"Les Écoles qui Chantent" c'est d'abord un projet de l’Union Régionale OCCE de Champagne Ardenne. Le choix des chansons, la création du livret sont faits par le groupe régional constitué des conseillers pédagogiques en musique, des animateurs/trices des associations départementales et de bénévoles de l’OCCE. (L'OCCE , c'est  l'Office Central de la Coopération à l’École ). Avec le partenariat de la SACEM et de la Bibliothèque Nationale de France, là où les enregistrements sont validés et conservés.  C'est  un projet coopératif. Dans une chorale, les voix coopèrent. Dans un orchestre, les instrumentistes coopèrent. On est bien loin de l'individualisme et de la compétition. L'éducation musicale insuffle l'esprit de la coopération. Coopération au sein de la classe, au sein de l'école, au sein de regroupements d'écoles. Les Conseillers Pédagogiques  peuvent être associés  aux activités musicales menées autour du répertoire choral. Les écoles conduisent le plus souvent leur projet musical en autonomie. La philosophie du projet vise précisément à la création de cet espace d'autonomie. J'ai plusieurs fois été surpris par l'activité créative des enseignants. Je pense  par exemple à ces écoles qui se regroupaient dans le sud du département. Les enseignants diffusaient seulement l'introduction instrumentale enregistrée pour la version instrumentale de la chanson . La chanson était interprétée "a cappella" sous la direction d'un enseignant qui appelait,  par sa gestique, à respecter toutes les nuances convenues d'avance lors des répétitions. L'introduction instrumentale de l'enregistrement suffisait à donner l'intonation avant le chant. (Les chefs de choeur utilisent souvent un piano pour donner l'intonation, la note de départ ...)  Je dois le dire : dans ce cas,  le maître d'école,  et aussi conseiller pédagogique que j'étais,  apprenait à l'écoute de ses égaux, les maîtres d'écoles.

Au départ, il y a de la musique inscrite, gravée dans les disques. Par imitation, les élèves chantent avec les interprètes, puis ils chantent avec les accompagnements orchestrés (play-backs). Enfin, ils interprètent , en apportant des nuances là où ils le décident, en alternant voix de solistes et chant collectif  etc...

Lors de la production des disques, les droits des auteurs sont acquittés via la Société des Auteurs Compositeurs de Musique par l'ensemble des coopératives scolaires qui achètent les disques. Les arrangements et les interprétations sont réalisés par des enseignants dans l'exercice de leur fonction. Lorsque les élèves utilisent les enregistrements en classe ou en public se posent des problèmes de déclarations et d'acquittement des droits de diffusion. Il est juste que les artistes puissent être rémunérés et protégés.

Voici la présentation de l'édition 2003-2004.


Voici l'édition régionale 2006-2007

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En Haute-Marne , on peut prolonger l'étude de ce répertoire de chants, par des auditions, par des activités d'écoutes et par des pratiques vocales et instrumentales. Voici les propositions pour l'année 2006-2007

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A) Les activités permettent de familiariser les élèves avec les notions de rythme, de pulsation, d'ostinato.

Les exercices d'intonation favorisent l’écoute et le travail de la voix.

Le langage musical est étudié. Les paramètres des sons sont ressentis et reconnus.

Les élèves distinguent les variations de hauteurs, les variations de rythmes,  les variations de modes (majeur et mineur) , les variations de styles musicaux.

On pourrait ajouter les variations de nuances et d'intensités : fort/doucement. D'autres contrastes pourraient être abordés : le contraste groupe/soliste, le contraste voix/instrument, le contraste voix féminine/voix masculine, le contraste voix parlée/voix chantée, le contraste harmonie/dysharmonie ... Tous ces contrastes provoquent des émotions différentes ... et donnent à penser. La musique contemporaine et celle à venir n'ont pas fini de nous réserver des surprises : le contraste instrument acoustique/instrument de synthèse et bien d'autres ...

B) Les activités sont enrichies d'auditions d’œuvres  de toutes époques. Le but est de faire acquérir aux élèves une culture solide et variée . L'exigence est au rendez-vous . Les pistes pédagogiques sont là pour répondre aux enseignants soucieux  de parfaire leurs propres connaissances. Connaître avant tout. Le but n'est pas de dire tout de suite  "J'aime" ou "Je n'aime pas." Distinguer l'Agréable et le Beau, s'exercer au jugement esthétique, n'est pas chose facile ! Consultez par exemple le programme des auditions de l'édition départementale ci-dessus pour l'année 2006-2007. Le choix des œuvres à écouter s'inspire des chansons du répertoire abordé.  Les œuvres proposées élargissent l'horizon et permettent de tisser des relations entre les différents champs disciplinaires. Nous avons à encourager une disposition essentielle et naturelle chez l'enfant  : la  curiosité  et l'appétit pour le savoir. Pourquoi ? Parce que seule la culture permet d'accéder à une certaine connaissance de ce qu'est le monde et à une connaissance de ce que nous sommes. Cela constitue, bien entendu, un bagage précieux pour choisir une direction qui engage nos vies. Et puis ... des musiques,  sont capables de nous accompagner solidement dans les jours de tourmente.

 Ne tombons pas dans la facilité. Il faut faire écouter aux élèves autre chose que ce  qu'ils ont déjà entendu . Autre chose que ce que leurs camarades disent apprécier ! Il y a une réelle pauvreté culturelle quand on se limite aux musiques actuelles.  On limite l' horizon de ceux dont nous avons la responsabilité éducative ! Et on accentue les écarts entre les enfants . Entre ceux qui bénéficient à la maison d'un environnement ouvert  et ceux qui souffrent d' un déficit  de propositions  culturelles variées dans leurs familles. Pour un enfant, comme pour un adulte qui n'écoute que du rap à longueur de journée, Mozart est inaudible. Pour ma part, je fais l'effort d'écouter et de connaître le rap parce que je sais que c'est la musique la plus écoutée actuellement dans le monde. Je connais maintenant les atouts sonores de cette musique, son originalité , mais aussi ses faiblesses, son manque de nuances souvent. Je reconnais qu'elle peut parfaitement convenir à une jeunesse aujourd'hui en difficulté, désorientée. Dans un des contes musicaux créé avec des enseignants en stage, ('Dyslec et Juju'), j'ai même contribué à composer  un rap. 

Des exemples, à vivre en classe, sur les pages consacrées à des auditions autour d'une chanson du répertoire, rendront sans doute mon propos plus clair. Ils montreront mieux ce qui est en jeu. Suivez ce lien.