pli (épine) amas

pli (épine) amas [플리 에핀 아마 (주름 가시 덩어리)], exposition collective organisée dans le cadre de 7e résidence d'artistes Ungno Lee Paris, in Galerie Iham, 2022. 

Vernissage & table Ronde « comment peindre aujourd'hui ? » [오늘날 어떻게 그릴 것인가?]

Commissaire d'exposition : Kyoo Seok Choi 

Artistes : Jiwon Park (박지원), Jong Uk Park (박종욱) et Sanggyun Lee (이상균)

Graphiste : Hwara Jo (조화라)

Critiques : Thierry Dufrêne (티에리 뒤프렌), Emmanuel Lincot (에마뉘엘 랭코)

Photographie : Woojung Park (박우정)

Technicien : Lawrence Davidian (로랑스 다비디앙)


L’exposition collective intitulée pli (épine) amas présente les œuvres de trois artistes venus de Corée. Ils mènent un travail de recherche et élaborent leurs pratiques artistiques pendant leurs séjours dans la résidence d’artistes Lee Ungno Paris. Ces artistes montrent trois approches distinctes de la peinture. 

Jiwon Park découvre des indices qui ne sont pas immédiatement visibles dans notre monde ordinaire mais qui en révèlent peut-être des aspects essentiels. Elle les déplie et les retisse sur la surface de sa toile. 

Jong Uk Park se penche sur la relation entre différents êtres animés ou inanimés, parfois l’un contrôlant l’autre. Il les extrait et les remet dans des espaces recréés. Cela a pour effet de restaurer la situation qui leur est propre et de recontextualiser leurs relations. 

Sanggyun Lee observe des artefacts qui sont désormais devenus le paysage de notre vie quotidienne. Il redécouvre les lois de leurs compositions et les recompose dans une autre dimension pour qu’ils puissent susciter des formes nouvelles avec de nouveaux rythmes. 

L’exposition restitue les trois manières de peindre de ces jeunes artistes coréens et, à partir de leurs œuvres, nous organisons avec deux critiques d’art, un débat intitulé « Comment peindre aujourd’hui ? ».


Jiwon Park a fait le voyage de Lourdes pendant son séjour à la résidence pour effectuer sa recherche sur la grotte des apparitions dont une reproduction a été réalisée dans une ville de Corée. Elle s’intéressait à un épisode qui s’est déroulé lors de cette réalisation, pendant laquelle un acte chamanique pratiqué avec une relique rapportée depuis Lourdes a joué un rôle important. Le but de son voyage était donc de comprendre l’origine de ce phénomène qui l’a amenée à découverir un aspect commun entre les religions et les croyances régionales. 

Sa motivation remonte à un sentiment étrange éprouvé devant des objets trouvés dans des lieux historiques et culturels alors que leurs destins étaient différents : certains étaient introduits dans des musées, d’autres étaient laissés n’importe où, sans importance. 

Ce genre d’écarts se trouve aussi entre différentes strates de nos vies sous formes d’infimes lacunes qui nous échappent. Il est donc important pour cette artiste d’être sur place et de sentir ces minuscules décalages pour pouvoir les transcrire sur la surface de ses toiles.


Jong Uk Park a une passion, depuis son enfance : collectionner divers objets qui ne sont pas fonctionnels mais auxquels il s’est intimement attaché. Parmi eux, certains ont été encore plus soigneusement sélectionnés pour être conservés dans une mallette dont son père ne se servait plus. Cette obsession a été reprise dans sa pratique de la peinture. Il a choisi des objets différents et les a fait se rejoindre dans un même espace. Cet assemblage de différents éléments le réjouit. 

Lors de son séjour dans la résidence, l’artiste se promenait et observait méticuleusement son environnement. Il a ainsi examiné plusieurs types d’objets trouvés dans la nature et, par exemple, redonné vie à des pierres morcelées par la désagrégation de la roche. Diverses petites sculptures sont ainsi en cours de réalisation. 

Son approche de la sculpture est particulière parce que l’artiste semble avoir gardé les yeux du collectionneur et du peintre. Mais, cette fois, il est manifeste que son musée est organisé autour des différentes potentialités des objets. Il taille les pierres non seulement pour révéler ce qui était caché mais aussi pour conserver leur nature propre.


Sanggyun Lee s’intéresse à des constructions industrielles comme des ponts, des routes, des barrages, des tunnels, des réservoirs, etc. qui sont devenues le paysage quotidien de nos jours. Il les avait observées dans divers sites de construction en suivant son père qui y travaillait. Aux yeux de l’artiste, ces constructions quand elles sont en état de fonctionnement sur leur site, sont d’une certaine manière, plus authentiques comparées à d’autres bâtiments, mis en avant, dont l’esthétisme est exacerbé. 

Les techniques qui ont servi pour ces constructions ont influencé les attitudes de l’artiste face au champ de la peinture. Avec différents matériaux, il peint de manière à construire des artefacts en les transmettant sur la surface de supports qu’il a préparés pour reconstruire un autre paysage. 

Il est cependant arrivé à la résidence avec les mains relativement légères parce qu’il n’a pas pu apporter ses matériaux lourds et volumineux. Il a tout de même apporté  ses cordeaux qui lui permettent de créer un espace conceptuel à partir duquel il tente de bâtir une nouvelle perspective vers la peinture.



-Kyoo Seok Choi

한국에서 온 세 명의 작가들은 세가지 다른 방식으로 회화의 영역에 접근합니다. 이들은 파리 이응노 레지던시에 머물면서 예술 작업을 연구하고 자신의 길을 열어가고 있습니다. ‘주름 (가시) 덩어리’라는 의미의 ‘플리 (에핀) 아마’라는 제목의 전시에서 이들의 작품을 선보입니다. 

박지원 작가는 평범한 일상에서 즉각적으로 보여지지는 않는 무언가를 발견해냅니다. 그것들은 어쩌면 세상의 어떤 본질적인 면들을 드러내도록 만드는 단서들일지도 모릅니다. 

박종욱 작가는 살아있는 혹은 생명이 다한 존재들 사이의 관계에 천착합니다. 때때로 어떤 하나가 다른 하나를 제어하는 관계이기도 합니다. 작가는 이들을 추출해내고 새롭게 만들어진 공간에 집어 넣기도 합니다. 이러한 작업은 그들의 관계가 만들어내는 상황을 복원하기도 하고, 또 다른 맥락을 만들어내기도 합니다. 

이상균 작가는 인공물들을 관찰합니다. 이것들은 이제 우리의 일상의 풍경이 되어버린 것들입니다. 작가는 이들의 구성 법칙을 재발견해냅니다. 그리고 이 법칙을 다른 차원으로 옮겨 새로운 구성을 만들어내기도 합니다. 이렇게해서 새로운 형태가 새로운 리듬을 통해 생겨날 수 있습니다.

한국의 세 명의 젊은 작가들의 세가지 그리기 방식이 전시에서 재현됩니다. 그리고 이들의 작품들을 통해 두 명의 비평가와 ‘오늘날 어떻게 그릴 것인가?’라는 제목의 토론회를 개최합니다.


-최규석