papier

Le papier en tant qu’un support d’écriture et de mémoire est de nos jours en train d’être disparus : d’abord, les journaux, ensuite les dictionnaire, et les papiers identités bientôt et puis peut-être tous les livres en papier. Par la disparition d’un de ces supports, notre mémoire, geste et activité concernés de ce support seront aussi disparus. 

« Une feuille de parchemin du XVème siècle portant la simple mention d'un achat de chevaux éveille aussi en nous une double valeur de mémoire : l'une historique par la forme de la feuille, des lettre, etc…, l'autre dont il est maintenant question par le jaunissement et la « patine » du parchemin, le pâleur des lettres. Cette distinction ne ressort pas de ces seuls éléments concrets mais aussi du contenu écrit : la valeur historique, par les dispositions de l'achat (histoire économique et juridique), par les noms (histoire politique, généalogie, histoire de l'habitat), etc…, et l'autre valeur, par l'étrangeté de la langue, par les expressions inhabituelles, par les notions et les jugements que même quelqu'un dépourvu de connaissances historiques ressent comme désuets et appartenant au passé. Dans tous ces exemples, l'intérêt s'enracine sans aucun doute dans une valeur de mémoire, c'est-à-dire que de ce point de vue aussi nous considérons l'œuvre comme un monument non voulu. Cependant, cette valeur de mémoire n'est pas attachée à l'œuvre dans son état originel mais à l'idée du temps écoulé depuis son origine, que révèlent avec évidence les traces de son ancienneté. » 

Riegl, Aloïs, Le culte moderne des monuments, trad. d'Allemand et présenté par Jacques Boulet, L’Harmattan, Paris, 2003 (1903), p. 61. (le mot-clé de fiche : valeur de mémoire)

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