Restitution des résidences d'été
Résidence dans la maison Zervos, juin - juillet 2022. exposition 16-18 septembre 2022.
Artistes : Kyoo Choix, Lucie Lozano, Raheleh Nasiran
« Lucie Lozano vit et étudie à Paris. Une première formation en illustration à l’Ecole Estienne, dont elle est sortie diplômée en 2019, lui a donné l’occasion de se familiariser avec les techniques traditionnelles d’impression. Lucie Lozano poursuit actuellement ses études à l’ENSAD de Paris dans le secteur textile. Le dessin occupe une place centrale dans sa pratique. Elle s’intéresse particulièrement aux objets imprimés, livres d’arts, supports de narrations, tous fabriqués en petite série. Son approche dessinée est contemplative, souvent portée par des histoires sous-jacentes : histoires prêtées par ses proches, histoires plus personnelles et plus secrètes. Son travail, qui gravite autour de la peinture et du textile, débute généralement par une première phase de dessin, suivie par la fabrication des supports sur lesquels fixer ces images afin d’en faire des multiples.
À l’occasion de sa résidence à la fondation Zervos, Lucie Lozano s’est concentrée sur l’expérimentation d’une technique de tirage photographique alternative, inspirée d’un procédé à la gélatine, héritée du siècle dernier. Elle a utilisé cette technique comme procédé d’impression pigmentaire, pour réaliser un petit livre polychrome à partir de ses dessins, explorant en particulier les différentes possibilités de superposition des couches de couleurs. Cultivant la lenteur de la fabrication de ce procédé technique, ses journées se sont écoulées au rythme des différentes étapes de travail : dessins et peinture, préparation des produits, tirages photographiques, etc. C’est entre ces différents moments de fabrication technique et selon les temps de séchage imposés, qu’elle partait peindre les paysages autour de la maison.
Rahele Naziran est née en Iran. Avant de s’installer à Paris en 2018, elle a suivi à Téhéran une formation en édition et impression. Venue en France pour y faire une formation en arts plastiques, elle est aujourd’hui diplômée de l’Université de Paris 8. A l’occasion de cette formation, elle a fait une importante recherche portant sur des expériences collaboratives, en art contemporain, avec des individus marginalisés. Elle s’est particulièrement interrogée sur l’impact des structures de pouvoir sur les personnes ainsi que sur les interactions entre les corps et les espaces.
Elle développe actuellement une pratique mixte du dessin et de l’impression d’une part, de l’installation sonore, de la vidéo et de la performance de l’autre. A la fondation Zervos, elle a cherché à approfondir son regard et son vécu en développant des formes de poésie visuelle et performative, poésie habitée de parcelles de vie, de fragments d’objets et de souvenirs, de la présence amère, tout à la fois intense et lointaine de l’Iran, habitée aussi de ses « montagneuses » relations amoureuses et de ses relations amicales « salées, sucrées, acides ou grasses »...
Kyoo Choix (Kyoo Seok Choi) est né en Corée du Sud, à Séoul, et vit actuellement à Paris. Il est en train de terminer une thèse en arts plastiques à l’Université de Paris 8. A son arrivée en France, il a été confronté à l’urgence d’apprendre le français afin de pouvoir échanger, étudier, lire et écrire. Pour incorporer cette langue qui lui était si étrangère, il s’est mis à copier, classer, ranger dans des boîtes, des extraits choisis de textes accompagnés de dessins. Les fiches ainsi créées résultent donc de son processus d’apprentissage d’une langue et d’une culture par le biais de la copie et du dessin. Leur nombre considérable a fini par construire une forme d’archive linguistique. Traitées comme des modules, Kyoo Choix s’est mis à les transformer, les plier, les modeler. Elles sont devenues des cellules de temps et de mots, de savoir et de vécu, qu’il a entrepris d’assembler, créant des corps flottants, réservoir de mémoire et d’imaginaire. Ces incessantes transformations donnent à sa pratique un caractère passager, transitoire et flottant. »
-Claire Fagnart
Inside the White Cube : 21x21x6=2646 modules « Cellule », 2022.
Système de savoirs : L'écriture et le livre + l'œuvre d'art et le musée
