Notes préalables
La forêt c'est un milieu qui est perçu, dans un premier temps, tout autrement que scientifiquement, par les jeunes enfants. Pour certains, la forêt c'est un domaine mystérieux, pour d'autres c'est un lieu terrifiant ... Voyez l'inquiétude des enfants, quand ils circulent en forêt la nuit, quand bien même ils sont accompagnés par des adultes. Les adultes, eux-mêmes, éprouvent parfois ce genre d’appréhension. L'école laisse la place au déploiement de l'imagination des élèves. Ceux-ci sont capables d'opérer une métamorphose du réel et même de créer un imaginaire. Le mugissement que l'on entend est-il bien provoqué par le vent ? Sommes-nous guettés par des êtres hostiles ? Les ombres sont-elles vivantes ? Le monde a-t-il subi une mutation avec la nuit ?
Pour certaines personnes la forêt représente d'abord le lieu d'une nature encore préservée et vivifiante. Les poètes idéalisent et magnifient le monde des arbres. Ils y voient un havre de paix, comme un jardin vierge de toutes souillures , une image du paradis terrestre. Leur exaltation est débordante et lyrique. Ils semblent se retrouver au contact des arbres de la forêt.
Dès lors la connaissance des phénomènes et leur compréhension semblent comme hors de propos. Le langage scientifique semble ne plus convenir pour témoigner de ce que l'on ressent et de ce que l'on pense. La pensée est dès lors assimilable à de l'imagination. Les artistes recourent à des moyens d'expression tels que le conte, la peinture et même la musique pour traduire ce que représente pour eux la forêt, ses dangers, et ses éventuels mystères. Et il y a des mots et des locutions particulières, des métaphores, des images, des couleurs, et des sons pour cela. Car nous sommes désormais dans une perception sensible du monde propre à la littérature, aux arts visuels et à la musique. L'expression est alors artistique et poétique. Les mots couchés sur le papier blanc, les images, les assemblages de sons ne sont-ils pas déjà des métamorphoses du réel créées par des êtres humains ? Les ombres de la foret ne correspondent-elles pas à la part d'ombre qui est en nous ?
A) Poésie, Musique
1) Activités créatives des élèves
Installés dans une prairie, en direction de la lisière de la forêt, proche de leur école, les élèves réagissent par le dessin à ce qui se présente à leurs yeux. Le maitre l'a bien précisé : "Nous sommes en moment d'arts plastiques. Plus tard, en classe, vous pourrez utiliser des couleurs des crayons ou des peintures . Vous pourrez aussi écrire un texte ou un poème".
.....
2) Réceptions d'oeuvres artistiques.
Poésie.
La forêt, pour Jean de La Fontaine, c'est le lieu où le loup emporte l'agneau et puis le mange...
Voici donc un exemple d'étude d'une oeuvre poétique souvent abordée en Langue française, Littérature en Cycle 3 , la fable de La Fontaine : Le loup et l'agneau.
le programme du cycle 3 en vigueur à la rentrée 2023 à l'oral page 15, pages 25 à 28.
Jean de La Fontaine
La raison du plus fort est toujours la meilleure :
Nous l’allons montrer tout à l’heure.
Un Agneau se désaltérait
Dans le courant d’une onde pure.
Un Loup survient à jeun qui cherchait aventure,
Et que la faim en ces lieux attirait.
– Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?
Dit cet animal plein de rage :
Tu seras châtié de ta témérité.
– Sire, répond l’Agneau, que votre Majesté
Ne se mette pas en colère ;
Mais plutôt qu’elle considère
Que je me vas désaltérant
Dans le courant,
Plus de vingt pas au-dessous d’Elle,
Et que par conséquent, en aucune façon,
Je ne puis troubler sa boisson.
– Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,
Et je sais que de moi tu médis l’an passé.
– Comment l’aurais-je fait si je n’étais pas né ?
Reprit l’Agneau, je tette encor ma mère.
– Si ce n’est toi, c’est donc ton frère.
– Je n’en ai point.
– C’est donc quelqu’un des tiens :
Car vous ne m’épargnez guère,
Vous, vos bergers, et vos chiens.
On me l’a dit : il faut que je me venge.
Là-dessus, au fond des forêts
Le Loup l’emporte, et puis le mange,
Sans autre forme de procès
Avant de faire lire cette fable, l'enseignant prépare ses élèves à recevoir cette écriture dans de bonnes conditions.
Tout d'abord, il interprète la fable à haute voix, et en bougeant. Il mobilise ainsi toute la musicalité et la théâtralité qu'il y a dans ce texte. En donnant le ton et en se déplaçant, il fait saisir le sens dramatique de la scène. Les élèves même s'ils ne comprennent pas tous les mots perçoivent le sens de l'histoire. L'enseignant écoute les réactions libres des élèves. Leur imagination débordante les entraine souvent dans des récits, des fictions nouvelles qu'il ne faut surtout pas écarter. Elles ont toutes les caractéristiques d'une entrée vers la création artistique. Les élèves sont capables de composer d'autres fables !
Puis, l'enseignant donne le sens des mots les plus difficiles : la raison,se désaltérer, hardi, le breuvage, une boisson, une onde pure, le courant, troubler, l'aval, l'amont, (un schéma montre comment, en remuant le sable, du fond un animal qui boit peut troubler l'eau qui dévale. L'eau trouble "court" vers l'aval) par conséquent, la raison, à jeun, chercher aventure, châtier, la témérité, survenir, médire, je n'en ai point, épargner, un procès.
Histoire des arts et Histoire en Cycle 3
le programme du cycle 3 en vigueur à la rentrée 2023 pages 51 et 68.
L' expression : Je me vas désaltérant ... l'orthographe : encor ... je tette ... tout cela témoigne d'une langue française déjà ancienne et qui peut nous paraitre étrange, et étrangère à nos habitudes.
La fable a été composée par le poète français Jean de La Fontaine, à l'époque du roi Louis IV . Cette époque, c'est aussi celle de Molière, Corneille et Racine pour la Littérature française. C'est celle de Lully et Marc Antoine Charpentier pour la musique, Le Brun pour la peinture. Art du Baroque et Classicisme se succèdent.
La Monarchie est un régime social dans lequel la l'expression proposée par la Fontaine "La raison du plus fort est toujours la meilleure" résonne particulièrement. Les plus forts pouvaient jouer de leur force et faire valoir leurs pensées au détriment des plus faibles. Les décisions de justice n'étaient pas les mêmes pour les gens du Tiers Etat et pour les gens des autres ordres, noblesse et clergé. On sait que La Fontaine présentait le roi sous forme de l'animal royal : le lion. Peut-être représentait-il sous forme du loup un personnage de pouvoir sinistre, un noble sanguinaire par exemple....
Langue française, Littérature
L'enseignant donne d'abord à entendre 3 extraits (ou fragments) et demande aux élèves de réagir.
extrait 1
Un Agneau se désaltérait
Dans le courant d’une onde pure.
extrait 2
Un Loup survient
extrait 3
au fond des forêts
Le Loup l’emporte, et puis le mange
Après avoir entendu ou lu ces extraits ou cette poésie intégralement, certains des élèves le disent volontiers : ils sont attristés par le sort de l'agneau et ils éprouvent une certaine colère à l'égard du loup. Ils éprouvent des émotions. C'est ce que nous pouvons observer.
Le coeur de ces élèves est gagné par cette histoire. Des sentiments très éloignés de la joie dominent. Des passions tristes dirait Spinoza. Il s'agit de ne pas rester sur ces passions tristes et tout d'abord de comprendre ce qui pousse les élèves à ressentir ces émotions. C'est bien le problème : Pourquoi ces émotions ? Une une argumentation semble s'imposer. Par hypothèse la réponse est dans le texte.
Argument 1 Les personnages sont des animaux qui parlent et qui leur ressemblent. La Fontaine recourt à un procédé de style bien connu des enfants la personnification. Le poète établit une analogie entre les animaux et les êtres humains. La Fontaine crée un monde : celui des animaux qui parlent. Et les enfants entrent volontiers dans ce monde étrange . Il y a de la vie dans ces mots assemblés. Les élèves sont capables de restituer cette vie en interprétant avec fougue ou douceur les phrases prononcées par les personnages.
Argument 2 L'un des personnages est un agneau, animal que l'on ressent d'emblée comme un animal doux et fragile. Sa mort nous attriste.
Argument 3 L'un des personnages est un loup, animal que l'on ressent d'emblée comme un animal méchant et puissant. Ses mensonges et sa violence nous mettent en colère.
Argument 4 Etranges sont aussi les résonances entre les mots : les rimes , et le débit des paroles : le rythme des vers de 8 ou 12 syllabes (les pieds) ... Cette remarque nous donne à penser que les nombres c'est à dire les Mathématiques accompagnent cette expérience de vie qui nous est rapportée. Il semble que le poète dispose d'une Science qui définit les règles de son art et puisse ainsi nous convaincre.
Conclusion : Nous avons bien trouvé dans le texte des ingrédients qui peuvent provoquer nos émotions. Nous commençons à connaitre les artifices langagiers du poète . Tous nous poussent à surinterpréter cette histoire ordinaire qui relate un fait banal : un loup se nourrit d'un agneau. Et ce que nous connaissons aussi ce sont nos dispositions psychologiques, capables de se jouer de notre raison. Une partie de notre vie intérieure, dont nous avions conscience ou pas, se révèle dans nos réactions à cette histoire.
Il s'agit bien d'une histoire. Ou plus exactement d'un récit dont on peut donner le résumé.
Situation initiale. Un agneau se désaltérait dans le courant d'une onde pure.
Situation perturbée Un loup survient.
Situation finale Au fond des forêts, le loup l'emporte et puis le mange.
La seule péripétie, c'est cette discussion serrée entre le loup et l'agneau. Il s'agit apparemment encore d'une argumentation.
Observations.
Le loup arrive alors qu'il est affamé et qu'un agneau est isolé, loin de son troupeau, occupé à boire au bord de la rivière .
Enoncé du Problème
Que va-t-il se passer ?
Hypothèse
Une proposition de réponse prédictive est adoptée.
Le loup est un prédateur carnivore. L'agneau herbivore est une proie pour le loup. Le loup va surement dévorer l'agneau .
Les faits
Or, le loup essaie de justifier ce qu'il va faire. Il expose ses griefs à l'égard de l'agneau. L'agneau se défend et argumente lui aussi et très posément. Le loup se lasse et finit par emporter l'agneau pour le manger comme on s'y attendait.
Conclusion
L'hypothèse est en grande partie confortée.
S'agit-il vraiment d'une argumentation habituelle ?
Non. Encore une fois, Non. N'oublions pas que La Fontaine fait parler des animaux dont les caractéristiques connotées touchent notre affectivité (l'agneau fragile et doux, le loup sauvage et méchant) , que le loup recourt à des arguments déraisonnables. La Fontaine recourt à des procédés de rhétorique qui visent à jouer avec nos émotions afin de mieux nous persuader. Nous persuader que "la raison du plus fort est toujours la meilleure". Dès le début, le poète se joue de notre raison car ce qu'il dit nous montrer est illustré par un seul exemple. Ce récit d'une aventure entre un loup et un agneau au bord de l'eau. Il n'y a pas de quoi généraliser ! Et pourtant nous sommes charmés. Nous rêvons d'un monde meilleur dans lequel les agneaux ne seraient pas menacés. Et pourtant nous savons bien que nous mêmes sommes susceptibles de manger de l'agneau. Comme le prédateur terrible : le loup. En réagissant au premier degré à ce récit, nous apprenons beaucoup sur ce que nous sommes : des êtres susceptibles d'être doux comme l'agneau ... et terribles ... Nous pouvons être des loups.
Entre l'extrait 1 et l'extrait 2 il y a un contraste important
Entre l'extrait 1 et l'extrait 3 il y a une similarité : dans les 2 cas on trouve une situation d'équilibre. La situation finale est comme un reflet de la situation initiale. Dans l'eau du ruisseau où se mire et se désaltère l'agneau , un trouble laisse deviner , au fond, l'image du loup qui se substitue à celle de l'agneau ... l'image du loup qui se substitue peut-être aussi à la nôtre, au fond de l'eau, comme au fond de la forêt.
Comme tous les vrais poèmes, cette poésie est vivante, c'est une célébration de la vie.
Comme tous les vrais poèmes, cette poésie est marquée par une part d'ombre : l'agneau meurt.
Création.
1 Suite à la découverte de plusieurs fables, et de leur structure, les élèves devraient être en mesure de composer à leur tour une fable ancrée ou pas dans leur époque.
2 Les élèves pourraient dessiner ou peindre la forêt qu'ils contemplent non pas en en faisant une représentation scientifique , mais en cherchant à faire partager l'impression , c'est à dire l'émotion que cette forêt-là suscite en eux...
Remarques pédagogiques.
Je ne saurais trop recommander d'alterner découverte, lecture, écoute et pratique de l'écriture poétique.
Exemple : La structure de la première phrase de cette fable qui est imagée sert de modèle pour créer d'autres phrases.
Un agneau se désaltérait dans le courant d'une onde pure.
Exemple de production Un chevreuil bondissait dans le parfum des herbes tendres.
Autre exemple : le maître donne une structure de phrase simple : "La forêt est là devant nous". Ensuite il joue de cette même structure en introduisant des figures de style imagées : "La sombre forêt comme un labyrinthe dans lequel on peut se perdre, se dresse devant nos yeux épouvantés." Enfin le maître répète la phrase simple.
La forêt est là devant nous
La sombre forêt comme un labyrinthe dans lequel on peut se perdre, se dresse devant nos yeux épouvantés.
La forêt est là devant nous
Vous constaterez que déjà là des sensations, sinon des émotions, peuvent être engendrées et ressenties par des auditeurs ou des lecteurs. Les élèves à leur tour, peuvent s'essayer dans ce type d'exercice. De nombreux contrastes syntaxiques peuvent être abordés ainsi et conduire à la connaissance des paramètres poétiques et des figures de style. Il y a place pour l'invention de nouveaux mots et de nouvelles tournures stylistiques.
Ces démarches ont été maintes fois testées dans les classes. Elles fonctionnent très souvent. Cette vérité sur la conduite efficace de l'activité littéraire en classe est empreinte de pragmatisme.
Toutefois, il faut le dire, les émotions ne sont pas perçues à l' identique chez les élèves. Certains restent de marbre sans être affectés en aucune façon . Il n'y a aucune certitude à attendre des comportements convenus de la part des élèves. Nous pouvons tout juste dire qu'une image engendrée par une phrase provoque de l'angoisse chez de nombreuses personnes ... C'est cet ensemble d'éléments que les élèves et leurs maitres découvrent en pratiquant les activités littéraires et poétiques. Et les sensibilités des élèves peuvent évoluer au cours du temps et lors des confrontations successives avec la littérature.
Il n'y a pas de vérité pédagogique figée et immuable ... Chaque enseignant est en marche vers cette "pédagogie parfaite" et incarne à sa façon cette mobilité de la vérité. Et tout cela est passionnant.
Revenons à l'annonce que je faisais en fin de du chapitre 1ere approche du milieu forestier. Cette approche était une approche scientifique. Par commodité, je rappelle ce que j'en disais.
.Le propre des sciences c'est d'énoncer les lois et d'élaborer des concepts qui sont le fruits de l'esprit, c'est à dire de la pensée. Les sensations, les perceptions sont plutôt considérées comme sources d'éventuelles erreurs. Il n'y a de réelle confiance que dans l'usage d'instruments de mesures et dans l'expérience renouvelable. Les sciences semblent bel et bien tenir les choses à distance de la personne qui les appréhende. Autrement dit, les objets d'études sont tenus à distance du sujet qui expérimente. On trouve ici une version très cartésienne de la dualité corps et esprit. L'esprit (scientifique) est séparé du corps.
J'annonçais qu'il en allait tout autrement dans le domaine des arts. Et donc dans la poésie.
"La raison du plus fort est toujours la meilleure" : voilà une expression qui a l'apparence d'une loi morale . Mais, elle est d'abord ironique et puis elle est contredite aujourd'hui par la loi de la justice, c'est à dire par le droit. Les citoyens sont égaux en droit. Même les plus forts doivent respecter la loi. Ils n'ont pas toujours raison. Le plus intéressant à mon avis est cette présence du "je" quand l'agneau et le loup s'expriment. Désormais ces personnages parlants nous ressemblent et subrepticement , ils se substituent à nous mêmes. "Je"vaut pour l'agneau, pour le loup, et peut valoir pour La Fontaine qui raconte et pour moi récepteur de la fable. Désormais le loup, objet de ma terreur, se confond avec la personne que je suis. L'objet de terreur, se confond avec le sujet. Et puisque la forêt c'est le loup de mon imagination, la forêt se confond avec moi. L'objet de mon attention n'est pas mis à distance, bien au contraire. Il n'y a pas de dualité corps et esprit.
Musique
La forêt, pour le musicien Prokofiev, c'est le lieu d'où peut surgir le danger. Le loup encore une fois...
Voici donc un exemple d'étude d'une oeuvre musicale souvent abordée en Education musicale en Cycle 3 le poème symphonique de Prokofiev : Pierre et le loup.
le programme du cycle 3 en vigueur à la rentrée 2023 à l'oral page 47.
Rappel : Partie du site encore en construction !!!!
Les enfants écoutent d'abord deux fragments (ou extraits) contrastés pièce musicale n°6. Ceux-ci ne durent pas très longtemps. Quelques secondes, pas même une minute. On ne donnera aucune indication , aucun élément du récit qui accompagne la version instrumentale.
fragment 1
(Pierre se promenait dans le jardin.)
fragment 2
(Un loup sort de la forêt.)
Les élèves réagissent différemment. Certains donnent leur avis, sont étonnés par l'étrangeté de cette musique , bien différente de celle qu'ils écoutent habituellement. Ils n'aiment pas. D'autres disent ce qu'ils pensent reconnaitre (instruments, rythme, période de composition de l’œuvre ...) , d'autres encore font part de leurs émotions et des images évoquées par la musique et des histoires qu'ils imaginent. Tout cela est collecté par l'enseignant. Les fictions proposées par les élèves ont déjà toutes les caractéristiques d'une entrée vers la création artistique. Les élèves sont capables de composer d'autres contes musicaux !
Histoire des arts et Histoire en Cycle 3
le programme du cycle 3 en vigueur à la rentrée 2023 pages 51 et 68.
L' expression musicale n'est pas semblable aux musiques de variétés que l'on entend aujourd'hui très souvent à la télévision... la musique de Prokofiev témoigne d'une musique déjà ancienne et qui peut nous paraitre étrange, et étrangère à nos oreilles.
Le Conte Musical a été composé par le musicien russe Serge Prokofiev à l'époque du régime soviétique de Staline . Cette époque, c'est aussi celle Igor Stravinsky (1882-1971), Dmitri Chostakovitch (1906-1975, Aram Katchatourian (1903-1978), Reinhold Glière (1875-1956), Nikolaï Miaskovsky (1881-1950), Alexandre Mossolov (1900-1973), Dimitri Kabalevski (1904-1987)
pour la musique des pays de l'Est. C'est celle de Erik Satie (1866-1925), Claude Debussy (1862-1918), Maurice Ravel (1875-1937), Francis Poulenc (1899-1963), Darius Milhaud (1892-1974), Arthur Honegger (1892-1955), Olivier Messiaen (1908-1992) pour la musique française. C'est aussi l'époque de Picasso pour la peinture. En musique, dans le monde, le dodécaphonisme, la musique sérielle et le jazz se succèdent pour constituer la musique contemporaine de l'époque. Mais la musique de Prokofiev contraste avec ses accents de musique classique, pas du tout contemporaine.
Le régime soviétique est un régime social dans lequel le poème symphonique proposé par Prokofiev résonne particulièrement. Staline était hostile à un art comme celui de Picasso, jugé par lui "dégénéré". Comme les autres artistes russes de l'époque, Prokofiev a dû se plier aux exigences d'un art consacré à l'exaltation des valeurs du régime en place. Toutefois, dans son poème symphonique évoque un personnage au prénom de Pierre. Peut-être Pierre le Grand, le tsar bienfaiteur des musiciens. Son prédécesseur, 2eme tsar de la dynastie des Romanov, qui avait interdit tous les instruments de musique en Russie, était-il le loup ? Le loup était-il Staline ? Le loup était-il Hitler qui avait déjà pris le pouvoir en Allemagne ? Les chevaliers teutoniques avaient déjà été des ennemis de la Russie d'autrefois. Ces personnifications plausibles sont-elles pure imagination de notre part ? Prokofiev s'est bien gardé de donner quelques indices, lui qui a été menacé à plusieurs reprises par Staline.
Education Musicale
Après avoir entendu ces extraits de ce poème symphonique , certains des élèves le disent volontiers : ils sont plutôt gais quand ils écoutent le fragment 1 et ils éprouvent une certaine peur quand ils écoutent le fragment 2. Ils éprouvent des émotions. C'est ce que nous pouvons observer.
Le coeur de ces élèves est gagné par cette musique. Il s'agit de de comprendre ce qui pousse les élèves à ressentir ces émotions. C'est bien le problème : Pourquoi ces émotions ? Une une argumentation semble s'imposer. Par hypothèse la réponse est dans la musique.
Un fragment parait plutôt joyeux (fragment 1) Argument 1 La musique est interprétée par un instrument au registre aigu : le violon (et les instruments de la famille du violon (alto, violoncelle). Argument 2 Le rythme est léger , rapide.
L'autre fragment provoque de la peur de l'angoisse, et peut-être une sorte de tristesse. (fragment 1) Argument 3 La musique est interprétée par un instrument au registre grave : le cor.Argument 4 Le rythme est lent, imposant, impressionnant...
Argument 5 Etranges sont aussi les pulsations, jalons réguliers qu'on peut frapper quasi spontanément. Elles sont ressenties comme un coeur qui bat dans la musique... Ces pulsations on peut les compter et mesurer leur fréquence dans une minute. Un tempo lent compte 60 pulsations, ou battements, par minute : 60 BPM C'est la pulsation que l'on ressent quand écoute le passage évoquant le loup. Un tempo rapide compte 92 pulsations, ou battements, par minute : 92 BPM. C'est la pulsation que l'on ressent quand on écoute le passage évoquant Pierre. L'instrument de mesure du tempo c'est le métronome. Cette remarque nous donne à penser que les fréquences, les nombres, c'est à dire les Mathématiques accompagnent cette vie musicale qui nous est donnée à entendre. Il semble que le musicien dispose d'une Science qui définit les règles de son art et puisse ainsi nous convaincre. (On sait aussi que les hauteurs de sons sont associées elles aussi à des fréquences. Les cordes du violon peuvent vibrer de très nombreuses fois dans une seconde et engendrent des sons aigus. L'ai vibre dans le tube du cor selon des fréquences moindres qui engendrent des sons graves. Pour l'exemple le son "la "résulte d'une corde qui vibre 440 fois par seconde . soit 444 Hertz)
Argument 6 La rupture constatée, d'un fragment à l'autre peut s'apparenter à la rupture caractéristique qu'on trouve dans un récit, quand, à la Situation initiale, succède la Situation perturbée. On donne alors à écouter le fragment n°3 qui correspond à la Situation finale Une interprétation de la musique est alors possible : les élèves pensent à une histoire. Parfois cette histoire correspond à l'histoire qui est la trame du poème symphonique proposé par le compositeur. Parfois les élèves racontent une autre histoire. Mais la plupart du temps leurs récits sont acceptables et méritent à leur tour d'être écoutés et entendus. Le consensus n'est pas requis. Le dissensus enrichit au contraire leur "bagage interprétatif". Nous parlerons alors d'interprétations subjectives (susceptibles de varier d'une personne à l'autre).
II s'agit bien d'une histoire. Ou plus exactement d'un récit dont on peut à présent donner le résumé.
Situation initiale. Pierre se promenait dans le jardin.
Situation perturbée Un loup survient.
Situation finale Le loup capturé est emmené au jardin zoologique.
Argument 7 Les personnages sont des instruments de musique qui semblent dotés d'une vie. Ils semblent parler et bouger. Les instruments de musique donnent à entendre les sons d'une langue très étrange. Prokofiev recourt, en musique, à un procédé de style bien connu des enfants la personnification. Le musicien établit une analogie entre les instruments de musique et les personnages ( animaux ou êtres humains) qu'ils sont sensés représenter. Prokofiev crée un monde : celui des instruments de musique qui parlent, celui de la musique vivante. Et les enfants entrent volontiers dans ce monde étrange. Les adultes, eux aussi, se laissent aller, charmés par le poème symphonique. Il y a de la vie dans les sons entendus : le souffle du musicien dans le cor c'est le souffle du loup restitué !
Conclusion : Nous avons bien trouvé dans le texte des ingrédients qui peuvent provoquer nos émotions. Nous commençons à connaitre les artifices langagiers du musicien . Tous nous poussent à surinterpréter cette musique. On pourra vérifier que ces caractéristiques peuvent engendrer des émotions comparables avec l'audition d'autres fragments d’œuvres. Nous avons découvert des caractéristiques musicales objectivement perçues. Ecoutez les deux premiers fragments de l'oeuvre de Smétana (pièce musicale n°1) : la Moldau. (Les élèves pourront dans le même ordre d'idée suggérer d'autres écoutes et apporter des enregistrements.)
S'agit-il d'une argumentation habituelle ?
Encore une fois, non. N'oublions pas que Prokofiev grâce au langage des instruments fait parler des personnages dont les caractéristiques connotées touchent notre affectivité (Pierre, joyeux, raisonnable et courageux;l e loup inquiétant et dangereux). Prokofiev recourt à des procédés de rhétorique qui visent à jouer avec nos émotions afin de mieux nous persuader. Nous persuader qu' "il faut se méfier les loups". Dès le début, le musicien se joue de notre raison. En réagissant au premier degré à ce récit, nous apprenons beaucoup sur ce que nous sommes : des êtres psychiquement malléables ...Notre pensée est une interprétation Et cette interprétation, on peut la considérer comme l'émergence de notre imaginaire conscient ou inconscient, l'émergence d'une partie de notre moi profond.
Entre l'extrait 1 et l'extrait 2 il y a un contraste important
Entre l'extrait 1 et l'extrait 3 il y a une similarité : dans les 2 cas on trouve une situation d'équilibre. La situation finale est comme un écho de la situation initiale. La mélodie associée au personnage de Pierre est même amplifiée par la participation de l'ensemble des instruments de l'orchestre. Tous les personnages de l'histoire semblent solidaires du jeune garçon. Pour faire face aux dangers ... de la forêt..
Comme tous les vrais poèmes, ce poème symphonique est vivant, c'est une célébration de la vie.
Comme tous les vrais poèmes, ce poème symphonique est marqué par une part d'ombre : le canard meurt.
Création. Suite à la découverte de plusieurs contes musicaux (ou poèmes symphoniques, et de leur structure, les élèves devraient être en mesure de composer à leur tour, un conte musical ancré ou pas dans leur époque, en utilisant l'instrumentarium de la classe, la flûte à bec, leurs voix et des instruments sonores de leur invention.
La structure du récit devrait inspirer les improvisateurs de jazz , eux qui disent qu'ils racontent une histoire ...
Remarques pédagogiques.
J'ai proposé quelques fragments musicaux propices au travail en classe. Ici et là. Beaucoup de paramètres des sons peuvent être abordés de cette façon. Il suffit de sélectionner des fragments parmi les chansons, traditionnelles ou non, et parmi et les œuvres que l'on qualifie de savantes. Le logiciel libre "Audacity" est fort utile pour réaliser cette sélection de fragments.
NB Il existe un ensemble d’œuvres disponibles pour le travail des classes,. Elles sont délivrées de droits pour l'exercice professionnel des enseignants. On les trouve dans le Chapitre "Music Prim" sur le site Canopé.
Si l'on veut encore plus finement aborder les paramètres des sons, il faut recourir à des écoutes simples et comparer avec des repères rythmiques tels que le pulsation et à des repères sonores tels que la tonique. Voir comment on peut étudier rythmes, mélodies et harmonies à partir de simples ostinatos .
Je ne saurais trop recommander d'alterner découverte, écoute et pratique vocale ou instrumentale. Exemple : le maître joue une structure rythmique simple sur un tambourin. Ensuite il joue cette même structure sur un tom basse (un genre de grosse claire). Enfin il réitère son jeu sur le tambourin. Vous constaterez que déjà là des sensations, sinon des émotions, peuvent être engendrées et ressenties par des auditeurs. A leur tour, les élèves peuvent s'essayer dans ce type d'exercice. De nombreux contrastes musicaux peuvent être abordés ainsi et conduire à la connaissance des paramètres musicaux . De nouveaux paramètres sont encore à créer : sons nouveaux, tournures rythmiques , mélodiques et harmoniques originales.
Ces démarches ont été maintes fois testées dans les classes. Elles fonctionnent très souvent. Cette vérité sur la conduite efficace de l'activité musicale est empreinte de pragmatisme.
Toutefois, il faut le dire, les émotions ne sont pas perçues à l' identique chez les élèves. Certains restent de marbre sans être affectés en aucune façon . Il n'y a aucune certitude à attendre des comportements convenus de la part des élèves. Nous pouvons tout juste dire qu'une musique légère et aigüe engendre de la gaieté chez de nombreuses personnes ... C'est cet ensemble d'éléments que les élèves et leurs maitres découvrent en pratiquant les activités musicales. Et les sensibilités des élèves peuvent évoluer au cours du temps, au cours des confrontations successives avec la musique.
Il n'y a pas de vérité pédagogique figée et immuable, pas de pédagogie parfaite donc ... Chaque maître est en marche vers cette "perfection" et incarne à sa façon cette mobilité de la vérité.
Dans la poésie et la musique qui ont été étudiées la forêt est identifiée au terrible loup.
Des poètes des écrivains proposent des images différentes de la forêt. (Victor Hugo, Chateaubriand, Jack London "L'appel de la forêt", Maurice Genevoix, "Walden" de Thoreau...) des musiciens aussi (Strauss "Légende de la forêt viennoise " , Rameau "Forêts paisibles" Les Indes Galantes, Eric Mouquet Deep Forest : Sing with the Birds... "Im Wald" Fanny Mendelssohn (Fanny Hensel)...
Les textes suivants peuvent être proposés à la découverte des enfants. Les personnages de natures différentes sont toujours pleins de vie. Arbres, chiens, loups ... ils incarnent la forêt. Une forêt accueillante cette fois. Une forêt qui fait rêver et qui peut inspirer.
Arbres de la forêt, vous connaissez mon âme!
Au gré des envieux, la foule loue et blâme ;
Vous me connaissez, vous! – vous m’avez vu souvent,
Seul dans vos profondeurs, regardant et rêvant.
Vous le savez, la pierre où court un scarabée,
Une humble goutte d’eau, de fleur en fleur tombée,
Un nuage, un oiseau, m’occupent tout un jour.
La contemplation m’emplit le coeur d’amour.
Vous m’avez vu cent fois, dans la vallée obscure,
Avec ces mots que dit l’esprit à la nature,
Questionner tout bas vos rameaux palpitants,
Et du même regard poursuivre en même temps,
Pensif, le front baissé, l’oeil dans l’herbe profonde,
L’étude d’un atome et l’étude du monde.
Attentif à vos bruits qui parlent tous un peu,
Arbres, vous m’avez vu fuir l’homme et chercher Dieu !
Buck reconnaît l’Appel… Il s’assied et hurle de même.
Alors la meute l'entoure en le reniflant, sans plus lui témoigner aucune hostilité. Et tout à coup, les chefs poussant le cri de chasse, s'élancent dans la forêt ; la bande entière les suit, donnant de la voix, tandis que Buck, au côté du frère sauvage, galope, hurlant comme elle.
Je gagnai les bois parce que je voulais vivre suivant mûre réflexion, n'affronter que les actes essentiels de la vie, et voir si je pourrais apprendre ce qu'elle avait à enseigner, non pas, quand je viendrais à mourir, découvrir que je n'avais pas vécu.
B) Aspects économiques de l'activité artistique et de la filière culturelle
Des questions peuvent suivre ces premières réflexions. Elles ont un rapport avec l'économie . Car les productions culturelles sont souvent des objets soumis à l'échange marchand.
Je l'ai déjà dit : il y a un marché de l'art.
Des questions peuvent être posées par les élèves.
Qui produit des œuvres artistiques ? Qui exploite ces œuvres ? Quels sont les consommateurs d’œuvres d'art ?
Les élèves feront le point sur ce qu'ils savent ou croient savoir. Les réponses aux questions seront obtenues grâce à une documentation adaptée et fournie par le maître (textes, schémas, cartes, graphiques ....).
On apprend ainsi beaucoup de choses.
Les peintres, les sculpteurs, les musiciens, les réalisateurs de films produisent des œuvres destinées à un large public d'amateurs éclairés ou de professionnels très avertis. Parfois ce sont des institutions (communes, conseils départementaux, FRAC,.DRAC..) qui se portent acquéreurs pour mieux les porter à la connaissance de tout un chacun. Tous ces intervenants font partie du monde dit "de la Culture". Il y a dons une filière culturelle qui voit se produire et circuler les œuvres d'art.
Les industries de la filière culturelle utilisent les œuvres afin d'en faire des spectacles dans des locaux importants (concerts, théâtre, galas de danse, projections de films, expositions ....) ou d'en faire des supports susceptibles d'être mis en vente (disques, livres, films ....).
Les industriels ont parfois recours à des entreprises (imprimeries....) installées à l' étranger avec des ouvriers dont le salaire (SMIC) est moindre que celui des Français (parce qu'ils comprennent moins de contributions sociales).
Le fruit du travail des artistes, désigné comme une œuvre à l'origine, devient une marchandise dont la vente est réalisée sur la base d'une compétition acharnée. La demande (les acheteurs) se dirige vers l'offre (la mise en vente par les marchands) la moins chère : supports physiques (CD, DVD ...) ou exclusivement numériques ( exemples : Spotify ou Netflix).
C'est cette organisation des échanges, l'économie de marché, qui est souveraine. Au détriment des travailleurs (les artistes, les ingénieurs et techniciens du son mais aussi qui sont eux aussi exploités, car ils entrent dans le marché du travail avec des moyens fragiles pour se défendre ( les syndicats, la SACEM, le statut d'intermittents du spectacle ...). Le marché n'est pas (ou très peu) régulé. Le travailleur, passif, spectateur plus qu'acteur, soumis au marché du travail devient une marchandise comme une autre. Les œuvres musicales qui se vendent bien sont des œuvres populaires réalisées pour le peuple et non par le peuple. On flatte le mauvais goût du public à grands renforts de publicité (qui a son coût elle aussi). On entre dans le monde du business, le "show-biz" . La fréquence des passages sur les ondes donne le classement des "hits" : le "topten". L'attribution d'un disque d'or (obtenu pour 50 000 disques placés en magasin dont on ne connaît pas bien la méthode de calcul) décuple les ventes. Le producteur de disques qui investit massivement dans les publicités bénéficiera de davantage de passages sur les ondes et ses ventes augmenteront. La raison du plus fort est toujours la meilleure. L'acheteur, lui, veut rejoindre le troupeau des fans là où sont ses amis. Les concours de chansons brillent par leur indigence : par exemple le concours Eurovision de la Chanson. La qualité musicale n'est pas toujours au rendez-vous, bien entendu. Les "chanteurs et chanteuses" gesticulent et grimacent sur des play-backs ... Supercherie étrangement méconnue et tolérée ... Leurs voix enregistrées ont été corrigées par des logiciels sophistiqués. Décidément, tout semble faux ou falsifié.
Les succès durent peu de temps. Il y a par exemple "le tube de l'été" qui n'est entendu que le temps d'une saison. Chaque production est rapidement jetable, laissant la place à une œuvre tout aussi faible et éphémère . C'est l'ère de la consommation effrénée chez les acheteurs et des profits pour les producteurs de disques. On dirait bien que les gens du public , gogos de premier ordre, ne savent pas ce que sont les poèmes et les œuvres d'art. Ont-ils oublié ce que l'école leur a enseigné. ? Ont-ils une faculté étonnante à se laisser embobiner ? ... Là comme dans bien d'autres domaines.
Les œuvres de Mozart, de Bach ....., elles, ne se démodent pas et sont toujours au programme des concerts de musique dite classique. Le public reste fidèle et se renouvèle. Je dois préciser que parmi les "vedettes" contemporaines, heureusement, il y a d'authentiques poètes et artistes dans tous les domaines de l'art. A nous de les reconnaitre, et de les encourager.
Ce que je dis de la musique actuelle pourrait être dit des peintures actuelles délirantes, des livres "best-sellers", des films à grand spectacle ....
Ce monde dit de la culture, ce monde superficiel et faux, fait-il rêver, et donne-t-il à penser ? Aide-t-il nos jeunes à grandir? On le sent bien : on se moque de nous et de nos enfants à n'en pas douter.
Conséquences La chute de la qualité, pour une bonne part de la filière culturelle, exposée à la loi du marché, inepte et sans scrupule contribue à fragiliser une population abrutie par les sollicitations des soit disant "artistes " utilisateurs à succès de l'internet et très "likés". On peut préciser que bien d'autres secteurs de l'économie connaissent le même genre de difficultés ( publicités pour des produits "extraordinaires", pour des formations, pour des informations pas toujours fiables ...). Toutes les marchandises frelatées et inutiles se montrent sur les écrans sans vergogne et sans pudeur. L'usage immodéré des tablettes, et téléphones portables engendre une nervosité et un stress considérables et une perte de sociabilité dans la population de notre pays et particulièrement chez les jeunes (collégiens, lycéens, étudiants, apprentis ...). Je l'ai déjà dit mais la facture des productions les plus écoutées (vidéos et jeux vidéos) affecte particulièrement la santé mentale des jeunes et l'on enregistre une augmentation des dépressions ainsi qu'une augmentation des consommations de drogues. On le sait, les jeunes sont exposés à la proposition de drogues dès le collège. Car la filière des stupéfiants se porte malheureusement très bien.
Le choix est pourtant vaste sur "youtube" par exemple. Le meilleur côtoie le pire comme partout. Comment se fait-il que le pire réunisse autant d'adeptes ? Mettons en évidence ce qui est le meilleur pour nos jeunes. (A défaut de réduire drastiquement l'accès aux écrans pour notre jeunesse en danger). Nous, les éducateurs, avons le devoir de veiller sur la jeunesse et de dénoncer les risques encourus.
Alerter et Dénoncer. A l’École et partout.
Proposer des remèdes. A l'école et partout. Il faut par exemple encourager les pratiques artistiques amateures collectives ou en ateliers. Musique en orchestre, chant choral, théâtre, ateliers d'arts visuels. L'enfant ne reste pas seul devant les écrans, peut se socialiser avoir de plaisir immense de faire œuvre commune.
Encore une fois, l’École doit pouvoir préparer l'enfant à se confronter à un monde décent afin qu'il connaisse "une vie bonne" comme disent les philosophes.
Si vous le souhaitez vous pouvez faire un détour et consulter le chapitre consacré à des considérations à caractère philosophique
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