La poésye yssoise

Vous l'aurez très probablement deviner depuis que vous vysitez chacune de ces pages (ou pâs ce qui en l'occurrence importe peu), Ys est un pays de poète. Tout autant qu'un poète est un yssois qui s'ignore (si celui-cy est un étranger). De fait, l'art du vers, de la rime, l'art délicat de faire chanter la langue, de cisailler délicatement chaque phrase, chaque tournure, bref l'art du poète est un art que chaque yssois dés sa plus tendre enfance se doit de manier avec une indyscutable perfectyon.

Icy en cette page, vous trouverez moults preuves de la qualité de la productyon poétique des yssois. Si vous doutez encore après avoir lu ces vers, c'est que vraiment, la grâce de Françoivillon ne vous touche point.

Notez aussi que la poésye fait parti intégrante de l'arsenal juridique yssois, selon le crime ou le délit dont vous serez reconnu coupable, vous serez contraint selon la clémence ou la sévérité du juge à composer une peine poétique dont la longueur est fonction de la gravité des faits qui vous sont reprochés.

Ys, ville que je ne connays que peu

par Kal Cast

Ys, ville que je ne connays que peu;

J’y ay posé mon pied et vu les cyeux;

Je fus émerveillé par ce bleu;

Qui ycy plus qu’ailleur brille de mille feux;

Ys, ville où l’Absinthe et l’Opium foisonne,

Ville où les femmes sont plus que belles : elles sont bonnes;

Ville où les politycyens se comptent par tonne;

Où on ne cherche pas pour trouver des cochonnes.

Poème météorologique figuratif

par Petit Ours Brun

Ô Hélios, soleil yssois, daigne darder;

Tes longs rayons ! Bryse l’écrin froid du Borée !

Le spectacle des pauvres hères de Venys;

T’est-il playsant ? Ce manteau blanc est leur supplyce !

Cesse, Hiver glacyal, d’étendre ton empire;

Jusqu’entre nos fesses au sortir des orgies !

Ton souffle obscène et froid se croit-il tout permys ?

Arrière, démon ! Recule, tryste sire !"

Ode à Théophraste

par Petit Ours Brun

Qui est donc cet homme d’allure princyère,

Qui de sy bon matin se répand en prières ?

Quelle belle prestance ! Quelle énergie frappante !

Il aurait cinquante ans ? Je lui en donne trente !

— Ne le connays-tu point ? C’est le grand Mytilène.

— Non... le Métaligore ? On le dépeint croulant !

Or tel qu’il est icy, entouré de cent reines,

Je croys voir Adonys, à tout juste vingt ans !"

Ode aux amys Aldéens

par Zenobule Cyrconcys

Byenvenue des profondeurs abyssales, ô amys Aldéens !

Ecoutez vybrer mes amygdales ,ô amys aldéens !

Venus de byen loyn par les profondeurs abyssales

Vous voicy surgys en notre sérenessyme Ympéryale !

Avec votre Rorqual, votre sous-maryn amyral

Vos cygares ravyront certaynement de Mythilène

Mays ne rafraychyront sûrement pas son haleyne

A moyns qu’yl ne leur destyne un autre usage détourné

N’oubliez point, amys, vous êtes à Venys,

cyté des douces perversytés

ou tout est permys !

Qu’un émyssayre étranger soyt envoyé vers la sérényssime

est en ces temps de carence de pouvoir bizarryssyme

Mays il est vray aussy que de Mythilène parfoys se manyfeste

et semble être le seul à oeuvrer de manyère manyfeste.

Amys aldéens, soyez byenvenus chez nous sans contrayntes

Et buvez donc de notre dyvyne et douce et merveilleuse absynthe

Quittez votre boîte d’aluminium

Et venez fumer avec nous de l’Opium !