assez facile d'attribuer un segment médullaire pour les surfaces cutanées et ce segment cutanée est généralement assez clairement délimité sans chevauchement avec une autre surface cutanée. Cette surface cutanée rattachée à un segment médullaire particulier correspond aux dermatomes auxquels on fait référence si souvent.

En regard de la surface cutanée, il est même possible d'explorer la notion de dermatome plus en détail. Ainsi chaque neurone nociceptif est connecté à une portion anatomique spécifique de la surface cutanée, cette portion s'appelle "le champ récepteur". Chaque champ récepteur constitue une toute petite portion d'un dermatome, un dermatome étant la surface cutanée dont l'innervation est associée de façon préférentielle à une racine particulière (ou nerf spinal). Chaque champ récepteur recouvre une partie d'un autre champ récepteur lui aussi nociceptif. Il existe ainsi une importante superposition de champs récepteurs pour toute surface donnée. Par ailleurs, à l'exemple des champs récepteurs nociceptifs, chaque type de perception sensorielle possède ses propres champs récepteurs ce qui amène finalement un important chevauchement de différents champs récepteurs appartenant chacun à des afférences sensorielles différentes.

Par ailleurs, les structures autres que les surfaces cutanées possèdent elles-aussi des métamères ou segments médullaires mais qui sont habituellement un peu moins bien définis voire beaucoup moins bien définis. Les mieux définis après les dermatomes sont les myotomes et il demeure encore est assez facile de reconnaître un segment médullaire pour les différents groupes musculaires mais déjà l'étalement est plus grand et un peu moins précis que pour les dermatomes. A titre d'exemple, un problème à l'étage L5-S1 peut entraÎner une ténomyalgie au niveau des muscles fessiers, ischio-jambiers et des muscles du mollet (triceps sural: gastrocnemius et soleus). Cet exemple illustre le fait qu'un site rachidien puisse donner différentes zones de douleurs référées à la fois dans un dermatome et à la fois dans un myotome qui ne se chevauchent pas l'une et l'autre et qui pourtant originent du même métamère à l'étape embryologique.

Ensuite viennent les associations métamères - structures osseuses / cartilagineuses, ce qui correspond aux sclérotomes. Ici, les distances commencent à prendre plus d'importance et les associations entre les structures osseuses / cartilagineuses et les métamères dont ces structures originent, sont parfois déroutantes de prime abord.

L'exemple classique à cet égard concerne l'atteinte des articulations interapophysaires de la charnière dorso-lombaire soit D11-D12-L1 et la région fessière et/ou sacro-iliaque et/ou crête iliaque postérieure où la douleur peut être ressentie, parfois en surface, parfois en profondeur.

Un autre exemple classique concerne le diaphragme et l'épaule dont l'innervation au stage embryologique origine pour chacune de ces structures des segments C3-C5. Dans le cas du diaphragme, les afférences pour mieux suivre le diaphragme ont empruntées le nerf phrénique pour faire leur migration vers le bas de sortes qu'elles se sont éloignées considérablement de leurs segments d'origine. Ainsi, une atteinte du diaphragme peut donner des douleurs référées dans le sclérotome C3-C5.


Enfin, les viscérotomes sont les plus éparpillés et ceux offrant les limites les moins précises en raison du fait que les viscères envoient leurs afférences non seulement vers plusieurs segments ou racines à la fois (étalement sur au moins quatre à six racines) mais vers des segments médullaires qui sont souvent très loin de leur localisation, ceci parce que durant l'embryogénèse, la migration de certaines structures s'est faite sur de longues distances. Ainsi, des structures aussi diverses que le tiers distal de l'oesophage, l'estomac, le grêle, le caecum, l'appendice, le colon ascendant et transverse, le foie, la vésicule biliaire, les canaux biliaires, le pancréas et les surrénales peuvent envoyer des afférences nociceptives qui transitent, sans faire de synapses (car il s'agit des fibres périphériques!) par le plexus coeliaque et ensuite le grand nerf splanchnique avant d'atteindre les métamères D6-D9 et possiblement jusqu'à D5-D10.

Un exemple classique de douleur référée impliquant deux viscérotomes concerne l'appendice et l'ombilic. Il arrive souvent qu'une douleur d'appendicite soit d'abord ressentie dans la région de l'ombilic, cela parce que le segment métamérique recevant les afférences de ces deux structures est le même, soit D10. Ce n'est qu'au moment où les nocicepteurs du péritoine pariétal qui appartiennent pour leur part au réseau somatique que la douleur commence à être véritablement perçue comme provenant de l'appendice.

En regard des douleurs référées, il peut arriver que la douleur soit ressentie en deux régions, celle où la stimulation nociceptive s'exerce véritablement et dans le dermatome ou myotome ou sclérotome ou viscérotome concerné, comme il peut arriver que la douleur ne soit ressentie que dans le dermatome ou myotome ou sclérotome ou viscérotome concerné, alors que la stimulation nociceptive se déroule ailleurs.


L'erreur d'interprétation par le cerveau se fait sur le site où les mécanismes nociceptifs se produisent car le cerveau avise alors qu'il se produit une stimulation nociceptive mais dans une "fausse région", la zone "référée".

Le cerveau confond alors site douloureux et siège des mécanismes nociceptifs qui dans le cas des douleurs référées sont deux sites différents.

Ainsi, la douleur ressentie dans le bras gauche lors d'une crise d'angine ou lors d'un infarctus en est un exemple puisqu'à ce moment, ni les nocicepteurs du bras gauche, ni les nerfs périphériques ni les racines contenant les afférences du bras gauche ne sont soumis à une stimulation nociceptive.


Deux hypothèses ont cours actuellement pour tenter d'expliquer les douleurs référées:

  • une convergence entre les afférences nociceptives vraies et les nociceptives nociceptives "non stimulées" sur les mêmes neurones centraux qui fait en sorte que la région où la douleur "référée" est ressentie correspond alors à la zone médullaire où se font les plus importantes "arrivées simultanées" entre
    • les fibres afférentes nociceptives provenant de la structure viscérale, ostéoarticulaire ou nerveuse lésée i.e. là où la stimulation douloureuse se produit
    • les afférences nociceptives de la région "donnée" i.e. de la zone où la douleur est ressentie

L'influx nociceptif provenant de la structure lésée est intégré au niveau du cerveau comme provenant du territoire non lésé: il y a erreur sur la localisation de la lésion. Le cerveau n'est pas capable de faire la différence entre les deux sites en raison de la convergence des informations au niveau de la moelle.


  • une double direction de l'influx nociceptif arrivant au neurone central soumis à la multi-convergence de sorte qu'une portion des influx subirait un revers de direction et pourrait être véhiculée de façon antidromique dans les afférences nociceptives non stimulée. Un tel influx antidromique pourrait favoriser la libération antidromique de substance P qui entraînerait à son tour la libération d'autres substances algogènes au niveau de la zone référées i.e. au niveau de la zone non stimulée.

Dans un cas comme dans l'autre, le cerveau à tendance à préférablement projeter la douleur référée sur une structure somatique. Mais l'inverse peut très bien se rencontrer à savoir une origine somatique alors que la douleur est ressentie au niveau viscéral.

Comprise de cette façon, la douleur référée peut alors s'étendre sur des zones plus ou moins larges. En référence aux éparpillements "céphalad" et "caudad" que peuvent prendre les fibres nociceptives du faisceau de Lissauer à leur entrée dans la moelle, il est possible d'en déduire certains éléments "cliniques".

A cet effet, moins les afférences nociceptives en provenance d'un dermatome, d'un myotome ou d'un sclérotome sont éparpillées, plus la zone de douleur référée sera réduite et précise. Le contraire est aussi vrai. Il faut dire par ailleurs que cet éparpillement connaît des différences anatomiques individuelles d'une personne à l'autre.

Par ailleurs, il faut rappeler que "l'arrivée simultanée" des afférences de la région lésée et celles de la région référée ne concerne pas uniquement que deux fibres telle qu'on pourrait l'imaginer dans une vision simplifiée de la convergence.

En fait cette "arrivée simultanée" touche

  • l'arrivée d'une fibre nociceptive périphérique sur plusieurs dendrites appartenant à plusieurs neurones nociceptifs ascendants, cette fibre transportant déjà plusieurs champs récepteur,


  • l'arrivée de plusieurs fibres nociceptives périphériques sur plusieurs dendrites appartenant à plusieurs neurones nociceptifs ascendants, chaque fibre transportant donc une multitude de champs récepteur d'où l'élargissement de la zone où est ressentie la douleur référée, enfin en présence d'une activation des NMDA et d'une participation du système sympathique, cette arrivée simultanée touche aussi


  • l'arrivée de plusieurs fibres périphériques non-nociceptives sur un même neurone nociceptif central ascendant et transportant encore chacune leurs propres champs récepteurs mais venant ajouter dans les circonstances un net rehaussement du transfert nociceptif. (Voir LE SYSTEME DE TRANSPORT DES INFLUX NOCICEPTIFS: LA PORTION CENTRALE)


Il est bien entendu que les événements décrits ci-haut s'appliquent tout autant au niveau du tronc cérébral où le noyau spinal du trijumeau se trouve l'équivalent de la corne postérieure pour recevoir les afférences nociceptives de la face (Voir: LE SYSTEME DE TRANSPORT DES INFLUX NOCICEPTIFS: LA PORTION CENTRALE).


En somme, face à ces phénomènes de multi-étagement et de multi-convergence, une conclusion s'impose de toute évidence:

  • à chaque fois qu'un neurone nociceptif est suffisamment lésé, il risque de se produire un élargissement des champs récepteurs. Plus cet élargissement s'étend, plus les zones où la douleur référée se manifeste se trouvent "déformées" par rapport à l'anatomie courante des dermatomes.

Ces transformations sont susceptibles d'ajouter encore d'autres difficultés à la personne qui a mal car en raison de l'élargissement des champs récepteurs et du dépassement des champs récepteurs habituels, l'anatomie normale de la douleur risque de ne plus se retrouver entraînant souvent un doute dans l'esprit des soignants.

Enfin, il faut aussi souligner que "l'arrivée simultanée" des afférences nociceptives de la région lésée ne concerne pas uniquement que les neurones centraux nociceptifs. En fait cette "arrivée simultanée" concerne aussi les neurones moteurs et donc l'arrivée de fibres nociceptives périphériques sur plusieurs dendrites appartenant à plusieurs neurones moteurs, ce qui amène de fait un certain tonus contractil chez plusieurs fibres musculaires en même temps.

Pour la musculature du tronc et des membres, les neurones moteurs impliqués dans ces interconnexions sont localisés dans la corne antérieure de la moelle, pour la musculature du cou et de la tête ils sont situés dans les noyaux moteurs des nerfs crâniens. Il est donc possible d'observer des contractions musculaires réflexes suite à des stimulations nociceptives soutenues.