Archives 19 février 2025
Archives 19 février 2025
Textes 19 février
Le 23 Février 2025
7e dimanche du temps ordinaire de l’année C
Cher(e)s amis(es),
Filles et fils bien-aimés de Jésus-Christ, en ce 7e dimanche du temps ordinaire de l’année liturgique C, les textes s’adressent à ceux qui sont déjà ses disciples et les exhorte à être différents des pécheurs pour mériter de devenir vraiment des enfants du Très Haut. L’amour des ennemis dont il parle est un point particulier sur lequel ses disciples que nous sommes pouvons faire face d’avec les pécheurs. Le Christ dit : « Aimez vos ennemis, tendez l’autre joue à celui qui vous frappe, laissez le voleur prendre vos biens, n’attendez pas de merci, pardonnez... »
Quel impossible programme ! L’expérience quotidienne, et nos propres réflexes, nous enseignent tout le contraire. Et Jésus peut parler avec autorité, lui qui a semé partout l’amour et n’a récolté que la haine. Sur la croix, son dernier mot, dans son dernier souffle, sera une prière de pardon pour ses bourreaux. Son exemple nous entraîne, nous qui sommes morts et ressuscités avec lui. Paul analyse ce grand écart. Nous sommes fils de la terre, comme le premier Adam, plus enclins à la vengeance qu’au pardon.
Le pardon est un point sur lequel nous pouvons faire la différence d’avec les pécheurs. En effet, amour et miséricorde vont toujours ensemble. Il n’y a pas d’amour sans pardon, ni de pardon sans amour. Montre-moi comment tu pardonnes et je te montrerai comment tu aimes. Pour un chrétien, le pardon est un impératif. Le chrétien ne peut pas ne pas pardonner. Au fait, refuser de pardonner c’est se punir soi-même, et se faire souffrir alors qu’on a la capacité de se faire guérir des blessures intérieures en offrant le pardon.
Être miséricordieux comme le Père est miséricordieux ! Ce n’est pas un programme fou, c’est l’espérance chrétienne, la réalité quotidienne pour ceux qui croient au Christ ressuscité. La première lecture de ce dimanche nous offre un bel exemple de pardon. Alors qu’il avait la possibilité de tuer Saül, son rival David refuse de se venger et le confie à la justice de Dieu. Pardonner c’est aussi ne pas juger, ne pas condamner et ne pas se venger comme nous le montre la Parole de Dieu de ce jour.
Telle est la manière dont Dieu exerce sa miséricorde envers nous. Et c’est cela que Jésus nous demande d’imiter. Car Dieu nous pardonne toujours chaque fois que nous le lui demandons.
Agonma Zibo Gnivo, vicaire
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Je suis Dvora, Débora, abeille en hébreu. J’entre en scène au livre des Juges. D’ailleurs je suis moi-même juge. Et prophète, une des sept prophétesses ayant façonné l’histoire du peuple juif.
Mon prénom évoque mon esprit d’initiative et de bon sens. Par sa racine hébraïque qui est la même que celle du verbe « parler », mon prénom évoque aussi ma capacité de « communiquer ».
Au livre des Juges, un seul verset suffit à me présenter : « Or Déborah, une prophétesse, femme de Lapidoth, jugeait Israël en ce temps-là. Elle siégeait sous le palmier de Débora, entre Rama et Béthel, dans la montagne d’Ephraïm, et les fils d’Israël venaient vers elle pour faire arbitrer leurs litiges. »
Je suis donc prophétesse par don et appel de Dieu, dont je porte la parole. Une femme juge et même cheffe politique et stratège. Cela fait beaucoup pour les rabbins de mon temps qui me diront orgueilleuse !
Après la libération de l’Exode, « les guides manquaient, ils manquaient en Israël… Eveille-toi, éveille-toi, Débora ! Eveille-toi, lance ton chant ! ». Par la force des événements, je me retrouve aux côtés de Barak, le général de l’armée des Hébreux, pour chasser l’armée cananéenne.
J’exerce mon ministère dehors, sous un palmier afin que chacun puisse me rejoindre et profiter de mes enseignements. Le palmier, arbre aux feuilles tournées vers le ciel représente la façon dont je vois mon rôle : désintéressée et entièrement vouée au service de Dieu.
Qu’est-ce que Déborah me fait découvrir sur moi-même ?
Premièrement : Reconnaître le rôle fondamental des femmes dans la Bible. Si le peuple reconnaît l’autorité de Déborah c’est peut-être parce qu’il sent qu’elle met toutes ses qualités à leur service et qu’elle est à l’écoute de Dieu.
Deuxièmement : Reconnaître et susciter dans nos communautés des femmes capables de remplir le service d’encouragement, de soutien et d’accompagnement. Aujourd’hui, on parlerait d’elle comme d’un coach stimulant et bienveillant qui aide les gens à réaliser des projets qu’ils pensaient impossibles.
Troisièmement : Reconnaître l’importance du témoignage personnel. C’est la leçon du palmier sous lequel Déborah siégeait. La foi de Déborah est à l’image des feuilles du palmier qui s’élèvent vers le ciel à partir du cœur de l’arbre. Déborah dit ce qu’elle découvre dans sa vie intime avec le Seigneur. Sa parole est de plus en plus inspirée. Telle est l’histoire de notre vie chrétienne : au fur et à mesure que notre foi grandit, elle s’enracine dans la vie intérieure et en témoigne.
Soeur Anne-Claire Dangeard, d’après Juges 4, 4
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Je suis la compagne, l’amie. Je suis Ruth, une païenne, originaire du pays de Moab. Un petit livre de l’Ancien testament m’est consacré. On dit de moi que je réunis les plus belles qualités féminines : la pudeur, la sagesse et la finesse. On me reconnaît aussi une grande force de caractère.
Veuve, par esprit de fidélité, j’ai tout abandonné et j’ai suivi ma belle-mère Noémie : « Ne me force pas à t’abandonner et à m’éloigner de toi, car où tu iras, j’irai ; où tu t’arrêteras, je m’arrêterai ; ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu. »
En suivant Noémie, je découvre ce Dieu qui est son Dieu. Ma vie en est transformée.
En arrivant à Bethléem, le berceau de la famille, nous manquons de tout. Volontaire et travailleuse, je vais glaner dans le champ de Booz, un parent de mon beau-père. Booz se montre bon pour moi. Il m’épouse et notre union est bénie par la naissance d’un fils, Obed, père de Jessé et grand-père du roi David.
Mon histoire témoigne que Dieu peut transformer une vie. Dieu récompense ceux qui lui sont fidèles : « Or, sans la foi, il est impossible d’être agréable à Dieu ; car, pour s’avancer vers lui, il faut croire qu’il existe et qu’il récompense ceux qui le cherchent. »
Qu’est-ce que Ruth me fait découvrir sur moi-même ?
Premièrement : Rien n’est impossible. Le témoignage de Ruth nous indique que malgré les difficultés, il importe toujours d’espérer des lendemains meilleurs. Repérons dans la nuit les petits signes de la présence de Dieu dans nos vies. Telle est l’Espérance chrétienne. Dieu est à l’œuvre dans nos vies et dans le monde. Ses promesses de salut et de vie éternelle sont pour tous.
Deuxièmement : Le livre de Ruth exprime la conviction que la foi est accueil, ouverture et confiance envers la vie. Dans ce récit, Dieu transforme une situation tragique et désespérée en promesse d’avenir. Repérons les personnes que Dieu met sur notre chemin ; celles qui nous transmettent leur témoignage de foi.
Troisièmement : L’histoire de Ruth est une histoire de migration et d’intégration, tellement proche des situations de ceux qui sont obligés de quitter leur pays. Ruth témoigne qu’il est possible de surmonter ses préjugés et ses intérêts personnels pour tisser des liens d’affection et d’entraide. Elle ouvre des perspectives nouvelles et l’assurance qu’il est possible de plonger ses racines ailleurs.
Soeur Anne-Claire Dangeard, d’après Juges 4, 4
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L'amitié rend plus forts, rend joyeux, nous donne confiance en nous. On aime nos amis pour ce qu'ils sont, et pas pour obtenir quelque chose d'utile de leur part, et ils nous aident à vivre et à être heureux. Nous vivons aussi, nous avons vécu ou nous vivrons, des histoires d'amour. Quand on est amoureux, et que cet amour est réciproque, c'est pareil, mais encore plus fort : l'amour donne des ailes, du courage, du bonheur.
Jésus nous dit que l'amour qu'il nous porte peut lui aussi nous rendre la vie plus belle, nous aider à surmonter les difficultés et les épreuves. Notre foi et notre relation avec Dieu ne doivent pas rester dans le secret de notre cœur, comme un trésor que l'on enfouit dans la terre au fond du jardin.
Jésus nous fait un cadeau : sa grâce pour nous rendre la vie plus belle, plus lumineuse. La grâce est faite pour éclairer notre vie, dans toutes ses dimensions, à chaque instant. Comme une lampe dans une pièce éclaire tout ce qui s'y trouve.
Éclairer notre vie, c'est décider d'aimer un peu plus, en commençant par s'aimer soi-même, pour la simple raison que Dieu nous aime. C'est aussi rechercher la bonne décision, nous laisser habiter et conduire par la sagesse de Dieu. C'est prendre des initiatives pour faire grandir le royaume de Dieu là où il n'est pas, et le défendre là où il est attaqué.
Frère Benoît Delhaye, d’après Marc 4, 21-25
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À L'OCCASION DE LA XXXIIIe JOURNÉE MONDIALE DU MALADE
11 février 2025
« L’espérance ne déçoit pas » (Rm 5, 5) et nous rend forts dans l’épreuve.
Chers frères et sœurs,
nous célébrons la 33ème Journée mondiale du Malade de l’année jubilaire 2025 où l’Église nous invite à devenir des « pèlerins de l’espérance ». Nous sommes accompagnés en cela par la Parole de Dieu. Saint Paul nous donne un message très encourageant : « L’espérance ne déçoit pas » (Rm 5, 5), elle nous rend même forts dans les épreuves.
Cette expression est consolante mais elle peut soulever des questions, en particulier chez les personnes qui souffrent. Par exemple, comment rester forts lorsque nous sommes touchés dans notre chair par des maladies graves, invalidantes, qui nécessitent peut-être des soins dont les coûts sont au-dessus de nos moyens ? Comment le rester quand, en plus de notre propre souffrance, nous voyons celle de ceux qui nous aiment et qui, tout en étant proches de nous, se sentent impuissants à nous aider ? Nous ressentons dans ces circonstances le besoin d’un soutien plus grand que nous : nous avons besoin du secours de Dieu, de sa grâce, de sa Providence, de cette force qu’est le don de son Esprit (cf. Catéchisme de l'Église catholique, 1808).
Arrêtons-nous donc un instant pour réfléchir sur la présence de Dieu auprès de ceux qui souffrent, en particulier sous trois aspects qui la caractérisent : la rencontre, le don et le partage.
1. La rencontre. Lorsque Jésus envoie les soixante-douze disciples en mission (cf. Lc 10, 1-9), il les exhorte à dire aux malades : « Le Royaume de Dieu est proche pour vous » (v. 9). Il leur demande, en d’autres termes, de les aider à saisir dans l’infirmité, même si elle est douloureuse et difficile à comprendre, une occasion de rencontrer le Seigneur. Dans la maladie, en effet, si d’une part nous ressentons toute notre fragilité de créatures - physique, psychologique et spirituelle -, nous faisons d’autre part l’expérience de la proximité et de la compassion de Dieu qui, en Jésus, a partagé notre souffrance. Il ne nous abandonne pas et nous surprend souvent par le don d’une ténacité que nous n’aurions jamais cru avoir et que nous n’aurions jamais trouvée par nous-mêmes.
La maladie devient alors l’occasion d’une rencontre qui nous change, la découverte d’un rocher inébranlable auquel nous pouvons nous accrocher pour affronter les tempêtes de la vie. C’est une expérience qui nous rend plus forts même dans le sacrifice parce que nous sommes davantage conscients de ne pas être seuls. C’est pourquoi l’on dit que la douleur porte toujours en elle un mystère de salut : elle nous fait expérimenter la proche et réelle consolation qui vient de Dieu, au point de « connaître la plénitude de l’Évangile avec toutes ses promesses et sa vie » (Saint Jean-Paul II, Discours aux jeunes, Nouvelle-Orléans, 12 septembre 1987).
2. Et cela nous amène à la deuxième piste de réflexion : le don. Jamais comme dans la souffrance nous ne nous rendons davantage compte que toute espérance vient du Seigneur, et qu’elle est avant tout un don à accueillir et à cultiver en restant, selon une belle expression de Madeleine Delbrêl, « fidèles à la fidélité de Dieu » (Cf. Nous autres, gens des rues, Livre de vie, 1966).
De plus, ce n’est que dans la résurrection du Christ que notre destin tout entier trouve sa place, dans l’horizon infini de l’éternité. Seule sa Pâque nous donne la certitude que rien, « ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les principautés, ni le présent, ni l’avenir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra jamais nous séparer de l’amour de Dieu » (Rm 8, 38-39). Toutes les sources de lumière qui permettent de surmonter les épreuves et les obstacles de la vie naissent de cette “grande espérance” (cf. Benoît XVI, Lett. enc. Spe salvi, 27.31). De plus, le Ressuscité marche avec nous, il se fait notre compagnon de route, comme pour les disciples d’Emmaüs (cf. Lc 24, 13-53). Comme eux, nous pouvons partager avec Lui notre désarroi, nos inquiétudes et nos déceptions, nous pouvons écouter sa Parole qui éclaire et enflamme nos cœurs. Nous pouvons le reconnaître présent dans la fraction du Pain en saisissant, dans le fait qu’il est avec nous même dans les limites du présent, cet “au- delà” qui nous redonne courage et confiance en se faisant proche.
3. Nous en arrivons ainsi au troisième aspect, celui du partage. Les lieux où l’on souffre sont souvent des lieux de partage, où l’on s’enrichit mutuellement. Combien de fois on apprend à espérer au chevet d’un malade ! Combien de fois on apprend à croire en se tenant près de ceux qui souffrent ! Combien de fois on découvre l’amour en se penchant sur ceux qui sont dans le besoin ! En d’autres termes, on se découvre être des “anges” de l’espérance, des messagers de Dieu les uns pour les autres, tous ensemble : malades, médecins, infirmières, membres de la famille, amis, prêtres, religieux et religieuses ; là où l’on se trouve : dans les familles, les cliniques, les centres de soins, les hôpitaux et les dispensaires.
Et il est important de savoir saisir la beauté et la portée de ces rencontres de grâce et d’apprendre à les inscrire dans notre âme pour ne pas les oublier : garder dans le cœur le sourire bienveillant d’un soignant, le regard reconnaissant et confiant d’un patient, le visage compréhensif et attentif d’un médecin ou d’un bénévole, celui, plein d’attente et d’inquiétude, d’un conjoint, d’un enfant, d’un petit-enfant, d’un ami très cher. Ce sont autant de lumières à garder précieusement qui, même dans l’obscurité de l’épreuve, non seulement donnent de la force mais enseignent le vrai goût de la vie, dans l’amour et la proximité (cf. Lc 10, 25-37).
Chers malades, chers frères et sœurs qui portez assistance à ceux qui souffrent, vous avez plus que jamais en ce Jubilé un rôle particulier à jouer. Votre marche avec les autres est un signe pour chacun, « un hymne à la dignité humaine, un chant d’espérance » (Bulle Spes non confundit, n. 11) dont la voix va bien au-delà des chambres et des lits des établissements de soins où vous êtes. Vous stimulez et encouragez dans la charité « l’agir harmonieux de toute la société » (ibid.), dans une symphonie parfois difficile à réaliser mais très douce et forte, précisément pour cette raison, capable d’apporter la lumière et la chaleur là où elle est le plus nécessaire.
Toute l’Église vous remercie ! Moi aussi, je vous remercie et je prie pour vous, en vous confiant à Marie, Santé des malades, à travers les paroles avec lesquelles tant de frères et de sœurs se sont adressés à elle dans le besoin :
Sous l’abri de ta miséricorde, nous nous réfugions, Sainte Mère de Dieu. Ne méprise pas nos prières, alors que nous sommes dans l’épreuve, mais de tous les dangers, délivre-nous toujours, Vierge glorieuse et bénie.
Je vous bénis, ainsi que vos familles et vos proches, et je vous demande, s'il vous plaît, de ne pas oublier de prier pour moi.
Rome, Saint-Jean-de-Latran, 14 janvier 2025
FRANÇOIS
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Une rumeur et c’est l’effervescence. « Jésus arrive, il paraît qu’il arrive ! » et c’est l’ébullition. On s’organise pour l’impossible. Les gens affluent, tâchent de repérer le meilleur spot, réservent leur emplacement. Les places sont bientôt prises d’assaut, noires de monde. Les malades sont installés aux premiers rangs.
Génésareth n’est guère loin de Capharnaüm, quelques kilomètres tout au plus, mais Jésus n’est pas familier de ce lieu. Son visage y est-il connu ? Les gens du coin l’ont-ils déjà entendu prêcher ? Pas sûr. L’Évangile ne situe à Génésareth aucun autre épisode de la vie publique de Jésus.
Il faut croire que sa réputation l’a précédé.
Une chose frappe : Jésus, dans cet épisode, est passif. Il ne dit rien, ne fait rien, sinon consentir à ce que les malades touchent la frange de son manteau. Et encore ! Ce consentement n’est établi par l’évangile que parce que les gens lui demandent la permission de toucher son vêtement. Jésus maîtrise à peine le cours des événements. Lui, le maître, est comme dépassé par ce qui, à travers lui, se communique.
Il est livré, donné, pour le salut du monde, pour la vie du monde. « Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. » (Jn 3, 17)
Frère Lionel Gentric, d’après Marc 6, 53-56
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« À quoi allons-nous comparer le règne de Dieu ? Par quelle parabole pouvons-nous le représenter ? »
Le Royaume de Dieu est une réalité si grande et si riche que Jésus ne veut pas en donner une définition. Il utilise plutôt des images qui nous rapprochent des différentes caractéristiques du Royaume. Mais pour saisir l'ensemble, nous avons encore besoin d'une clé. Cette clé est peut-être la phrase : « Le règne de Dieu est au milieu de vous » (Luc 17, 21). Le Royaume, c'est donc le Christ agissant dans le monde et le monde transformé par lui, imprégné de son amour.
Jésus agit peu à peu, lentement, mais efficacement. Comme la graine qui contient déjà tout ce que la plante sera. Aujourd'hui, grâce aux sciences, nous comprenons mieux le mystère subtil qui guide la graine sur le chemin de sa transformation en plante. La graine renferme toute l'information génétique de la plante à venir et contient aussi l'énergie pour mettre en œuvre cette métamorphose. La graine germe et absorbe ce qui l'entoure dans le sol. Elle transforme la matière inanimée en éléments constitutifs d'un être vivant. Elle fait en sorte que les éléments morts participent à la vie.
Il en est de même pour nous. Le Christ est à l'œuvre en chacun de nous. Si nous l'acceptons, si nous ne lui résistons pas, il agit dans notre âme. Il nous donne sa vie. Mais il est rare que nous en voyions les fruits immédiatement. C'est ainsi que le Royaume de Dieu se construit lentement en nous et autour de nous.
Frère Albert Bazyk, d’après Marc 4, 26-34
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Vol. 2, No 6, février 2025
L’Aujourd’hui d’Élisabeth Turgeon nous propose de contempler cette femme dans sa qualité du vivre-ensemble. Élisabeth sait discerner chez toute personne un projet unique voulu par Dieu. Ainsi, des années avant l’encyclique du pape François « La lumière de la foi » où il est écrit que dans chaque personne il y a une bénédiction pour moi (No 54), elle avait saisi l’étendue du « aimez-vous les uns les autres ». Toute personne exige une attitude de respect, de compréhension, d’accueil inconditionnel « dans la charité et la politesse » précise-t-elle. Mère Élisabeth « sut toujours s’incliner devant les circonstances réclamant l’adaptation et la justice » pouvons-nous lire dans la Positio. Elle insistera pour que les élèves apprennent qu’il ne faut jamais se moquer de personne et qu’il est important d’aimer les malheureux. À maintes reprises, elle répète à ses sœurs qu’elles doivent travailler à conduire les enfants délicieusement à Dieu par la voie de l’amour. Élisabeth demeure une femme de tendresse et de sollicitude, pleinement humaine.
Soirée Élisabeth La prochaine soirée Élisabeth Turgeon aura lieu lundi, le 17 février à l’ancienne chapelle de la maison mère à 19 h.
Point de vigilance Prions la Bienheureuse Élisabeth d’intercéder pour les chefs d’État afin que l’Esprit de sagesse les habite en surabondance.
Parole de sagesse La pratique de la vraie humilité donne la Paix intérieure et le bonheur au milieu de toutes les épreuves. (Sentence)
Réflexion de jeune Zacharie va avec sa mère visiter son arrière-grand-mère. Celle-ci lui demande de faire une prière afin que le Seigneur vienne la chercher. De retour chez lui, Zacharie s’agenouille près de son lit et sa mère qui passe près de sa chambre entend : « Félix (son petit frère qui est décédé) veux-tu dire à Ernest (l’arrière- grand-père aussi décédé) de demander à Jésus de venir la chercher. Elle n’en peut plus : elle s’ennuie trop d’Ernest ». (Zacharie 6 ans)
Vers la sainteté Unissons nos prières pour obtenir la guérison de M. Alain Pigeon qui a perdu la vue d’un œil et dont la vision se détériore rapidement.
Chemin de prière Priez, priez beaucoup, et confiez-vous en la bonté toute maternelle de Marie qui aide si puissamment ceux qui ont recours à elle. (Élisabeth, Lettre, 26 octobre 1880)
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L’évangile de ce jour grouille de détails étonnants. En particulier, les disciples souhaitent emmener Jésus, « comme il était ». Ce « comme il était » semble la cause de la tempête. Ainsi, lorsque les disciples souhaitent « embarquer » Jésus dans leur propre projet, cette réalisation n’est pas assurée du succès ! Au contraire, il nous semble parfois même que notre Église, notre famille, notre propre existence soient proches de sombrer, que nous soyons laissés à nous-mêmes dans une vraie « galère », tandis que Jésus paraît endormi…
Mais par-delà ces vues humaines, notre attitude de foi peut nous ramener à plus de réalisme, d’humilité et finalement nous sauver. En effet, ce n’est pas nous qui pouvons emmener Jésus « comme il est » (ou plutôt d’ailleurs, comme nous pensons le connaître), là où nous le voudrions, comme si nous pouvions avoir la maîtrise de Dieu, de l’embarcation et de l’aventure. Mais c’est plutôt lui qui est présent avec nous, dans toutes les circonstances de notre vie, « tels que nous sommes », dans nos grands projets d’aller au loin, comme dans les ouragans de notre existence. Lorsque nous acceptons humblement notre faiblesse, nous reconnaissons notre besoin vital du Christ et nous nous présentons devant lui en vérité. Alors il peut se révéler à nous tel qu’il est véritablement : le Maître dont la parole dirige le monde et guide notre vie.
Frère Jean-Dominique Bruneel, d’après Marc 4, 25-41
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Quatrième dimanche
Quatrième douleur : La prophétie de Syméon (Lc 2,34)
Quatrième joie : Les effets de la rédemption (Lc 2,38)
Une prière :
« Saint Joseph, au nom de votre douleur, quand vous avez entendu annoncer que Jésus serait un signe de contradiction, et que le cœur de Marie serait percé d’un glaive de douleur, et au nom de votre joie quand vous l’offriez à Dieu et que vous l’avez vu accueilli dans le temple comme Rédempteur d’Israël, daignez intercéder pour nous. »
Cinquième dimanche
Cinquième douleur : La fuite en Égypte (Mt 2,14)
Cinquième joie : Le renversement des idoles d’Égypte (Is 19,1)
Une prière :
« Saint Joseph, au nom de votre douleur, quand l’Ange vous dit de fuir en Égypte parce qu’Hérode voulait faire mourir Jésus, et au nom de votre joie quand vous l’arrachiez à ce péril en l’emportant dans vos bras, daignez intercéder pour nous. »