Ingénieur du vide

Gwiddion contemplait le magnifique belvédaire . La vue , de ce coté des rocheuses était absoluement sublime .Dans le soleil couchant , une a une , les lumières des grandes métropoles s’ allumaient , bientot rejointes par les étoiles du ciel .

Lui - mème semblait presque approprié en ce lieu rude et sauvage .Massif et trapu , la barbe noire et drue pendant de son menton comme un congère , on eut dit une aspérité dans la falaise .Il se sentait bien en ce lieu , et un grand calme l’ emplissait , comme le vent du couchant animait les boucles sombres de ses cheveux .

Il débarassa son bardas , et dressa le camp . Au loin , une chouette hululait .

Il se fit griller des saucisses au réchaud , et leur graisse maculant sa chemise de toile épaisse il se régala .Oubliés les élèves de l’ université , les soucis du quotidien , une femme acariatre et des factures a payer . En ces instants , il était presque un ours .

Le moment allait enfin venir ou il saurait ...

Il saurait s’ il était fou ou sain d’ esprit et si 10 ans d’ équations stellaires et astronomiques , entreprises d’ après un vieux parchemin indien allaient le mener quelque part .

En ces mèmes lieux ou dormaient a présent les dépouilles des rois indiens , mais il y a quatre cents ans , les sorciers avaient cru bon de noter qu’ un événement extraordinaire était survenu , qui allait changer le destin de leur peuple .Cet événement , la descente des dieux dans leurs vaisseaux lumineux se reproduirait peut - etre ce soir , car la conjonction stellaire etait exactement la - mème qu’ a l’ époque .

Comme les heures se succédaient , Gwiddion comprit qu’ il ne pourrait plus revenir dans le monde des hommes .Le quotidien oppressant était devenu une torture au professeur d’ histoire et il préfèrerait encore se jeter dans le vide , l’ inconnu.

Le froid tombait sur la montagne et Gwiddion disait en pensées adieu a tous ceux qu’ il aimait , famille , amis , connaissances . Il sut qu’ il ne les reverrait jamais . Il pleura .

Alors qu’ il s’ avançait vers la corniche , il adressa une dernière supplique aux étoiles . Une en particulier lui semblait plus brillante , jamais il ne l’ avait vu sur une carte stellaire .

Son coeur s’ accelera ; l’ étoile pulsait en descendant vers lui . Bientot elle oblitéra sa vue , son champ de conscience ; la lumière blanche - bleutée etait si aveuglante .La montagne vibrait ; il tomba a genoux .

- Seigneur supplia - t - il comme le vrombissement devenait insuportable .

Dans la nuit , une main laiteuse se tendit vers lui . Derrière comme une arche de lumière .

- Bienvenue parmi les tiens Gwiddion .