Archives 13 novembre 2024
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Textes 13 novembre
C’est toujours bien de se laver les mains, on évite ainsi de faire passer les microbes à l’intérieur. Mais comment faire avec les microbes du cœur ? Les gestes rituels et la pratique religieuse sont là pour ça : nous aider à ne pas les laisser entrer. Prévention. Malheureusement, une fois que le mal est entré, ces gestes ne peuvent guérir : se laver les mains ne guérit pas de la grippe. Plus grave, dans le domaine du cœur, c’est qu’ils peuvent faire empirer le mal. Pervertis de l’intérieur en devenant des façades de vertu et de piété, ils entretiennent le mal en le couvrant.
Alors, comment se purifier ? Il faut un autre geste, un geste qui vient du fond, capable d’aller chercher le mal à l’intérieur, là où il est entré. Celui qui est rempli de cupidité ? Ses biens le possèdent de l’intérieur : qu’il les fasse donc sortir de son cœur. Comment ? Miracle ! En les donnant avec ses mains ! Alors tout sera pur pour lui : le cœur et les mains ! Et pour toi, quel grand nettoyage en perspective ?
Frère Thomas Zimmerman, d’après Luc 11, 37-41
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La colère est-elle parfois bonne conseillère ? Jésus semble vouloir en découdre avec l’establishment religieux de son temps. Souvenons-nous de nos grandes colères : elles se sont exprimées le plus souvent par vagues, en se répétant, comme un grand déballage : tout le monde en prend pour son grade. On n’est pas loin de la violence verbale.
Pourtant, Jésus est venu prêcher un Royaume d’amour et de paix. Pour le manifester, il regarde le mélange de bien et de mal qu’il y a dans le monde : le bon grain et l’ivraie. Il pointe le mal qui porte le masque du bien et dénonce l’hypocrisie, comme construire de magnifiques tombeaux pour honorer ceux que l’on a discrètement éliminés.
Jésus interroge donc notre agir. Notre vie concrète est-elle guidée par notre foi ? L’amour devrait être notre boussole pour poser des actes inspirés par l’Evangile. Car notre foi ne se réduit pas à un catalogue de préceptes et de règlements.
Certes, la Loi de Moïse n’est pas abolie. Elle est là pour libérer l’homme et pas un iota n’en sera retranché. Mais notre foi est appelée à déborder de générosité et de bienveillance !
Laissons la place à l’amour miséricordieux de Dieu qui nous fait vivre !
Père Serge Maucq, d’après Luc 11, 42-46
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Quel bonheur pour nous : dans sa fidélité, Dieu ne cesse de nous tendre la main. Aujourd’hui comme hier, Dieu nous envoie des prophètes ! Des hommes et des femmes qui nous parlent en son nom pour réveiller notre foi, stimuler notre charité, éclairer notre espérance. Saurons-nous les reconnaître ? Ce peut être notre voisine de palier ou un inconnu, un enfant ou une personne âgée. Par un geste, une petite phrase, ces personnes nous rappellent l’inépuisable richesse de la Parole, et aussi ses exigences. Elles nous invitent à ouvrir nos cœurs. Je me souviens par exemple d’un jour où, après une remarque désobligeante, je m’enfermai dans un silence boudeur. Un collègue de travail me lança : « Un chrétien, ça pardonne ! »
Aujourd’hui comme hier, laissons-nous déranger. Il est trop facile de ne retenir de l’Évangile que les versets qui nous touchent ou vont dans notre sens. Par ses prophètes, Dieu nous appelle à une remise en question, à accepter de nous laisser transformer. Quel bonheur pour nous, si nous savons accueillir les prophètes que Dieu nous envoie !
Soeur Marie-Laetitia Youchtchenko, d’après Luc 11, 47-54
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C’est cette prière que fit Christian de Chergé, le prieur du monastère trappiste de Tibhirine en Algérie, lorsqu’il reçut la première visite du chef des islamistes, la veille de Noël. Lorsque Jésus envoie ses disciples en mission, il ne leur cache pas la difficulté de la tâche : « Je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups ». Et, en même temps, il les invite à partir légers, démunis même : « N’emportez pas de bourse, pas de besace, pas de sandales ». Le premier message qu’il leur demande de transmettre à ceux et celles qu’ils croiseront sur leur route est un message de paix : « Paix à cette maison ».
Dans notre monde sécularisé, nous nous demandons comment transmettre le message de l’Évangile : l’oubli de soi, le pardon, l’amour des ennemis… Comment transmettre ces invitations que nous-mêmes, chrétiens, avons déjà tant de mal à vivre ? Si nous commencions simplement par être des hommes et des femmes paisibles, heureux de la grâce qui nous est faite de connaître Jésus, de nous savoir aimés par lui ?
Osons donc nous présenter joyeux, désarmés, devant ceux que le Seigneur met sur notre route. Cette joie-là est contagieuse, elle se passe de mots et de mise en scène. Paix à cette maison ! « Dites aux gens : le Royaume de Dieu est tout proche ». Commençons donc par vivre nous-mêmes de cette Bonne Nouvelle.
Frère Jean-Jacques Pérennès, d’après Luc 10, 1-9
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Les places d’honneur ! Certains les fuient alors que d’autres les recherchent. Peu importe les désirs de chacun, elles sont déjà réservées.
Jacques et Jean peuvent comprendre que Jésus est le Messie, celui qui sauvera Israël. Mais ils veulent que le Christ soit un grand roi, selon le modèle de la royauté terrestre : un roi fort et puissant, capable de briser le joug de l’envahisseur romain et de rétablir la royauté en Israël. Bref, comme une bonne partie du peuple élu, ils veulent revenir au bon vieux temps du roi David.
Leur demande reflète leur espoir de partager cette gloire et ce pouvoir : s'asseoir à la droite et à la gauche d’un Jésus triomphant leur apporterait honneur et prestige.
Mais ils ne comprennent pas ce qui se joue devant eux : « Ils ont des yeux et ne voient pas, des oreilles et n’entendent pas » (Jr 5, 21) ! Ce que le Christ leur a montré par ses actes et ses enseignements, c’est que le leadership n'est pas une question d'honneur ou de prestige : c'est une question de service et d'esprit de service.
La place d’honneur n’est pas réservée à celui qui veut user et abuser des biens ou des personnes, à ce qu’ils peuvent lui apporter. Elle est destinée à celui dont l’« honneur est de courir au combat pour la justice, la clémence et la vérité » (Ps 44, 5)… Cette vérité de la venue du Royaume de Dieu dont l’annonce nous engage tout entiers et qui amène parfois à goûter à la coupe que le Christ a bue.
Père Gilles Lherbier, d’après Marc 10, 35-45
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Le chrétien est quelqu’un qui espère en une vie meilleure. Il est toujours « en tenue de service », prêt à apporter son aide, comme le bon Samaritain, à celui ou celle en qui il reconnaît le visage de Jésus. Quoiqu’il puisse arriver, il a appris à faire confiance, en s’appuyant sur son Seigneur. C’est cela vivre dans l’espérance. Il est prêt à ouvrir sa porte dès que son Seigneur signale sa présence : « Voici, je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi. »
Espérer, c’est découvrir en soi l’attente impatiente de la venue du Seigneur dans les événements, les rencontres de chaque jour. C’est sentir en soi un grand désir qui n’est jamais comblé, puisqu’il s’agit du désir de Dieu. Nous ne serons jamais comblés sur cette terre… Beaucoup de gens cherchent à avoir tout le confort et font des rêves de réussite sociale… Le danger serait de se construire une vie sécurisée, comme l’homme de la parabole qui veut bâtir de grands silos pour conserver ses récoltes et se reposer sur ses acquis. La mort vient pour lui à l’improviste et déjoue tous ses plans.
Saint Paul écrit que si nous mettons notre espoir pour cette vie seulement, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes. Si nous sommes chrétiens, nous apprenons à tout vivre dans l’espérance, et nous savons combien est vrai ce verset du psaume : « Mon cœur attend le Seigneur plus qu’un veilleur ne guette l’aurore ! »
Frère François-Dominique Charles, d’après Luc 12, 35-38
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Y a-t-il eu beaucoup de « fidèles » à la messe ce dimanche ? Vous avez, je pense, déjà entendu cette manière de caractériser les baptisés comme des « fidèles ». Dis-moi combien ton Église compte de fidèles et je te dirai quelle est sa vitalité : celui qui est fidèle c’est lui qui est disciple du Christ.
Pourtant quand Jésus parle de ses disciples, il ne les définit pas uniquement comme des « fidèles ». Il indique que ces derniers doivent être « fidèles » ET « avisés ».
« Fidèle » c’est -à-dire orienté vers le Christ qui vient, dans l’attente de sa manifestation. Le fidèle est celui qui lève les yeux vers les réalités du monde à venir.
« Avisé » (ou « prudent ») c’est-à-dire capable de regarder les réalités humaines sans naïveté, en osant nommer ce qu’il y a en l’homme sans faux semblants. La personne avisée accepte de regarder la vie humaine dans toute son épaisseur, sa complexité, parfois sa laideur.
S’il est trop « fidèle », le chrétien risque de regarder trop loin et de ne pas être à hauteur d’hommes. S’il est trop « avisé », il risque de regarder trop bas et de se désespérer de la lenteur du monde à recevoir l’Évangile.
Comme l’indique Jésus, son disciple doit être « fidèle » et « avisé » : tendu vers Dieu et conscient de qui sont les hommes.
Espérons qu’il y ait beaucoup de fidèles dans nos églises le dimanche… Espérons que ces « fidèles » soient aussi « avisés » pour rester les deux pieds sur terre et traduire pour aujourd’hui l’espérance de l’Évangile.
Frère Jacques-Benoît Rauscher, d’après Luc 12, 39-48
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ACTE D'ESPÉRANCE
Mon Dieu, appuyé sur vos promesses et sur les mérites de Jésus-Christ mon Sauveur, j'espère avec une ferme confiance que vous me ferez la grâce d'observer vos commandements en ce monde, et d'obtenir par ce moyen la vie éternelle.
ACTE DE CONTRITION
Mon Dieu, j'ai un extrême regret de vous avoir offensé, parce que vous êtes infiniment bon, infiniment aimable, et que le péché vous déplait; pardonnez-moi par les mérites de Jésus-Christ mon Sauveur: je me propose, moyennant votre sainte grâce, de ne plus vous offenser et de faire pénitence.
ACTE D'HUMILITÉ
Mon Dieu, je ne suis que cendre et poussière; réprimez les mouvements d'orgueil qui s'élèvent dans mon âme, et apprenez-moi à me mépriser moi-même, vous qui résistez aux superbes et qui donnez votre grâce aux humbles.
ACTE DE DEMANDE
Mon Dieu, source infinie de tous les biens, donnez-moi tout ce qui m'est nécessaire pour la vie et la santé de mon corps, mais surtout la grâce de faire en toutes choses votre sainte volonté. Par Jésus-Christ Notre-Seigneur. Amen.
ACTE DE REMERCIEMENT
Mon Dieu, je vous remercie de tous les biens que j'ai reçus de vous, principalement de m'avoir créé, racheté par votre Fils et fait enfant de votre Église.
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Qu’ est-il advenu de celui que j’ai aimé ? La séparation de la mort est si radicale que nous n’avons aucun point d’appui, aucune expérience pour savoir où ils sont. Ont-ils disparu dans le néant, dans une autre dimension ? Sont-ils devenus des étoiles ? Se sont-ils réincarnés en insecte, en future star de cinéma. Sont-ils vivants auprès de Dieu ? Les personnes en deuil nous posent souvent cette question, qu’elles soient croyantes ou pas, parce que le sanctuaire de Montligeon a été créé pour veiller sur les morts par la prière. Certains viennent exprès, espérant que leur enfant ou leur conjoint est à la bonne place.
Face au mystère de la mort, il est beau de constater que l’homme porte en son cœur l’intuition que la relation n’est pas terminée, que la personne n’a pas disparu dans le néant. Quelque chose résiste. Sinon, pourquoi accompagner la mort de rites et de symboles ? Ce n’est pas uniquement pour pleurer le défunt ou en faire mémoire. N’est-ce pas aussi pour exprimer un cri de révolte et de refus face à la fin définitive de la vie et de la relation ? Ce n’est pas possible que tout soit fini !
Pour nous chrétiens, ce pressentiment est illuminé par le mystère de la résurrection du Christ. Jésus, le fils de Dieu fait homme, a traversé la mort. Il n’est pas seulement revenu à la vie, mais il nous a élevés à un nouveau mode de vie, supérieur à la vie biologique, la vie en Dieu, pour toujours.
Nous ne savons pas ce qu’il y avait dans le cœur de mamie lorsqu’elle est morte : était-il ouvert à l’amour, s’était-il refermé à cause de trop nombreuses déceptions, la solitude, la douleur ? Y avait-il un mélange entre le désir du bien et quelques compromissions avec le mal ? Seul Dieu le sait. Mais nous pouvons toujours espérer et prier pour elle avec confiance en demandant à celui qui est la vie et l’amour de la prendre avec lui. C’est ce que nous faisons le lendemain de la fête de la Toussaint, en ce jour où nous confions nos défunts à la douce miséricorde de Dieu.
Don Paul Denizot, d’après la première lettre de saint Paul Apôtre aux Thessaloniciens 4, 14
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Qui n’a pas été touché par la chanson de Céline Dion "Parler à mon père" ? Elle exprime tous ses souhaits les plus fous comme passer l’océan, décrocher la lune et même sauver la terre, mais le rêve qui lui tient le plus à cœur, c’est de parler à son père défunt. Si cette chanson nous touche, c’est qu’elle ose aborder la question de la relation avec nos défunts et de ce que nous aimerions pouvoir échanger avec eux. Est-ce une illusion, un regret de ne pouvoir le faire puisque c’est trop tard et que finalement nous restons seuls avec le cœur lourd ? N’y aurait-il pas une réelle possibilité de toucher encore le cœur de ceux que nous avons aimés par-delà la mort ?
À Montligeon, combien de personnes nous font part de leur désir de savoir ce qu’aurait décidé leur conjoint ou leur père défunt dans telle ou telle situation ? Pourtant, une veuve m’a dit : « Quand vous accueillerez les jeunes veuves, dites-leur de ne pas chercher à faire comme aurait fait leur mari. » Elles doivent désormais décider seules, même si c’est dur.
Cependant, la foi nous enseigne que nous pouvons toujours, par nos prières, toucher le cœur de ceux que nous avons aimés. La prière ouvre à une communion qui est plus profonde qu’une simple communication, comme parfois nous faisons l’expérience que la présence se passe de mots.
Si je pouvais parler quelques instants à ceux que j’ai aimés, que leur dirais-je ? Des choses qui se purifieraient sans doute progressivement. Je commencerais peut-être par leur faire part de mes émotions : tristesse, colère, incompréhension… Je leur raconterais aussi des choses ordinaires de ma vie. Mais finalement, je découvrirais l’essentiel : je te remercie, je te demande pardon, je te pardonne, je t’aime et prie pour moi.
Don Paul Denizot