Small signs of care | Маленькие знаки внимания
Carle Van Loo, La Сonversation espagnole, 1754. Oil on canvas, 164x129 cm. Saint Petersburg, Hermitage Museum.
In this painting commissioned by the salonnière Madame Geoffrin, the figures are enjoying some of the world pleasures of good society associated with the milieu of galanterie. The Spanish theme evokes contemporary French discourse on pleasure and love in contrast to an evocation of the erudition and severity of the Ancients. Apparently, the woman is holding Madame de Lafayette's novel, Zayde (1671), whose subtitle a "Spanish Romance," suggests that the "Spanish conversation" may be about the novel. All the characters seem to be leaning in to enjoy it together. In referencing Lafayette, Van Loo alluded to the seventeenth-century heyday of galanterie, in which women were thought to have enjoyed far greater cultural authority than they did in Geoffrin's day. The music, the collective reading, and the man's inclined body language suggests the enjoyment of culture and good conversation among members of both sexes.
Dans cette peinture commandée par la salonnière Madame Geoffrin, les quatre figures présentes semblent partager les plaisirs de la bonne société associés au milieux de la galanterie. Le thème espagnol évoque un discours français contemporain qui voit en l'Espagne une certaine liberté, plaisir et douceur de la conversation en contraste à l'érudition et la sévérité des Anciens. Apparemment, la femme tient entre les mains le roman Zayde (1671) de Lafayette, sous-titré "histoire espagnole," ce qui rejoint le titre de la peinture puisque la "Conversation espagnole" pourrait être au sujet du roman. Tous les personnages semblent être aux "petits soins" les uns des autres et prendre plaisir réciproque en leur compagnie. En faisant référence à Lafayette, Van Loo faisait aussi référence à la galanterie du XVIIe siècle considérée comme ayant accordé plus d'autorité aux femmes que l'on leur accordait au XVIIIe siècle. La musique, la lecture partagée, et le corps incliné de l'homme suggèrent la bonne entente et les petits soins de la bonne conversation entre les membres des deux sexes.
Synthesis of definition
L'attention soutenue que l'on met à s'occuper d'une personne ou d'une chose; assiduité, attache particulière, petites actions de dévotion
The sustained attention that one gives to another or to a certain object of care; assiduousness, particular attachment, small actions of devotion and care.
Furetière dictionnaire: (1690)
SOIN
(Non classifié)
s. m. Diligence qu'on apporte à faire réussir une chose, à la garder et à la conserver, à la perfectionner. Je remets cette négociation à vos soins, ayez en soin, faites qu'elle réussisse.
SOIN, est aussi l'attache particulière qu'on a auprès d'un maître, ou d'une maîtresse, pour les servir, ou leur plaire. Ce valet a eu grand soin de son maître pendant sa maladie ; son médecin lui a rendu beaucoup de soins, d'assiduités. Soupirs, devoirs, petits soins en amour, tout est langage.
Dictionnaire de l'Académie Française (1694)
SOIN . sub. m. Application d'esprit à faire quelque chose. Grand soin, peu de soin, soin particulier, avoir du soin, avoir soin, le soin de quelque affaire, cet ouvrage n' est pas travaillé avec assez de soin. Prenez le soin de cela. Je vous en laisse le soin. Je m'en fie à vos soins. J'y apporterai tous mes soins. Ce n'est pas manque de soin. Cet homme est négligent; il n' a soin de rien.
Larousse.fr: Définition contemporaine
Attention que l'on porte à faire quelque chose avec propreté, à entretenir quelque chose : Il manque de soin dans sa tenue.
Attention portée à présenter quelque chose avec netteté, minutie : Il a présenté son devoir avec soin.
Souci de bien faire, effort, peine scrupuleuse que l'on se donne : Mon premier soin fut de tout remettre en place.
Charge, devoir de veiller à quelque chose, de s'en occuper : Laissez-moi le soin du ravitaillement.
Produit cosmétique : Un soin raffermissant pour la peau.
Commentaire: pas de sens associé à la galanterie; il s'agit de s'occuper de quelque chose avec attention et non de quelqu'un
La Princesse de Clèves
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[12] Mais elle lui faisait voir aussi combien il était difficile de conserver cette vertu, que par une extrême défiance de soi-même, et par un grand soin de s’attacher à ce qui seul peut faire le bonheur d’une femme, qui est d’aimer son mari et d’en être aimée.
[23] Elle prit de grands soins de faire voir que le Cardinal de Lorraine n’avait rien à craindre, et qu’elle ne songeait pas à ce mariage.
[93] Elle entra aisément dans l’opinion qu’il ne fallait pas aller chez un homme dont on était aimée, et elle fut bien aise d’avoir une raison de sévérité pour faire une chose qui était une faveur pour Monsieur de Nemours ; elle emporta néanmoins la parure que lui avait donnée la Reine Dauphine ; mais le soir, lorsqu’elle la montra à sa mère, elle lui dit qu’elle n’avait pas dessein de s’en servir ; que le Maréchal de Saint-André prenait tant de soin de faire voir qu’il était attaché à elle, qu’elle ne doutait point qu’il ne voulût aussi faire croire qu’elle aurait part au divertissement qu’il devait donner au Roi, et que, sous prétexte de faire l’honneur de chez lui, il lui rendrait des soins dont peut-être elle serait embarrassée.
[177] Les femmes jugent d’ordinaire de la passion qu’on a pour elles, continua-t-il, par le soin qu’on prend de leur plaire et de les chercher.
[248] Souvenez-vous que je veux la vôtre tout entière ; que je veux que vous n’ayez ni ami, ni amie, que ceux qui me seront agréables, et que vous abandonniez tout autre soin que celui de me plaire.
[249] Je la rassurai enfin à force de soins, de soumissions et de faux serments ; mais je n’aurais pu la tromper longtemps, si le changement de Madame de Thémines ne m’avait détaché d’elle malgré moi.
[478] Monsieur de Clèves avait résolu de ne lui point témoigner le violent chagrin qu’il avait contre elle ; mais les soins qu’elle lui rendait, et son affliction, qui lui paraissait quelquefois véritable, et qu’il regardait aussi quelquefois comme des marques de dissimulation et de perfidie, lui causaient des sentiments si opposés et si douloureux, qu’il ne les put renfermer en lui-même.
[472] Ce Prince n’osa dans ces commencements lui rendre d’autres soins que ceux que lui ordonnait la bienséance.
Le Mercure Galant
[13] Pour venir à la Question qu’a fait naistre l’Histoire de la Princesse de Cleves, & pour entrer d’abord en matiere, je dis qu’une Femme qui se deffie un peu de ses forces, & qui croit sa vertu en danger en presence d’un galant Homme qu’elle aime, & qu’elle ne peut se dispenser de voir, doit éxaminer avec soin l’humeur & le tempérament de son Mary, avant que de luy faire une déclaration si délicate.
[31] Ainsi tous les maux qu’elle voit à craindre en parlant, sont en quelque façon certains pour elle, en ne parlant pas ; puis qu’il est presque impossible que la veuë & la continuation des soins de son Amant, n’augmentent sa passion, & qu’elle n’ait enfin toutes les fâcheuses suites qu’ont la plûpart de celles de cette nature.