Oboshi Yuranosuke

Acte IV

Hangan est condamné à se suicider rituellement par seppuku alors que Moronô est innocenté. Oboshi Yuranosuke, chef de sa garde reste aux cotés de Hangan et celui-ci lui lègue son sabre court avec lequel il s’est suicidé, message implicite de revanche. Après les funérailles, les samourais de Hangan, maintenant ronin (samouraïs sans maître) se réunissent. Certains veulent une action immédiate, d’autres prônent la patience, mais tous, y compris le vieux Kudayu jurent de leur loyauté. Oboshi Yuranosuke distribue l’argent de Hangan et leur demande de se faire oublier pour l’instant, mais jure de planifier leur revanche.

Acte V

Une nuit pluvieuse, Kanpei est sorti chasser près de Kyoto. Il rencontre un des ronin de Hangan et lui dit qu'il veut se joindre à eux. Mais le ronin n'est pas convaincu de sa loyauté et lui dit seulement qu'il a besoin d'argent. Kanpei comprend que c'est pour financer la vendetta et promet de contribuer financièrement, même si il n'a pas un sou.

Entre-temps Okaru a compris le besoin d’argent des ronin et décide de se vendre comme geisha à une maison close de Gion. Son père doit revenir ce soir avec la moitié de l’or, mais il est attaqué en chemin et poignardé. Le voleur s’empare de l’argent et s’enfuit à travers les broussailles. Un coup de feu retentit et le voleur s’effondre. Kanpei émerge et est choqué de voir que dans le noir, il a tué quelqu’un alors qu’il pensait que c’était un sanglier. Pris entre le remords et le besoin d’argent, il finit par prendre la bourse et va donner l’or pour financer la vengeance.

Acte VI

Le lendemain, la propriétaire de la maison close de Gion vient chercher Okaru et apporte la deuxième moitié de la somme promise. En discutant avec elle, Kanpei réalise que sa femme s’est vendue et croit qu’il a tué son beau-père. Après le départ d’Okaru, des voisins amènent le corps du beau-père et au même moment, des ronin rapportent l’or qu’ils ne peuvent accepter du fait de sa provenance douteuse. Kanpei est à la fois honteux et humilié, prend un couteau et se l’enfonce dans le ventre. Mais les ronin examinent le corps, voit qu’il est décédé d’un coup de couteau et non d'un coup de fusil, ce qui innocente Kanpei. Les ronin comprennent toute l’histoire, acceptent l’or convaincus de l'innocence de Kanpei et rajoute son nom sur la liste des vengeurs. Kanpei meurt heureux, son honneur restauré.

Acte VII

Okaru travaille maintenant dans la fameuse maison de thé Ichiriki de Kyoto. Oboshi Yuranosuke, chef des ronin y vient souvent, buvant et faisant la fête pour endormir les soupçons de Morono, essayant de lui faire croire que tout projet de revanche est abandonné. Le frère d’Okaru, Heiemon vient pour se joindre au groupe, mais Oboshi l’ignore. Le traître Kudayu qui travaille maintenant pour Moronô est caché sous la véranda pour tout espionner. Se croyant seul, Oboshi commence à lire un rouleau secret. Kudayu le lit par en-dessous et Oboshi s’aperçoit qu'Okaru le lit aussi dans le reflet du miroir de la pièce voisine. Il l’appelle, lui disant qu’il va racheter son contrat et va chercher de l’argent. Heiemon entre à ce moment et comprend qu’Oboshi veut tuer sa sœur pour que le complot ne s’ébruite pas. Il va vers Okaru et lui demande de se suicider pour ne pas mettre Oboshi en difficulté. Elle va s’exécuter quand Oboshi revient, comprend la situation et les félicite pour leur loyauté. Il accepte Heiemon dans le groupe, donne son sabre à Okaru qui le plante à travers le plancher et tue le traître Kudayu caché en-dessous.

Acte VIII

Interlude dansé où Yonase, la femme de Honzô et sa fille Konami voyagent vers Kyoto où Konami doit épouser Rikiya, le fils d’Oboshi.

Acte IX

Oboshi Yuranosuke et son fils Rikiya retournent dans leur petite maison à Yamashina, un faubourg de Kyoto. Yonase et Konami arrivent à Yamashina et demandent à voir Rikiya. Oishi, la femme de Yuranosuke le leur refuse et leur dit que le mariage est annulé. Tonase et Konami décident de suicider, mais quand Tonase lève le sabre pour tuer Konami, la flûte d’un moine se fait entendre. Oishi arrête Yonase et lui dit qu’elle a changé d’avis et que le mariage peut avoir lieu, mais à la condition qu’elle apporte la tête d’Honzô, celui qui a empêché Hangan de tuer Moronô et responsable de cette tragédie. Le moine flutiste entre et dit qu’il est Honzô. Il est venu à Kyoto pour surveiller Oboshi et ne comprend pas sa conduite de débauche. Il se jette sur Oboshi mais Rikiya s’interpose et transperce Honzo avec une lance. Oboshi comprend qu’Honzô s’est laissé tuer, lui explique son stratagème et accepte que les deux fiancés se marient. Avant de mourir, Honzô lui donne alors les plans du manoir de Moronô.

Acte X

Oboshi a confié au marchand Gihei la mission de rassembler des armes pour l’assaut et de les cacher. Gihei a même divorcé de sa femme pour qu’elle ne soit impliquée dans le complot. Mais elle revient avec son père, qui pousse sa fille à épouser un marchand plus riche. Des ronin portant un panier dans lequel est caché Oboshi arrivent chez Gihei et menacent de tuer son enfant si il ne leur dit pas où sont les armes, mais Gihei refuse de dire un mot. Oboshi est convaincu de sa loyauté et intime au beau-père de Gihei de cesser ces discours de remarriage, coupe les cheveux de la femme en lui disant qu’elle ne peut plus se remarier puisqu’elle est coiffée comme une nonne. Cela permettra à Gihei de se remarier avec elle quand ses cheveux auront repoussé. (cet acte est très rarement joué)

Acte XI

Enfin le jour de la vengeance est arrivé. Un soir de décembre enneigé, les ronin se déguisent en pompiers, attaquent le manoir de Moronô et après une dure bataille, le découvre caché dans la réserve à charbon. Il refuse de se suicider honorablement et Oboshi lui tranche la tête avec le sabre court qu’Hangan lui avait donné. Ensuite ils partent tous ensemble pour la placer sur la tombe de leur maître où ils se suicideront à leur tour, leur vendetta achevée.

L'acteur

Ichikawa Sadanji III (1898-1969) était un acteur de second rôles aussi bien féminins que masculins. Il se spécialisa dans le rôle de jeunes séducteurs (nimaime) et a fréquemment donné la réplique aux acteurs de la lignée d’Onoe (Onoe Baiko VI, Onoe Kikugoro VI, Onoe Shoroku II). Vers la fin de sa vie, il changea et fit des rôles de vieillards (fukeyaku).

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