langue

Afour Rhizome, Un processus過程 de tressage엮기 entre사이 des mots단어單語, fragment vers 2007. 이곳저곳에 남겨둔 흔적痕迹trace들을 종종 다시 마주친다 Je construis plusieurs systèmes體系 de l'écriture쓰기 mécanique機械的, parce que c'est presque impossible de parler dans cette langue 그리고 한국어로 말하는 것도 점점 불가능해지고 있기때문에(이미 가능하지 않았는지도...)

Quand une partie de ma conscience se forme dans cette langue étrangère, vraiment très étrange pour moi, tout mon corps semble torturé par des instruments divers et des actions ; alors que je fais tant d’efforts pour ne faire aucune faute, la phrase qui sort de ma tête est réellement tordue comme je me ressens tordu moi-même. Mais ce n’est qu’une erreur de situation. Autrement dit c’est errer dans une nouvelle langue, comme de se promener dans une nouvelle ambiance. Il me faut alors tenter de réfléchir, pour trouver un autre moi.


« Quand je parle de multilinguisme, quelqu'un aussitôt me dit : "Ah ! oui, combien de langues parles-tu ?" [내가 다중언어多重言語를 논하면, 누군가 즉각 “아! 그럼, 몇 개의 언어를 말하나요?”라고 응대한다.] Ce n'est pas une question de parler les langues, ce n'est pas le problème. [이건 언어들을 말하는 것에 관한 문제가 아니다, 문제는 이게 아니다.] On peut ne pas parler d'autre langue que la sienne. [사람들은 다른 언어를 말하지 못하고 자신의 언어를 말할 수 있다.] C'est plutôt la manière même de parler sa propre langue, de la parler fermée ou ouverte ; de parler dans l'ignorance de la présence des autre langues ou dans la prescience que les autre langues existent et qu'elles nous influencent même sans que nous le sachions. [그것은 보다, 자신의 언어를 말하는 방식, 열어 혹은 닫으며 말하는, 그 방식 자체에 관한 것이다 ; 다른 언어들이 있음을 무시하고 말하는지 아니면 그 있음을, 그리고 우리가 알아채지 못할지라도 그 언어들이 우리에게 영향을 미칠 것임을 예지하고 말하는지.] Ce n'est pas une question de science, de connaissance des langue, c'est une question d'imaginaire des langues. [그것은 언어들의 지식, 학문 대한 문제가 아니고 언어들의 상상의 문제이다.] Ce n'est pas une question de juxtaposition des langues, mais de leur mise en réseau. [그것은 언어들을 줄지워놓는 것의 문제가 아니라, 그들의 網망에 대한 관한 것이다.] » Glissant, Édouard, Introduction à une poétique du divers, Gallimard, Paris, 1996, p. 122-123. (le mot-clé de fiche : multilinguisme)

Je ne peux pas exprimer ce que je veux dans cette langue, avec laquelle j’ai passé beaucoup de temps mais je me sens à chaque moment dans l’incapacité de construire même une phrase comme je veux et de communiquer avec cette langue. Si je compose une phrase comme je veux, elle ne passe pas très bien pour la communication. Il semble que je dois me soumettre aux règles de cette langue mais elles ne semblent pas assez claires. Je sens que je suis K, le personnage du Château dans lequel je me perds toujours. Puis-je comprendre le château ou puis-je chercher quelqu’un qui peut me l’expliquer ? Le jour où je comprends le château en maîtrisant son plan, la langue française, arrivera-t-il ? J’en doute. Je me demande en fait si je dois abandonner l’idée de m’adapter ou d’être adopté par cette langue et si je dois « retourner » à ma langue maternelle. Cependant, j’ai aussi perdu ma capacité de communiquer dans ma langue maternelle car j’ai passé trop de temps avec une autre langue, qui est tout à fait différente de ma langue maternelle et que je ne peux pas maîtriser, et cela m’a fait perdre l’« orientation » linguistique formée dans ma langue maternelle. La langue française me semblait une sorte de langue paternelle mais comme un père que je n’ai jamais rencontré. En ce moment, en cherchant mon père, j’ai perdu ma mère et je me sens même étranger étrange dans ma langue maternelle et je sens que je suis un orphelin. Je n’ai ni ma langue paternelle ni ma langue maternelle. Dois-je chercher encore une autre langue ?

« Comment cultiver la poéticité de l'idiome en général, son chez-soi, son oikos, comment sauver la différence linguistique, qu'elle soit régionale ou nationale, comment résister à la fois à l'hégémonie internationale d'une langue de communication (et pour Adorno, c'était déjà l'anglo-américain), comment s'opposer à l'utilitarisme instrumental d'une langue purement fonctionnelle et communicative, sans pour autant céder au nationalisme, à l'état-nationalisme ou au souverainiste état-nationaliste, sans donner ces vieilles armes rouillées à la réactivité identitaire et à toute la vieille idéologie souverainiste, communautariste et différentialiste ? » Derrida, Jacques, Fichus, Paris, Galilée, 2002, p. 25, cité par Crépon, Marc, Langues sans demeure, Galilée, Paris, 2005, p. 36-37.