L'ANCIEN "CHEMIN D'AUTUN A MONTCENIS"

Roland Niaux

s.d.

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Une hipposandale (le fer à cheval de l’antiquité) déposée au Musée Rolin en 1998, a été trouvée en prospection le long du chemin dit « de la Maison des Biques » à hauteur des anciennes carrières nommées « Teurots de Couhard » dans une profonde ornière creusée par les roues des engins de débardage forestier.

Ce chemin mérite quelques commentaires. Indiqué au plan cadastral de 1822 sous le nom de « Chemin d’Autun à Montcenis », il conserve par endroits une largeur d’emprise et un solide pavage sans rapport avec son inutilisation actuelle. On peut lui supposer une origine gallo-romaine. Il se détache du tronc commun des voies d’Autun à Tournus et d’Autun à Belleville dans le Bois de Riveau, à la cote 367, en direction de l’Est. Il est bordé au Nord par les vastes carrières de granite de Couhard, d’où furent tirés les matériaux qui servirent en partie à la construction d’Augustodunum. Il dessert ensuite une riche villa gallo-romaine, avec les bains et mosaïques, Montmain, qui fut fouillée au XIXe siècle[1]. Le « Chemin d’Autun à Montcenis » oblique alors vers le Sud-Est, mais l’itinéraire initial, occulté sous divers segments de chemins forestiers contemporains, se retrouve aligné sur plusieurs sites archéologiques : les contreforts extérieurs de l’aqueduc gallo-romain de Montjeu, les anciennes carrières de grès de la « Coiffe au Diable », où furent trouvées, il y a environ un siècle, une autre hipposandale et une hache polie néolithique[2], la Fontaine Pouillouse[3], captée par les gallo-romains, environnées de vestiges de carrières de grès. De là, un chemin redescend très vite sur la voie romaine Autun-Chalon, à hauteur de l’ancienne maison seigneuriale des Clugny, vers les Renaudiots.

On a ainsi suivi un chemin d’environ 4 km et demi, formant au Sud et à l’Est d’Autun une sorte de périphérique à niveau à peu près constant, joignant deux voies romaines importantes, partiellement utilisé jusqu’au XIXe siècle et desservant plusieurs sites antiques. Sa raison d’être était vraisemblablement liée à la présence de matériaux de construction, granite et grès émergeant presque tout au long du parcours et donc facilement exploitables.

© Roland Niaux (Publication électronique : Mai 2006)

[1] Édmé THOMAS, Histoire de l'antique cité d'Autun, Autun, Dejusieu et Paris, Dumoulin, 1846, Réédition Marseille, Laffitte, 1977.

[2] M.S.E., XI, p. 5 et M.S.E., XXXV, 1907, p 355.

[3] La Fontaine Pouillouse, où l’on venait « pouiller », c'est-à-dire puiser, donne naissance au ruisseau de Bonneau (bonne eau).

(Société d’Histoire Naturelle d’Autun, 8e bulletin, 1895, PV des séances, p 129).

viviane niaux, éditeur

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