L'Adaptation de la BV

Trouver une boite de vitesses qui convienne pour mon châssis est évidemment une étape importante de cette restauration. Maintenant il faut l'implanter !

La 1ère chose à faire est de décider de son positionnement exact. Les principaux critères sont :

- Positionner le tambour en avant de la traverse (pas vraiment le choix)

- Ne pas être en interférence avec l'axe de pédalier

- Avoir une commande de boite dans une position ergonomique convenable

- Avoir assez de place pour le débattement du levier de vitesses, d'autant plus que pour passer la marche arrière, il faut d'abord passer la 1ère puis pousser le levier encore plus loin.

- Avoir suffisamment de place entre le cône d'embrayage et l'entrée de boite pour faire la liaison en intégrant la commande d'embrayage.

- Avoir un centre de cardan de sortie de boite permettant d'avoir des points de fixation de la chape du tube de transmission dans une zone compatible avec les efforts à transmettre.

- Récupérer un maximum d'éléments existant notamment au niveau de la commande du frein de transmission ou de l'entrée de boite.

Très rapidement, j'ai retenu la position ci-dessous :

Non seulement elle permet de répondre aux critères ci-dessus mais en plus elle me permet de récupérer les pièces suivantes de l'Unic : levier de commande de frein, chape d'entrée de boite et peut-être même le cardan de sortie de boite.

Ceci fait, je peux passer à la fabrication de la grille de vitesses. J'ai celui d'origine SCAP, une superbe pièce en bronze mais, comme indiqué ci-dessus, la grille est différente. Pour la réaliser, j'ai équipé le carter de ses fourchettes de vitesses avec leur bonhomme. C'est quand même plus léger que la boite complète ! et je me suis fabriqué un support en bois correspondant à la géométrie du châssis

La suite, c'est de la ferronnerie d'art (humour!) car la pièce est composée d'une quinzaine de morceaux à souder ensemble. Après avoir réalisé le secteur qui se fixe au support d'origine, je soude un premier bloc d'acier correspondant à la butée du levier en 4ème

Puis je soude la plaque de séparation entre 2ème et 4ème. La longueur de la plaque doit permettre le débattement latéral du levier au point mort. En théorie cette plaque n'est pas indispensable car il y a une sécurité dans la boite qui empêche de déplacer 2 baladeurs à la fois mais je pense qu'elle doit faciliter la tâche du conducteur.

Ensuite je soude la butée de 2ème

Je peux maintenant passer de l'autre côté avec la butée de 3ème

Puis la plaque de séparation 1ère et 3ème. Elle est beaucoup plus longue que la précédente pour permettre la "sur-course" de marche arrière

Vient ensuite la butée de marche arrière

Puis la soudure de la plaque de fermeture

Et là je vous entends dire, zut, j'ai (ou il a) raté la 1ère ... Pas d'inquiétude, çà vient. Il y a généralement 2 solutions pour la sécurité de marche arrière, pour la passer, soit on appuie sur un bouton au sommet du levier pour escamoter une butée, soit on enlève manuellement cette butée. Dans mon cas, j'ai considéré que cette 2ème solution était la mieux adaptée (traduire, je n'ai pas trouvé comment faire la 1ère avec la géométrie de mon levier). Les 2 oreilles visibles sur la photo ci-dessus sont percées pour recevoir l'axe de basculement de cette butée.

Et voici la pièce terminée avec le levier d'abord en 1ère puis en Marche arrière

Quand on présente une restauration, il y a généralement 2 questions rituelles, Combien çà coûte ?, là je préfère ne pas savoir, et Combien de temps çà prend ? Pour cette pièce, l'ordre de grandeur est 6 à 7 heures pour la réalisation. Mais attention, cela suppose d'avoir réfléchi pas mal de temps au préalable pour savoir ce qu'on veut et comment on va le réaliser. Selon les cas, c'est plus ou moins rapide. Dans ce cas précis, j'ai buté (si j'ose dire) un moment sur la question de l'interdiction de marche arrière mais le hasard a voulu que je fasse un rallye il y a quelques jours et que je remarque ce type de solution sur la voiture d'un participant. La réponse est devenue limpide, il ne restait qu'à approvisionner les matériaux et à réaliser.

La boite de vitesses provenant d'un autre type de véhicule, il est nécessaire de reconcevoir la liaison avec le moteur tout en réutilisant un maximum de pièces d'époque. Voici un premier dessin.

L'ensemble de la boite de vitesses et le frein de transmission ont été remis en état avec notamment des roulements neufs.

Le moteur a été repositionné dans le châssis pour revérifier la position de la boite de vitesses puis réaliser ses supports. Même si la probabilité de trouver un jour la boite d'origine est très faible, j'ai limité le plus possible les modifications du châssis. En l'occurrence, il n'y a que 2 trous supplémentaires.