Ce qui cadre la réflexion et les interventions des enseignants, ce sont les instructions officielles du ministère de l'Education Nationale et c'est la démarche pédagogique adoptée 1) analyse du contexte- besoins des élèves, compétences à vins ser-, 2) conception -élaboration des contenus, choix des domaines disciplinaires et des activités, répartition d'une séquence de travail en séances, élaboration du processus pédagogique -, 3) mise en oeuvre, - méthodes, procédés pédagogiques, conduite des séances de travail -4) évaluation ). La démarche pédagogique est semblable à un mouvement circulaire : l'étape 4) ramène à l'étape 1).
Des organisations de la pensée, des raisonnements sont des outils utilisés communément dans les différents domaines disciplinaires abordés à l'école. Ce sont : le récit , le raisonnement par induction, le raisonnement par déduction et l'argumentation.
Un processus pédagogique se révèle particulièrement utile et efficace. Il consiste à baliser les moments clés des interventions de l'enseignant. On distingue souvent 3 moments clés ou 3 phases clés (une Phase Globale, une Phase d' Analyse, et une Phase de Synthèse ). Chacune des phases peut donner lieu à une courte séance de travail de 20 minutes environ avec les élèves. Une séquence de travail c'est l'ensemble des séances qui couvrent les 3 phases clés. La phase Globale est celle de la mise en situation. C'est le moment de la confrontation des élèves avec la complexité d'un problème. Ce dernier est abordé par les élèves en groupes ou individuellement, à l'écrit de préférence et le plus souvent. Le support déclencheur du problème est variable. Ce peut être un texte écrit, une suite de nombres, des images, une situation vécue par le groupe classe etc... L'enseignant observe ses élèves et peut commencer déjà à évaluer leurs savoirs, leurs savoir-faire et leurs savoir-être. Il encourage et guide l'élève en difficulté et qui semble décontenancé. La phase d'Analyse explicite succède au temps d'analyse implicite réservé aux élèves, à l'occasion de la situation problème et au cours d'exercices de structuration simples par exemple. La méthode explicite (ou traditionnelle ou magistrale) dans laquelle l'enseignant commence par énoncer les connaissances qu'il cherche à inculquer aux élèves manque cette possibilité de former l'esprit d'analyse des élèves. Au cours de la phase d' Analyse l'élève perçoit plus nettement les objectifs principaux de la séquence échafaudée par l'enseignant et les savoirs visés. La phase de Synthèse est celle de l'application des savoirs censés alors être acquis ou en voie d'acquisition. C'est l'occasion de procéder à une évaluation dans un cadre simple ou plus complexe. Le découpage en courtes séances s'avère particulièrement adapté quand la classe comporte plusieurs niveaux. L' enseignant peut mettre ses élèves au travail, en autonomie, et réserver sa présence au moment de la Phase d' Analyse. Dans une classe à un seul niveau, les 3 phases peuvent être consécutives. La "leçon" dure une heure en tout environ. Chacune des phases renouvelle l'activité. Les élèves ne se "dispersent" pas.
L'exposé qui suit se propose d'illustrer concrètement ce qui vient d'être énoncé brièvement et formellement.
1 Le récit
Comment rendre compte d'une suite d'évènements que l'on nous demande de raconter ? Le récit est la forme qui convient pour organiser sa pensée dans ce cas là. Il faut alors savoir reconnaître les éléments d'un récit et il faut savoir faire usage du récit. Voici en 3 phases les étapes principales du travail conduit en classe en leçon de Français, expression écrite.
A) Phase Globale
Mise en situation. Les élèves découvrent plusieurs textes.
1er texte (exemple de récit tiré d'un chapitre sur ce site, ici , en Géographie).
Une étendue d'herbe favorable au pâturage des troupeaux avait pris place en fond de vallée. Cette situation initiale était stable et équilibrée. Les vaches broutaient et arasaient naturellement toute la surface herbeuse. Les débordements de la rivière apportaient les sédiments et les matières nutritives nécessaires au développement des plantes du pré .
Un jour , l'agriculteur a choisi de ne plus emmener son troupeau dans cet herbage trop éloigné de l'étable. La situation initiale a été fortement perturbée par cette décision. La pelouse a été abandonnée à elle-même . Elle a été colonisée par une végétation arbustive pionnière : buissons, arbustes et jeunes arbres. Compétition et coopération pour la vie ont provoqué la répartition des végétaux dans l'espace forestier. Certaines espèces semblent bien adaptées pour résister à une forte exposition aux éléments climatiques tels que le soleil, le vent, les intempéries et d'autres espèces semblent bien adaptées quand elles se retrouvent dans une situation plus abritée .
Aujourd'hui, la pelouse fait place à la forêt. Et finalement cette situation finale correspond à un nouvel équilibre .
2ème texte (exemple de récit tiré d'un chapitre sur ce site, ici. Un élève s'exprime à la suite d'une leçon en Éducation Physique et Sportive).
" Nous étions plongés dans la lecture du livre de Jack London : "L'appel de la forêt". Tout était calme dans la classe.
Tout à coup, le professeur nous a dit : "Allons voir de plus près la forêt de Buck ! (C'est le nom du chien, le héros du livre.) Un car nous attendait devant l'école et nous avons quitté la ville. Nous avons marché sous les futaies . Nous nous sommes exercés à la prise d'azimut. Nous avons fait un cross en lisière de forêt, en restant toujours à vue de notre professeur. Il y avait un petit ruisseau de 1 m de large, de 5 cm de profondeur tout au plus et qu'il fallait franchir.
En classe nous avons retrouvé les aventures de Buck, devenu chef de la meute des loups. "
3ème texte . (Ce texte pourrait aussi trouver sa place en leçon de Géographie .)
Le Rhône nait entre les roches de la montagne . D'abord léger filet d'eau entre des cailloux, c'est bientôt un petit ruisseau , puis un torrent qui dévale le long des pentes des Alpes.
A présent, les eaux tumultueuses du torrent traversent des gorges impressionnantes. Le torrent reçoit ensuite les eaux d'autres torrents et devient un cours d' eau grandiose.
Enfin, le fleuve, large et assagi se rapproche de la mer. Il étend alors ses bras vers la Méditerranée en formant un delta.
4ème texte Ce texte pourrait aussi trouver sa place en leçon d 'Éducation Musicale . L’Écoute des extraits musicaux de référence est à ici (suivez le lien en cliquant).
L'écoute de la musique commence. La mélodie me plait . Elle semble me rendre plutôt joyeux. Peut-être étais-je déjà dans cet état d'esprit ? Peut-être est-ce parce qu' elle est rythmée et plutôt légère ? Peut-être la musique évoque-t-elle une danse ?
Ensuite, la musique change beaucoup . Elle semble me rendre plutôt triste et mélancolique. Peut-être parce qu'elle me rappelle des moments tristes de ma vie. Peut-être est-ce parce qu'elle est dans un registre grave et plus lente ? Peut-être évoque-t-elle un évènement tragique de la vie de quelqu'un ?
Enfin, la musique ressemble à ce qu'elle était au début. Elles est rythmée et rapide. Elle semble me rendre à nouveau joyeux, confiant et enthousiaste. Peut-être évoque-t-elle le retour de bons moments ?
La partie du texte en rouge est le récit proprement dit. Le reste du texte se partage entre observations concernant les éléments de langage musical reconnus et remarques concernant des états émotionnels déjà vécus. Ces observations et ces remarques sont vraisemblablement à l'origine d'émotions ressenties à l'écoute de la musique et d'interprétations attribuées à la signification de la musique.
Il est probable que tous les élèves ne ressentent pas les mêmes choses. Il faut apprendre à l'accepter. Le dialogue et le partage du sensible permettent cet apprentissage. Les élèves ont des vécus émotionnels passés très différents. Tous ont le droit de s'exprimer et d'être écoutés dans une égale dignité.
5ème texte (exemple de récit particulier : un conte traditionnel : Le merle blanc )
Problème Les élèves doivent comparer les 5 textes et chercher des points communs. Sur les conseils du maître, les observations se tournent d'abord vers les 4 premiers textes. Remarquez-vous plusieurs parties dans ces textes ? Combien ? Identifiez-vous des personnages importants . Lesquels ?
B) Phase d'Analyse
a) Analyse implicite
Les observations des élèves se reportent vers le 4 ème texte.
b) Analyse explicite
Les remarques des élèves sont rassemblées et complétées par le maître.
Les caractéristiques principales des récits sont portées à la connaissance des élèves.
a) Les 3 parties du récit
Les 3 parties traditionnellement reconnues dans le récit sont : la situation initiale, la situation perturbée suivie de péripéties, la situation finale. Elles font éventuellement figure de modèle pour la construction d'un récit . Un personnage n'est pas obligatoirement un être humain, ou un être animé comme un animal. Ce peut être une "chose" : un élément du paysage, une rivière, par exemple...
(D'autres récits permettront d'apprendre davantage sur ce que peut être un récit . Les différentes situations dans le récit sont aussi l'objet d'une interprétation. Le fait de donner à penser qu'il y a nécessairement un plan préconçu, un but poursuivi dans l'histoire est sous-jacent à ce type d'organisation. Cela s'appelle le finalisme. Le plan d'un dieu sur le devenir du monde, cette idée répandue par les croyants en est une illustration.
Les parties du récit sont enfin susceptibles d'être modifiées . Le récit peut commencer directement par la situation perturbée. La situation dite "finale" peut laisser sous entendre que le récit n'est pas terminé. Autrefois, quasiment tous les films se terminaient sur le mot "FIN" affiché en grosses lettres à l'écran. Aujourd'hui, souvent la dernière scène du film appelle une suite. Nous l'attendons. Mais, ô surprise, le générique présentant les noms des participants au film commence. Le dénouement est confié à l'imagination du spectateur. Dans ce cas, le spectateur n'est pas considéré comme un être passif. Il n'est pas entretenu dans une soumission à la volonté du réalisateur. Il est envisagé comme un être susceptible de s'émanciper et de créer à son tour. Il est même susceptible de penser et de réagir tout au long du film ).
b) Les personnages dans le récit
Le personnage type c'est le personnage principal , le héros. Souvent on trouve des personnages secondaires comme ici dans le conte : les adjuvants (aides ou amis), les opposants (ennemis).
(D'autres récits permettront d'apprendre davantage sur ce que peut être un récit . Les figures traditionnelles du héros font l'objet d'une interprétation. La discussion mérite d'être menée. Le héros est très souvent stéréotypé . C'est un homme, un individu puissant ("le représentant parfait du patriarche" iraient jusqu'à dire certaines féministes ... Les super-héros est l'image du personnage providentiel, indestructible )
Les figures du héros sont susceptibles d'être modifiées quand on compose un récit. Le héros peut être un anti-héros, une héroïne ou un collectif de personnages.)
c) Les connecteurs temporels. Les marqueurs de temps.
Il était une fois Chaque fois qu'il sortait dehors Tous les jours
Un jour Tout à coup
Ensuite Puis
Finalement
Le récit permet d'organiser les évènements dans le temps.
C) Phase de Synthèse.
a) Exercice d'application immédiate
Complète le schéma ci-dessous avec les éléments que tu trouves dans le Conte "Le merle blanc"
b) Exercice d'application plus complexe
Compose un nouveau conte en te basant sur le schéma donné ci-dessous.
Pour élaborer un descriptif type du récit nous avons comparé plusieurs récits et nous avons pu généraliser et donner une définition.
Ici nous avons déjà adopté le principe du raisonnement par induction. Nous allons, grâce à plusieurs exemple, comprendre ce qu'est un raisonnement par induction.
2 L'acquisition des éléments du savoir grâce au raisonnement par induction
Il faut savoir maîtriser le principe du raisonnement par induction qui permet de classer, de nommer et de généraliser (sans omettre d'énoncer les cas d'exceptions quand il y en a). C'est ainsi que l'on peut acquérir des éléments du savoir et établir des connaissances en toutes disciplines. Des connaissances concernant des personnes, des animaux, des choses, des éléments de grammaire, des éléments de géométrie . .. .
Voici un exemple de leçon de conjugaison (morphosyntaxe verbale) dans laquelle nous allons retrouver à un moment donné le raisonnement par induction. Voici en 3 phases les étapes principales du travail conduit en classe.
A) Phase Globale
Mise en situation. .Un texte incomplètement rédigé figure au tableau . Il s'agit de le compléter . C'est le problème qui est posé aux élèves. Voici ce texte :
Demain, nous jouerons au jeu de 7 familles. Nous (distribuer) les cartes. Pierre (poser) une question à son voisin. Il (réussir) à obtenir la carte espérée . Quand il aura reçu la carte , il la (classer) avec celles de la même famille. Bientôt nous (voir) quel joueur (parvenir) à former une famille complète. Je (jouer) avec plaisir à ce jeu de société.
Les élèves réfléchissent silencieusement et écrivent sur leurs cahiers d'essais les éléments tels qu'ils devraient selon eux être rédigés. Le maître passe dans les rangs et observe les rédactions des élèves. (Des indices sont fournis, des verbes à l'infinitif et une première phrase qui situe l'énoncé dans le temps).
Au bout d'un moment le maître demande si certains élèves ont compris sur quoi porterait la leçon du jour. Sans apporter de réponse à cette question pour l'instant, il demande à un élève puis à un autre de proposer oralement une lecture complète du texte. Les mots complets, les verbes conjugués, sont écrits par le maître sous les verbes à l'infinitif.
B) Phase d'analyse
a) Analyse implicite
Sous forme d'exercices structuraux oraux puis écrits le maître demande d'effectuer des commutations au niveau du sujet du verbe.
Demain, nous jouerons au jeu de 7 familles.
Demain, vous /les enfants/ je / tu / Pierre ? au jeu de 7 familles.
Le même type d'exercice sera conduit à partir d'une autre phrase du texte.
b) Analyse explicite
Un exemple est porté au tableau avec toutes les commutations
Demain, je jouerai au jeu des 7 familles.
tu joueras
il jouera
nous jouerons
vous jouerez
ils joueront
Les élèves cherchent une façon de schématiser ce qu'ils observent. Leurs propositions sont souvent intéressantes et inventives. On retiendra une formule . Par exemple
sujet infinitif + terminaison
futur simple
En observant ces différentes réalités du verbe conjugué, on remarque une constante : le verbe à l'infinitif, et une variable , la terminaison qui prend l'une des formes suivantes, selon le sujet : ai, as, a, ons, ez, ont. Le marqueur de temps indique une action future. Ce temps du verbe est appelé le futur. On peut ainsi généraliser et donner une règle de construction simple du futur simple.
Le futur simple exprime une action future,( comme "demain"), et il est construit à partir de l'infinitif du verbe auquel on ajoute l'une des terminaisons : ai, as, a, ons, ez, ont. Exemple : le verbe finir à l'infinitif devient avec le sujet nous : finirons. Nous finirons.
Exceptionnellement certains verbes changent de forme et se construisent à partir d'un infinitif modifié.
voir : nous verrons, parvenir : nous parviendrons prendre : nous prendrons courir : nous courrons
aller : nous irons avoir : nous aurons être : nous serons
A ce niveau il est bon de donner une liste de verbes courants qui respectent la règle ou qui font exception.
Remarques A partir de plusieurs réalités (ou images du verbe) on induit un savoir, une généralité , ici la règle de construction du futur simple. Le raisonnement adopté est l'induction Les connaissances construites et acquises selon ce raisonnement sont appelées parfois, et à tort, des idées, des définitions ou encore des concepts. On doit plutôt parler d'éléments du savoir, de dénominations ou de désignations. Une désignation concerne un signifié sans équivoque quasiment universellement admis. Le mot choisi, le signifiant, est quasiment l'équivalent d'un signe (une sorte de schéma conventionnellement reconnu). Ainsi on désigne une morphologie verbale, un cheval, un mammifère, une chaise, une forêt une formation végétale un théorème de géométrie (voir ci-dessous etc. L'usage fréquent et en des situations variées confortent l'acquisition du signifiant et du signifié étudiés .
C) Mise en œuvre synthétique. Applications du savoir. Exercices.
a)Applications simples
Entoure les verbes au futur simple
regarde sautait montera est parti partira finirai serai revenu
Conjugue le verbe manger au futur simple
Donne la forme du verbe manger à la 2ème personne du pluriel du futur simple (Nous verrons plus loin qu'il s'agit ici de raisonner par déduction , voir ci-dessous)
b) Applications complexes
1 Raconte ce que tu feras dimanche prochain.
2 Essaie de trouver comment est construit le verbe conjugué ci-dessous.
Quand il aura reçu la carte, il la classera.
j'aurai reçu
tu auras reçu
nous aurons reçu
vous aurez reçu
ils auront reçu
Voici un exemple de leçon de Géométrie dans laquelle nous allons retrouver à un moment donné le raisonnement par induction Voici en 3 phases les étapes principales du travail conduit en classe.
A Phase Globale
Mise en situation. Problème proposé aux élèves
Construisez deux triangles : un triangle ABC et un triangle DEF.
A l'aide du rapporteur mesurez les angles.
Est-ce que vous remarquez quelque chose ?
B) Phase d'analyse
Un tableau est proposé aux élèves et dans lequel ils doivent reporter les résultats de leurs mesures.
a) Analyse implicite
Des difficultés peuvent être rencontrées dans les cas les triangles construits par les élèves. Pourquoi ?
Les erreurs de mesures sont possibles. Néanmoins le résultat doit avoisiner 180 degrés à quelques degrés près. Et alors implicitement, les élèves en viennent souvent à corriger par eux-mêmes leurs erreurs. Ont-ils une intuition quant à l'objet de la leçon ?
b) Analyse explicite
Peut-on tirer une loi, une généralité, un théorème ? Oui.
Théorème. La somme des angles d'un triangle est de 180 degrés.
Remarques A partir de plusieurs réalités (ou images des mesures des angles du triangle) on induit un savoir , ici le théorème qui dit que la somme des angles d'un triangle est 180 degrés. Le raisonnement adopté est l'induction . Ici l'exception n'existe pas . Nous avions rencontré des exceptions pour l'application de la règle de construction du futur simple. Dans tous les cas : la somme des angles d'un triangle est de 180 degrés
C) Mise en œuvre synthétique. Applications du savoir. Exercices.
a)Applications simples
Peux-tu construire un triangle dont les angles mesurent 90 degrés, 90 degrés, et 50 degrés ?
Quelles sont les mesures des angles d'un triangle équilatéral ? Rappel : un triangle équilatéral a 3 côtés qui ont la même mesure et 3 angles qui ont la même mesure.
Dans le triangle XYZ un angle mesure 42 degrés un autre mesure 26 degrés Quelle est la mesure du troisième angle ? (Nous verrons plus loin qu'il s'agit ici de raisonner par déduction , voir ci-dessous)
b) Applications complexes
La diagonale d'un carré partage celui-ci en 2 triangles. Quelles sont les mesures des angles des triangles ? Rappel : dans un carré la diagonale est aussi bissectrice des angles.
En ce qui concerne les Sciences Naturelles et la Géographie, des exemples de raisonnements par induction sont donnés ici.
Voici des exemples de leçons d’ Éducation Musicale.
Premier exemple
A) Phase Globale
Un chant traditionnel est proposé à l'écoute des élèves. A la suite de cette première écoute toutes les réactions des élèves sont recueillies par l'enseignant.
L'enseignant propose aux élèves d'accompagner le chant par des percussions corporelles. Il retiendra les propositions des élèves qui sont attendues pour cette séance. Les élèves marquent alors des jalons réguliers tout au long du chant.
B) Phase d'Analyse
a) Analyse implicite
Pourrait-on faire de même pour accompagner un autre chant ? Les élèves s'essaient à l'exercice. Puis, le maître donne l'exemple et les élèves le suivent.
b) Analyse explicite
Conclusion : on peut accompagner un chant par un jalon régulier que l'on appelle la pulsation. Celle-ci pourrait être comparée au cœur de la musique.
C) Phase de Synthèse
a) exercice d'application immédiate
Frappez le pulsation sur ce chant enregistré. (NB Il est possible que des élèves frappent des pulsations plus rapprochées que d'autres. Il faut les accepter. En effet, on peut ressentir la pulsation au niveau de la noire ou de la blanche tout dépend du tempo du chant et du ressenti des élèves.
b) exercice d'application plus complexe
Le maître frappe une pulsation. Les élèves proposent individuellement un extrait de chanson qui pourrait être accompagné par cette pulsation. Les élèves proposent individuellement une invention , un extrait de comptine imaginée rythmée mais non mélodique qui pourrait être accompagnée par cette pulsation. (La comptine pourrait alors être dotée d'une mélodie. Les élèves proposent des solutions en s'essayant vocalement)
Deuxième exemple
A) Phase Globale
L'enseignant propose aux élèves 3 écoutes très courtes sans rien en dire du tout au préalable.
Pour information du lecteur : on écoute 2 chants canons et une chanson traditionnelle.
2 chants ont la même structure . Dans ceux-ci on entend un ensemble de voix qui chantent la même mélodie à des moments différents. Les voix se superposent et s'harmonisent en partant en décalage. Les chants sont polyphoniques.
1 chant se distingue des deux autres par sa structure . On entend une alternance couplet-refrain. Le refrain revient à l'identique. Le chant est monodique.
Les élèves font part de leurs remarques. Les titres des chants sont donnés aux élèves.
B) Phase d'Analyse
a) Analyse implicite
Quels chants classeriez-vous ensemble ?
Un extrait d'un 4ème chant est proposé à l'écoute. Pourquoi le classeriez-vous aussi avec ceux que vous avez apparentés ?
b) Analyse explicite
3 exemples d'une même structure de chant permettent d'élaborer une définition.
Dans certains chants on entend un ensemble de voix qui chantent la même mélodie à des moments différents. Les voix se superposent et s'harmonisent en partant en décalage, en comptant le même nombre de pulsations. Les chants sont polyphoniques. Ce sont des chants canons.
C) Phase de Synthèse
a) exercice d'application immédiate
Un chant est proposé à l'écoute. Est-ce un chant canon ?
b) exercice d'application plus complexe
An chant très simple est donné à l'écoute et à l'apprentissage. Pourrait-on l'interpréter en canon ?
Troisième exemple
A) Phase Globale
Une écoute est proposée aux élèves. Une phrase musicale constituante d'un chant canon est reprise obstinément, en ostinato, alors que le chant se déroule. Le chant avec ostinato est mis en pratique par les élèves.
L'attention est portée sur ce fragment musical répété , reproduit plusieurs fois et qui peut accompagner le chant.
Les remarques des élèves sont sollicitées.
B) Phase d'Analyse
C) Phase de Synthèse
3 Le raisonnement par déduction et l'argumentation
Il s'agit de savoir déceler et analyser une argumentation. Il s'agit aussi de bien construire une argumentation.
3-1 L'argumentation peut prendre le caractère d'une démonstration. C'est le cas en français en conjugaison, en mathématiques, en géométrie notamment. Le raisonnement est alors une déduction.
Leçon de conjugaison
Voici en 3 phases les étapes principales du travail conduit en classe.
A) Phase Globale
Reprenons l'exercice d'application proposé ci-dessus
Donne la forme du verbe manger à la 2ème personne du pluriel du futur simple .
Les élèves cherchent par eux-mêmes à résoudre ce "problème" et tentent de faire part de leur raisonnement par écrit.
B) Phase d'Analyse
a) Analyse implicite
Les élèves essaient d'appliquer leur raisonnement à d'autres problèmes du même genre
Ex Donne la forme du verbe danser à la 2ème personne du singulier du futur simple .
b) Analyse explicite
Les bonnes solutions aux problèmes sont données. Plusieurs élèves font part de leur raisonnement.
Une formule de raisonnement sera retenue
Je sais que (1er argument ou prémisse) l'infinitif du verbe est manger. Je sais que (2ème argument ou prémisse) le sujet est la 2ème personne du pluriel c'est à dire vous.
Or, (3ème argument) d'après la règle de construction du futur simple le futur simple exprime une action future , (comme "demain"), et il est construit à partir de l'infinitif du verbe auquel on ajoute l'une des terminaisons : ai, as, a, ons, ez, ont.
Donc, la solution est (" demain" vous manger+ez, demain vous mangerez) mangerez.
Le raisonnement est inverse de l'induction. A partir d'une généralité, ici la règle de construction du futur simple, je déduis une réalité possible, ici celle qui s'applique au verbe manger et à son sujet vous.
Les connecteurs logiques marquent les étapes du raisonnement. Les principaux sont les suivants :
On sait que Or Donc
C) Phase de Synthèse.
a) exercice d'application immédiate.
Donne la forme du verbe gagner à la 1ere personne du singulier au futur simple.
b) exercice d'application complexe
Montre que la forme du verbe chanter à la 2ème personne du pluriel au futur simple est : chanterez
Leçon de géométrie Voici en 3 phases les étapes principales du travail conduit en classe.
A) Phase Globale
Reprenons l'exercice d'application proposé ci-dessus
Dans le triangle XYZ un angle mesure 42 degrés un autre mesure 26 degrés Quelle est la mesure du troisième angle ?
Les élèves cherchent par eux-mêmes à résoudre ce "problème" et tentent de faire part de leur raisonnement par écrit.
B) Phase d'Analyse
a) Analyse implicite
Les élèves essaient d'appliquer leur raisonnement à d'autres problèmes du même genre
Ex Dans le triangle UVW un angle mesure 30 degrés un autre mesure 50 degrés Quelle est la mesure du troisième angle ?
b) Analyse explicite
Les bonnes solutions aux problèmes sont données. Plusieurs élèves font part de leur raisonnement.
Une formule de raisonnement sera retenue
Je sais que dans le triangle XYZ (1er argument ou prémisse) un angle mesure 42 degrés. Je sais que (2ème argument ou prémisse) un autre angle mesure 26 degrés.
Or, (3ème argument) d'après le théorème : la somme des angles d'un triangle est de 180 degrés
Donc, la solution est (42 + 26+. = 180 c'est à dire 68 + . = 180 c'est à dire 180 - 68 = 112) 112 degrés.
Le raisonnement est inverse de l'induction. A partir d'une généralité, ici le théorème , je déduis une réalité possible, ici celle qui s'applique aux angles de 42 degrés et de 26 degrés et à leur complément nécessaire pour obtenir 180 degrés . )
Les connecteurs logiques marquent les étapes du raisonnement. Les principaux sont les suivants :
On sait que Or Donc
C) Phase de Synthèse.
a) exercice d'application immédiate.
Dans le triangle MNO un angle mesure 40 degrés un autre mesure 50 degrés Quelle est la mesure du troisième angle ?
b) exercice d'application complexe
Dans un triangle PQR un angle mesure 10 degrés, un autre mesure 100 degrés. Paul construit un triangle avec ces mesures d'angles. Il mesure le 3ème angle avec son rapporteur et il trouve 50 degrés . La mesure qu'il a effectuée est-elle précise ?
Leçon d' Éducation Musicale
3-2 L'argumentation peut prendre le caractère d'une démarche ou méthode scientifique. Le raisonnement est dit hypothético-déductif.
Dans la plupart des sciences, des preuves, des expériences, c'est à dire des arguments, appuient une hypothèse et contribuent à conduire à sa validation. Il s'agit de rendre compte de la méthode expérimentale.
A) Phase Globale
Une expérimentation est conduite avec les élèves. Un exemple est donné en sciences ici.
B) Phase d'Analyse
a) Analyse implicite
On demande aux élèves de concevoir un dispositif expérimental dans le but de vérifier que la plante a besoin d' eau. Dispositif simple.
b) Analyse explicite
Les deux expérimentations permettent de repérer les différentes parties de l'expérimentation.
L'hypothèse de travail qui à la fois a valeur de question , de réponse anticipée et d'argument.
Les différentes expériences qui ont valeur d'arguments .
La validation de l'hypothèse c'est à dire l'énoncé d'une "loi scientifique".
C) Phase de Synthèse
a) Exercice d'application immédiate.
Un dispositif d'expériences est présenté sous forme de schémas.
Des morceaux de pâte à modeler sont exposés au soleil. Un blanc, un jaune, un bleu, un noir.
Est-il adapté à la vérification de l'hypothèse suivante ?
La couleur noire favorise la réception des rayonnements solaires.
b) Exercice d'application plus complexe.
Concevez un dispositif expérimental pour vérifier l'hypothèse suivante :
Les pôles opposés de différents aimants s' attirent.
Disons-le. A l'école, au collège, au lycée, les expériences confirment des savoirs déjà connus des scientifiques. En général, les expérimentations confortent les intuitions et les premiers éléments de savoirs des élèves eux-mêmes. L'exercice est un entraînement à la maîtrise de la démarche scientifique. Seuls les chercheurs de haut niveau pratiquent la méthode expérimentale. Imaginer une hypothèse crédible demande de posséder parfaitement tous les savoirs d'un domaine de la science. Les savoirs transmis par les scientifiques sont donc la base solide des connaissances acquises et utilisées par les élèves et les étudiants. L'école, le collège le lycée et l'université ne sont pas là pour enseigner le doute systématique. Seuls les chercheurs sont en mesure de douter et de tester la validité des savoirs et des théories scientifiques. Les élèves doivent savoir néanmoins que les théories sont parfois remises en cause par les scientifiques de haut niveau. S'ils veulent douter qu'ils deviennent déjà des scientifiques de haut niveau !
Gaston Bachelard soulignait l'importance des obstacles épistémologiques (précipitation, non vérification, méconnaissance des notions scientifiques, finalisme, animisme, artificialisme, anthropocentrisme ... ) qui s'opposent à l'acquisition d'une solide culture scientifique . Seule une solide culture scientifique permet de résister aux informations douteuses.
3-3 L'argumentation peut prendre le caractère d'une dissertation.
A ce niveau de complexité nous ne sommes plus dans le cadre du Cycle 3 . C'est pourquoi je ne ferai qu'effleurer les données des problèmes
En français, des arguments confortent une ou plusieurs idées en réponse à une question qui mérite réflexion . Il s'agit de rédiger une dissertation . (La dissertation est l'exercice type parfois de la fin du Collège mais c'est surtout la caractéristique du Lycée)
En philosophie, une question qui semble anodine mérite d'abord d'être élevée au stade d'un problème purement philosophique. Il s'agit alors d'élaborer une problématique dont les enjeux appartiennent au domaine de la philosophie. Les arguments s'appuient sur des concepts philosophiques. Le concept est loin de recueillir une énonciation unique et universelle. Par exemple, le concept (ou la notion) de liberté ) . Les points de vues de philosophes anciens et modernes peuvent être convoqués et comparés. Des exemples tirés des champs d' expressions artistiques, des sciences peuvent voisiner avec ceux de la vie courante. Il s'agit de rédiger une dissertation philosophique. (au niveau baccalauréat)
La dissertation peut prendre la forme dite dialectique ( celle d'un dialogue ou d'un pseudo dialogue). Sur ce site je propose d'une part un Argumentaire et d'autre part des Objections .
Au niveau du Master 2 à l'université (Bac + 5) l'exercice de la pensée de l'étudiant prend la forme du Mémoire dans lequel la problématique est basée sur une expérience réelle (professionnelle par exemple). La problématique délimite le champ d'investigation. Elle est cruciale ainsi que l'argumentation qui s'ensuit. Voir le Mémoire que j'ai soutenu et qui est donné sur ce site.
Au niveau supérieur encore (Bac +8) c'est la Thèse qui est le prétexte à une argumentation soutenue par le futur Docteur.
b) Les connecteurs logiques.
Les principaux pour ce qui nous occupe sont les suivants
On sait que Or Donc
En guise de conclusion
Les élèves qui sont confrontés à l'exercice du récit, à l'exercice de la découverte de savoirs acquis grâce à un mouvement inductif de la pensée, à l'exercice de l'argumentation sont des écoliers, des collégiens, des lycéens, des étudiants de l'université.
Des élèves maîtres, de futurs professeurs (hommes ou femmes) ont été stagiaires dans ma classe, et dans les formations que j'encadrais. Il étaient des étudiants de l'université.
Au cours d' Analyses de Pratiques professionnelles, ils découvraient la démarche pédagogique, le processus pédagogique en 3 Phases , les raisonnements à l'oeuvre chez les jeunes élèves. Confrontés à plusieurs expériences professionnelles, ils tiraient des savoirs utiles pour leur avenir d'enseignants. Ils apprenaient à défendre leurs choix pédagogiques quand ils étaient évalués avant d'obtenir leur diplôme.
j'ai toujours essayé de montrer les possibilités pour l'enseignant de réfléchir, de s'investir, d'innover, de créer et donc d'exercer un métier passionnant.
Devant la complexité de l'univers et des langages, il s'agit pour chacun d'entre nous, avec l'aide de ceux que nous côtoyons, de dégager des éléments objets de savoirs et de découvrir les modes de fonctionnement, les lois, les règles, les théorèmes, eux aussi objets d'apprentissages, qui les lient les uns aux autres afin de mieux comprendre le monde.
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Toutes les disciplines de l'école nous conduisent à nous interroger sur l'espace (où ?) le temps (quand ?) les causes (pourquoi ? comment ? La recherche des causes premières n'est pas au programme ! ) sur ce que nous sommes et sur ce que nous pouvons faire de notre vie.
Note Personnelle Les questions essentielles désormais se posent à tous le plus tôt possible car elles engagent l'avenir de l'humanité. Qu'est-ce qu'une vie réussie ? Qu'est-ce qu'une vie bonne ? Comment assurer la suite de l'aventure humaine ?
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