Médecin de premier recours
Un médecin de premier recours est un médecin qui peut donner une réponse pour 90 % des patients, dans 90 % des situations et dans 90 % du temps. Pour le reste, il fait recours à ses confrères spécialistes et autres professionnels de la santé.
« Les soins de premier recours concernent les soins ambulatoires directement accessibles aux patients avec une dimension généraliste et un accent mis sur l’éducation pour la santé".
Le premier recours à trois missions principales :
• Porte d’entrée dans le système de santé : diagnostic, orientation, traitement
• Suivi des patients et coordination de leurs parcours (y compris dans le secteur médico-social)
• Relais des politiques de santé publique dont la prévention, le dépistage et l’éducation de la santé
Les acteurs des soins de premier recours sont, par exemple, les médecins généralistes, certains médecins spécialistes (gynécologues, pédiatres, ophtalmologistes), les dentistes, les biologistes, les sages-femmes, les pharmaciens, les infirmiers, les masseurs-kinésithérapeutes, les pédicures-podologues, les psychologues, les orthophonistes, les orthoptistes, les opticiens, les audioprothésistes, les diététiciens, les aides-soignants travaillant dans les services à domicile, les travailleurs sociaux, les auxiliaires de vie travaillant à domicile, les ambulanciers...
Les soins de premiers recours désignent donc les soins de proximité.
Ils comprennent plusieurs volets : la prévention, l’éducation à la santé, le dépistage, le diagnostic, le traitement, la surveillance et le suivi des patients.
Thèse des Drs Flageollet Myriam et Tissot Claudie, DUMG Toulouse, 2015
Introduction :
L'étendue du champ d’action du médecin généraliste est vaste et bien qu’il soit un professionnel du premier recours, ne serait-il pas aussi concerné par le “dernier recours” ? Notre objectif est de définir le concept de dernier recours (DR) en médecine générale et le vécu qu’en ont les médecins généralistes (MG).
Méthode :
Etude qualitative auprès de MG de Midi-Pyrénées, réalisation de 3 focus groups et de 2 entretiens individuels semi-dirigés de janvier à août 2014.
Résultats :
Les MG se sont reconnus dans le DR quel que soit leur mode et leur lieu d’exercice. Ils l’identifient dans des situations où ils sont seuls, sans soutien et où il n’existe pas de prise en charge définie. Parfois, le DR est lié à un mode de fonctionnement : il n’y a que le MG disponible à ce moment pour répondre à la question du patient. A d’autres moments, ils pensent que les patients les choisissent en DR pour leur disponibilité, leurs connaissances de leur milieu de vie, la relation de confiance centrée sur l’humain. Les MG vivent difficilement ces situations qui les mettent en échec et face à leurs limites. Ils n’ont pas envie de revendiquer ce rôle et cherchent par tous les moyens à en sortir. Ils font appel à leurs réseaux professionnels informels en priorité et ils valorisent le travail en équipe pour le partage des décisions et des compétences qu’ils leur offrent. La parole et l’échange sont leurs moyens préférentiels pour exprimer leurs affects et partager leurs expériences. Leurs ressources professionnelles et personnelles sont des piliers indispensables aux MG pour affronter les situations de DR. Quand les médecins réussissent à recréer du lien autour du patient en situation de DR, ils sont alors heureux de faire ce métier.
Conclusion :
Le dernier recours correspond à une réalité du métier de médecin généraliste, difficile à exprimer. Mettre des mots sur ces situations peut permettre aux MG de les identifier et de diminuer leur mal-être.
Mise à jour le 25/03/16