Presqu'île flottante

& Intervention artistique et académique « air erre » (performance), soutenu par Artec


« Presqu’île flottante » est une exposition organisée dans le cadre du projet d’échange artistique entre la Corée et la France, « Mémoires & Créations. France & Corée contemporaines ». La composition des mots « presqu'île » et « île flottante » nous évoque une image à la fois lourde et légère comme un bateau lavoir ou une île dans un mythe de la Corée, laquelle serait aujourd’hui une île plutôt qu'une péninsule.

« Regarder, Chercher, Frapper »

Sur terre, à la surface de l’eau, en l’air, des poussières, des lumières, du vent flottent. Nous - en tant que sujet flottant - ne pouvons pas bien saisir nos sentiments, notre avenir, notre présence dans le temps comme ces particules flottantes. Nous pouvons plutôt réfléchir sur les surfaces sur lesquelles nous flottons, par exemple, sur un phénomène de la nature comme visionné dans un film « Mythographer I, Noé » de Daphné le Sergent : des foules d’oiseaux flottent en l’air en traçant des lignes abstraites qui deviennent elles-mêmes une surface sur laquelle la réflexion de l’artiste se projette. Ce dont tente de saisir Sun Choi par la vague de la mer, « Salt Tells : Taste of North Korea », c’est non seulement du sel comme des matériaux eux-même mais aussi une émotion qui semble avoir fondu et disparu dans l’eau, à cause de la coupure géographique d’après la guerre. Le frappement sur le mur par un marteau, montré dans un film « Marteau » de Daejin Choi, semble un geste répétitif et même inutile comme le frappement sur une roche par un sabre en bois, montré dans le film « The Road of Hwa Rang » de Joongho Yum, celui-ci semble encore plus un geste inutile. Qu’est-ce que les artistes voulaient montrer par ces gestes ? 

Nous commençons une réflexion sur la surface de ces images répétitives. Le mouvement des pieds de cochon, réalisé par Heaven Baek, « The relation of whom may it concern », est un phénomène assemblé par l’artiste lui-même. Les artistes flottent sur la surface de ce qu’ils regardent mais ils y laissent des traces. Certains d’entre eux comme Eric Bonnet et Vincent Gassin tentent de capter les traces des gestes de la nature ou d’un phénomène physique ; d’autres, en occurence, Patrick Nardin, cherchent, frappent et composent, comme les amas de fragments d’une vie quotidienne devenus une mémoire de l’artiste, montrés dans le film « Le Cambodge Peint ».