Il y a sûrement une solution (pièce de théâtre musical)
Remarque importante à l'intention des enseignants.
Il va de soi que l'addition 1+1=1 n'a aucun sens, ni pertinence mathématique sutout quand on additionne comme il est dit dans cette pièce 1 groupe de garçons et 1 groupe de filles ("ça fait" 1 groupe classe. Et c'est le personnage le Livre de Mathématique qui le dit ! Ah quel manque de rigueur avec ce mauvais usage de la langue et du langage mathématique !) Même si l'on peut admettre que l'on veut évoquer une partition du groupe de la classe.
Jacques Prévert a évoqué malicieusement cette question du mauvais usage de la présentation de l'addition dans une saynète amusante : "l'addition". On gagnera à la faire connaître aux élèves. Et à discuter de tout ceci avec les élèves. Je fais confiance aux enseignants pour rétablir le sens conventionnel des nombres et des opérations.
Mon intention était seulement de souligner la profonde unité ( au sens de la profonde cohésion) qui peut exister dans une classe. Peut-être retrouve-t-on cette unité dans l'Univers ? Je plaide pour que l'on m'accorde le droit à introduire, à ma façon, de la poésie et de la philosophie dans la classe .... et dans la manipulation de l'addition. Ces précisions étant faites, personne ne s'est offusqué de jouer cette pièce telle quelle avec les élèves.
"La musique c'est du son humainement organisé dans sa production et/ou dans son écoute" dit l'ethnomusicologue John Blacking.
Quand on écoute l'activité d'une classe on entend les voix frêles des élèves, et celle qui se veut rassurante, de la maîtresse ou du maître. On perçoit aussi les frémissements des livres et des cahiers qui s'ouvrent ou qui se ferment, les pas timides qui se déplacent vers le tableau, la craie qui crisse sur la surface lisse….. (cela est de plus en plus rare) Tout cela est produit selon une organisation voulue par l'enseignant et discutée avec les élèves. Recherche de l'harmonie dans le microcosme.
Dès les premiers instants, il y a donc beaucoup de musicalité dans la vie de la classe. Comme le rappelle Louis Dandrel, directeur de département à l'IRCAM, dans son exposé diffusé sur le site de l'Université de Tous les Savoirs, "la Musique est la forme artistique la plus communément partagée et à laquelle on ne peut guère échapper"… Il est vrai que les sons de la vie d'une classe en disent long sur ce qui se joue dans ces moments de l'enfance . La poésie est aussi à la surface des mots de la plupart des adultes qui évoquent leurs souvenirs de ce petit univers…
On comprend alors que le chant à l'école soit la sublime métamorphose de la fragile parole. Et l'écoute de toutes les musiques, devient prise de conscience progressive de soi-même et de sa place au sein du vaste monde…
"Il y a sûrement une solution" met en scène la vie d'une classe. Le maître et son savoir sont représentés ici par le "Livre de Mathématiques" qui semble présider largement le cérémonial des apprentissages. Le monde serait-il gouverné par les nombres ? Tout problème aurait-il sa solution écrite quelque part dans le Grand Livre ? Le nombre Un serait-il la clé inscrite dans l'Univers ?
L'Incertitude semble pourtant habiter aussi ce Grand Livre des Mathématiques…. Son comportement ressemble étrangement au comportement des êtres humains.
L'amitié n'est pas la moindre des vertus cultivées par les élèves de la classe. C'est elle qui les réunit après un moment chaotique. La solution véritable serait-elle là ?….
Dans cette pièce de théâtre les filles savent dire :"Non! ". "Pas d'accord !".
Je me suis souvent demandé : "Quand les élèves peuvent-ils dire "non" , en classe ?" . On reproche parfois à l'institution scolaire de former des élèves dociles , habitués à obéir, à l'adulte particulièrement . Et pourtant, on sait à présent que des prédateurs peuvent choisir leurs victimes parmi les jeunes enfants. Savoir dire non quand il le faut, est donc un objet d'apprentissage nécessaire, à l'école aussi. Les situations offertes par les jeux de rôles ou par les pièces de théâtre me semblent constituer une activité pertinente pour initier l'enfant à tenir toute sa place et à se faire respecter. Qui détient un pouvoir à l' École ? Qui peut être susceptible de devenir un oppresseur ou un opprimé ? L'adulte, l'enseignant est d'abord détenteur d'un savoir et non d'un pouvoir. Il n'a pas vocation à être oppresseur, l'élève n'est pas inéluctablement un opprimé. Le contrat qui les relie, bien explicité, devrait lever toute ambigüité. La tentation est grande pour certains enfants de prendre de l’ascendant sur les autres et d'exercer un pouvoir néfaste, une tyrannie. Les enfants susceptibles d'être opprimés ont à prendre conscience que la tyrannie de quelques uns ne peut s'exercer que s'il y a obéissance et consentement de leur part. Le fameux texte de La Boétie "discours de servitude volontaire " peut guider les enseignants à apprécier les conduites souhaitables . Enfin il faut profiter de ces situations conflictuelles (mais aussi de ces situations qui au contraire, peuvent illustrer une entraide, un altruisme remarquable) pour en discuter et débattre, mais aussi et surtout rappeler le droit et la loi. Les enfants comme tous les êtres humains ont des droits qui sont rappelés par les organisations de droit international. Les droits (et les devoirs qui en découlent) : voilà la boussole et la référence qui doit guider tout un chacun. Il faut prendre le temps de rappeler l'histoire de la conquête de ces droits. C'est le devoir des enseignants que d'éduquer et d'initier les élèves à la connaissance du droit. Le règlement intérieur de l'école fait partie des règles de vie qui font force de loi dans le cadre bien particulier de l'établissement. Le but est bien d'assurer la protection la meilleure des élèves de l'école. Les notions de respect, d'empathie et de compassion, les émotions et les affects ne suffisent pas ! Bien entendu, il vient un jour où les règles et les lois sont discutées . Les lois et les règles évoluent sous l'influence des adultes, citoyens et électeurs.
L'argument de cette pièce, en apparence anodin, a trouvé un écho chez le réalisateur Hafsia Herzi qui a proposé aux spectateurs de la chaîne ARTE le téléfilm "La Cour", le vendredi 30 septembre 2022. Le téléfilm a été classé comme dramatique. Une jeune élève, Anya, s'enfuit dans la nuit alors que sa classe est hébergée en milieu forestier . La cause de sa détresse c'est qu'elle est victime des harcèlements continuels des garçons. Elle a simplement refusé de tenir compte des injonctions des garçons qui veulent monopoliser l'espace de la cour de récréation pour leurs matchs de foot. La directrice d'école ne cesse de rappeler que l'école est là pour trouver des solutions . Mais les enseignants ont bien du mal à tenir leur rôle... La classe découverte ne semble pas répondre à ses promesses d'apprentissage du "vivre ensemble". L'effort collectif, les émotions, puis la raison vont permettre un dénouement heureux et profitable à tous les protagonistes du drame.
La pièce de Théâtre Musical proposée peut être adaptée par l’école en y ajoutant des scènes supplémentaires (la saynète de Jacques Prévert par exemple) et d'autres chansons. Chaque son compte et participe à la musicalité de la pièce de théâtre : les voix des acteurs, les voix des chanteurs, les musiques enregistrées ou non, les sons des pas des acteurs, les sons engendrés par la manipulation des objets ... ceux que le metteur en scène et les acteurs souhaiteront organiser ...
Interprétations des chansons. Fichiers MP3
Versions instrumentales . Accompagnements des chansons . Fichiers MP3
La règle du jeu . (chanson n°1) Chant (JM Bouhelier)
Pas d'accord (chanson n°2) Chant (JM Bouhelier)
Le rock du sport (chanson n°3 ) Chant (JM Bouhelier)
En regardant des images (chanson n°4) Chant (JM Bouhelier)
Rien n'est donc perdu (chanson n°5) Chant (JM Bouhelier)
Intermède (La règle du jeu-extrait)
La règle du jeu (Chanson n°1) Version instrumentale
Intermède (Pas d'accord-extrait)
Evolution. (Instrumental)
Pas d'accord (chanson n°2) Version instrumentale
Intermède (Le rock du sport-extrait)
Le rock du sport (chanson n°3) Version instrumentale
Intermède (En regardant des images-extrait)
Défilé. (Rock du sport-extrait)
Changer d'image (Le rock du sport-extrait)
En regardant des images (chanson n° 4 ) Version instrumentale
Intermède (Rien n'est donc perdu -extrait)