Écouter des enregistrements, c'est bien. Écouter des musiciens en direct, c'est une expérience qu'il faudrait proposer à tous les élèves.
Les classes de Cycle 3 (CE2, CM1, CM2) ont toutes connu cela lorsque j'étais Conseiller Pédagogique. Les musiciens des concerts étaient subventionnés par le Conseil général, les salles des fêtes étaient prêtées par les municipalités. L'Association pour le Développement de la Musique et la Chorégraphie (ADDMC) auprès du Conseil Général coordonnait et réalisait les actions. (Je me rends compte aujourd'hui que je dois beaucoup à la coopération et aux initiatives de Michel Doyard, alors directeur de l'ADDMC ) Les Conseillers Pédagogiques préparaient les concerts en se rendant dans les classes en amont. La jauge de 2 classes permettait aux élèves de bien entendre et de participer. Ils chantaient ou en jouaient des percussions, accompagnés par les musiciens.
Il y avait un réel échange entre les enfants et les artistes. Le contentement, les émotions se lisaient sur les visages des jeunes auditeurs, les musiciens se sentaient poussés par la réceptivité du public constitué des élèves mais aussi par celle des enseignants.
Pendant le Festival de Jazz en Haute-Marne, les concerts en milieu scolaire, en journée ou le soir, faisaient écho aux concerts tous publics donnés dans le département. "Percute c'est du Jazz", "Jazz sous les préaux", "Jazz multicolore", "les Ateliers Jazz".
Ce bandeau information donne une idée de l'ampleur des manifestations. Et les noms de nombreux protagonistes y sont portés.
Les artistes professionnels étaient rémunérés par le Conseil Général. Au début de l'opération, les musiciens qui assuraient les concerts à destination des écoles étaient rémunérés par les participations financières des familles et des coopératives scolaires. J'ai constaté le temps considérable et nécessaire, investi par les artistes avant les concerts. Cela justifie pleinement leur statut d'intermittents du spectacle dont ils semblent se satisfaire. Comme pour les artistes des autres domaines artistiques, il est très difficile pour le musicien de vivre pleinement de son art. Certains musiciens ont une activité d'enseignants, et d'animateurs d'ateliers artistiques ... Il est très important que l'artiste soit le plus libre possible ... Les musiciens des siècles passés étaient rémunérés par de riches mécènes : des Nobles, des gens d'églises ... On comprend aisément que les compositions étaient soumises à une censure . Aujourd'hui, le marché de l'art fait peu de cas des œuvres qui ne sont pas dans l'air du temps et qui s'écartent des productions immédiatement accessibles au plus grand nombre . Il faut satisfaire la demande et rentabiliser les sommes investies dans les concerts dans les enregistrements sur disques ... La musique a tendance à se vendre comme un vulgaire produit de consommation. La publicité et sa rhétorique trompeuse entre dans le jeu.
Heureusement, il existe encore des circuits de diffusion vertueux, des auditeurs avertis ... et des artistes authentiques et talentueux.
D'autres concerts ont eu lieu avec des musiciens de musique de chambre et avec un organiste (dans les églises du département dotées d'un orgue Cavaillé Coll.
Les concerts des Jeunesses Musicales de France constituent toujours une offre remarquable.