masque

Afour Rhizome, Masque comme performance-kit pour le processus de symbolisation d'un objet du savoir* « Boule du dictionnaire » fabriqué à partir d'une feuille du dictionnaire linguistique en tant qu'objet d'échange économique, la monnaie. *Voir aussi : Le bon usage

Afour Rhizome, Masque comme performance-kit pour la distribution de l'affiche « La libération du monde réel » et la pollen « C'est mon âme qui m'appelle par mon nom », White Cube 5 x 5 x 5, 125 module « cellule » A5 (4 x 4 x 2 cm), 2017.

Référence :

« C'est une absurdité de prétendre mettre le signifiant en rapport avec le corps. Ou du moins ce n'est qu'avec un corps déjà tout entier visagéifié. La différence entre nos uniformes et vêtements d'une part, d'autre part les peintures et vêtures primitives, c'est que les premiers opèrent une visagéification du corps, avec le trou noir des boutons et le mur blanc de l'étoffe. Même le masque trouve ici une nouvelle fonction, juste le contraire de la précédente. Car il n'y a aucune fonction unitaire du masque, sauf négative (en aucun cas le masque ne sert à dissimuler, à cacher, même en montrant ou révélant). On bien le masque assure l'appartenance de la tête au corps, et son devenir-animal, comme dans les sémiotiques primitives. Ou bien au contraire, comme maintenant, le masque assure l'érection, l'exhaussement du visage, la visagéification de la tête et du corps : le masque est alors le visage en lui-même, l'abstraction ou l'opération du visage. Inhumanité du visage. Jamais le visage ne suppose un signifiant ou un sujet préalables. L'ordre est tout à fait différent : agencement concret de pouvoir despotique et autoritaire -> déclenchement de la machine abstraite de visagéité, mur blanc-trou noir -> installation de la nouvelle sémiotique de signifiance et de subjectivation, sur cette surface trouée. C'est pourquoi nous n'avons pas cessé de considérer deux problèmes exclusivement : le rapport du visage avec la machine abstraite qui le produit ; le rapport du visage avec les agencements de pouvoir qui ont besoin de cette production sociale. Le visage est une politique. » Gilles Deleuze, Felix Guattari, Mille plateaux, Paris, Les éditions de minuit, 1980, p. 222. (le mot-clé de fiche : masque)

« On ne comprend rien au masque comique tant qu'on le comprend comme un personnage diminué et indéterminé. Arlequin ou le Docteur ne sont pas des personnages, au sens où Hamlet et Œdipe peuvent l'être : les masque ne sont pas des personnages, mais des gestes représentés selon un type, une constellation de gestes. Dans la situation en acte, la destruction de l'identité de rôle va de pair avec la destruction de l'identité de l'acteur. C'est le rapport même entre texte et exécution, entre puissance et acte qui est remis ici en cause. Car entre le texte et son exécution s'insinue le masque, comme mélange indifférencié de puissance et d'acte. Et ce qui a lieu - sur la scène, comme dans la situation construite - n'est pas l'actualisation d'une puissance, mais la libération d'une puissance ultérieure. Geste est le nom de cette croisée ou se rencontrent la vie et l'art, l'acte et la puissance, le général et le particulier, le texte et l'exécution. Fragment de vie soustrait au contexte de la biographie individuelle et fragment d'art soustrait au contexte de la neutralité esthétique : pure praxis. Ni valeur d'usage, ni valeur d'échange, ni expérience biographique, ni événement impersonnel, le geste est l'envers de la marchandise, qui laisse précipiter dans la situation les « cristaux de cette substance social commune ». Giorgio Agamben, Moyens sans fins, Paris, Payot & Rivages, 1995, p. 90. (le mot-clé de fiche : geste)