Argos

Journal de Bord

Ce n’ est pas l’ Odyssée et mème si mon Navire se nomme l’ Argos , je ne suis pas Jason parti en quète de la toison d’ or .

Mais j’ ai exploré des lieux bien étranges qu’ aucune carte humaine ne balise et j’ ai rencontré sur des iles lointaines des peuples abscons et curieux .

Mais laissez moi me présenter ; Je me nomme Emile Delcourt et je suis fils de l’ ether .

Notre tradition était autrefois bien puissante a Paris - certains lui donnaient mème le nom pompeux de fondation ancestrale - mais elle n’ est aujourd’ hui que ruines fumantes ;

Et il a bien fallu , comme Enée fuyant Illion que je quitte la ville qui m’ a vu naitre .

Avec moi j’ emporte ce qui a pu étre préservé de la fondation Vernes : des cartes , quelques inventions et ce navire d’ ether que j’ ai appris a domestiquer au point de m’ y sentir plus a l’ aise que sur le plancher des vaches .

Au physique , l’ Argos est une petite goellette ; J’ ai procédé a d’ onéreux travaux afin de la rénover et qu’ elle paraisse plus adaptée au monde moderne , mais l’ essentiel date de la Renaissance ; et puis l’ Argos n’ est pas prévue pour naviguer sur des mers ordinaires .

C’ est un navire d’ ether , je l’ ai déja précisé , et cela veut dire que nous contons plus sur les souffles stellaires que sur le Zephyr et l’ Acquilon .

Mon equipage se compose de 6 compagnons et si je suis le seul éveillé au maniement de l’ Argos , ils me rendent bien des services . Sans eux , l’ Argos resterait cloué a la rade de quelque port , le pauvre, et le varech finirait par recouvrir le timon ;

Le phare Eiffel est un guide sur pour sortir de la cité en évitant les dangers du goulet .

Je crois que vous le connaissez sous le nom de tour ...

Lorsque l’ on quitte le goulet , on arrive bien vite a un estuaire .

L’ un des bras , sinueux et marécageux conduit vers les régions souterraines .

Le second bras est un canal artificiel que l’ on doit aux terrasseurs du vide .

Un péage en surveille l’ accés , et la dime peut etre fort chère .

Dans l’ estuaire , lorsque la brume est vive , on peut croiser parmi les navires d’ autres temps et d’ autres régnes un terrifiant drakkar . Son capitaine , Horgal le Noir est un puissant éveillé du cercle d’ Odin qui s’ adonne a la piraterie .Plus d’ une fois , il a pris l’ Argos en chasse et seule l’ agilité de la goellette a permis d’ éviter l’ abordage .L’ equipage de Horgal se compose de marins morts aux yeux blèmes et aux armures rouillées .Un tir de couleuvrine en a tué une douzaine , et depuis Horgal me poursuit de sa vindicte .

Le troisième bras conduit dans dans la terre du sauvage .C’ est le seul que j’ ai exploré .

Au début c’ est une suite de champs gras et de hameaux aux toits de chaume . Les habitants sont étrangement acoutrés et ne reconnaissent pas les noms et les lieux auxquels nous sommes habitués . Ils parlent un jargon qui ressemble fort au français de Villon .

On s’ habitue vite a cet accent , mais a moins de le contrefaire a la perfection , on est tout de suite reconnu comme un “etranger” .

Pourtant , et a moins d’ offenser sèrieusement les habitants vous serez bien accueillis ; Les villageois placent l’ hospitalité au rang des plus grandes vertues .

N’ essayez pas de leur décrire votre monde .Leur vie est simple , et ils se soucient peu de ce qui échappe a leur quotidien . Vous ne tirerez d’ eux qu’ un bon repas et les ragots de tout village .Les hermétistes , comme ils appelent leurs seigneurs sont bien loin “dans la ville”

.Pourtant , fait remarquable , j’ ai constaté qu’ ils avaient tous des dispositions pour l’ éveil . Je crois mème qu’ ils sont un peu tous compagnons . Les mages parcourent parfois la campagne pour emmener a l’ académie ou au séminaire ceux qui deviendront a leur tour des éveillés .

Nous autres technomanciens avons les pires difficultés en ces lieux . Il semble que la terre du sauvage soit hostile a toute forme de science . Par contre hermétistes , onirologues et verbena sont enchantés par cette terre qui correspond tant a leur paradigme .

Au dela , débute la grande forét , sombre et magestueuse . Elle est habitée par le vieux peuple des lutins , pixies et farfadets .Comme la traversée dure plusieurs jours , il est impossible de les éviter .Ils ne se montrent pas toujours mais sont facétieux et aiment a laisser sur l’ argos les traces d’ un passage qui a berné toutes mes sentinelles .

Certains sont mauvais et puissants et ne doivent etre défiés a aucun prix .

On quitte la grande foret pour arriver a une grande métropole , un port cosmopolite du nom de Démétria .C’ est une grande Reine - Sorcière : Jalir qui régne en ces lieux , et un collège d’ hermétistes lui tiend lieu de conseil .

Mille navires mouillent au port , et l’ on croise dans les rues une population bigarrée , pas toujours humaine et souvent fantasque .Si l’ on ne craint ni les malandrins ni les voleurs , c’ est un bon endroit pour se renseigner et lier connaissance avec des lémures , atlantes ou cimmeriens ...

Le phare cache une blibliothèque immense sur les Royaumes . Il n’ est de lieu qui ne possède son guide , sa carte , ses légendes .C’ est un passage indispensable si l’ on veut partir en haute mer

Lorsque l’ appel du large nous reprend , après une escalle parfois longue a Demetria nous quittons la cité .

L’océan, infini et éternel permet d’ échapper a la terre du sauvage pour les royaumes lointains .

Les tempètes d’ horizon sont parfois terribles . Elles peuvent nous perdre en des royaumes inhospitaliers ou nous éloigner de notre route .Il vaut mieux éviter de pécher en haute mer , de peur de réveiller l’ appetit de grands monstres marins , léviatans et Krakens des légendes .

J’ aime a faire escale , lorsque le temps est bon en l’ Ile de Thamiz .Son seigneur , hédoniste ne nous refuse jamais sa table ;Attention néanmoins , Lothom est un maraudeur , et il peut facilement ammener un mage au bord de la quiétude .

La dernière partie du voyage nous emmene vers les portails marins : deux grandes colonnes cyclopéennes que seuls les meilleurs timoniers traversent sans écraser leur navire sur les rochers .

Pour ceux qui chavirent ou tombent en mer , le destin est atroce : de sinistres harpies attendent en des grottes de se repaitre de la chair des marins .

Il faut un grand courage pour s’ élancer par dela la falaise dans les cataractes infinies .

Il semble que le navire va chuter vers un gouffre infini , et pourtant il flotte sur les courants d’ Ether .

Pour ceux qui sont parvenus la , commence le grand voyage : a parti de l’ umbra profonde , on peut aller partout : dans les terres de rève dirigés par les oniros , vers des micros royaumes dédiés a un céleste , l’ ombre d’ un ancien dieu . Surtout on peut atteindre les 9 sphères ou siègent archimages et oracles , et si l’ on calme les gardiens , on peut discuter avec les Illuminés sur destin du monde .

Mais c’ est là terre de grands périls et seuls les voyageurs les plus hardis , parviendront a bon port . Il vaut mieux donc ne pas présumer de sa valeur avant de s’ aventurer dans les espaces extèrieurs ou l’ on risque de finir épave tournant sans fin autour de l’ oblivion .

Les kshatrya , ce peuple reptilien dédié au ver et a la science , les monstrueux cargos des ingénieurs du vide , un démon des espaces extèrieurs ou un oracle maraudeur en quète de divertissement , il faut s’ en remettre aux dieux et prier la bonne étoile de ne pas faire de mauvaise rencontre .

Je laisse ces feuillets aux explorateurs d’ absolu , aux fous aux vagabonts , car moi je suis parti a la découverte , a l’ aventure , et je ne reviendrai pas sinon pour de brèves escales a Paris .Puissent ces conseils vous servir de guide dans l’ umbra et vous donner courage dans l’ adversité et prudence face a l’ inconnu .

Adieu .

Capitaine Emile Delcourt ,

Timonier du vaisseau ethéré Argos ,

Ancien des fils de l’ ether .