Cette carrière est comme figée dans le passé. Il reste ainsi de nombreux éléments de l'exploitation, fait très rare dans la région !
⚠ Cette carrière est très dangereuse, s'y engouffrer n'est pas une décision à prendre à la légère. Le risque d'effondrement est fort et l'unique galerie d'accès restante, très inondée, est en grand péril. Un fontis s'y développe et évolue entre les visites, obstruant le passage. La rupture de la couche de marne supérieure et le déversement de sables, obstruant totalement le passage, est par exemple possible. ⚠
L'exploitation du gypse a débuté vers la fin du XIXe siècle, avec l'implantation d'une grande plâtrière à proximité immédiate des descenderies. Les wagonnets, déplacés sur rails, étaient tractés par des chevaux durant la première moitié du siècle dernier. Ils ont ensuite été remplacés par des locotracteurs jusqu'aux années 1960. Notre accès est d'ailleurs une galerie qui permettait la remontée des wagonnets. Nous pouvons visiter les couloirs principaux, la majorité des chambres d'exploitation étant inaccessibles ou très instables. Certaines galeries ont été consolidées avec de grands murs assez caractéristiques, c'est un travail remarquable d'architecture. Un impressionnant réseau de rail en voies étroites a été laissé sur place à la fermeture, ce qui est très rare. Nous retrouvons par ailleurs plusieurs aiguillages et plaques tournantes dans le réseau.
Nous voilà partis pour une petite rando en forêt pour rechercher le roulage d'accès, sur un sol assez glissant en ce début d'année. Une fois passé la balade forestière, il nous reste encore un obstacle à franchir. Un ruisseau inonde effectivement le roulage, et un fontis massif et évolutif de marnes a fait explosé la voute en se déversant progressivement. Cette fois il a fallu un peu recreuser pour passer la double chatière !
J'ai remanié cette page à la suite d'une seconde visite, la qualité des photos reste assez variable.
Une coupole permettait de collecter l'eau ruisselant du ciel. A proximité, nous retrouvons des wagonnets surmontés de caisses en bois, bien amochées par l'humidité et / ou les visiteurs.
◾Malgré les impressionnantes consolidations, datées des années 1910 à 1930, nous repérons rapidement des effondrements massifs, parfois sur des voies majeures.
◾Certaines petites cloches de fontis se traversent, donnant à voir un millefeuille de couches de gypse et de marnes à la stabilité précaire.
◾Ci-dessous, nous pouvons grimper dans une impressionnante cloche de fontis (vidéo et photo). Mon compère se situe à un niveau supérieur au ciel initial des galeries ! La marne se détache régulièrement par blocs, ouvrant de grandes chambres très instables. Cette dernière est par ailleurs très sèche, ce qui est rare. Les éléments sont donc coupants avec des arrêtes nettes.
⚠ Je ne recommande pas de monter dans ces cloches, le risque d'effondrement est fort et imprévisible. ⚠
◾Ci-dessous, cette galerie porte un nom curieux. Peut-être lié à un accident lors de l'exploitation ?
◾Deux écuries distinctes sont toujours visitables. L'une d'elles comporte encore 2 colliers en cuir pour les chevaux et une mangeoire, tandis que l'autre dispose de murs de forme caractéristique.
◾Les galeries étaient percées à l'explosif. Nous retrouvons donc tout naturellement de nombreux sacs de Nitramite, ainsi que 2 dynamites chargées (Ah non ça c'est pas du tout normal tout compte fait).
◾A droite, une affiche de prévention est toujours placardée dans une petite salle : "Portez un casque". Cette précaution s'applique d'autant plus désormais.
◾Ci-dessus, le roulage principal serpente entre les consolidations et des masses de déchets (d'exploitation ou marnes tombée lors de fontis ?).
◾Cette photo de rails serpentant sous l'eau, réalisée très rapidement en fin de 1e visite, était à refaire... sauf que le sort en a décidé autrement. D'une part cette galerie est très rarement inondée, d'autre part un gros bloc s'est détaché cet été, écrasant le rail et le joli panorama par la même occasion. C'est un bon rappel du côté éphémère de ces espaces.
◾Ci-contre, une plaque tournante manque de se faire "manger" par un effondrement.
◾Ci-dessous, quelques quartiers d'exploitation sont toujours présents. Les galeries sont taillées à l'explosif avec des retouches très ponctuelles au pic, pour purger les blocs instables.
Au ciel, les "ripple marks" (rides de courant) sont visibles, traces de la formation du gypse sous l'action de la mer il y a quelques années.
◾Enfin, nous voilà arrivé au front de taille terminal. Il est temps de revenir vers notre sortie et sa chère galerie inondée, maintenant que nous sommes bien secs.
Souvenirs d'un retour sous la neige début janvier...