L'entreprise médicale

1/ Un cabinet médical doit être tenu comme une entreprise

bulletin d'information de l'Ordre national des médecins_déc. 2010

2/ Réticence des jeunes médecins à s'installer en libéral

Titre : L'installation des jeunes généralistes en déclin. Pourquoi? Etude qualitative. par les Drs L. Dourlens, G. Gentile. DUMG PACA. 2010

Message clé : Découvrir des raisons à la pénurie d’installations des jeunes diplômés de DES de médecine générale.

Contexte : La majorité des nouveaux diplômés en médecine générale en 2009 n’exercent pas la médecine générale de premier recours : 66% optent pour une activité salariée contre 10-15% libérale.

Objectif : Découvrir des raisons à la pénurie d’installations des jeunes diplômés de DES de médecine générale.

Introduction : Les formations pratique et théorique des DES de médecine générale ne les préparent pas aux modalités pratiques de l’installation en cabinet et de sa gestion. Ils ne sont pas formés à être responsables d’une petite entreprise avec les obligations comptables, administratives, médicolégales qu’elle incombe.

Méthode : Il s’agit d’une étude qualitative sur 12 entretiens semi directifs avec des jeunes diplômés de DES de médecine générale n’exerçant pas en libéral (le nombre d’entretien est déterminée par la saturation des informations recueillies). Le guide d’entretien comporte une identification sommaire des enquêtés, puis 3 questions ouvertes : « pourquoi n’exercez-vous pas en cabinet libéral ? Qu’est ce qui selon vous est un frein à l’installation des jeunes généralistes ? Comment pourrait-on endiguer ce déclin d’installation en libéral ? ».L’analyse du contenu est manuelle par triangulation.

Résultats/discussion : « Manque de préparation à la gestion du cabinet, peur de se retrouver seul, de la surcharge de travail, trop habitué à un environnement hospitalier, problèmes d’investissement financier initial», sont les causes les plus souvent recueillies.

Conclusion : Les principales solutions à ces problèmes sont : former à la gestion d’un cabinet libéral tel un responsable de petite entreprise, mieux informer les étudiants sur les aides, les droits, les différents modes d'installation du médecin généraliste de premiers recours, valoriser et promouvoir l'exercice libéral.

3/ Le Médecin généraliste doit savoir gérer son cabinet médical à court (gestion du quotidien), moyen (informatique, véhicule...) et long terme (le local, préparer la retraite...).

- Le local: il est préférable de l'acheter en SCI (à une ou plusieurs personnes) puis de payer des loyers à cette SCI

- les loyers permettent de rembourser le crédit et d'être intégralement déductibles des impôts

- si le local est grand, on peut en louer une partie à un tiers

- une fois l'âge de la retraite arrivée on peut revendre ses parts de SCI ou continuer de louer toute ou partie des locaux

- Le véhicule: il est préférable de la louer avec option d'achat

- les loyers du crédit sont intégralement déductibles des impôts et à la fin du crédit le véhicule vous appartient

- le montant de l'option d'achat peut être très modeste: de quelques euros à un mois de crédit

- L'informatique: il est préférable de le louer avec option d'achat

- mêmes remarques que pour le véhicule

- choisir un logiciel médical apprécié des généralistes, sans oublier le coût de la hot line

- Les périssables

- budget incompressible

- savoir négocier des rabais avec les professionnels (papeterie, matériel médical, matériel d'entretien...)

- savoir attendre les promotions inévitables

- achats sur internet: pas toujours avantageux si le bien acheté est défaillant. Il faudra le renvoyer soi-même au fabricant, souvent à l'étranger.

- L'entretient

- régulièrement il faudra faire des travaux de réparation de rénovation...

- La comptabilité

- elle doit être rigoureuse et ne pas confondre chiffre d'affaire et bénéfice

- maîtriser tous les postes de dépenses

- Droit à la présentation de la patientèle

- Lors de la retraite, le MG peut céder sa patientèle à un successeur. Cela peut faire l'objet d'une transaction financière.

- Avec un manque de médecins généralistes sur le territoire, ce droit de présentation est de moins en moins utilisé.

- le montant de la transaction est traditionnellement fixé sur un pourcentage du chiffre d'affaire moyen des trois dernières années d'exercice du MG.

- Dans la mesure du possible, épargner dès l'installation pour la retraite

- Ne pas mettre tous ses oeufs dans un même panier.

- Acquérir sa résidence principale (entre deux retraités, l'un payant un loyer, l'autre pas, la différence de pouvoir d'achat est énorme).

- Faire le plein de produits fiscalement déductibles type plan épargne d'entreprise seule capi­talisation sans perte du capital.

- Mixer produits avec rente fiscalement déductibles (Madelin comme CAPIMED) et capitalisa­tion classique (conservation du capital, mais pas de déductions).

- Une bonne part d'immobilier avec emprunts couverts par les loyers.

- La Bourse: jamais sur cinq ou dix ans, où il y a autant de chance. de perdre que de gagner. Sur le long terme, 6 % de rendement annuel. Vous êtes jeune, presque tout en actions dont la proportion doit diminuer avec l'âge pour terminer à 10 % au départ à la retraite (pour ne pas se retrou­ver avec une chute lors des besoins).

- Les actions ont un meilleur rendement à long terme mais un risque à court terme.

- Les obligations ont un rendement régulier mais le capital n'est pas garanti avant terme, c'est un placement sensible à l'inflation.

- Les Sicav, FCP ont l'avantage d'une gestion mutualisée mais avec des frais plus élevés.

L'épargne retraite se fait sur vingt ou trente ans, pas sur dix ans: 100 euros par an sur trente ans rapportent autant que 500 euros par an sur dix ans.

Page mise à jour le 23/05/2012