C'est un très grand réseau d'extraction du gypse, l'un de mes préférés. Les volumes sont impressionnants, dans un climat d'instabilité générale. Les première et seconde masse sont en effet partiellement superposées, et les méthodes d'exploitation utilisées du XVIe au XXe siècle sont très inadaptées pour cette roche, un bon cocktail explosif !
⚠ Cette carrière est assez instable, des éboulements majeurs se sont produits et un effondrement généralisé n'est pas à exclure. Prudence ! ⚠
Les galeries ont ainsi été creusées comme du calcaire, c'est-à-dire en formant des murs parfaitement verticaux, ce qui n'est absolument pas recommandé pour du gypse. Très peu de consolidations ont par ailleurs été mises en place (à l'inverse des autres carrières de gypse), hormis quelques tentatives de hagues et bourrages ainsi que de piliers à bras. Mais ces piliers sont globalement inutiles, le gypse n'offrant pas la résistance suffisante pour maintenir le ciel (soit le pilier s'enfonce, soit le pilier cède, soit le ciel pète autour...).
On note aussi certains quartiers d'exploitation au taux de défruitement très (trop) élevé, terrain idéal pour la formation de fontis. Plusieurs d'entre eux sont d'ailleurs bien visibles en surface, la forêt est d'ailleurs interdite d'accès. Un large secteur est en très mauvais état, cerné par les fontis remplissant complètement les galeries.
Il s'agit d'une compilation de plusieurs visites, la qualité des photos varie selon le téléphone utilisé. Une autre page dédiée à un second secteur sera mise en ligne prochainement.
Les galeries de roulage sont plutôt renforcées au ciel, mais les poutres commencent à tomber car les angles de ces galeries rectilignes sont des points de fragilité.
A proximité de l'entrée, nous retrouvons une belle Renault Vivasix des années 1920 ou 1930, utilisée par les champignonnistes.
Cette carrière a connu un usage peu commun durant son histoire. Une petite partie a été transformée en souterrain refuge lors de la guerre de 1870 ! Selon le rapport des autorités prussiennes, les habitants avaient emporté des animaux, du matériel et des vivres pour rester cachés durant plusieurs mois.
Quelques consolidations massives et un four à pain sont des traces de cette période.
Ci-dessus, l'un des anciens roulages d'accès présente un bel alignement de piliers à bras. Des traces de traverses se remarquent dans l'argile au sol.
Au niveau d'une jonction en Y, les piliers n'ont pas tenu la pression. Certains blocs sont figés dans un étonnant équilibre. C'est complètement bourré au fond.
2 salles de pause : l'une datant probablement de l'époque des carriers, l'autre bien plus moderne.
A droite, une grande salle a largement été renforcée. J'imagine qu'elle devait servir à l'activité champignonniste intense qu'a connu cette carrière.
Une autre des particularités de cette carrière est la méthode utilisée par les champignonnistes. Il s'agit de culture en cagette en bois, c'est assez rare. Tout un secteur est désormais habillé de ces "tas de bois bien ordonnés".
Ci-dessus un tableau de comptage des champignons.
Ci-dessous une hélice utilisée pour ventiler les cultures.
Plusieurs rues sont nommées.
A droite, ce qui semble être un itinéraire ou un billet de train.
Les galeries atteignent les 10 mètres de haut dans les chambres d'exploitation !
Appareil photo
vs téléphone...
Nous arrivons dans ma partie préférée : les badaboums et les fontis particulièrement gigantesques. C'est assez inhabituel de se soucier davantage du sol que du ciel en souterrain. Les fontis de seconde masse rejoignent la première, ce qui forme d'impressionnantes déformations. A droite, c'est carrément un fontis de première masse qui s'écoule dans la seconde !
L'éboulement à gauche est immense. On voit bien les différentes couches, des cagettes de champi au sol aux marnes vertes et aux plus gros blocs de gypse.
La première masse de gypse se situe juste en dessous de couches de marnes tendres et poreuses. Attention ça peut tomber d'un coup et c'est assez glissant.