La Comelle
Roland Niaux (avec la collab. de Danielle Develay)
(2000)
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LA COMELLE s’étend sur 2272 hectares, entre le massif du Beuvray et la vallée de l’Arroux. La Braconne, rivière au nom évocateur prenant sa source sous les remparts de Bibracte, limite vers l’ouest La Comelle et Poil – autrefois Bourgogne et Nivernais – et vers le sud la Comelle et Saint-Didier-sur-Arroux.
La Comelle se situe sur le versant autunois du Morvan. Le bourg, modeste village, s’abrite au pied est de la montagne de La Garde (446 m), dernier sursaut granitique du Beuvray avant la dépression alluviale de L’Arroux.
Le nom de La Comelle apparaît pour la première fois au XIe siècle sur un registre des bénéfices ecclésiastiques de l’évêché d’Autun sous la forme Colomella [1]. Ce terme, proche du latin Columella, petite colonne, pourrait évoquer un édifice antique aujourd’hui disparu.
Deux autres communes, en France, portent un nom très proche : Commelle, dans l’Isère, arrondissement de Vienne, et Comelle-Vernay dans la Loire, près de Roanne. Ces trois toponymes concernent des habitats situés dans la même province lyonnaise de la Gaule romaine. Ils ont probablement un caractère régional commun.
La Comelle Gallo-Romaine
Entre Bibracte et Augustodunum, La Comelle se trouvait dans une zone de peuplement et d’activités probablement supérieurs à ceux d’aujourd’hui. Avant qu’Augustodunum sortît de terre, un chemin joignait Bribracte à la Vallée du Mesvrin, par le confluent d’Étang-sur-Arroux, voie d’accès à la Bourbince et à la Saône. Ce chemin traversait La Comelle, venant du nord-ouest de La Chazotte par un tracé encore bien marqué dans les prés. Il passait au Dessus-du-Jeu et presque en ligne droite longeait la lisière sud-ouest du Bois de Bernard, puis le flan est de la Montagne de la Garde, le long du bourg, passait à Sénavelle, traversait à Baugy la R.N. 81, puis tendait sur Savigny et Étang-sur-Arroux. Depuis le bourg de La Comelle jusqu’à Étang, ce chemin aujourd’hui en partie disparu fut utilisé au Moyen-Âge et jusqu’au XIXe siècle : il figure sous cet intitulé au plan cadastral de 1843.
Une autre grande route antique traversait La Comelle d’est en ouest. Venant d’Augustodunum suivant un tracé assez proche de l’actuelle R.N. 81, jusqu’aux Quatre-Vents, elle poursuit sa direction initiale par les Plangottes, Beau, La Prielle. Puis elle disparaît sur un kilomètre, son parcours demeurant matérialisé sur le même axe par des limites parcellaires jusqu’à l’est d’Huspoil où elle se confond avec un chemin passant au Brilé, au Panier, aux Méchaux. Puis, elle travers la D 114 au calvaire et amorce une large courbe afin de franchir la Braconne au Grand Laume. Cette courbe est marquée sur le terrain par une ligne de gros arbres. Notre route quitte alors La Comelle pour aller vers le sud puis le sud-ouest jusqu’au pied du Mont Dôre où elle se sépare en deux branches : l’une se dirige vers Bourbon-Lancy puis Gergovie-Clermont-Ferrand, l’autre va sur Fours et Cercy-la-Tour puis Decize [2].
On peut trouver surprenant de parvenir à situer avec autant de précisions des chemins datant de vingt siècles. C’est que, parcourant des terres n’ayant jamais cessé d’être habitées et cultivées, ils furent utilisés pratiquement jusqu’au début du XIXe siècle, au cours duquel des sondages ponctuels ont retrouvé le pavé d’origine. La voirie actuelle a d’ailleurs assez peu varié des tracés primitifs.
Existe-t-il d’autres traces de la civilisation gallo-romaine ?
Une prospection attentive des sols révèle en maints endroits des morceaux de tuiles romaines, ces grosses tuiles à rebord si bien faites que même fragmentée par les chocs, leurs tessons ne se dissolvent jamais. Elles sont la preuve que les maisons d’habitation étaient nombreuses et souvent très proches des habitats actuels.
On a également gardé le souvenir de l’existence de plusieurs stèles funéraires datant des trois premiers siècles de notre ère. Ces gros blocs de granite plus ou moins bien taillés, conservant généralement sur une de leurs faces la silhouette gravée du défunt étaient érigés en bordure des chemins, marquant une inhumation ou un dépôt cinéraire. Quatre ou cinq de ces stèles avaient été regroupées face à la porte de l'ancienne église . D’autres avaient été encastrées dans les pignons de plusieurs maisons du village [3] (au XIXe siècle maisons Mermet, Cottard, Paccaud). Il s’agissait des démarches superstitieuses, fréquentes en Bourgogne, le personnage figuré sur la stèle étant interprété comme la figure d’un saint. On en a ainsi recensé onze.
L’abbé Courtépée a signalé la découverte au Jeu, en 1770, d’un trésor monétaire, un pot rempli de monnaies des empereurs Gordien et Postume [4], ce qui situe la cache à une date correspondant au sac et à la destruction d’Augustodunum et des campagnes environnantes, vers 276.
On rapporte que le château du Jeu aurait été édifié à l’emplacement d’un temple païen consacré à Jupiter. L’ancien bois sacré aurait formé le parc du château. Ce ne sont que légendes sans aucun fondement.
Un « trésor » bien plus intéressant, sans doute un dépôt votif, fut trouvé en 1878 aux Grandes Tailles par un ouvrier carrier occupé à sa tâche, M. Contassot. Ce dernier découvrit, dans une faille du rocher, plusieurs statuettes de divinités en bronze : Mercure, Hercule, Minerve, Atlas, Apollon, divers objets en métal tels que patères, broches, balle, clochette, un couteau en silex, quelques monnaies, sept grands bronzes de Vespasien, Antonin le Pieux, Commode, au total 26 pièces [5]. Ces objets de grande beauté furent aussitôt acquis par un propriétaire de la Comelle, M. Raquet. Malheureusement, ils lui furent volés quelques années plus tard, alors que des transactions avaient lieu en vue de leur acquisition par la Société Eduenne. Par un heureux hasard, on vient de retrouver leur trace, plus d’un siècle après leur disparition. Ils figurent maintenant dans des collections publiques allemandes, en partie au Musée romain de Cologne, en partie au Musée d’état de Bonn.
La Comelle Médievale
Le christianisme ne s’implanta que tardivement dans les campagnes gauloises. Le premier évêque connu d’Autun, Saint Rhétice, vivait au début du IVe siècle. Les paysans (paysans et païens sont issus du même mot, paganus) étaient fortement attachés à leurs coutumes naturistes. Saint Martin semble être l’un des premiers à avoir tenté une pénétration des campagnes, mais quatre cents ans plus tard, l’empereur Charlemagne devait encore sévir contre les pratiques superstitieuses, telles que le culte des sources, des arbres, des génies de la terre. Ne pouvant les éradiquer, on finit par les intégrer dans les pratiques chrétiennes par l’intermédiaire du culte des saints.
C’est probablement à ces époques lointaines qu’il faut faire remonter certaines dévotions, telles celles rendues à la Fontaine de Sainte Claire [6], encore que le culte ne soit attesté que depuis le XVIIe siècle.
En 1657, une chapelle Notre-Dame, existait près de la source, chapelle ruinée et remplacée en 1836 par le petit édicule qu’on peut voir actuellement. Mais la plate-forme supportant le monument actuel se nomme toujours, au cadastre de 1842, « l’ouche à la Chapelle » (parcelle E n°68). Chapelle et fontaine attiraient autrefois de nombreux pèlerins. Ils s’y rendaient le 12 août, fête de Sainte Claire, avant le lever du soleil, ainsi que l’avant-veille et la veille de la fête de l’Assomption (fête patronale) soit durant trois jours consécutifs. L’eau était réputée guérir les maladies des yeux (grâce à Sainte Claire, on voit clair, c’est ici l’évolution chrétienne de la tradition païenne) mais on venait aussi à la source pour obtenir la pluie en cas de sécheresse (et c’est alors le reliquat d’un culte païen de la fécondité).
En 1840, les paroissiens de Laizy étaient venus en grand nombre honorer Sainte Claire, sous la conduite de leur curé, M. Sébille.
En 1850, il y avait encore des processions de deux cents à trois cents fidèles. On raconte qu’à cette occasion, un forgeron de La Comelle, agissant par bravade, y avait trempé un fer rouge. Il tomba aussitôt aveugle.
On disait encore que Sainte Claire était l’une des trois « dames » de la Certenue, ces déesses-mères gallo-romaines chassées de leur sanctuaire par les missionnaires chrétiens. Elle se serait réfugiée à La Comelle, espérant un meilleur accueil. Cette légende confirme l’ancienneté du culte et son implantation sur un site déjà fréquenté : on a trouvé près de la fontaine, au XIXe siècle, des poteries gallo-romaines et peut être deux des stèles conservées dans le pays.
Deux autres fontaines de La Comelle, connues sous un vocable chrétien, ont aussi probablement fait l’objet d’un culte, mais le souvenir en a disparu. La fontaine Saint-Nicolas, indiquées sous ce nom au vieux plan cadastral, était à quelques mètres de l’ancienne église. C’est aujourd’hui un puits, suivi d’un lavoir. Une autre fontaine, dédiée à Saint Languy, saint imaginaire sensé pronostiquer l’avenir des femmes "languissantes", ne survit que dans une dénomination parcellaire de 1843, le « Theurot de St Languie », au pied de la Garde près de Sénavelle [7].
La véritable christianisation de La Comelle apparaît avec la création d’une paroisse et l’érection d’une église. L’existence d’une paroisse paraît probable au VIIIe siècle et certaine au IXe siècle [8]. L’église, comme aujourd’hui, était placée sur le vocable de l’Assomption de la Mère de Dieu. Où se trouvait-elle ? Celle qui fut démolie en 1900 ne semblait pas antérieure au XIIe siècle. Il s’agissait donc d’une reconstruction. Ce n’était pas un monument d’un grand intérêt architectural, si l’on en juge par les rares, mais excellentes photos prises avant et pendant sa démolition. Elle avait été bien remaniée, sinon presque entièrement reconstruite au XVIIIe s [9]. Elle était régulièrement orientée et implantée sur le terrain qui a été remblayé pour devenir une terrasse faisant face à l’entrée de l’église actuelle, presque perpendiculaire à celle-ci. C’était un édifice de 25 m. de longueur, sa nef mesurait 8 m. de large, une chapelle latérale de 9 m. de large faisait saillie sur le mur nord de la nef, ainsi que la tour carrée supportant le clocher. De cette église, dont les décombres furent adjugés 6 F à un marchand de matériaux, on ne conserva qu’une petite colonne à chapiteau roman dont on fit un bénitier (sans doute la colonne actuellement remisée dans la chapelle des Fonds Baptismaux) et un tabernacle en bois sculpté d’époque Louis XV pour les Fonds Baptismaux (apparemment disparu aujourd’hui : on ne comprend d’ailleurs pas ce que pouvait faire un tabernacle en bois sur une cuve baptismale…)
L'ancienne église de La Comelle
(Collection Danielle Develay)
Voir aussi : La vieille église de La Comelle
Il est très probable que la Vierge en majesté, tenant son enfant à peine reconnaissable sur les genoux, exposés dans une niche en haut du pignon d’une maison de La Place, provienne également de la vieille église. Cette Vierge en bois, apparemment du XIIe siècle est aujourd’hui tellement délabrée du fait de son exposition aux variations climatiques, qu’elle ne peut pas être depuis plus d’un siècle à son emplacement actuel.
Vierge en Majesté
La Comelle
(Photo Jean Leballeux)
Toute l’organisation sociale du Moyen Âge reposait sur la féodalité. Les puissants avaient – au moins théoriquement – l’obligation d’assurer la protection des plus faibles, lesquels, en compensation, construisaient et entretenaient les maisons fortes où ils pouvaient se réfugier en cas de péril. Chaque seigneur tenait en fief d’un seigneur plus puissant, son suzerain, le château et les terres dont il tirait sa subsistance. Le suzerain, quant à lui, devait si nécessaire prêter main forte à son féal. Ce système pyramidal remontait du plus modeste seigneur jusqu’au roi.
Il y avait ainsi, sur La Comelle, plusieurs fiefs, dont certains s’affirmaient par la présence d’une fortification. Celui proprement dit de « La Comelle » dont les seigneurs portaient le nom, existait au XIIe siècle [10]. Où était son château ? Probablement très proche de l’église qu’il avait sans doute fait bâtir, et où il devait avoir chapelle et caveau.
Durant le XIIIe siècle, apparaissent plusieurs seigneurs de La Comelle, portant le titre d’écuyer. Puis la maison et le fief disparaissent probablement absorbés par celui du Jeu.
Comme celui de La Comelle, le fief de Baugy (ou Baugis) dépendait de Glenne ; le château de Baugy n’a pas non plus laissé de traces, l’Abbé Baudiau assure que son emplacement se trouvait dans le bois du même nom [11] ce qui est très vague, l’ancien bois de Baugy s’étendant de la RN 81 jusqu’aux abords de Savigny à Étang-sur-Arroux. Baugy appartenait au XIIIe siècle à la maison de Balore et disparut au XIVe siècle par son union à la seigneurie du Jeu.
La seigneurie du Jeu était sans doute primitivement terre allodiale [12]. Le Jeu ne figure pas parmi les fiefs relevant de Glenne en 1262. C’était chose faite en 1321, date à laquelle Eudes IV, duc de Bourgogne, accorde au seigneur du Jeu droit de chasse « à cor et à crys de chiens et d’oiseaux, à toute bestes rousses et noires dans toute l’étendue de la châtellenie de Glenne et partout ailleurs où bon lui semblerait ». D’après un terrier de 1575, la maison forte du Jeu présentait un aspect redoutable. Derrière des fossés remplis d’eau s’élevait une ceinture de hautes murailles, garnies de dépendances dont un colombier et une écurie pour vingt chevaux. La terre du Jeu comprenait huit domaines et trois moulins. Selon une reprise de fief de 1690, « château et maison du Jeu consistent en un corps de logis avec deux tours sur la face de devant, une chapelle détachée du corps de logis, une écurie à vingt chevaux, quatre autres écuries à bœufs et à moutons, une grange, des remises, un colombier, une prison, le tout entouré de hautes murailles flanquées de petites tours rondes ». Rénové et restauré aux XVIIIe et XIXe siècle, le Jeu n’a pas changé d’aspect extérieur mis à part la disparition des fossés, murailles et tours extérieures de l’enceinte [13].
Château du Jeu
Une petite maison forte existait encore à Huspoil. Il n’en reste qu’une partie de tour tronquée aux murs de laquelle se voient deux meurtrières, à l’extrémité ouest d’un bâtiment rénové en bordure du chemin allant de la Croix Moineau à Poisson. On ne sait pas grand chose de cette seigneurie. On peut cependant en dater les rares vestiges du XVe siècle. Le plan cadastral de 1842 montre qu’à cette époque existaient plusieurs corps de bâtiments encadrant partiellement une cour carrée, avec deux tours rondes aux extrémités est et ouest, une parcelle contiguë (B N°48) porte en l’état de la section le nom de « pré du château ». Comme les autres seigneuries de La Comelle, Huspoil mouvait de Glenne dont le terrier de 1535 indique simplement : Maison avec tours et plusieurs étages au village de Cepoy.
D’autres fiefs ont encore existé à La Comelle, comme Maison Rouge, Le Verne, mais il n’existe pas de preuve de leur individualité avant le XVIe siècle.
Les paysans du Moyen-Âge n’ont pas laissé de témoignages de pierres. Leurs humbles chaumières n’ont pas résisté à l’épreuve du temps. La première statistique concernant la population médiévale de La Comelle remonte à 1475. Il s’agissait alors de recenser « les feux », c'est-à-dire les foyers ou famille existant sur la paroisse et susceptibles d’être soumis à l’imposition [14].
A la fin du XVe siècle, au sortir de la guerre de Cent Ans, la population épuisée par les séquelles du banditisme, destructions, famines et misères aggravées par les épidémies de peste, était sensiblement amoindrie par rapport au début du siècle précédent. Cette statistique nous donne une idée très négative ; c’est le pire moment du Moyen-Âge. On recensait donc à Montperroux 3 feux, La Rebondye 4, La Comelle (le bourg) 4, Le Jeu 5, Breux et Laiq (Bieux et Le Lait) 2, Spoy (Huspoil) 1, La Place 1, La Tronche (La Trousse) 1. Au total 21 feux. Avec une moyenne de 5 personnes par feu, cela fait 105 habitants, auxquels il faut ajouter ceux des foyers non imposables, nobles et membres du clergé, ainsi que leurs serviteurs et les individus considérés comme misérables, mendiants et vagabonds. Peut être arriverait-on à un total de 150 habitants ?
Il reste encore un autre vestige du Moyen-Âge, l’Étang de Poisson, aujourd’hui partagé entre La Comelle et Saint-Léger-sous-Beuvray. Il existait en 1364, époque à laquelle on envisageait sa remise en eau et d’importants travaux de réfection de sa chaussée. Probablement était-il bien antérieur à cette date, ladite chaussée, construite par les Romains, étant celle d’une voie de La Comelle à La Croisette [15]. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, son nom ne provient pas de sa faune. Si l’on en croit le toponymiste de la Bourgogne, Gérard Taverdet, Poisson découlerait du bas latin pistio , désignant un moulin à foulon. Le Moulin de Poisson (l’un des anciens moulins du Jeu) aurait donc donné son nom à l’étang et son origine remonterait fort loin, comme celle de la plupart des autres moulins, dont l’importance était primordiale dans l’économie médiévale ; chaque fief seigneurial avait son ou ses moulins banaux créés et entretenus par le seigneur, lequel, en contrepartie, se réservait le monopole de la mouture des grains sur son territoire.
La Comelle aux temps modernes
Nous avons entrevu une population clairsemée au Moyen-Âge finissant. Voyons ce qu’elle était au XVIIe siècle, grâce à un nouveau procès-verbal de visite des feux [16] de « La Coumelle soubz Beuvray » dressé en 1645 : « …Sommes descendus au village de La Coumelle, d’où dépendent les hameaux de Bieux, Le Lay, Lhomme (Laume), Le Jeu, Lespoy (Huspoil), Laplace, Bault (Beau), La Troche (La Trousse), Les Bornes, Montperroux, Sénavelle, et… ayans mis pied à terre au logis de Adrien Cerneau, qui a pour adjoint Edme Bassot, eschevins et collecteurs des tailles, nous leur avons ordonné de nous mettre en main les roolles d’icelles ; ce qu’ayant faict, il nous a aparu par iceux que audict village, il y avait soixante huict habitans imposéz dont seize tenant charrues… »
Soixante-huit habitants imposés, cela fait environ 340 personnes, non compris les non imposables, c'est-à-dire comme en 1475, les plus riches du fait de leurs privilèges et les plus pauvres parce qu’ils ne possèdent rien.
Mais il y a aussi, fait nouveau, 16 chefs de famille « tenant charrue ». Ce sont là des paysans aisés, possédant un ou plusieurs attelages, signe extérieur de richesse, auxquels les moins aisés doivent avoir recours. Le procès-verbal nous dit aussi que la communauté villageoise était très endettée, du fait qu’elle avait supporté l’entretien de troupes ayant séjourné sur son territoire. L’armée du XVIIe siècle, en France comme ailleurs, n’avait ni casernements, ni intendance. Entre deux guerres, les troupes voyageaient à travers le pays et devaient être logées et nourries par les villages traversés, souvent jusqu’à ce que ces derniers soient complètement ruinés, ce qui ne les libérait pas pour autant de leurs obligations. Alors, ils devaient emprunter, à intérêt, auprès de qui voulait bien leur prêter. Il s’agissait généralement de riches citadins qui assuraient ainsi peu à peu leur mainmise sur les campagnes. Les paysans commençaient par perdre tous leurs biens communaux pour rembourser les intérêts de leurs dettes jamais éteintes.
Un autre document plus récent, nous montre les préoccupations de la population rurale au XVIIIe siècle. Le « Cahier des doléances de la paroisse » pour les États Généraux de 1789 [17] témoigne d’un réalisme éloigné des idéaux philosophiques des penseurs de l’époque. « … Il y a trop de notaires dans les campagnes et on ne peut se dissimuler que la plupart d’entre eux ne sont pas instruits de leur état. De là naissent beaucoup de procès… les délits de chasse et de pêche sont sensés être biens constatés et vérifiés par le seul rapport du garde, et en général, ces gardes savent à peine lire et signer leur nom… et sont très mal payés … aussi ce ne sont que par des malversations en tout genre qu’ils se procurent leur subsistance. Il n’y a point de cultivateurs qui ne soient obligés de soudoyer ces gardes… La mendicité dans les campagnes est portée à l’excès, à raison du voisinage des bois. On mendie avec insolence et les mendiants sont toujours assurés d’obtenir ce qu’ils exigent en ce que les domaines étant couverts de paille, les cultivateurs redoutent les incendies… Il faudrait augmenter le nombre des gendarmes. »
Suivent de longues doléances sur l’abus des privilèges et les tracasseries administratives. Toutes ces revendications avaient généralement été mises en forme par le curé, qui était la seule personne au village sachant convenablement lire, écrire et manier la langue française. Ces préoccupations très terre à terre ne furent pas portées devant les assemblées révolutionnaires. Les représentants des « Lumières » avaient bien d’autres idées en tête.
Jeanne Barret (parfois écrit Baré ou Baret)
Dès le XVIIIème siècle, certaines personnes issues des milieux les plus humbles donnaient des signes d’émancipation extraordinaires. C’est ainsi que sans forfanterie ni contrainte, une jeune femme de La Comelle se lança, la chance aidant, dans une expédition maritime autour du globe. Elle se nommait Jeanne Baret. Elle naquit à La Comelle le 27 juillet 1740 de Jean Baret, manœuvre à Lome (Laume) et de Jeanne Pochard.
En 1764, elle entra au service de Philibert Commerson, à Toulon-sur-Arroux. Philibert Commerson était médecin, naturaliste, botaniste attitré du roi Louis XV. Jeanne parti à ses côtés en 1767 – elle avait 27 ans – déguisée en homme, car les navires de Sa Majesté étaient interdits aux femmes, pour une expédition scientifique dans les terres australes.
Les deux navires de l’expédition étaient commandés par Bougainville. Le voyage dura 9 ans, durant lesquels Jeanne Baret participa comme assistante à toutes les prospections scientifiques de Commerson. Elle vécut les péripéties d’un périple de 60 000 kilomètres, à travers les terres encore vierges de l’Amérique du Sud et des îles australes. Elle fut la première femme à franchir le détroit de Magellan et pour longtemps encore.
Ayant fait le tour du monde, elle débarqua en 1774 mais ne revint pas à La Comelle. Elle épousa un officier et s’installa en Périgord où elle finit ses jours en 1807, âgée de 67 ans.
La Révolution
Les années révolutionnaires passèrent sur La Comelle sans effusion de sang. Quelques frictions se produisirent dans le domaine religieux. Les révolutionnaires actifs, tous citadins, avaient du mal à imposer un athéisme militant à une population rurale demeurée attachée à ses pratiques d’une fois chrétienne ancestrale. La plupart des curés de campagne, très proches par leur mode de vie et très solidaires de leurs paroissiens, prêtèrent en toute bonne foi le serment civique qui leur était demandé par les autorités. Mais avec l’évolution des idées qu’ils ne maîtrisaient plus, leur situation devint intenable. Il fallut fuir ou abdiquer. Beaucoup n’eurent pas la vocation du martyre.
Un siècle plus tard les passions n’étaient pas apaisées. Il suffit de lire ce qu’en rapporte l’Abbé Muguet en 1897 [18] :
« Joseph Caillet, curé de la La Comelle en 1789, prêta le serment impie… poussa l’ignominie jusqu’à contracter un mariage sacrilège… Durant la Terreur, l’ignoble Caillet formait, avec ses confères assermentés de Saint-Léger-sous-Beuvray et de Poil, un triumvirat qui se réunissait en différents endroits des trois paroisses pour exciter au désordre, provoquer des dénonciations et semer la désolation dans les campagnes… »
Il est certain que le prêtre Caillet n’a pas été un modèle de vertu sacerdotale. De là à en faire un terroriste, il y a peut être quelque exagération. S’il fut, avec d’autres, à l’origine de l’arrestation de son évêque constitutionnel par des commentaires inopportuns, il s’efforça ensuite de minimiser ses propos, ce qui le rendit lui-même suspect.
La Comelle contemporaine
Aux XIXe et XXe siècles, nous avons enfin des statistiques fiables concernant la démographie, par la pratique des recensements quinquennaux de la population française. Lors du premier recensement, l’an VIII de la République (1801), La Comelle compte 640 habitants. La population retombe à 546 habitants en 1806. Elle a perdu en 5 ans un habitant sur sept, sans qu’on en connaisse la raison, un phénomène d’une telle amplitude n’apparaissant pas sur l’ensemble des communes voisines. Mais la remontée se poursuit régulièrement au cours des décennies suivantes pour atteindre un maximum de 1014 habitants en 1901. C’est probablement la population que pouvait abriter La Comelle aux heures les plus prospères de la Gaule romaine, sous la dynastie des Antonins, au second siècle de notre ère. Mais là encore, La Comelle se singularise, car le sommet démographique se situe entre 1870 et 1880 pour l’ensemble des communes de l’arrondissement et vers 1830 pour la moyenne des communes rurales de France [19]. Dans ce domaine, le Morvan aurait 50 ans de retard sur le reste de la France et La Comelle 20 ans sur le reste du Morvan ! Le terme « retard » ne doit pas être ici affecté d’une nuance péjorative. C’est plutôt parce qu’il faisait bon vivre dans ce petit coin de Morvan que ses enfants ne songeaient point à s’expatrier.
La Comelle
Si l’on consulte les Annuaires départementaux de Saône-et-Loire durant le XIXe siècle et spécialement ceux de 1843, 1851, 1874-75, on découvre que le commerce et l’élevage, spécialement celui des porcs, constituaient les principales richesses de la commune.
Il y avait également des carrières, celles du Bois de Bernard, dont le granite rose était déjà exploité par les Gaulois (on le retrouve dans certaines maisons de Bibracte), celles de la montagne de La Garde, celles de la Rebondie, avec son bois des Murailles si bien nommé.
La Comelle possédait aussi une tuilerie, aux Boursons, au sud de la R.N. 81. On n’en voit plus trace. On trouvait aussi un four à chaux, ce qui ne laisse pas de surprendre, étant donné l’absence de calcaire dans le sous-sol de la commune.
En 1839, 1422 hectares de terres étaient labourés, 237 étaient en prés, 275 en bois, 67 en friches, 1 hectare était encore planté en vignes.
En 1869, La Comelle comptait 163 maisons habitées dont 78 couvertes en chaume. Plus de la moitié des toits de tuiles ou d’ardoises, c’était alors un signe exceptionnel de richesse. A la même date, à Saint-Léger-sous-Beuvray, chef lieu du canton, sur 245 maisons, 200 étaient couvertes en chaume, soit 82 pour 100.
Côté élevage, on comptait à La Comelle 26 chevaux, 4 ânes, 648 bovins, 1588 ovins, 599 porcs, 69 chèvres et 111 ruches. La possession d’un cheval était un luxe. Les bêtes de travail étaient les bœufs, mais chaque famille pouvait tuer son cochon et presque chacune avait sa ruche.
Le XIXe siècle voyait apparaître à La Comelle deux nouveaux châteaux, bien différents des lourdes maisons fortes médiévales : le château des Boursons et le château de Montperroux, demeures des familles de Noblet et de Mengin.
En 1889, une statue de la Vierge était érigée au sommet de la montagne de la Garde. Notre-Dame veille désormais sur la paroisse depuis le sommet où était autrefois, comme le nom paraît l’indiquer, une tour de guet médiévale :
Notre-Dame
En 1900, on recensait 5 aubergistes à La Comelle : Baudrand, Flèche, Guyot, Paccaud, Plassard ; 1 boulanger : Guyot ; 4 coquetiers : Clebourg, Dugrane, Martin, Pluchot ; 4 épiciers : Guinot, Mermet, Pauchard, Poillot, ; 3 charrons : Baudran, Chanlon, Garnier ; 2 couvreurs : Dubois et Guinot ; 2 forgerons : Martin et Poillot ; 2 sabotiers : Dudragne et Val ; tabac et pipes : Guyot ; tissus : Garnier ; arpenteur : Rérolle ; carrier : Desloire ; maçon : Desplanches ; menuisier : Lagarde ; chiffonnier : Démouron [20].
1900 vit également la construction d’une nouvelle église, destiné à remplacer l’ancienne, trop petite, humide et vétuste. La nouvelle église, en grande partie financée par la générosité des fidèles, fut consacrée le 19 septembre 1901 par le Cardinal Perraud, évêque d’Autun. Aujourd’hui menacée dans sa solidité, parce qu’assise sur un remblai instable, elle ne durera certainement pas aussi longtemps que son aînée. Son principal intérêt artistique réside dans une belle série de vitraux historiographie des familles notables du pays.
Lucien Labille
Un grand artiste vécut à La Comelle au XXe siècle. Lucien Labille, né le 2 juin 1887 à Dracy-Saint-Loup, fut instituteur à La Comelle de 1907 jusqu’à son décès en 1944. Paysagiste, portraitiste et graveur, autodidacte de talent, il ne chercha jamais la notoriété, et de ce fait, fut peu connu de son vivant. Quelques unes de ses toiles furent pourtant acquises par l’État et l’on en rencontre dans divers musées (Le Havre, Guéret, Clamecy, Château-Chinon).
Il est à craindre qu’une grande partie de ses œuvres, données à ses amis qui ne surent sans doute pas apprécier ce talent à sa juste valeur, soient maintenant perdues [21].
LA COMELLE ET LA GUERRE
Ne revenons pas sur les guerres de l’Ancien Régime au cours desquelles le paysan était la victime préférée, parce que sans défense, des soudards de tous bords. Amis ou ennemis, on ne pouvait faire aucune différence. Le patriotisme était alors affaire de gouvernants.
C’est seulement à partir de la Révolution que le citoyen se sentit concerné par la défense de la patrie. Dès 1815, les habitants de La Comelle firent la dure expérience de l’occupation étrangère. Par une affiche placardée aux portes de l’église, on apprend qu’un soldat autrichien y a été assassiné. Le commandant du corps d’occupation, général comte de Franquemont, annonce les représailles exercées et les menaces en cas de récidive. On apprend ainsi qu’un certain nombre d’habitants ont quitté leurs maisons et gagné les bois :
HABITANS !
Il a été commis dans la commune de la Comelle un assassinat contre un militaire du Corps d’armée sous mes ordres. Le malfaiteur fut justicié sur-le-champs : sa maison a été détruite, il n’en reste plus de vestiges.
Voilà le sort qui attend tous ceux qui, sourds à la voix de leurs Autorités, de la Religion, l’on peut dire du bons sens et de leur propres intérêts, persévèrent dans les criminelles intentions provoquées par un Gouvernement usurpateur, qui tâchait de substituer aux devoirs du paisible citoyen le parjure, la trahison et l’assassinat.
Habitans ! Pour qui portez-vous encore les armes, tandis que votre armée même a renoncé unanimement à la cause du Perturbateur de tout ordre social ? Et contre qui cette soudaine résistance ? Contre des Soldats, qui, le billet de logement à la main, ne demanderont autre chose que d’être nourris, d’être reçus sans qu’on leur montre ni de la pusillanimité, ni de la répugnance, et qui sous peu, je vous en réponds, mangeront à la même table avec vous, et vous aideront dans vos récoltes, dans vos occupations casanières.
Est-ce par des meurtres individuels que vous croyez nous forcer à quitter votre territoire ? Est-ce en fuyant dans les bois, en abandonnant vos propriétés au gaspillage et à la dévastation que vous pensez alléger les charges inévitables de la guerre ?
Habitans ! Rentrez dans vos habitations ! Déposez toute espèce d’armes chez votre Maire ! Revenez à la confiance que doit vous inspirer le retour d’un Gouvernement paternel et de toutes les Autorités légales ! Reprenez vos fonctions domestiques et vos travaux ruraux ! C’est là l’unique moyen de vous assurer la protection de chaque Commandant militaire, et de permettre à l’ordre et à l’équité de s'établir à la place de la violence et des actes arbitraires dans les fournitures et réquisitions.
J’ai nommé pour chaque Commune un Commandant d’armes, qui fera droit avec justice et rigueur aux plaintes fondées, portées par les Habitans. En outre, je fais faire [par] des Officiers supérieurs, nommés pour cet objet, des rondes continuelles même dans les cantonnemens les plus éloignés afin de surveiller au maintien de la plus stricte discipline.
Mais en revanche, j’ai ordonné et j’ordonne que tout habitant sur qui on trouvera des armes, soit traduit devant un Conseil militaire. Tout Habitant qui aura été saisi [...] acte ou tentative de meurtre ou d’assassinat, subira irrémissiblement la peine de mort.
Tout Habitation, dont les propriétaires ou Habitans ne seront pas rentrés au bout de huit jours, à dater de la présente publication, sera vendue à l’enchère au profit de la Commune ou au dédommagement des voisins qui avaient dû supporter la charge pour l’absent.
(les indications entre crochets indiquent des parties manquantes ou mal lisibles dans la copie laquelle a malheureusement été tronquée sur les bords du document)
Fait à Autun, ce 1er Août 1815.
Le Général d’Infanterie, Commandant en [chef]
par intérim le 3e Corps d’Armée,
Comte de Franquemont.
Pour La Comelle, l’affaire en resta là, mais dans d’autres paroisses du Morvan, les fidèles de l’Empereur levèrent de véritables maquis. Heureusement, cette occupation ne dura pas très longtemps.
Un siècle plus tard, de 1914 à 1918, La Comelle, comme toutes les communes françaises et spécialement les communes rurales grandes pourvoyeuses d’infanterie, paya un lourd tribut à la défense du pays. Quarante cinq noms figurent au Monument érigé à l’emplacement de l’ancienne église, en reconnaissance aux morts de cette guerre. La Comelle avait 846 habitants au recensement de 1911, ce qui laisse présumer l’existence 150 à 200 hommes de 20 à 40 ans. On peut estimer qu’un quart environ de ceux-ci ont perdu la vie. Et combien, parmi les survivants, sont revenus malades, blessés, handicapés pour le restant de leurs jours. Il ne semble pas qu’on ait encore conscience aujourd’hui, de l’ampleur de cette catastrophe.
A nouveau, 21 ans après l’Armistice de 1918, une nouvelle guerre se déclenche. Moins meurtrière que la précédente, tout au moins à l’échelle locale, elle fut peut être beaucoup plus durement ressentie par la population civile, car cette fois l’ennemi était dans nos murs, et pas pour quelques mois comme en 1815, mais pour quatre ans. Même si la présence physique, sur le territoire proprement dit de la commune, ne fut pas permanente, elle n’était pas loin, pouvant surgir à chaque instant, et sa pression se faisait de plus en plus forte. D’abord réquisition de biens, pénurie provoquée, puis réquisition de travailleurs, dans un climat policier de persécution politique et raciale. Alors, une résistance s’organisa peu à peu, d’abord passive, puis violente, avec enchaînement de représailles et de règlement de comptes. Dans les forêts du Morvan, le nombre de réfractaires et partisans armés allait grandissant. L’heure de la libération approchait, et c’est alors que La Comelle se trouva en première ligne. Toutes les troupes allemandes du sud-ouest et du centre de la France, en retraite, luttaient de vitesse pour regagner leurs pays en échappant à l’encerclement qui les menaçait. Leur dernière voie de retraite, Bourbon-Lancy, Luzy, Autun, passait à La Comelle qui, du 30 août au 9 septembre 1944, se trouva au centre de combats incessants. Heureusement, le point crucial de la bataille était le carrefour de Fontaine la Mère, en retrait du bourg. De nombreux soldats des deux armées y trouvèrent la mort. Le village fut épargné.
La Comelle. Photo de classe
("Groupe 2". 1944)
Depuis, La Comelle a repris sa vie, qui n’est plus si active qu’au XIXe siècle. Un peu une vie de retraités, qui sont maintenant les habitants les plus nombreux de la commune. Mais il n’est pas interdit d’espérer encore une longue vie paisible, pour quelques agriculteurs et pour des citadins souhaitant vivre leur temps de repos au bon air du Morvan, à l’écart de l’agitation urbaine.
© Roland Niaux, 3 décembre 2000
avec la collaboration de Danielle Develay
(Publication électronique : septembre 2006)
Toutes les recherches de l'auteur sur La Comelle sont répertoriées sur cette page en rubrique 12.
[1] A. de Charmasse,Cartulaire de l’église d’Autun, Autun, Dejussieu, 1865, t. I.-II, n°LXVIII, p. 148 et nécrologe p. 327 ; 1900, t. III, n°CLXXV, p. 298 et Cartulaire de l’Évêché d’Autun, Autun, Dujussieu, 1880, p. 365.
[2] E. Thevenot, Voies romaines de la cité des Eduens, Latomus, Bruxelles, 1969, p. 182. (Voir aussi : L. Olivier, Le Haut Morvan Romain : voies et sites, Académie du Morvan, 1983, p. 87-90).
[3] M.S.E., t. X, 1881, p. 493, ; t. XXX, 1902, p. 253 ; LX fascicule 2, 1991/92, p. 107.
[4] C. Courtépée : Description du Duché de Bourgogne, Dijon, Lagier ; 1847-48, t. III, p. 163.
[5] H. de Fontenay, M.S.E., IX, 1880, p. 275.
[6] H. de Fontenay, M.S.E., IX, p. 293. Voir aussi : Abbé Lacreuze, M.S.E., X, 1881, p.65.
[7] J. Drouillet, Folklore du Nivernais et du Morvan, Bernadat, 1979, p. 81.
[8] W. Berry, Autun, Augustodunum, catalogue de l’exposition (Autun, Musée Rolin, juil-sept. 1985), 1987, p. 386-387.
[9] Vte. E. du Jeu : 1906 (Sté Eduenne, 1991, acq. 18)
[10] J.-F. Baudiau, Le Morvan, t. II, Paris, Guénégaud, 1965, p. 384 et s.
[11] Idem.
[12] Terre allodiale : terre libre ne relevant d’aucun seigneur et exempte de toute redevance, par opposition aux fiefs.
[13] E. Fyot, La Châtellenie de Glenne, M.S.E., XXXII, 1904, p. 92-93.
[14] A. de Charmasse, Le Bailliage d’Autun en 1475, M.S.E., XXVII, 1899, p. 279 et s.
[15] F. Vignier, L’Organisation forestière… au XIVe siècle, M.S.E., LIII, fasc. 1, 1975, p. 15.
Et : G. Valat, Nicolas Rolin…, M.S.E., XL, 1912, p. 115.
Et : L. Olivier, Le Haut Morvan romain, voies et sites, Académie du Morvan, 1983, p. 81.
[16] G Dumay, État des paroisses…, M.S.E., t. V, 1876, p. 368.
[17] A. de Charmasse, Cahier des paroisses…, M.S.E., t. III, 1874, p 253.
[18] P. MUGUET, Recherches historiques sur la persécution religieuse dans le département de Saône-et-Loire pendant la Révolution (1789-1803), Châlon-sur-Saône, L. Marceau, 1897, p.737.
[19] G. DUBY (dir.), Histoire de la France rurale, T 3, p. 81, Paris, Seuil, 1987.
[20] La Gazette indépendante d’Autun, 10 avril 1974.
[21] Henri PICARD, Visage du Morvan : esquisse géographique, touristique, gastronomique, historique, folklorique, Nevers, Chassaing, 1946.
viviane niaux, éditeur