Repli : Cellule 161007

Mouvement rétrospectif, fiche A7, autour de 110g, série « Cellule », A7, 2016-2017.

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Pour avoir la capacité de construire la phrase dans une langue étrangère et étrange qui étrangle la gorge d’un sujet venu d’ailleurs, il a été nécessaire de construire ses propres archives linguistiques, car il n’a pas été possible de vraiment comprendre le sens des mots avec seulement un dictionnaire dans lequel un signifiant ne renvoie qu’à un autre signifiant. Dans cette situation, ce sujet venu d’ailleurs se sent comme une machine qui apprend une langue humaine, et il a fallu feindre de parler en utilisant la phrase comme d’autres personnes. Pour cela, le sujet, dis-je, a utilisé ses archives qui ont été construites selon les étapes suivantes : plusieurs passages, extraits de plusieurs ouvrages, de plusieurs auteurs, ont été choisis et transcrits sur une fiche préparée ; les fiches sont accumulées et rangées dans une boîte dans l’ordre alphabétique selon le mot-clé choisi. Plus de deux mille fiches sont archivées et ce système d’archives a pu fonctionner comme machine à écrire le texte. Par exemple, sur une toile, les fiches qui traitent la questions « qu’est-ce que la définition de l’art et du musée ? » ont été juxtaposées en recontextualisant des idées venues d’auteurs variés, en créant ainsi un nouvel texte. Pourtant, ce système d’archives linguistiques ne répond pas à l’oralité de la langue. C’est-à-dire la construction des phrases pour la parole demande d’inventer un autre type de système. L’envie de s’introspecter conduit à former un espace intérieur où l’artiste réinvente son corps comme une machine à parler. Pour cela, il invente un dispositif particulier pour cet espace embryonnaire, le « Repli ».

Un module est inventé grâce au geste de destruction d’une fiche d’archives linguistiques d’Afour Rhizome. Ce module a proliféré au cours du travail, et son assemblage d’une manière différente a suscité plusieurs formes arbitraires. « Linceul » est construit par l’assemblage de 2204 modules. Comme son titre l’indique, sa forme et sa taille permettent de couvrir un corps.

Pendant l’installation du « linceul » dans une exposition, un autre assemblage a été initié. Sa forme était liée à l’envie d’introspection de son auteur. Ce travail est intitulé « Repli » : il s’agit du repli des modules fabriqués par la destruction des fiches d’écritures et de dessins, fiches lues une première fois, maintenant repliées, donc détruites, et par là même création d’un espace intérieur dans lequel l’artiste fait l’exercice du travail par rapport au son des lectures, à seule fin d’inscrire des sons variés dans son corps. L’artiste cherche le moyen de transformation de l’écriture en son pour écouter et parler dans la langue pratiquée. Cet espace fonctionne donc comme matrice.