Les Armoiries d'Outreau.

 ARMOIRIE d'OUTREAU. Adoptés par le conseil municipal le 24 mars 1950.

Description du Blason : Sommé de la couronne murale.

En chef les armoiries de la famille d'Outreau qui portait d'argent à 2 bandes de gueules.

Au cœur, le Phenix sur fond de gueule, souligné d'un trait noir. En pointe, l'eau.

Devise " RESURGAT " Telles peuvent être décrites les armoiries de notre ville.

La couronne murale, au sommet du blason est de règle pour les armoiries d'une ville.

Les deux bandes de gueules, en haut, rappellent les armoiries qui se trouvaient sur la ferme de la Salle et la Tour du Renard. Ce sont celles des familles qui se sont établies à Outreau au XVIe siècle.

 Le Phénix, oiseau fabuleux qui renaît de ses cendres et la devise

" RESURGAT ", subjonctif de se relever, symbolisent la volonté tenace des Outrelois qui, sinistrés au maximum au cours de la dernière guerre ont mis tout en oeuvre pour rebâtir et aider à la renaissance de leur cité.

L'eau, en pointe, est une allusion au nom de notre cité ( Ultra Aquam : Outre Eau).

Le trait noir symbolise les deuils et les foyers détruits.

La Croix de Guerre a été décernée en raison de la conduite digne d'éloges de notre population durant la guerre 1939-1945 pendant laquelle elle subit plus de 400 bombardements.

Guerre 1939-1945. CITATION N° 79

Monsieur Max LEJEUNE Secrétaire d'Etat aux Forces Armés " Guerre"

Cite à l'ordre de la division : OUTREAU (Pas de Calais)

" Cité ouvrière ayant subit avec stoïcisme et courage plus de 400 bombardements au cours de la Guerre 1939-1945.

- A vu disparaître les meilleurs de ses enfants dans la lutte Clandestine contre l'occupant

-Apportant une glorieuse contribution à l'Histoire de la Résistance Nationale .

- Cette Citation comporte l'attribution de LA CROIX DE GUERRE AVEC ETOILE D'ARGENT.

Fait à Paris, le 11 Novembre 1948. Max LEJEUNE

Extrait de " Les ARMOIRES D'OUTREAU " par M.PRUVOST

Texte de la dédicace :Outreau aux victimes de la guerre 1914-1918

Descriptif :  « Sous une dalle, un soldat est étendu mort. Son casque a roulé. Le coq gaulois, perché sur la dalle, salue de son chant la victoire. A côté du mort, la végétation croît, puisant sa force dans la cadavre. La mort du soldat, dans ce qu’elle a de plus terrible et d’injuste, est justifiée par la croissance de la végétation et le chant du coq »

En dessous du monument fut construit un caveau où furent réunis les restes des fils d’Outreau morts au champ d’honneur. Le même monument a été élevé à Chaville (Hauts-de-Seine)

Coût et financement : 18.000 francs (dont 13.000 francs pour le sculpteur)

   Voici, rapporté par le journal le Combattant du Boulonnais du 1er mars 1922, le discours prononcé par M. Laban, sous-préfet de Boulogne, lors de l’inauguration du monument aux morts d’Outreau (5 février 1922)

Mesdames, messieurs,

Vous avez tenu à ce que ce monument, érigé par la pieuse reconnaissance de la population d’Outreau, reçoive la consécration de toutes les autorités publiques et morales de ce pays. Je vous en félicite. C’est en effet dans un chaleureux élan d’union nationale que nous sommes réunis ici et je remercie les bons Français qui ont pris l’initiative de cette manifestation, d’avoir pensé que le gouvernement devait y être représenté.

Nous ne sommes pas venus pour glorifier la guerre, ni pour faire étalage d’un patriotisme belliqueux et provoquant. Nous sommes de ceux qui estiment que la guerre est en elle-même une effroyable catastrophe dont aucun homme de cœur ne peut souhaiter le retour.

*  *Nous proclamons qu’elle est horrible et haïssable quand on est l’agresseur, mais aussi juste et sublime quand on défend son foyer menacé.

Or, c’est dans une guerre juste et sublime que sont tombés ceux que vous honorez. C’est à la plus noble des causes, la défense du sol sacré de la patrie, qu’ils ont tous sacrifié. Leur gloire est la plus pure et leur mémoire mérite une vénération sans réserve. On vous a dit ce qu’ils ont souffert et vous savez quelle a été  la grandeur de leur abnégation. Aucun hommage, si touchant qu’il soit, ne sera à la hauteur de leur martyre.

A eux donc, vont notre admiration et notre douloureux respect. Et à ceux qu’ils ont laissés au foyer familial et qui les pleurent, vont notre sympathie attristée et notre sollicitude la plus sincère.

Certes, nous n’avons pas la prétention d’apporter aux familles en deuil des consolations décisives ; elles souffrent d’un déchirement qui ne se cicatrisera jamais. Mais nous devons nous efforcer au moins de procurer à la perte cruelle qu’elles ont éprouvée, un adoucissement matériel aussi large que possible.

Notre œuvre à cet égard est d’ailleurs loin d’être parfaite et le profond sentiment de solidarité française qui nous anime est loin d’être satisfait. Il a fallu la gravité de notre situation budgétaire pour imposer à nos gouvernants et à nos parlementaires une mesure qu’ils ont regretté de ne pouvoir faire plus généreuse dans le montant des pensions et aux allocations aux diverses victimes de la guerre. Mais le dernier mot n’est pas dit là-dessus, pourvu que les difficultés extrêmes de l’heure présente deviennent moins aiguës.

Nous devons bien cela à nos morts ; nous le devons aussi à nos camarades mutilés et anciens combattants, que j’associe pleinement à cet hommage de la reconnaissance publique.

Nous leur devons autre choses encore, c’est de travailler avec ardeur à la prospérité du pays. Chacun de nous, dans sa sphère, doit apporter son concours au relèvement national. Et cet effort de tous les bons enfants de France doit se faire dans l’union , sous l’égide des lois d’une république grandie et consacrée par la plus belle des victoires. Pour que notre droit soit respecté par nos ennemis d’hier et reconnu par nos amis, pour que les réparations s’accomplissent, l’union nationale – d’où aucune bonne volonté n’est exclue – doit être empreinte d’une confiance où d’une solidarité réciproque entre tous les bons citoyens de ce pays. Nos grands morts nous commandent cette union ; notre vénération pour leur mémoire nous l’imposera. nos camarades mutilés et anciens combattants en seront les gardiens vigilants et respectés.

Gloire à eux tous, par qui la France a été sauvée et par qui elle vivra désormais dans la paix, le travail et la fraternité !

 Voici, rapporté par le journal le Combattant du Boulonnais du 1er mars 1922, le discours prononcé par M. Farjon, sénateur du Pas-de-Calais, maire de Boulogne-sur-Mer, lors de l’inauguration du monument aux morts d’Outreau (5 février 1922)

Mesdames, messieurs,

Nous venons aujourd’hui rendre un dernier et solennel hommage aux enfants de la commune d’Outreau morts pour la France dans la grande guerre de 1914-1918.

Ces nobles cérémonies qui se sont célébrées depuis deux ans dans toutes les communes et sur toute la surface du territoire, dans une pieuse pensée du souvenir, ont uni tous les cœurs dans un sentiment unanime de deuil, de reconnaissance et de fierté.

Nous évoquons aux pieds de ces monuments les heures tragiques de ces dernières années. C’est en juillet 1914 le coup de tonnerre inattendu de la guerre imminente qui surprend notre pays au milieu de son travail pacifique ; et malgré les efforts désespérés de la France et de ses alliés qui consentent , pour éviter la catastrophe, aux plus durs des sacrifices, les hostilités éclatent, voulues par l’orgueil et l’ambition germaniques. La grande voix de la patrie en danger appelle tous ses enfants aux armes, mais si le péril est grand, l’âme des français est à la hauteur du danger, et tous, d’un seul élan, viennent se ranger sous les plis du drapeau tricolore pour former cette grande armée nationale qui devait inspirer leur héroïsme.

Cependant qu’au logis, ceux qui restaient après le départ des soldats, vieillards, femmes et enfants, animés par le même sentiment, devaient suppléer par un travail acharné à l’absence des hommes partis au front , pour assurer la subsistance de la nation.

Mais enfin l’épreuve a pris fin et la victoire est venue triomphante et vengeresse. Cette victoire nous la devons à la bravoure de nos soldats, et en premier lieu à ceux qui, comme les héros dont les noms sont inscrits sur cette pierre, on payé de leur vie le salut de la patrie. Nous ne l’oublierons pas, pas plus que nous oublierons les devoirs que nous avons ainsi contractés vis-à-vis de ceux qu’ils ont laissé sans soutien derrière eux.

Mais, après l’armistice, la France pouvait légitimement croire qu’elle avait gagné par ses sacrifices le droit de se remettre en paix à son travail réparateur. Vous savez qu’il n’en a pas été ainsi, et que les difficultés se sont amoncelées depuis lors. Notre peuple n’est pas impérialiste, mais il veut d’un cœur ferme et décidé, recevoir les réparations auxquelles il a droit et qu’il sait légitimes dans son haut esprit de justice. C’est le sentiment unanime de notre nation et c’est l’ordre que nous dicte la voix sacrée de nos 1.500.000 morts. Nous ne faillirons pas à la tâche. Certes, la route devant nous est encore longue et ardue, mais l’âme de nos générations fortement trempée par la guerre saura nous faire surmonter tous les obstacles.

Et quand les nuages qui obscurcissent maintenant notre ciel auront été balayé, et que le soleil luira à nouveau sur des années heureuses, que notre pensée se reporte toujours vers le souvenir de ces grands morts qui ont tant mérité de notre France immortelle.

 

        Le 8 mai a été déclaré jour férié de commémoration en France le 20 mars1953. Le président Charles de Gaulle supprime le caractère férié de ce jour par le décret du 11 avril 1959.  Pour se placer dans une logique de réconciliation avec l'Allemagne, le président Giscard d'Estaing supprime également la commémoration de la victoire alliée en 1945.  C'est le président François Mitterrand qui rétablira à la fois cette commémoration et ce jour férié le 1er juin 1981.