Hermes

De la Pierre Philosophale .

La bible nous prévient qu’ il faut séparer le bon grain de l’ ivraie ; ainsi en est il de la connaissance ; ainsi en est il de l’ ésotérisme .

Ils s’ assemblent ces fous , ces singes en chapelles, en cabales ; ils croient posséder le grand art .

Il ne suffit pas de se proclamer rosicrucien ou franc maçon pour vraiment pratiquer le grand art .Beaucoup de prestidigitateurs , vous proposeront une formule miraculeuse pour trouver l’ Or Philosophal . Ils se gausseront de solificat et de coagulat , vous exiberont un obscur traité comme la Table d ‘Emeraude écrite de la main mème de Hermes Trismegiste .

Les fous ! La vérité est ailleurs .

L’ Initié sait qu’ il doit écrire sa propre page du Grand Oeuvre , car chaque vie vaut la peine d’ etre vécue .Point donc d’ exemples et de grands discours ; le dogme est une prison .

Du temps de ma jeunesse j’ arpentais la tour Saint Jacques et le quartier latin .Je n’ avais aucun gout pour l’ ésotérisme . Pourtant le hasard d’ une brocante me mit en possession d’ un ouvrage censé avoir été ecrit par Appolonius de Thiare et transmis d’ initié en initié .

Il etait censé avoir donné l’ immortalité au comte de Saint Germain , l’ androgynie a Cagliostro , la richesse a Ruggieri , la connaissance a Basile Valentin .

Je méditais sur ces maximes pendant 30 ans sans trouver le Secret , et revins finalement a l’ échope du marchand , pas plus avancé qu’ au commencement de ma recherche .

Le marchand , a présent vieux et vermoulu me dit :

“ Le secret n’ existe pas ; vous avez pendant 30 ans cherché un trésor de dupes , l’ or des fous ; mais vous n’ avez pas oeuvré en vain ; vous avez durant tout ce temps déployé de tels trésors de sagesse et de persévérance que vous etes devenu vous meme cet or philosophal que vous recherchiez “ .

Je compris ; il m’ avait dupé ; Hermes est le dieu des voleurs des bonimenteurs ; j’ avais le premier gouté le prix de son mensonge .

Je quittais le marchand ; le monde me semblait différent ; tout prenait un sens ; le soleil et la lune me semblaient deux coursiers d’ or et d’ argent ; les signes etaient partout que je n’ avais pas su voir .

Je restais longtemps a méditer devant la grande tour ; je disais adieu a ce monde .

Puis j’ empruntais la voie des arcanes et remontais a cet antique auberge ; ils etaient la les Joueurs ; ils m’ attendaient ; ils me montrèrent le passage et nous quittames ce monde laissant les illusions et le mensonge derrière nous .

Je laisse cette lettre comme un signe ; qu’ elle puisse guider les initiés d’ aujourd’ hui , les maitres de demain ; la quète est vaine mais pas inutile ; au final le prix n’ a jamais la saveur que l’ on attendait .

Nicolas Flamel

Discipulus hermetica .